Les p'tits billets d'août-fin
Joëlle est à Lannois avec Michel...C'est l'occasion de vous donner à lire la suite des p'tits billets de Joëlle du mois d'août !
Le 16
Etre réveillé par des roucoulements de tourterelles est un privilège de la campagne péri-urbaine. Ouvrir un œil sur un ciel bleu légèrement ennuagé (un ciel impressionniste de bord de Seine, dit Michel), sentir la fraîcheur du matin bien au chaud sous la couette d’été est une bénédiction. La température est comme un avant-goût de l’automne avec un mois d’avance…les mûres grossissent et se laissent déguster sur l’arbuste.
Le 17
Je me suis régalée à regarder un envoi sur la Vendée de mon cher Beau-frère : Superbe. Ceci après une émission des racines et des ailes sur le même sujet il y a peu de temps. Que la France est jolie ! Nous serions coupables de ne pas l’entretenir. Mais, Dieu merci, le bon peuple en prend de plus en plus conscience et s’y investi. Un autre patrimoine me tient cœur celui des métiers comme les tailleurs de pierres, les vanniers, ceux qui refont les toitures des maisons de marais en Camargue ou marais Poitevin, les dentellières au fuseau…, les espadrilles du pays basque vont enfin être protégées par un label, ouf ! L’excellence est source d’emploi et d’art, et l’art élève l’âme… tout un cheminement…
Le 18
La crise du porc est source de dessins humoristiques assez désopilants : il vaut mieux en rire avec Chaunu qu’en pleurer !... J’ai lu un article du président de la cfdt Laurent Berger qui me semble plein de sagesse et d’optimisme. Il conclut ainsi l’entretien avec le journaliste intitulé : La France est trop enfermée dans les dogmes, « Oui, je reste optimiste car on a une intelligence collective en France. Les gens ont envie de faire et un souci d’apaiser. Tous ceux qui vont cliver vont perdre. Et arrêtons de croire que tout va descendre d’en haut, et de Paris. Ce n’est pas vrai. » Pour lui le mal de notre société est : « Faute de bon sens, on est en train de perdre ensemble sur la question du chômage…Ce n’est pas une réforme clé en mains que les gens attendent, mais qu’on leur réaffirme un cadre où l’on réduit les inégalités et l’intolérance qui minent notre vivre ensemble. »
Le 19
Je viens de terminer le « Mary Lester » numéro 20 : « Forces noires ». L’affaire se déroule entre Rennes, Plouër-sur-rance et la région St Malo-Cancale. L’auteur y parle de la rue St Michel, que j’ai bien connue (comme dirait Jean D’Ormesson), charmante grande venelle pavée, bordée d’échoppes artisanales comme au moyen âge, devenue la « rue de la soif et de la drogue » hélas ! L’ouvrage fait menton d’un évènement qui a, en son temps, bouleversé la Bretagne : l’incendie du palais de justice, l’ancien parlement de Bretagne. Lire cet écrit est un moment plaisant.
Le 20
Temps « quatre-saisons » ! Dimanche 23 va avoir lieu la « Garden pâté 2015 » pour fêter le centième anniversaire de la petite boite bleue du mataf. L’idée, mise en place il y a deux ans, vient d’un jeune sur sa page facebook. Après rencontre avec l’entreprise, un pique-nique familial est mis en place le dimanche midi sur la plage de Penhors. Pour cette 3° année les festivités auront lieu dans les champs autour de la ferme-maison du fondateur de l’entreprise Jean Hénaff, transformée en musée; Il y a déjà 2000 inscrits. Pour cet anniversaire, c’est l’entreprise qui prévoit l’animation : bagad Lann-Bihoué, véhicules anciens, fanfare, chanteuse lyrique… ; il suffit de venir avec son pique-nique, c’est gratuit ! Comme disent les jeunes : « C’est génial ! » comme pub.
Le 21
Le jardin ressemble un peu à une friche, mais moins que le jardin voisin qui se végétalise très vite sous l’effet des dernières pluies. Que de travail demande ces espaces ! J’ai un peu sous-estimé le temps de repos pour mon pied : Il me faut patienter encore un peu pour gambader à ma guise.
Le 22
L’immobilité fait que je regarde avec Michel « C dans l’air » et m’intéresse un peu plus à la politique.
Le 23
L’automne s’est invitée avec de l’avance en une première tempête qui nous tient enfermés. Joëlle m’apporte un travail dans mes cordes : désembrouiller ces bobines de fils et les rembobiner. J’ai passé tout l’après-midi à cet ouvrage de patience : pour me récompenser de ma persévérance, elle m’a changé une fermeture de pantalon. Nous avons pris un petit café à quatre à l’arrivée de Claudine. Vive la convivialité !
Le 24
Mes essais de sortie dans le jardin ne sont guère probants ; je revisse mes prétentions de marche en terrain incertain pour plus tard ; la pluie incessante ne m’encourage d’ailleurs pas vraiment à sortir. J’en reviens donc à la lecture.
