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21 avril 2024

MUSIQUE-ALICO

Cyprien Coureau

Alice Marignane, de son nom d’artiste Aliço.


Marjorie Chatelus - publié le 17/04/24

Joseph Pierre Rey, résistant, a été déporté le 25 juin 1943 à Buchenwald. Dans l’enfer des camps de concentration, il se lie d’amitié avec un autre résistant chrétien, Martial Montagne. C’est leur histoire que la petite-fille de Joseph Pierre a mis en musique dans un clip émouvant sorti le 15 avril.
Une histoire d’amitié et de fraternité entre deux résistants, dans l’horreur des camps, c’est ce à quoi Alice Marignane, de son nom d’artiste Aliço, a décidé de consacrer sa dernière chanson. La jeune femme parle volontiers de “déclic” pour décrire ce qui l’a poussée à composer ce nouveau titre. Il y a un an, elle lit sur une plaque commémorative le nom de Martial Montagne. Aussitôt, lui revient cette parole que Martial murmurait à son grand-père : “Tu leur diras”. Une inspiration vient : “J’ai pensé : ‘c’est un titre de chanson’”. Elle se met au travail. 

Martial était pianiste, c’est donc le piano qui vient naturellement à Aliço pour composer. Voix, piano et le violoncelle qui fait ressortir les émotions : ce sont les ingrédients d’une chanson écrite à quatre mains, avec sa grand-mère, l’épouse de Joseph Pierre, âgée aujourd’hui de 99 ans. Aliço veut réaliser sa chanson comme un hommage à ceux qui sont revenus, et aussi à ceux qui sont restés. Car si Pierre Joseph Rey a survécu et a pu fonder une famille, Martial Montagne n’est jamais rentré. 


La vie dans les camps est évoquée avec sobriété dans le clip. Les coups, la faim, le voisinage des cadavres des compagnons d’infortune viennent à bout des plus robustes. Martial et Joseph Pierre se serrent les coudes. Tous les deux catholiques et originaires du Vaucluse, ils puisent dans leur foi l’énergie pour rester debout. Affectés au travail sur de l’armement, ils tentent tant bien que mal de saboter l’ouvrage réalisé. Ils promettent aussi de se rendre à Lourdes ensemble s’ils survivent.

Mais la maladie finit par avoir raison de Martial qui est transporté à l’hôpital du camp. Un jour, Joseph Pierre lui rend visite et entend cette phrase “Tu leur diras”, puis il part travailler. Il ne reverra plus son ami sur cette terre. Martial aurait été transféré au camp de Lublin, en Pologne, dont il ne reviendra jamais. Son corps n’a jamais été retrouvé. Une plaque évoque sa mémoire dans le Vaucluse.

“Pardonner, mais ne pas oublier”
C’est en avril qu’a eu lieu la libération des 60.000 prisonniers du camp de Bergen-Belsen en 1945. Fidèle à son engagement, Joseph Pierre se rend à Lourdes et prend soin de visiter la famille de Martial. Mais comment vivre après cela ? Pour le grand-père d’Aliço, comme pour d’autres, il est évident que s’il a survécu c’est pour témoigner. Au début, rapporte sa petite-fille, c’était difficile de parler. Dire l’indicible, dépasser la peur de ne pas être cru, cela a pris du temps. Mais au fil des années Joseph Pierre commence à raconter, et il témoignera ensuite toute sa vie dans les établissements scolaires de ce qu’il a vécu. Aujourd’hui, c’est une nouvelle génération qui prend le relais, avec talent, pour ce grand-père qui voulait “pardonner, mais ne pas oublier”.

Aliço | Spotify

 

https://www.youtube.com/watch?v=iwGvvUe-WGE

20 avril 2024

Ferrero et Lourdes

16 avril 2024 dans Tribunes chrétiennes

 "Ferrero Rocher : l’hommage chocolaté à Notre-Dame de Lourdes
Bien que les chocolats Ferrero Rocher soient largement connus pour leurs délicieuses noisettes, leur lien avec Notre-Dame de Lourdes est moins connu.

