SOCIÉTÉ. Si voir votre adolescent passer sa vie devant un écran vous inquiète…
Financée par l’Agence régionale de Santé (ARS) et hébergée par la Ville de Roanne, la Maison des adolescents (MDA) est un lieu d’écoute et d’accueil des jeunes et de leur entourage. C’est également un lieu d’éducation, de promotion et de prévention de la santé des jeunes. La MDA organise une journée portes ouvertes, ce mardi 13 octobre.
La porte est bien vert fluo, mais l’entrée de la Maison des adolescents (MDA) reste tout de même bien discrète. Située impasse Chassain-de-la-Plasse, au rez-de-chaussée du foyer des jeunes travailleurs Pierre-Bérégovoy, cette structure gagne pourtant à être connue. Comme nous l’explique son responsable, Frédéric Dubreucq.
« Un lieu d’écoute sur le thème de l’adolescence »
« La MDA est un lieu d’accueil et d’écoute pour les jeunes de 11 à 25 ans, ainsi que pour leur famille et les professionnels qui les accompagnent (assistantes sociales, infirmières scolaires,…).
Ce qui lie ces trois publics, c’est l’adolescence. Une période de rupture entre les parents et les enfants qui est souvent sujette au questionnement et aux conflits. »
« Les jeunes nous questionnent sur les conduites à risques »
« On reçoit les jeunes essentiellement pour des questions sur les conduites à risques : décrochage scolaire, consommation de produits, question sur la sexualité, l’hygiène et l’insertion. Ils viennent nous parler de leurs difficultés à trouver leur place, soit dans leur famille ou dans la société plus largement.
Les familles viennent nous voir pour aborder leurs difficultés à se séparer de leur enfant. Cela crée des tensions. Le principal avec les familles, c’est de les rassurer face au comportement, leur donner quelques éléments de compréhension de ce qu’est l’adolescence. Et dans un second temps, on échange avec eux sur leur positionnement face au comportement de l’adolescent.
Quant aux professionnels, ils nous sollicitent pour que nous les aidions dans leurs actions de prévention, notamment en milieu scolaire. On dispose d’un pôle ressources avec des outils pour les aider à trouver des pistes de travail. Et sur certains thèmes très spécifiques, comme la sexualité, on peut être amené à proposer une co-animation avec le centre de planification de l’hôpital. »
« On n’est pas un centre de soins »
« Le principe de la MDA c’est la libre adhésion. Le jeune vient de son propre chef. C’est un lieu gratuit où on assure la confidentialité des échanges. L’équipe prend le temps qu’il faut pour évaluer sa demande et être capable de l’orienter par la suite. L’équipe de 7 personnes est composée d’éducateurs spécialisés, de psychologues et d’infirmier (ères) qui sont salariés auprès de l’association Rimbaud.
On est là pour écouter et comprendre les problèmes des adolescents et de leur famille, afin de leur donner des pistes pour aller vers le mieux-être. On fait de l’accompagnement pas de la psychothérapie. On n’est pas un centre de soins.
« Une nouveauté : un groupe de parole pour les parents »
« On va lancer un groupe de paroles réservé aux parents le 1er jeudi de chaque mois. Les personnes intéressées seront accueillies par un binôme psychologue-éducateur afin d’échanger sur les problèmes de l’adolescence. On va également lancer un projet autour de l’estime de soi, car certains adolescents ont une image d’eux très dévalorisée. On va donc faire venir des artistes, des esthéticiennes pour aider les jeunes à se valoriser. On imagine également un atelier autour de la bande dessinée destiné aux adolescents qui ont de la peine à verbaliser leurs problèmes.
« On n’est pas là pour juger les adolescents ou les familles »
« À la MDA, on prend le temps d’écouter. On n’est pas dans la réponse immédiate, et cela permet bien souvent de calmer les choses. On n’est pas là non plus pour juger les adolescents ou les familles. C’est sans doute ce qui fait le succès de notre structure qui enregistre une hausse de sa fréquentation au fil des années. Le bouche-à-oreille fonctionne bien entre les adolescents. Et certaines fois, on voit arriver des jeunes qui ont assisté à certaines de nos interventions en milieu scolaire. Un sujet abordé les a interpellés et ils viennent à la MDA pour avoir plus de réponse et aborder leur cas personnel. »
Max Chapuis