Petits billets de janvier-suite
Le 16
La messe du dimanche est toujours pleine d’aléas. Aujourd’hui, une envolée de manche malencontreuse d’un diacre a fait s’envoler des hosties de la coupelle qu’il portait. Il ne s’en est pas aperçu, mais ma voisine Muriel, qui portait dans ses bras Lucie, a vu. « Une ou deux hosties sont tombées derrière le baptistère…personne ne se déplace ??... » Je suis donc allée ramasser les 8 ou 9 hosties répandues sur le plancher pour les remettre dans la coupelle du diacre le plus proche, afin qu’elles ne soient piétinées par mégarde. Regagnée ma place, Muriel me remercie. Il n’y a pas de quoi. Je pense que les fidèles n’ont pas vu ou ne savent tout simplement pas qu’ils peuvent faire ce genre de choses (car dans ma jeunesse il fallait toute une cérémonie pour ce genre d’incident) , comme cette petite vietnamienne martyre: Son village avait été pris par des communistes qui avaient détruit l’église et répandu les hosties sur le sol. Alors chaque nuit, elle allait en rampant au péril de sa vie en consommer une. Plusieurs fois, elle avait failli se faire débusquer et la dernière nuit, juste après avoir communié, le garde l’a repérée et abattue. Elle ne savait pas, qu’en cas de force majeure, elle pouvait les consommer toutes en même temps. C’est à elle que j’ai pensée en recueillant toutes les hosties dans ma main.
Le 17
Notre voisin Fabrice, qui rénove la maison de Lisette, a choisi le gaz et le poêle à bois comme moyen de chauffage, pour cuisiner et avoir de l’eau chaude. Un défilé de camionnettes ne cesse depuis plusieurs jours. Je pense que tout sera en place pour les fêtes. La Bretagne doucettement devient plus écologique, elle est déjà la région qui trie le mieux ses déchets, bien que nous soyons encore loin du compte. Les jeunes s’investissent beaucoup : Bravo à eux !
Le 18
J’avance mon panier en compagnie de Michel et d’Alain comme la semaine dernière avec de l’osier nouveau donc vert. Je n’ai pas pu terminer mon panier. L’anse reste à faire ; mais il pourra être réalisé à la rentrée des vacances de fin d’année, l’osier nouveau restant souple plusieurs semaines. Ce dernier vient de Loperhet. Claude se démène chaque semaine pour nous trouver cette matière première. Merci à lui. Les clubs de vannerie fleurissent dans de nombreux villages : une bonne occupation pour les anciens qui se sentent investis d’une mission : transmettre la tradition tout en enseignant une alternative au plastique. Alain a mal calculé ses mesures de panier pour chat. Il en fait donc un simple panier, un de plus. Le chat attendra la rentrée. L’osier qu’il utilise est assez gros et très difficile à travailler. Je découvre que la vannerie est moins simple que je ne pensais ; il faut de la force. Le 19
Un peu de soleil ne fait pas de mal après les pluies d’hier. J’ai du mal à réaliser que Noël est dans 6 jours. Il pleut tellement ces temps-ci que la rampe du plan incliné doit être nettoyée très souvent : je m’y suis collée cet après-midi entre plusieurs grains. Autre occupation mais à l’abri : Mimi ayant des difficultés à se pencher, j’ai changé de métier, j’ai pris ma trousse de pédicure et manucure.
Le 20
Jour de garde au presbytère. Mais ce soir, je participe sur les lieux, dès 18h, à un apéritif, offert par l’entreprise des pompes funèbres et fleuriste, qui nous offre ce cadeau tous les ans. Je vais donc retrouver les équipes des funérailles et les accueillants pour cette dégustation. Auparavant, Petit tour avec Joëlle au secours populaire où nous avons trouvé notre bonheur et celui des autres j’espère. Il y a là une équipe hyper dynamique, qui officie avec zèle.