Michele Ferrero, fondateur de l’entreprise et fervent catholique, nourrissait une profonde dévotion envers la Bienheureuse Vierge Marie et souhaitait lui rendre hommage à travers son œuvre.

Il est rapporté qu’il a baptisé son entreprise « Rocher » en référence à la grotte rocheuse, le Rocher de Massabielle, où la Vierge Marie est apparue à Sainte Bernadette à Lourdes, en France.

Ainsi, beaucoup voient dans le croquant de l’enrobage chocolaté et son emballage doré irrégulier une tentative de Ferrero de rappeler cette formation rocheuse de Lourdes, ayant une signification particulière pour le chocolatier.

À l’occasion du 50e anniversaire de la fondation de l’entreprise, Ferrero a déclaré :

« Le succès de Ferrero, nous le devons à Notre-Dame de Lourdes ; sans elle, nous ne pouvons pas faire grand-chose ».

Lors d’une interview accordée à ACI Prensa, le père Mauricio Elias, aumônier du sanctuaire de Lourdes, a déclaré : « M. Ferrero avait une grande dévotion envers la Vierge de Lourdes ; il venait beaucoup à Lourdes et en était un bienfaiteur ».

Ferrero, homme de foi, effectuait des pèlerinages annuels à Lourdes et organisait également des visites pour ses employés. Dans chacune des 14 usines de production de son entreprise à travers le monde, une statue de la Vierge Marie était présente.

Ferrero est décédé le 14 février 2015, à l’âge de 89 ans. Peu avant sa mort, une inondation a endommagé le sanctuaire de Lourdes. Ferrero a promis de contribuer à la restauration. Après son décès, ses enfants ont tenu parole et ont participé aux réparations.

L’entreprise familiale perpétue sa tradition avec le fils de Michele, Giovanni Ferrero, qui dirige aujourd’hui l’entreprise, fondée en 1946 à Alba, en Italie.

Ferrero Rocher est aujourd’hui le troisième producteur de chocolat au monde. Depuis son expansion dans d’autres pays européens en 1982, la société a élargi sa gamme pour inclure d’autres marques telles que Nutella, Tic Tac et Kinder, entre autres."

Source cna

14 avril 2024

Belle histoire

Belle histoire

Jonathan ne devait vivre que 9 mois… il va fêter ses 9 ans !
 


Anna Gebalska-Berekets - publié le 09/04/24

Atteint d'une maladie génétique rare, Jonathan ne devait vivre que 9 mois. Le petit garçon qui va fêter ses 9 ans cette année a défié tous les pronostics et offre une véritable leçon d'espérance et de joie.
Jonathan Kremer est un petit garçon joyeux de neuf ans, qui vit en Allemagne avec ses parents. Mais sa vie ne ressemble pas tout à fait à celle des autres garçons de son âge. Jonathan est atteint de nanisme microcéphalique ostéodysplasique primordial (MOPD) de type I, une anomalie génétique rare qui se manifeste notamment par une petite taille, une raideur musculaire et une immunité faible.

L’histoire commence lorsque les médecins identifient chez Simone, alors enceinte de Jonathan, des problèmes avec le placenta. Ils remarquent que le bébé ne se développe pas correctement. « En raison d’une précédente fausse couche et de saignements abondants au cours de cette grossesse, j’ai subi des examens approfondis chez un gynécologue », raconte Simone. « Même avant la 16e semaine de grossesse, on a remarqué pour la première fois que le bébé ne se développait pas correctement. Il était beaucoup trop petit, donc la date d’accouchement calculée a été corrigée ».

Les médecins ont informé la future maman que sa grossesse présentait des risques. Finalement, Jonathan naît à 28 semaines de grossesse. Le bébé est minuscule : il ne pèse que 490 grammes et mesure seulement 29 centimètres. Au départ, Simone n’arrive pas à accepter le handicap de son fils et pense le confier à l’adoption. Mais son mari finit par l’empêcher de prendre cette décision. « Il a su sur quel bouton appuyer pour me faire réagir, écrit Simone sur les réseaux sociaux. Il m’a dit : “Je signe les papiers d’adoption. Mais c’est toi qui iras apporter les papiers aux autorités… ou tu iras à la clinique pour prendre soin de Jonathan.” »

