Le 1° Mai
Venus des « Bénodets », comme d’habitude pour le goûter-dînatoire. Nous sommes heureux de les voir et d’avoir des nouvelles plus développées. Je pense à nos marcheuses qui partent demain pour St jacques de Compostelle…
Le 2
La nuit et la matinée ont été bien arrosées mais le soleil ne nous a pas complétement abandonné ; Il reparait en début d’après-midi. Je me suis donc occupée à l’intérieur ce matin et cet après-midi je vais m’activer à l’extérieur avec quelques démarches à faire.
Le 3
En passant à pied par la place du bourg, pour me rendant ce matin à la banque, j’ai vu que le marché était installé. Aussi au retour, j’ai acheté un plan de céleri branche que j’ai ensuite planté près des pommes de terre, qui sont prometteuses. David revient cet après-midi nous tondre la pelouse qui a beaucoup poussé. Le samedi 12 de ce mois a lieu au Relecq- Kerhuon une exposition du peintre Ernest Pignon Ernest dont le thème est : les grandes mystiques. L’artiste se dit non croyant, mais la question du sacré le trouble. L’exposition intitulée « Extases » me semble très intéressante au vu de la représentation de Catherine de Sienne. Le peintre a travaillé après avoir lu les écrits de chacune d’elle sur sa propre expérience. (Thérèse d’Avila, Angèle de Foligno, madame Guyot, entre autres.) Ces textes, selon ses dires, sont sensuels et même sexuels, d’une liberté inouïe d’expression. Ceci n’a rien d’étonnant pour celui qui connait le Cantique de Cantiques ; mais nos sociétés sont sur ce sujet un peu coincées ! « La première fois, que j’ai montré ce travail dans une église d’Avignon pendant le festival, des prêtres un peu sectaires m’ont interpellé. J’ai lu les textes de ces mystiques. Ils sont partis. »(sic)
Le 4
Le portrait au fusain de mon grand-père Lucien (dernier d’une fratrie de cinq), dans sa quinzième année fait par son frère, son ainé de 4 ans, en 1901, me laisse pantoise, car je reconnais bien là mon pépé. Mon grand oncle Louis était peintre à la manière des restaurateurs de Versailles, donc un vrai artisan-artiste. Il s’adonnait d’ailleurs à la peinture-tableau pour son plaisir y compris pendant la guerre de 14 dans l’est. (Véronique a vu ici plusieurs de ses œuvres). Les frères Marie ont-ils faits les beaux-arts ?? Papa, lui, les a faits. J’ai d’ailleurs sa faluche, Large béret en velours noir bordé d’un ruban mauve, la couleur de sa branche d’étude. C’est d’ailleurs durant cette période, qu’il a fait connaissance avec les Finistériens et est tombé par la suite dans la marmite celtique. Il a appris avec eux le breton, qui n’était pas la langue de l’Ille et Vilaine le gallo.
Le 5
Le fils aîné de mon grand-oncle Louis, un artiste aussi a choisi la céramique pour s’exprimer. Je suis allée adolescente passer une demi-journée dans son atelier pour voir sa façon de travailler. J’y ai fait des boutons pour un pull-over. En farfouillant dans mes trésors ancestraux peut-être les retrouverai-je ? A moins que je les ai donnés, comme ma croix celte. En effet, outre la vaisselle, Jacques faisait des articles religieux en nombre limités et signés. Pour ma communion, j’ai eu une vierge s’accrochant au mur que j’aimais beaucoup mais qui, hélas, a été cassée. Il nous reste de lui une « Vierge du Verger » de la chapelle de Cancale, où a lieu la messe de l’assomption tous les ans ; c’est ma soeur ainée qui veille sur Elle. J’aime quand les objets ont une histoire car ils disent aussi la vie des êtres humains ; ils en sont, hélas souvent, les témoins muets. J’essaie de les faire parler.