Le 21
Au sujet de la venue de Jésus, on insiste souvent sur la pauvreté de l’évènement, en oubliant l’infinie richesse de cette naissance montrée à nos yeux. En ce lieu pauvre qu’est la crèche, Jésus est né entouré d’amour, celui de ses parents qui s’aiment et l’aime. Un enfant aimé dès sa naissance, dès sa conception, par un couple aimant trouvera en lui la force de vivre les aléas de la vie, car il saura viscéralement qu’il est aimable. Il n’avait pas tort notre perturbateur de messe en disant « l’amour, nous avons besoin d’amour.. » Quel appel déchirant !...le même que celui de Jésus, que Dieu. « Dieu n’est pas aimé » disait déjà St François. En ces temps troublés, je rends grâce au Seigneur pour l’amour dont j’ai été entourée dans ma famille dès le début de ma vie, je me suis toujours sentie aimée. Et lorsqu’il m’est arrivé de ne pas l’être par la suite, je n’en ai pas fait un fond de chagrin, sachant que l’on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais ma vie était bâtie sur un roc : L’Amour de Dieu et des miens.
Le 22
Très agréable soirée devant « Prodiges ». Je suis épatée et émerveillée par tous ces talents. J’ai lu un article sur les loups dressés pour le cinéma. J’ai toujours aimé les loups depuis que j’ai lu l’expérience d’un américain, qu’il raconte dans « Mes amis les loups ». J’aime l’histoire de St François avec le loup de Subiaco. Mais mon affection pour cet animal prend racine dans mon enfance, je pense. Cheik, le berger allemand de papa, un chien loup qui n’obéissait qu’à lui, devait être mon ami puisqu’il m’a laissée, un jour, aller patouiller dans sa gamelle et entrer dans le tonneau qui lui servait de niche, à la frayeur de maman qui le craignait. Ce petit évènement me fait penser à la prophétie d’Isaïe : « Le loup et l’agneau….l’enfant jouera sur le nid de la vipère….. » L’enfant vit en harmonie avec la nature ; Les choses se gâtent lorsqu’il grandit ; et elles s’arrangent quand l’homme retrouve l’esprit d’enfance. N’est-ce pas un beau programme ?...
Le 23
Arrivée en soirée de Vincent et sa petite famille. Nous restons bavarder tard le soir…Le matin à la messe dominicale, j’ai croisé une ancienne patiente de Michel que m’a dit l’avoir beaucoup regretté, car il l’a beaucoup aidé à un moment difficile de sa vie. Il est vrai qu’il prenait toujours le temps d’écouter ses patients qui lui confiaient beaucoup de choses.
Le 24
Courses avec Vincent dans un super marché bondé….A 17h, je quitte la maison pour l’église où m’attend un filage pour la chorale improvisée avec le groupe Alliance, qui anime cette messe des familles. Jeynia et Cécile ont trouvé très belle cette célébration de Noël. Le repas du soir se prolonge tant que Michel quitte les lieux le premier, mais je le suis de peu. Parmi les cadeaux du Père-Noël, Michel a eu un pyjama écossais et moi la liquette assortie : Nous sommes trop sympas !...
Le 25
Lever très tardif pour tout le monde. Le petit-déjeuner débute par Jeynia et moi. Il s’égrène toute la matinée ! Déjeuner tardif et sieste pour beaucoup. Chacun a quartier libre…Les garçons s’attaquent au changement de siphon du lavabo de la salle de bain de l’étage…
Le 26
Le siphon fuit encore…Vincent veut absolument passer à « Floricane » acheter du matériel avant de prendre la route pour Porspoder sur la côte Nord. Jeynia y a convié la famille et ses amis pour fêter ses 50 ans, mais il ne le sait pas. Je dois jouer l’innocente et la comédie pour ménager la surprise, à laquelle Mimi n’a pas voulu venir, se trouvant trop fatigué. Vincent pense que Jénya, partie avec Sacha, nous fait venir au restaurant ; mais il pense à une lubie de sa part qui contrecarre ses projets de bricolage !... Bref, la surprise a été totale et l’a bien déridé. Comme j‘étais un peu fatiguée et que Sébastien devait rentrer chez lui, il m‘a ramenée à la maison rejoindre Michel. La soirée a été un peu mouvementée, car Vincent qui ramenait ma voiture a éclaté un pneu qui devait avoir déjà une hernie d’après le garagiste. Mais tout est bien qui finit bien vers 20h, grâce à ses amis qui le suivaient. Le 27
Départ des parisiens...Je reprends mon service au presbytère en soirée où je retrouve Brigitte, notre sacristine de semaine, qui s’est fait une entorse en chutant dans le cellier fourre-tout de l’église ! Le service n’est pas sans dangers…En passant devant la crèche, je remarque que pour compléter la paille, Pascal,notre sacristain-menuisier a mis des copeaux de bois pour imiter le sable du désert de Bethléem. Excellente idée.