Un miracle qu’il faut protéger
Quand Simone finit par retourner à la clinique le lendemain, elle réalise que son fils fera toujours partie de sa vie, qu’il est un miracle qu’il faut protéger. Aujourd’hui, le petit garçon a va avoir 9 ans et mesure moins d’un mètre, ce qui équivaut à peu près à la taille d’un enfant d’un an. En Allemagne, seuls six enfants souffrent d’une telle maladie. »Dans la plupart des cas, les prédictions des médecins ne se sont pas réalisées : Jonathan peut s’asseoir, ramper et faire quelques pas avec de l’aide », détaille Simone. « Il peut manger avec une cuillère. Il ne peut pas encore parler, mais il comprend presque tout ce que nous disons et il interagit avec nous. Il souffre d’épilepsie, mais grâce aux médicaments, les crises sont rares ».


Elle assure que leur vie n’est pas très différente de celle des autres. « Nous faisons tout ce que font les autres familles : nous faisons des excursions en ville, nous allons au zoo ou au musée. Nous passons nos vacances à la mer ou à la montagne. Jusqu’à présent, nous sommes allés plusieurs fois en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, mais notre rêve est de nous envoler pour les États-Unis. Notre vie est normale, même si pour des raisons d’organisation, nous emportons généralement un peu plus de bagages avec nous », explique Simone. Le quotidien d’une famille heureuse et unie, qui nécessite pourtant quelques aménagements. « Dans la vie de tous les jours, nous avons souvent besoin d’idées et de talent pour l’improvisation, car la petite taille de Jonathan nous pose souvent des problèmes – mais jusqu’à présent, nous avons trouvé une solution à tout », souligne la mère du petit garçon.

« Battez-vous, ça vaut le coup! »
Jonathan aime le sport. Équipé de son petit casque, il apprécie tout particulièrement de faire du vélo avec son papa dans un siège enfant, ou monter sur une petite draisienne. « Nous avons reconstruit son aire de jeux et l’avons adaptée à sa taille, la balançoire est toute petite », racontent les parents de Jonathan. Ils expliquent que tous les parents souhaitent avant tout que leur enfant naisse en bonne santé. « Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas : certains sont surpris par le handicap de l’enfant pendant ou après la naissance, d’autres le vivent pendant la grossesse et prennent une décision éclairée concernant l’enfant et la vie difficile qui l’accompagne », reconnaissent-ils. « Ce qu’ils ont en commun, c’est qu’ils ont décidé d’avoir un enfant, mais dans des circonstances complètement différentes ». 

Simone a même fondé une association pour aider les familles touchées par la même maladie que Jonathan. « Ce voyage, qui a commencé avec la peur de l’avenir, rassemble aujourd’hui plus de 100 personnes partageant le même sort, leur donnant force, courage et leur apporte en même temps des connaissances médicales », explique Simone. « Avec le recul, je pense qu’il aurait été préférable pour nous que les médecins s’abstiennent de faire des pronostics, car cela nous faisait tellement peur pour l’avenir. Et ils ne se sont pas réalisés ». Avant d’ajouter : « N’abandonnez jamais ! Continuez à vous battre, cela en vaut la peine ! »

Marie Dang
 

9 mars 2024

Clervie

Bel article rendant hommage à Clervie, la fille aînée de nos fidèles amis connus en Guyane, Arnaud et Hortense. Je suis l'heureuse marraine de Blanche, leur n°3.

Clervie_ARDILLIER

Morgane Afif - publié le 04/03/24

Prêtes à risquer leur vie pour s’occuper des hommes qui leur sont confiés, les convoyeuses de l'air sont les héroïnes du ciel dont on ne parle pas. Aleteia a rencontré Clervie, l'une d'entre elles.