Le 25
En prévision de la rentrée et de mes futurs rendez-vous médicaux sous la houlette de Michel, nous avons convié Nathalie à venir nous couper les cheveux et nous raconter des nouvelles familiales. Selon son habitude elle n’est pas venue les mains vides mais chargée d’un sac de courgettes de son jardin, donc bio, comme elle l’a précisé. Cet après-midi, Joëlle, qui souhaitait récupérer un pied de bananier, est venue s’atteler à l’ouvrage. IL n’a pas fallu moins d’une heure pour réussir à dépoter les six jeunes pieds et remettre du terreau dans la jardinière. J’en ai mis trois en pot individuel. Et je me suis retrouvé avec un pied enflé et douloureux dans mon fauteuil chaise longue pour le restant de la journée !
Le 26
La pluie, la pluie et encore la pluie pour cette dernière semaine du mois d’août …aussi nous regardons une émission fort intéressante à la TV d’une vétérinaire : « Hélène et les animaux » Aujourd’hui elle nous emmène en Camargue chez un riziculteur. Notre hôte virtuel a ramené du Japon une idée merveilleuse d’intelligence écologique et économique. Il nous présente ses collaborateurs comme il les nomme : trois ânes qui patrouillent seuls autour de ses rizières pour en éloigner les prédateurs tels les renards, car ses autres compagnons sont des canards qui répondent à sa voix : il leur a déjà parlé lorsqu’ils étaient dans l‘œuf : Il est donc comme leur mère. La suite demain…
Le 27
Notre riziculteur, devenant écologique, mène Hélène au bord d’une rizière et appelle : « Canard, canard, canard.. ». Surgissent alors des têtes du dit volatile par dizaines ! Ce sont les jardiniers des rizières : ils mangent toutes les mauvaises herbes, larves diverses qui peuplent l’espace sans abîmer les plantations qui sont alignées. Comme les canards se déplacent à la queue leu leu, ils sillonnent simplement les travées jusqu’à ce que les épis commencent à être bien formés. Il est temps alors de déplacer ces travailleurs qui sinon se régaleraient de la future récolte. Il suffit à leur maître de les appeler et ils prennent tous sa suite en procession jusqu’au champ où ils vont prendre un repos bien mérité et changer de régime. C’est époustouflant et très drôle! Hélène nous régale toujours avec les animaux et leurs propriétaires passionnés. Un de ces personnages élève des ânes nains qui servent de tondeuses et débrousailleuses chez des particuliers qui les louent. Je suis émerveillée par ce parfum de liberté, de diversité et d’ingéniosité.
Le 28
C’était l’animation compost à Kéraliou près du four à pain en partenariat avec le musée et j’ai oublié de prévenir mon copain Paul de ma défection ! Heureusement Dominique et Michel, des collègues de kerhuon étaient présents ; ils étaient donc en nombre suffisant pour cette prestation. (Ces derniers viennent de faire une première récolte de miel superbe sur une première ruche : 9kg250 mis dans des pots récupérés et gardés à cet effet. J’espère que Rémi fera la même chose l’année prochaine) Je peux marcher, mais mon pied enfle toujours : ma circulation veineuse n’est plus ce qu’elle était, déjà un peu légère. Tout ceci est le privilège de l’âge ! Claudine regagne ses pénates.
Le 29
Les jours raccourcissent à vue d’œil et l’automne pointe déjà son nez nous gratifiant d’une bruine bien de chez nous qui n’incite guère à mettre le nez dehors. Les premières pages du journal sont si désolantes que je les lis en diagonale tout en fouinant quelques nouvelles réjouissantes à me mettre sous l’œil… Je suis comme la cigale ! L’été a proposé tellement de festivités que les commerçants se désolent du peu d’affluence sur l’agora le dimanche : les autochtones ne font que passer se plaignent-ils…Mais trop c’est trop, les gens ne savent plus où aller se distraire devant tant de propositions ; se lasseraient-ils des distractions et aspireraient-ils à plus d’activités productives, en d’autres termes à travailler ? Voilà qui serait une bonne nouvelle !
Le 30
J’ai beaucoup d’admiration pour les actifs, car je ne le suis pas. Mon côté cigale reprend vite le dessus : un rien m’amuse et me distrait, comme dit Michel. J’ai besoin d’idées à moudre ; elles sont mon grain quotidien. Le difficile est ensuite de distribuer la farine pour que les autres fassent le pain. Bref, je ne suis pas très productive. Cependant, mon activité se passe dans un microcosme : j’ai un côté écureuil, qui convient parfaitement à l’âge avancé, en faveur des autres : ainsi j’ai déjà mis de côté : des pots pour la future récolte de miel de Rémi, le matériel pour la future intervention sur le pied de mon amie Rose-Marie, j’ai repris la collecte des journaux pour l‘école de Joëlle, des extraits de journaux pour le classeur-orgue d’Anne,…Bref, je suis heureuse ainsi et j’ose espérer que d’autres le sont aussi : Il faut de tout pour faite le monde y compris des cigales.
Le 31
Pour conclure ce mois, je me fais la réflexion suivante : c’est dans un moment de détente où de négligence que beaucoup de découvertes se sont faites : Archimède dans son bain, Newton en se promenant dans un verger, Laennec en regardant des enfants jouer ; comme dans les temps de pause sur un ordinateur, le cerveau continue à mettre de l’ordre dans ses neurones pendant la rêverie, dans ses connaissance éparses, et merveille c’est la révélation ! Donc prenons le temps de rêvasser.
(Le petit melon grossit un peu...mais il a été un peu mangé par je ne sais quelle bestiole)
Bon anniversaire à toi, ma chère Monique !