Billets de novembre-suite
Le 16
Pas de journal ce matin dans la boite aux lettres?? Plus d’internet non plus?? Après enquête chez les voisins, Eux aussi sont sans réseau, donc c’est le secteur. Cela me rassure et sera plus vite réparé. Le covid aura eu raison de ma fraternité franciscaine. Mes petites sœurs âgées ne veulent plus conduire et sortent très peu. Voilà une période de notre vie qui s’achève.
Le 17
Beau temps, le vent est tombé, les merles se régalent des boules rouges du cotonéaster. Le réseau a été rétabli plus vite qu’annoncé, car il affectait un très grand secteur. Nos voisins Hervé et Yvette nous ont bien soutenus. Avec Joëlle venue aux nouvelles, nous avons fait de la couture, des taie d’oreillers dans de vieux draps ainsi reconvertis. Les morceaux trop fragiles iront à la récupération des textiles.
Le 18
hier soir nous avons regardé l’émission « Bretagne, une terre sacrifiée » sur la 5, puis « Le monde en face » présenté par Marina Carrère d’Encausse sur le même sujet. Je n’ai été qu’à moitié étonnée. Grâce à David, je suis mise au parfum des enjeux écologiques face à ceux de l’économie des puissants. Il n’empêche que l’on sort de ces émissions quelque peu écoeuré par la puissance de l’argent. La solution est entre les mains de la population et des jeunes agriculteurs pour faire émerger une agriculture différente, bien qu’il y ait déjà beaucoup de progrès.
Le 19
Le climat est vraiment perturbé : le feuillage du massif de lis orangés devant la maison a flétri, mais des hampes florales ont poussées et sont en fleurs. Ce matin j’ai vu deux rouges-gorges qui s’escagassaient : ils se battent, je présume, pour le territoire.
Le 20
Hier, confection avec Joëlle de deux sous taies ,dans les parties encore solides de vieux draps. Le reste ira dans le bac de la récupération des textiles pour recyclage.
Le 21
Courses comme il se doit pour le week-end. Il n’y a pas de bousculade ; pas plus que dans la rue lorsque je vais, histoire de marcher un peu, jusqu’à la médiathèque reporter des ouvrages dans la boite au renvoi de livres. Julie, qui fait un carton d’audition, nous régale toujours de ses reportages culinaires et champêtres.
Le 22
je revisite la sauce bolognaise à ma manière afin d’utiliser les légumes du panier.( un oignon, un poivron, une carotte, un coulis de tomates+ un steak haché) Avec des spaghettis cela suffira pour notre bonheur ce midi et va me permettre de regarder la messe à la télé. J’aime beaucoup les chants ; de même que le reportage sur la chaîne 1, que nous ne regardons presque jamais, sur les verriers, en début d’après midi. L’artisanat est souvent merveilleux et doit être transmis aux générations futures. Le confinement a fait fleurir une multitude d’initiatives toutes plus réjouissantes les une que les autres.
Le 23
Les corneilles comme des sentinelles se postent à la cimes des arbres , toutes tournées dans le même sens. les feuilles mortes jonchent à nouveau la rue. L’automne que la température semblait avoir oublié se signale ainsi à notre regard…
Le 24
Joli temps d’automne dont nous ne pouvons guère profiter sauf pour regarder les oiseaux et les petits aléas du quartier : la lumière de la garderie pour les enfants qui s’allume dès 7h30, puis celle de la salle d’attente du cabinet médical voisin, le bruit du camion poubelle qui passe, la promenade matinale de l’un pour aller acheter son journal et le bricolage de l’autre sur son toit. Bref , la vie habituelle du quartier, somme toute assez rassurante.
Le 25
Joli temps d’automne, qui maintient le moral haut levé. Hier avec Joëlle, toujours hyperactive, ce qui n’est pas mon cas, nous avons trié à nouveau les médicaments et produits de toilette, genre crèmes pour soleil périmées. Puis, nous nous sommes attaquées au bar: tri des bouteilles et classement par catégorie. Michel et moi nous ne ponctionnons pas beaucoup dans ce meuble. Il y a de quoi faire des grogs, des kirs,...le whisky, la vodka, et autres alcools ne manquent pas. Nous attendons du passage familial et amical pour aérer la réserve. Ce midi, je me suis fait un kir avec un reste de vin blanc plus crème de mûre. Michel quant à lui s’en tient au pastis.
Le 26
Heureusement le journal et la télé nous occupent de manière agréable et positive. Il suffit de choisir ses programmes. : ainsi j’ai appris que dans les côtes d’Armor, un cultivateur produit du thé, lequel lors d’un concours a surpassé le Japon et la Chine. Il s’agit d’une niche pas encore très rentable, mais qui prouve que l’on peut cultiver des théiers en Bretagne. Le confinement m’est occasion d’apprendre une multitude de choses.
Le 27
Je fais des courses deux fois par semaine au supermarché pour faire tourner le moteur de la voiture. J’irai demain à la déchetterie.
Le 28
le mail paroissial nous indique un choix de quatre messes : deux ce soir à Loperhet et deux ici demain. C’est trop tard pour faire une décoration florale bien que ce soit notre semaine. Après mûres réflexions, j’irai demain matin à celle de 9h30, en espérant qu’il y aura de la place. En attendant, je me régale une fois de plus devant l’émission de Julie, pendant que Mimi fait sa sieste. Les cultivateurs qui s’en sortent sont ceux qui inventent une manière globale de travailler. Je suis admirative des initiatives des nouveaux paysans. Ainsi pour nettoyer et nourrir ses vignes l’un d’eux y élèvent aussi des poules rustiques, de race ancienne, en plein air. Ces gallinacées se sont régalées de grappes de raisin, un peu basses, la première année. La suivante a vue la date changée de l’envoi sur le terrain de poulettes plus jeunes donc moins grandes, sans problèmes.
Le 29
Notre nouveau prêtre, le père Sébastien, dans une vie antérieure était cuisinier. Après s’être occupé de réjouir les corps, Il va maintenant embellir nos âmes. Je trouve que c’est un beau parcours de vie. Il ne va pas combler notre sensualité auditive, élever notre être intérieur par la musique, car le chant n’est pas vraiment un talent dont le ciel l’a pourvu. Mais il a un très beau sourire pour s’en excuser, au point d’en être attendrissant pour la vieille dame que je suis. William, notre très cher ancien choriste et diacre, n’est guère plus doué pour l’à capella. Ceci pour dire que la messe, sans animateur, a péché côté musical. Mais c’est tellement réjouissant et sympathique de se retrouver même en nombre réduit.
Le 30
Nous profitons du beau temps, Joëlle et moi, pour faire une petite ballade dans le bourg ; En empruntant des « ribines » ou chemins de traverse, nous nous dirigeons vers le centre où Joëlle veut visiter certaine boutique en vue de ses cadeaux de Noël. En nous engageant dans la rue du retour, nous sommes interpellées par la coiffeuse qui nous confie sans ambages une vieille dame complètement perdue, laquelle nous assure habiter le coin. Après avoir été promenées quelques instants au petit bonheur la chance, je finis par rentrer dans un magasin afin de savoir si elle habite vraiment le quartier. Personne ne la connaît et elle n’a aucun papier sur elle, cependant elle nous dit son nom. Finalement, je pense à la maison de retraite. Un coup de fil de la commerçante nous rassure, elle loge bien là-bas. Le mystère reste entier sur la manière dont elle a faussé compagnie à l’établissement pourtant bien sécurisé. Notre duo rentre donc à la maison, content d’avoir fait sa BA. Premier jour d’EJP.