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Ils ne sont que 23, en France, à exercer le métier de convoyeurs de l’air pour rapatrier les blessés militaires des zones de conflit par voie aérienne. C’est Geneviève de Galard qui a donné à cette vocation méconnue une voix pour porter au grand public la noblesse de cette carrière qui demande à ces femmes et à ces quelques hommes de sacrifier jusqu’à leur vie au service des blessés de la patrie. Depuis la création de ce métier qui s’établit officiellement au sein de l’armée de l’Air française en 1946, certaines de ces héroïnes du ciel sont entrées dans l’histoire, d’autres comptent au rang de ceux qui sont morts pour la France. Aleteia a rencontré une infirmière convoyeuse de l’air brevetée en 2019, Clervie. Cette belle jeune femme au regard clair, les cheveux blonds rattachés en un chignon savamment négligé, a l’air d’une citadine comme on en croise le matin dans les grandes villes, un café à la main. Pourtant, il y a quelques mois encore, Clervie se trouvait au cœur de la guerre, les mains dans la boue, la sueur et le sang, pour sauver la vie des blessés qui lui étaient confiés.

Clervie-ARDILLIER-7.jpg

Bien qu’elle appartienne toujours à l’escadrille aérosanitaire, la jeune femme de 27 ans est actuellement en congé du blessé au sein de la maison Athos en Bretagne, dispositif de réhabilitation psycho-sociale dédié à l’accompagnement des militaires blessés psychiques. Au téléphone, Clervie se confie avec franchise : « On m’a diagnostiqué en mai 2022 un syndrome psycho traumatique, je suis en convalescence. Je n’exerce plus, puisque je suis considérée comme blessée de guerre, même si pour le moment j’appartiens toujours à l’escadrille aérosanitaire. »

L’élite des infirmières

En France, les convoyeuses de l’air forment l’élite des infirmières, recrutées après une sélection difficile qui prend en compte la condition physique, l’âge puisqu’il faut avoir moins de 36 ans et nécessite, en plus d’une expérience en réanimation aux urgences, de parler anglais. « Face à ces conditions, peu de candidats se présentent », estime Clervie. « Non seulement parce que cela reste un métier très méconnu, y compris au sein de l’armée, mais aussi parce que cette carrière reste assez peu compatible avec une vie de famille épanouie. C’est un métier qu’on exerce en général entre deux et six ans avant de se reconvertir dans l’armée ou dans le civil, à l’hôpital ou en régiment. » Depuis 2008, les infirmiers convoyeurs de l’air ont obtenu le statut MITHA (militaire infirmier technicien des hôpitaux des armées), qui en font des membres de l’armée et des infirmiers à part entière, formés en IFSI (institut de formation en soins infirmiers) ou à l’EPPA (Ecole du personnel paramédical des armées).

Les convoyeuses de l’air rapatrient les blessés et les malades des armées dans le monde entier. Pour cela, un diplôme d’infirmier est nécessaire, complété par une formation en médecine aéronautique ainsi que par une fine connaissance des avions tactiques, stratégiques et de certains hélicos de l’armée de l’air. « C’est un métier dépendant de la géopolitique : comme on est aussi formés à l’aéro pour les évacuations, on peut être déployés sur les grandes missions humanitaires, comme en Ukraine, en Israël ou en Afghanistan. En 2020, j’étais à Wuhan, en Chine, pour rapatrier des civils : si nous sommes formés au rapatriement des militaires, nous connaissons aussi la réglementation aéronautique internationale pour prendre en charge tout type de personne ».

Clervie Ardillier et Geneviève de Galard
Clervie Ardillier et Geneviève de Galard.

Une formation mécanique complète les compétences des convoyeurs de l’air qui sont en mesure de connaître, pour chaque avion, les branchements en oxygène, le nombre de prises électriques et leur voltage pour savoir brancher toutes les machines nécessaires au rapatriement d’un blessé. Dans les avions, ils sauvent des vies : les hommes survivent grâce au sang que les convoyeurs leur injectent, à la position dans laquelle ils les maintiennent ainsi qu’à chacun des gestes minutieux qu’ils effectuent. « La formation aéronautique est vraiment la spécificité de notre métier, souligne Clervie. Une convoyeuse de l’air est le référent aéro pour l’équipe médicale à bord et le référent médical pour l’équipe aéro à bord. Par exemple, la cabine d’un Falcon est installée comme une chambre de réanimation : si la convoyeuse de l’air peut prendre le relais de l’infirmier au sein de l’équipe constituée pour rapatrier un blessé, la plupart du temps elle se retrouve à quatre pattes au sol pour faire les branchements des machines et communiquer avec le cockpit ».

