Le 11
Comme disent les canadiens : il est tombé en amour de la Bretagne. Jorg Bong, alias Jean-Luc Bannalec, un allemand éditeur à Francfort, écrit des romans policiers, qui se passent en Bretagne, depuis 2012. Ses enquêtes, toutes écrites en Bretagne, font un tabac dans son pays d’origine et passent à la télévision. La lecture d’Ouest-France, pour l’auteur, est une source illimitée d’informations pour ses romans, ainsi que ses balades sur le terrain. L’inspecteur Dupin est une star en Allemagne et a pour modèle le commissaire Maigret, dont l’auteur a lu les 75 enquêtes !
Le 12
La répétition à Quimper avant-hier soir fût un vrai bonheur. Cela fait plaisir de chanter avec un chœur nettement plus étoffé et un chef dynamique. Si j’étais douée pour les caricatures, je croquerais Mark qui prend de l’estomac : de profil, il ressemble à une femme enceinte de six mois, à force de faire des exercices respiratoires : « gonfler les poumons à fond en poussant sur le diaphragme…etc…sinon vous êtes à court de souffle… » Outre Alexandre, Qui semble prendre ses quartiers au sud ; David, un autre organiste de Plougastel a déserté pour Quimper. Peut-on continuer à déshabiller Pierre pour habiller Corentin ?? Au total : un chef de chœur, deux organistes, deux choristes…bientôt nous allons nous retrouver à l’état de squelette ; devons-nous commencer à apprendre la danse macabre de Saint-Saens ?...Nous allons plutôt, j’espère, comme en cuisine, recomposer un joli plat avec les restes.
Le 13
La sécheresse menace le Bretagne à court terme ; aussi que le ciel soit un peu couvert nous agrée plutôt, car la terre manque déjà d’eau en surface. L’annonce des vingt futures paroisses, qui prendront effet le 1° septembre, a été faite par notre évêque, hier à la cathédrale St Corentin, lors de la messe chrismale. La nôtre qui enjambe l’Elorn portera le nom de St Pierre et Paul (nord-Elorn). Deux églises se partageront, semble-t-il, les grandes célébrations, car les plus vastes et situées l’une au nord de l’Elorn et l’autre au sud. Le pont de l’Iroise sépare, en effet, le territoire de la future paroisse, en deux sur le plan géographique. Les plus traditionnels se rendront à Saint-louis de Brest, si j’en crois les commentaires, seule église où il y a des confessions individuelles régulièrement, et de style plus traditionnelle, d’autant que le futur curé, le père Michel, est un ancien de chez nous actuellement curé de St Corentin.
Le 14
Temps gris de circonstance en ce jour de vendredi saint. Ainsi la nature souffre moins de la sécheresse qui menace déjà. Les orchidées sont toutes en fleurs profitant de cette grisaille bienfaisante : dans la grande verrière, elles souffrent très souvent de trop d’ensoleillement et les feuilles jaunissent. Les arbres se couvrent rapidement de feuilles. La mairie ne fait pas de quartier : elle envoie les élagueurs tailler les arbres qui débordent trop sur la rue et ensuite fait payer la facture aux propriétaires récalcitrants. C’est ainsi que la rue voisine a été fermée pratiquement une journée avant-hier. Moyennant quoi, Masha trouve que notre commune est agréable car très propre, par rapport à Paris. Il reste cependant quelques incivilités !...
Le 15
Les cerisiers en fleurs sont magnifiques cette année ; il y a quelques abeilles butineuses, mais auront nous des fruits ??...Michel tousse beaucoup, surtout la nuit…
Le 16
Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !
Cependant, Sébastien emmène son papa, qui n’a plus sa santé de 20 ans, manu militari, chez le médecin de garde à la ville voisine, de l’autre côté de l’Elorn, qui le met sous antibiotique pour une sérieuse bronchite. Et comme un ennui n’arrive jamais seul, l’un des feux de la plaque vitrocéramique est tombé en panne, il y a trois jours. Sébastien va donc en parler à un ami technicien en la matière. Ouf ! Autre bonne nouvelle : Kim sera probablement prise dans l’école de Pontivy qui prépare aux métiers qui font appel au dessin. Chacun doit pouvoir, j’en suis sûre, trouver sa voie d’épanouissement en fonction de ses dons.
Le 17
Jours de repos, chacun dans son lit. Michel tousse un peu moins. Le quartier baigne dans le silence et le soleil nous fait le plaisir de se montrer un peu en fin d’après-midi. « Notre sœur » la pluie se fait désirer et les plantes souffrent déjà.
Le 18
La vallée des saints est un feuilleton à long terme, bien plus intéressant que « Plus belle la vie » qui m’horripile quelque peu ! Les entreprises bretonnes se prennent au jeu de cette aventure et la dernière en date est l’éditeur Cloître de Saint-Thonan pour fêter ses 80 années d’existence. Le projet étant un peu coûteux, l’imprimerie a eu l’idée de lancer une invitation à fédérer les entreprises de cette petite ville. Donc St Thénénan, ce saint protecteur, a défendu la ville grâce à des fortifications érigées contre l’invasion des danois au VII° siècle ; un moine celte, qui n’a pas hésité à demander la lèpre, pour ne pas être courtisé ! C’est le sculpteur Vivien Gamba de St Michel-en-grève, qui en 28 jours, taillera le bloc de granit de 15 tonnes dont il restera que 6 tonnes l’œuvre terminée. La levée à Carnoët est prévue pour le 10 juin et l’inauguration le 6 août.
Le 19
Un soleil radieux s’est levé pour accueillir Marie-France, qui vient passer la journée avec nous. Elle profite d’une visite chez un luthier de Quimper et pousse sa route jusqu’ici, pour notre plus grande joie. Notre voisine Hélène a cédé sa place de présidente du musée après de nombreuses années de bons et loyaux services : le bénévolat est parfois usant ! C’est François Corre qui prend le relais. L’ébéniste est passé prendre deux fauteuils anciens, dont les bois ont un peu souffert, avant qu’ils soient recouverts. Il habite au fin fond de la campagne de Dirinon dans un ancien corps de ferme où il a une paix royale pour travailler, mais dont le lieu est difficile à trouver.
Le 20
La bronchite de Mimi joue les prolongations, et je pense avoir été contaminée car ma gorge me taquine…et le mal de tête s’installe ; La sécheresse fait de même et devient préoccupante. La fête du maërl n’aura plus lieu, la ressource étant menacée, le dragage est désormais interdit. Mais le comité de quartier a rebondi sur une autre idée : les mariages collectifs ou regroupés d’antan, autre spécificité de la commune. Le président, Pierre le bars explique : « Ce type de mariage était une fête locale, traditionnelle qui n’a pas son pareil en France. On réunissait tous les mariages de la commune et de toute l’année avant les gras du carême. Il pouvait y avoir de 30 à 50 mariages en même temps » Bourg décoré, drapeaux tricolores au vent, « c’était plus beau qu’une fête nationale ou un pardon. Et cela pouvait durer quatre jours » Alors le 20 août les bateaux amèneront dans le port les dizaines de couples dans leurs plus beaux habits traditionnels ; des attelages les conduiront au bourg. Costumes, musique et bal de noces, ce sera la fête jusqu’à tard dans la nuit.
(photos internet)