Le 6
La « Redadeg » donne du souffle à la langue bretonne. Il s’agit d’une course relais, festive avec fest-noz et gouren, qui est partie hier de Quimper et file sur 1800 kilomètres dans les cinq départements bretons(les villes traversées ont été sélectionnées sur dossier). Cette manifestation sportive initiée par L’école Diwan est devenue au fil du temps une institution. Elle récolte de l’argent pour la survie de la langue, car l’état traine des pieds dans ce domaine. Notre province est beaucoup moins bien lotie que la Corse ou le pays basque. A croire que l’état craint que nous visions l’indépendance ou l’autonomie, ce qui est une absurdité, sauf pour quelques anarchistes excités peut-être ?? Mais la langue fait partie de la culture, ce que l’Angleterre préserve au pays de Galles. Les anciens locuteurs disparaissent rapidement et les jeunes n’ont pas les structures pour prendre le relais. Il ne reste plus qu’environ 130.000 vrais bilingues. Le combat pour la langue continue « betek en trec’h » « jusqu’à la victoire ».
Jardinage : je taille les bordures… et me disperse un peu. Il y a toujours quelque chose à faire au jardin.
Le 8
Matinée : je suis devant la télé pour voir la commémoration à Paris. Ceci tombe bien, car je me suis abimé l’épaule droite en jardinant et en coupant des lierres un peu envahissants, je suis donc momentanément handicapée. Je constate que mes épaules sont devenues fragiles et donc à ménager. Bref, je suis condamnée à la lecture malgré un temps splendide que j’aurais préféré passer au jardin. Je vais malgré tout, ce soir, aller arroser mes plantations, car elles souffrent déjà de la chaleur. Un comble en Bretagne ! Visite de Joëlle. En ce moment, papotage et jardinage sont les deux passe-temps des mémés !
Le 9
Je comptais aller à la prière du renouveau, mais ma fidélité à l’engagement paroissial en a décidé autrement : répétition de chant dans la grande salle du presbytère : le psaume 103 avec une mélodie que j’ai déjà chanté dans les groupes de prières, mais cette fois à quatre voix : très joli.
Le 10
Je covoiture avec Jean, un choriste pour aller à l’unique messe de la paroisse à Gouesnou dans une église que je ne connais pas. Belle architecture et cimetière attenant près d’un jardin public très joli, que nous visitons après l’office avant de rentrer dans nos foyers. Certains levés aux aurores ont eu la messe à 5h du matin avant la marche de 18kms que constitue le pèlerinage de St Guesnou, qui traverse campagne, zone industrielle et à nouveau campagne. A propos de campagne, notre commune contrairement au village d’Astérix et Obélix où tout se termine autour d’un banquet à base de sangliers, ici le festin a viré au vinaigre…Le président de la société de chasse, qui compte 125 sociétaires, a donné sa démission, lassé des reproches des maraichers, éleveurs et particuliers qui reprochent aux chasseurs de ne pas tuer assez de sangliers : Cette année, il y a eu beaucoup de châtaignes et glands dans les bois, ce qui a favorisé la reproduction de l’espèce. Mais les sangliers se nourrissent aussi de vers et autres bestioles qu’ils trouvent plus faciles d’aller quérir dans les prés et jardins qui sont mis à sac ! Le problème est la configuration du terrain de chasse : ici, les taillis, talus boisés et bois sont traversés par des chemins piétonniers, routes, circuits vtt, chemins cyclistes, que les utilisateurs ne veulent pas quitter, malgré les panneaux et balises, lors des battues !! La situation étant bloquée par cette sage démission, (que dirait la population devant un accident ?) la balle qui pourrait se perdre et tuer par ricochet, est pour l’instant dans le pré du maire, si j’ose dire : Bref, c’est « Clochemerle !... ».
Le 11
Hier en soirée avec notre hôte, nous sommes allés jusqu’à la grève de Porsguen. Surprise : en revenant au parking nous tombons sur Patrice, un copain de Vincent, arrivé avec sa famille du pays basque, plus sa maman prise au passage dans son village du centre Finistère. Super retrouvailles abrégées, pour cause de RV avec son frère à Brest. C’est ainsi que nous parlons de la rencontre de tous les copains à Paris prochainement, selon la tradition établie maintenant depuis plusieurs années. Patrice logera chez Vincent pour ce week-end d’agapes !! Les amis çà n’a pas de prix !