Rapatrier les blessés pour sauver les vivants

 

Si les convoyeuses de l’air rapatrient les vivants, elles sont aussi amenées, parfois, à rapatrier aussi des corps si le blessé meurt aux portes de l’avion ou décède au cours du vol. Lorsqu’elle rejoint l’escadrille aérosanitaire, Clervie est la plus jeune convoyeuse de l’air de l’armée. Son âge, pourtant, ne l’empêche pas de représenter parfois, dans les heures les plus noires de la guerre, une présence réconfortante et presque maternelle auprès de ses hommes, comme le fit Geneviève de Galard dans l’enfer de Diên Biên Phû. « En opex, les convoyeuses de l’air apportent un grand réconfort dans des situations extrêmes : nous avons le grade d’adjudant, suffisamment gradées pour être respectées, mais pas non plus trop, pour rester accessibles ».

En opex, les convoyeuses de l’air apportent un grand réconfort dans des situations extrêmes : nous avons le grade d’adjudant, assez pour être respectées, mais pas trop, pour rester accessibles.

Avec émotion, Clervie se souvient de la mort du brigadier Ronan Pointeau, tué au Mali dans l’accomplissement de sa mission, au service de la France le 2 novembre 2019. « J’étais chargée de rapatrier six hommes atteints de SPT (syndrome psycho traumatique). Ils étaient tous très jeunes, 19 ans à peine et tous en stress aigu. Ils venaient de perdre leur ami et ils se sont tous tournés vers moi comme si j’étais leur maman, alors que j’avais seulement quelques années de plus qu’eux. Dans la salle d’embarquement, ils se sont émerveillés comme des enfants en voyant le billard », se remémore la jeune femme. « C’est un de mes plus beaux souvenirs de mission, comme cette fois où, alors que les djihadistes avaient envahi Tombouctou, j’ai évacué une maman et son bébé de deux mois. » 

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En mai 2022, Clervie s’effondre. « Je rentrais d’une mission particulièrement éprouvante où nous avions eu beaucoup de blessés. J’ai vu des mutilés de guerre atroces à cause des obus et des mortiers tirés sur le camp lorsque le brigadier-chef Alexandre Martin est mort à Gao, au Mali. Déjà, l’été 2020 avait été une véritable boucherie, nous avions perdu beaucoup d’hommes et mon cerveau n’a pas tenu le coup. Aujourd’hui, je ne regrette rien de ma carrière, mais je pense que si je devais changer quelque chose, je me serai investie davantage dans mon suivi psychologique, là où j’ai toujours voulu gérer toute seule, par fierté ». Quand tout s’enchaîne : le Covid, l’Afghanistan, le Mali, la Russie et Israël, Clervie tient bon jusqu’à s’effondrer. « Heureusement, je suis très soutenue par la cellule d’aide aux blessés du ministère des Armées. Puisque je suis désormais moi aussi considérée comme blessée de guerre, je suis passée de l’autre côté, celui de ceux que j’ai accompagnés ».

Un long chemin de résilience

C’est aussi dans sa foi que Clervie trouve refuge pour panser ses blessures. Fille d’un père militaire et d’une mère infirmière, dont elle apparaît comme le savant mélange, Clervie grandit au sein d’une famille catholique pratiquante où le sens du devoir, de l’honneur et du service de la patrie sont des valeurs que la foi ne détrône pas. Face à la souffrance, au moment de la mort d’Arnaud Volpe et de Sébastien Texier le 5 septembre 2020, Clervie s’effondre : « Je ne pardonnais pas au bon Dieu. J’ai eu de gros problèmes dans ma vie personnelle et mon cerveau a vrillé. Je venais de rompre mes fiançailles trois jours avant mon mariage religieux alors que j’étais déjà mariée civilement. J’ai divorcé et j’ai été renvoyée au Mali dans la foulée. La mission m’a détruite : j’ai des camarades qui ont sauté sur une mine artisanale, je ne vous fais pas de dessin mais c’était assez dégueulasse. Ça a été très compliqué et j’ai vraiment mis Dieu de côté. J’ai traversé le désert, j’étais sur le point de sombrer ».