Le 28
Départ avec Sébastien à 10h30 pour Ploudalmézeau afin de récupérer la voiture. Retour pour 12h30 après un trajet facile sans beaucoup de circulation. Le compost est trop humide : je taille donc des fleurs d’hortensias sèches pour essayer d’équilibrer le mélange. Superbe soirée devant « Prodiges » sur la chaine 2 ; c’est un régal et une joie de voir ces jeunes talents. Le 29
Nous sommes de service de fleurs à l’église. Avec Madeleine, qui apporte des camélias blancs et du mimosa, nous recomposons la structure de Noël. Celle-ci entièrement décorée de fleurs blanches va prendre quelques couleurs. Le jaune va éclairer le dimanche de la fête de la Sainte famille. Ma compagne m’avoue avoir eu du mal à se sortir de son lit (Elle rentrait la veille au soir de Jérusalem) ; mais elle reconnait que c’est toujours une joie que de s’occuper des fleurs : donc aucun regret de ce lever précoce. En partant, je croise une mamie qui me pose des questions sur les changements effectués cette année dans l’église. S’en suit un moment de sympathique bavardage. Elle m’avoue avoir assisté pour la première fois à la messe des enfants et l’avoir trouvée formidable. Elle aime aussi beaucoup la nouvelle crèche. Je transmettrai ces compliments à l’artisan, notre jeune sacristain.
Le 30
Notre très cher prêtre a mis à côté des fleurs devant l’autel une grande icône de la Sainte famille qui complète admirablement bien la décoration. La bannière ancienne de la sainte famille a pris place devant la chaire. Nous n’avons plus d’enfants de chœur mais nous avons deux diacres, dont notre bien-aimé ex-choriste qui prononce en ce jour sa première homélie : superbe ! Il a mis 15 jours à la peaufiner, mais n’a pas hésité lorsque notre prêtre lui a demandé ce service. Il m’épate toujours plus : nous avons là un vrai don du ciel pour la paroisse. Ce jeune grand-père a un goût d’enfance spirituelle. Quelle grâce d’avoir une paroisse qui m’est un peu comme une deuxième grande famille ! Le 31
Ce matin, j’ai été heureuse de voir des mésanges charbonnières dans les branches des hortensias. Elles devaient manger les petits bougeons. Hélas, Aristophane les a fait fuir car il tient à son territoire, qui s’amenuise devant la population grandissante de la gens féline dans le quartier. La ferme à Raymonde dans le village de Kervao en Guipavas voit sa future mini-forêt prendre corps. Les parrainages d’arbres lancés par « Vert le Jardin » marchent bien ; il ne reste qu’environ 250 plants en souscription pour remplir le futur espace forestier. Je suis heureuse en pensant que mon châtaignier s’épanouit là-bas. Comment peut-on s’attacher autant à un arbre ??...Je pense me lancer dans la confection d’une lasagne pour utiliser les tailles et futures tontes du jardin car j’ai suffisamment de petits bois pour allumer la cheminée. L’âtre flambera pour la dernière soirée de l’année que nous passerons Michel et moi en amoureux, avec des toasts de foie gras et du coteau du Layon désiré par Mimi, en attendant minuit. Bonne et Sainte Année à tous, Que le Seigneur vous bénisse, vous qui faites partie de ma vie et que j’aime.