Le 2
Un couple de mésanges bleues a élu domicile dans le nichoir du Cèdre pour notre plus grande joie. Nous constatons leurs allées-venues depuis quelques temps. La pluie s’est invitée ce matin et les cheminées reprennent du service.
Le 3
Départ des parisiens ce matin ; la maison est bien silencieuse en ce dimanche du premier pardon de l’année à la chapelle St Gwénolé. Avant mon départ pour l’église j’ai reçu une nouvelle réjouissante : dans un village népalais avait lieu l’ordination du seul habitant converti au christianisme ; Tous étaient à la cérémonie lorsque le tremblement de terre s’est déclenché. Ils ont vu leurs maisons s’écrouler mais il n‘y a eu aucun mort. Ce qui a fait dire aux villageois que notre Dieu les a sauvés ! Pendant que Michel se repose de sa semaine, je vais écouter le concert d’orgue et chants à l’église : super ! Ci-joint l’affiche. L’organiste qui porte des lunettes, est Mark notre chef de chœur.
Le 4
Dans notre rue, il y a un petit HLM devant le terrain de foot. Les locataires ont bien changés depuis sa construction, quand les enfants étaient à l’école primaire. Les jeunes couples actuels qui l’occupent, ont décidé avec le CCAS de commencer un jardin en commun : fleurs et herbes aromatiques. Ils ont l’honneur du journal, c’est ainsi que je l’ai appris !! Le lilas de mon enfance égaie encore quelques jardins. Le parfum qui embaumait les rues se fait rare maintenant. Heureusement le tout blanc de notre voisine très âgée s’épanouit librement, ce qui nous permet d’en profiter, et le mauve foncé de la pharmacie est magnifique aussi. Arrivée de Claudine, après mon tour de quartier pour voir les nouveautés et le nettoyage des rampes sous la pluie. Que d’eau !!
Le 5
La première « Madame Maillant » a vécu un peu plus que l’espace d’un matin grâce à la basse température et le rosier grimpant libère progressivement ses pompons jaunes pâles. Un olivier plus que centenaire assurément, a été installé dans un très grand pot et mis sur la placette Amédée Fraisier. J’ai de la compassion pour lui : pourquoi l’avoir transplanté de son terroir et amené dans ce pays pluvieux ? Pour répondre à une mode capricieuse??
Le 6
J’ai retrouvé, sur le bureau-« fourbi » de Michel, comme disait Papa, la feuille des textes des obsèques de Mamie Blue : Lamentations 3,17-26 ; St Jean 12, 21-26 ; et la prière de St François, une agréable petite surprise dont je n’avais aucun souvenir !
Mamie aurait fort bien pu faire partie des « bonnets rouges », comme je coifferais volontiers le mien pour défendre l’opprimé, avec ces indignés, dont je me réjouis de l’intervention qui a enfin fait bouger les choses pour cette vieille dame de 83 ans. Sa maison est squattée depuis 2 ans dans l’indifférence des arcanes du service public, comme nous l’avons lu dans notre quotidien, puis vu à la télévision. (Le sujet m’est fort bien connu puisque nous avons subi le même préjudice lors de la mise en vente de la maison parentale également à Rennes. L’une des squatteurs, dont nous avons pu avoir l’identité grâce au notaire chargé de la vente, et l’avocat qui se sont démenés tous azimuts, ainsi que le voisinage, a été condamnée en justice à quelques centaines d’euros qu’elle n’a jamais payée étant insolvable !! La technique des squatters est simple : ils sillonnent la ville en repérant les maisons inhabitées ; dès qu’elles sont de leurs meubles, ils l’investissent le temps du week-end. Lorsqu’ils sont interpellés, ils négocient le temps de trouver une autre maison à squatter. Pour pouvoir signer la vente nous avons dû engager deux systèmes : le recourt à la loi d’une part avec un avocat et la négociation directe par notaire interposé. Les deux ont joint leurs efforts.) La loi devrait être revue : l’expulsion devrait avoir lieu dans les 24h si l’habitat est en vente ou réclamé par le propriétaire. S’indigner de temps en temps fait un bien fou, je le dis tout net !
