Petits billets de Joëlle de décembre

 Bon anniversaire à toi, Blandine !

Le 1°décembre

Nous débutons ce mois sous le soleil ! Nous y sommes peu habitués… la vie continue et l’histoire aussi: la Bretagne va se doter d’une plante emblème. Un appel à proposition a été lancé sur internet depuis un moment. Un « comité de sages », composé de botanistes, administrateurs de l’ICB  et des titulaires du collier de l’Hermine, va maintenant travailler la question et faire un choix, qui sera proclamé le 10 décembre à Vannes. Nos voisins celtes ont déjà choisi : le chardon pour l’écosse, l’Irlande : le trèfle ; le Pays de Galle : le « cennin » qui se traduit par poireau ou jonquille ; l’ile de Man : le fuchsia ; la Cornouaille : l’ajonc. Il nous reste : La bruyère ? Le genêt ? L’hortensia ? Le blé noir ? Le lin ? L’armérie ?…

Le 2

L’intervention à l’école se déroule tous les ans, pour une journée de travaux manuels en vue de Noël. Les mères et grand-mères y sont donc vivement invitées. C’est dans ce cadre que je suis allée faire faire de l’origami avec les enfants, durant toute la matinée. L’après-midi, je sortais de ma « séance fleurs » de l’église, en discutant avec Lulu, quand « ma » classe est passée sur le trottoir d’en face : « Hou, hou, Joëlle !... » Grands signes des enfants qui criaient : « Joëlle, à lundi !… » C’était plutôt sympathique et amusant.

Le 3

Réveil tardif…après une interruption de sommeil au milieu de la nuit, qui se transforme en séance lecture. Je lis le roman d’une très jolie histoire d’amour : « Les silences de la guerre » entre une jeune femme et un officier allemand dans la région brestoise durant la guerre de 40 : une antithèse du « Le silence » de Vercors, poétique, philosophique et spirituelle, écrite par Claire Fourier, aux « éditions dialogues » et dont l’écriture des premiers mots figure sur la couverture du livre, que j’aime beaucoup. C’est un « coup de cœur » de la médiathèque, à juste titre, pour son humanité.

Le 4

Lorsque l’aile de la mort nous frôle à travers des êtres chers, nous sentons mieux encore combien la vie est un combat. Pour vivre, il faut se battre contre soi-même. La mort est un processus et non le  moment ultime de notre lâcher prise dans ce monde. Chaque matin, je dois choisir la Vie comme le dit la bible, et le soir me demander : qu’ai-je fait pour les autres, ne serait-ce qu’une prière, un sourire, une pensée positive ?? Vivre, comme le disait de manière si condensée Etty avant de mourir dans un camp de concentration, c’est : «  Mon dieu, je veux te sauver en moi » en devenant humain. Je suis contente de ce beau programme.

Le 5

J’ai cédée, samedi aux envies de « braderie du secours populaire » de Joëlle et je ne  l’ai pas regretté. Pour 4 euros, j’ai rapporté : un pantalon de velours et un pull assorti, neufs ; un cardigan, un gilet et un tee-shirt de marque, plus un tee-shirt pour Mimi. Je pensais à Pauline qui aurait pu faire des affaires à peu de frais. IL y a quatre braderies par an, plus l’ouverture plusieurs jours par semaine. C’est une manière de partager, ainsi qu’avec les vendeurs de calendriers, dont nous ne saurons que faire : les pompiers, le porteur de journaux,….et ceux qui vont suivre !...

Le 6

Une heure de papotage avec ma petite sœur hier soir au téléphone: j’aime bien. Cela nous rend plus proche malgré l’éloignement. Parler benoitement est tellement apaisant et joyeux. Je déplore l’étripage verbal qui sévit actuellement, la pression dans le monde du travail ; aussi je pense très souvent à cette phrase de Jésus : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugé.» j’essaie de comprendre plutôt que de condamner, de méditer aussi les paroles de l’évangile à la lumière des découvertes scientifiques. Je sais les rites importants, à conditions de ne pas s’y « cramponner », car ils sont au service de l’humain et non le contraire. La théologie est une discipline appelée à toujours évoluer. Quant à moi, il me semble que c’est la bienveillance qui  doit être cultivée. Michel aime le terme de « mansuétude ».

Le 7

La religion peut être comme la langue : la meilleure ou le pire des choses ; l’histoire est là pour nous le redire. C’est bien ce que Jésus a voulu faire comprendre aux gens de son temps. La méditation est à la mode, et j’en suis bien aise. Dans les écoles où elle a été substituée aux retenues, elle donne des résultats étonnants : les enfants deviennent plus concentrés et la violence disparait. Merveilleux !

Le 8

J’ai terminé un livre sur l’époque du lin en Bretagne, dont la culture et la transformation faisait vivre la province et sa chute, (de Joël Raguénes). J’y ai découvert que c’est Louis le quatorzième, par le truchement de Colbert, qui a ruiné cette province très prospère à l’époque et pour des siècles à cause de la guerre. Elle demandait beaucoup d’argent, que le ministre est allé chercher là où il y en avait le plus. Doublé de l’impossibilité de commercer avec l’Espagne, la Hollande et l’Angleterre devenues nos ennemis, puis du départ des plus riches vers d’autres cieux dont l’Amérique, la province s’est vidée de ses forces vives et surtout de ses finances.

Le 9

 Puis la révolte des bonnets rouges et sa répression sanglante a mis la Bretagne à genou, car elle a dû entretenir une armée d’occupation de mercenaires, qui vivait sur l’habitant, durant plusieurs années, en commettant des exactions de toutes sortes. Le marché des toiles, enfin, a été pris par d’autres pays durant cette période. Ce fût la fin de la culture du lin et la ruine des habitants. Il reste très peu de documents (ils ont été détruits volontairement) sur cette période peu glorieuse du Roi-Soleil, qui en a profité pour faire raboter les clochers afin d’ humilier les récalcitrants, (d’où les clochers tronqués de nombreuses églises qui n’ont pu être reconstruits faute de financement) revenir sur tous les droits de la province et centraliser à outrance ! L’histoire est un éternel recommencement dont on ne semble pas tirer les leçons !

Le 10

Je suis allée donner un petit coup de main à Brigitte, hier après-midi, pour les fleurs à l’église. Le soir, j’étais à la réunion du SEL : association d’échanges de compétences et matériels. La monnaie sera la « Sivi » (la fraise). C’est très intéressant et surtout convivial : c’est le but recherché par ma copine Elise, la créatrice et présidente. Je pense que je vais m’inscrire. Ce matin avait lieu le marché de Noël sur l’agora : j’y ai admiré les ouvrages de plusieurs connaissances, avant de filer à la répétition de chorale en vue de Noël.

 (photos Internet)