Départ de Marie-France dans la matinée. Ensuite je suis allée proposer à notre voisin d’en face de lui refiler des hebdomadaires si cela l’intéresse. Ceci nous a donné l’occasion de bavarder et faire un peu plus connaissance : épatant ! Avant que la pluie n’arrive, j’ai cueilli des marguerites chez « mamie voisine » et demain je prendrai du lilas et des rhododendrons pour l’église.
Le 12
Matinée florale avec ma nouvelle équipe qui va probablement se redistribuer : En effet, Anne a sollicité deux copines : Valérie et Léna qui jusqu’à présent étaient sur la réserve. Il y aura donc une troisième équipe à nouveau. Ouf ! Beau service ce matin qui a satisfait ces dames et leur donne du goût pour cette activité. Merci Seigneur ! Par contre, je ne Lui dit pas merci pour la perte qui s’accentue des petits oiseaux : les ornithologues sont très inquiets. Je pourrais bien sûr Le remercier pour ceux qui restent, mais il faut bien de temps en temps montrer notre inquiétude, Na ! Mes caprices sont pour la survie de la planète.
Le 13
L’Eglise à sa manière participe aux « Restos du cœur » : le terrain du jardin du presbytère et celui de 4000m2 de la maison St Joseph en friche depuis 40 ans à St Pol de Léon sont prêtés à l’association. La quarantaine de bénévoles, dont dix attributaires, se sont relayés pour produire les premiers légumes de la saison : des pommes de terre nouvelles. Suivrons fraises, rhubarbes, haricots, petits pois, melons…dont les graines ont été offertes. La permaculture va être expérimentée. Les dons de pelouse et foin seront appréciés pour le paillage. Appel au peuple de Dieu.
Le 14
C’est notre anniversaire de mariage : 1966- 2018, soit 52 ans. Nous sommes loin des 70 ans de mes grands-parents, pépé Lucien et mémé Louise!
Lorsque j’ouvre le journal chaque jour, j’ai comme l’impression d’entrer dans un blog de grande famille. Les soit disant potins de la commère, selon Mimi, sont un suivi de la vie bretonne avec son fourmillement de bonnes nouvelles, d’activités multiples. Les bretons sont des voyageurs, en mer et sur terre. Ils ne cessent de courir et marcher de multiples façons telles le Tro-breiz, la Rededeg, les cyclo-ballades, les marches nordiques, les clubs de marche en mer…et les balades à cheval, j’en passe et des meilleurs. Les courses à la voile, les régates, bref, ils bougent sans cesse, toujours mêlés au folklore, car à l’arrivée des manifestations se tiennent souvent un feiz-noz ou fest-deiz. Hier s’est déroulée la Trans Finistère à vélo sur les 147kms de la voie verte N°7 qui relie Roscoff à Concarneau. Départ 8h et 9h (Deux trajets plus courts étaient également proposés : Carhaix- Concarneau sur 67kms et Guiscriff-Concarneau sur 36kms.) La pause déjeuner était organisée au camping de la vallée de L’Hyères à Carhaix. Avis aux amateurs de marche !
Le 15
Le chaumier Philippe Le Deillou, qui a restauré le hameau de la Reine à Versailles, est installé à Quimperlé. Son savoir-faire et sa modernité, lui ont valu ce chantier prestigieux. Celui-ci lui ouvre désormais d’autres chantiers face à la concurrence internationale. Il va travailler en Brière à St Lyphard, puis des projets vont le faire voyager en Méditerranée, jusqu’à Dubaï. Le savoir-faire artisanal s’exporte très bien depuis bien longtemps : en effet l’un des apprentis de l’atelier de mes parents, qui ne souhaitait pas travailler tout de suite dans son entreprise familiale, était parti travailler à Dubaï dans les années 50. Ce n’est pas non plus un hasard si les « Etonnants voyageurs » se déroulent à St Malo !...Donc, voilà un métier intéressant pour une reconversion, à condition de faire son apprentissage chez cet artisan d’art
(Ph. le Deillou. Photo Ouest France)