Notre maire a l’honneur des journaux : il s’est fait refoulé de Chine dès l’aéroport et renvoyé dans ses foyers, alors qu’il présidait la délégation brestoise !! IL est fiché à Interpol : son passeport lui avait été volé, il y a quelques temps, par un indélicat qui utilise apparemment de son identité ; grâce à sa position les choses devraient s’arranger assez rapidement ; mais s’il s’était agi d’un quidam, sa vie aurait pu être anéantie. Comme quoi, un petit larcin n’est pas anodin. Heureux celui qui aura réussi à transmettre des valeurs d’honnêteté, il aura la conscience tranquille !
Le 8
Mes grands-parents Marie se promenaient dans la ville tous les jours avec beaucoup de plaisir. Je commence à prendre la relève : je vois, quelques mètres plus bas dans la rue, que la maison vendue des L… va être rénovée et le jardin loti en trois parcelles. C’est l’occasion d’avoir une pensée vers le Seigneur pour ces voisins disparus et les futurs habitants du quartier. Lorsque je vais déposer les bouteilles vides dans le container, je trouve souvent de grands sacs déposés à côté, remplis de packs de bières vides en vrac : faire une petite prière pour ces indélicats n’est pas superflu, je pense. La ville, j’en suis sûre, est irriguée par la prière. En tous les cas, je me plais à le penser.
Le 11
Les « bonnets rouges » font école : le patron de la Brittany Ferries et un commando de producteurs de légumes actionnaires ont libéré « manu militari » le navire « Mont St Michel », bloqué par les dockers de la CGT, qui assure la liaison Caen-Porstmouth, pour le conduire à Roscoff. Un bateau, bloqué à Brest, avait déjà perdu son fret de semences de pommes de terre dernièrement. Trop c’est trop ! Etouffer l’économie bretonne, c’est courir à l’affrontement qui sera soutenu, à n’en pas douter, par la population, car les bretons ne supporterons pas d’être pris en otages comme la Corse avec la SNCM!
Le 13
Le temps gris se serait mieux prêté à la tonte de la pelouse que Michel a faite hier, sous un soleil encore bien ardent. Petite visite chez Lisette pour parler de tout mais pas de rien. Joëlle a emporté trois grands sacs de journaux : les nôtres et ceux de Lisette, pour la collecte de l’école. Croiser les nouvelles entre deux journaux locaux est instructif : J’avais su l’ouverture de la boucherie-charcuterie d’un couple Andriy et Elena Maximov et leur nouveau concept : une échoppe « Meat-Couture » où l’on peut déguster sur place leur produits, à Recouvrance. Mais en parcourant les « Télégrammes » de Lisette, j’ai appris qu’il se fournit en filière des éleveurs traditionnels et sélectionne ses produits sur place : à Plabennec pour le bœuf, à Rennes pour une vieille race locale de poulets et ici pour les cochons. J’ignorais cet élevage !! Notre bourgade s’est bien développée et beaucoup de choses nous échappent…
Le 14
Ascension et anniversaire de mariage : 49 ans, par un temps à ne pas mettre le nez dehors!
Le policier municipal Rolland Maugen reprend son service d’été avec son pur-sang arabe Rubis, et cela je le sais déjà, qui vient de l’écurie de courses de Vincent Le Roy. Il surveille les sentiers pédestres et repère les éventuelles décharges illicites. Le cheval reprend du poil de la bête dans les petits bourgs tels La Chapelle-Gaceline pour le ramassage des ordures mais aussi pour la calèche qui emmène les enfants à la cantine pour leur plus grande joie. C’est plus économique que les autres transports.
Le 15
Je suis admirative des jeunes entrepreneurs ruraux, qui reprennent les terres de leurs parents ou autres, mais aussi les techniques de leurs grands-parents, avec un plus : un autre métier. Ainsi ce jeune agriculteur qui a fait le pari de s’installer sur une zone inondable et a trouvé la technique qui préserver ses cultures en cas de débordement d’eau et qui assure la vente directe. Ou encore cet agriculteur-minotier-boulanger qui a repris des terres où il cultive uniquement des céréales en biologique qu’il transforme en farine lui-même, puis en pains dans un four au bois fabriqué de ses mains et qu’il vend en faisant la tournée en campagne. A lui seul, il assure la filière complète. Certains reprennent les labours avec les chevaux. De cette manière, Ils gagnent correctement leur vie, tout en se passionnant pour ce qu’ils font.