Le bon Dieu a posé ses marques tout au long de mon chemin, c’est juste que je ne voulais pas les voir

Sur les conseils de son grand-père, Clervie s’en va marcher sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle avant de suivre une retraite spirituelle, sans grandes convictions. « J’étais très en colère contre Dieu, j’étais complètement fracassée par cette injonction à se ‘donner’ qui, de la manière dont je l’avais vécue, sans accompagnement, m’avait détruite. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, je me suis confessée, et c’est là, seulement, que je me suis réconciliée avec le bon Dieu ». Le chemin est encore long avant la guérison, mais Clervie est lumineuse de cette résilience propre aux âmes qui ont touché l’abîme jusqu’à l’extrême pointe de la souffrance humaine. Avec une espérance déchirante et édifiante, elle constate : « Le bon Dieu a posé ses marques tout au long de mon chemin, c’est juste que je ne voulais pas les voir ». Face au large de la mer, sous son ciel breton, elle s’avance aujourd’hui sur le chemin d’espérance qui s’ouvre devant elle aux côtés de son fiancé pour contempler, apaisée, la promesse de la vie qui, enfin, rejaillit.

24 février 2024

Belle histoire

 Joyeux anniversaire à toi,  Malo qui célèbre aujourd'hui ses 3 ans ! ❤️❤️❤️

Joyeux anniversaire aussi à mon filleul Aurélien ! ❤️❤️❤️

Sa famille lui dessine un sourire géant dans le ciel

Ray Stanton

@strichardshospice | Instagram

Anne-Laure Colin - publié le 17/02/24

L’hospice de Saint Richard à Worcester en Angleterre, a été le théâtre d’une touchante attention. Un pilote a dessiné dans le ciel de janvier un visage souriant devant les yeux émerveillés de Ray Stanton, 66 ans, atteint d’un cancer incurable et passionné d’aviation.

Un sourire dessiné dans le ciel ? Ce sourire est la prouesse d’un pilote de voltige aérienne, Rich Goodwin, rapporte la BBC. Il l’a exécutée en l’honneur de Ray Stanton, 66 ans, hospitalisé pour un cancer en l’hospice de Saint Richard à Worcester en Angleterre. « C’était un événement vraiment spécial pour tous ceux qui l’ont regardé ! », a déclaré avec émotion, l’épouse de Ray, Angela.

Un souvenir extraordinaire

Cette idée extraordinaire est née dans la tête d’Angela. Ray est un passionné d’aviation. Alors, avec la complicité du personnel de l’hospice, elle a décidé d’organiser cet événement que tout amateur d’avion rêverait. Quelle surprise pour Ray, lorsqu’il est amené dans la cour de l’hôpital Saint Richard ! Cet ancien ingénieur des transports a pu profiter, avec sa femme et ses deux enfants de ce spectacle unique.

Voir le sourire dans le ciel, puis regarder celui de Ray, c’était tout simplement fantastique

« Voir le sourire dans le ciel, puis regarder celui de Ray, c’était tout simplement fantastique », a témoigné avec émotion Angela Stanton. Nul doute que ce souvenir restera gravé dans la mémoire de tous ceux qui ont pu assister à la “création” de ce sourire colossal peint dans le ciel bleu anglais.

 


22 février 2024

Belle histoire de taxi

 

Le gréviste et la religieuse, une histoire qui roule !

TAXI-NANTES-AFP

Estelle Ruiz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Manifestation de taxis à Nantes, janvier-février 2024.

Bérengère de Portzamparc - publié le 16/02/24

C'est la belle histoire de la semaine. Alors qu'une grève de taxis bloquait l'aéroport de Nantes ce mercredi 14 février, une religieuse n'a pas pu prendre son avion pour Toulouse, où elle était attendue pour donner un rein à son frère. Gréviste mais altruiste, un chauffeur de taxi s'est proposé gratuitement pour l'emmener accomplir sa mission.

Certes en France, on connaît les grèves à répétitions, mais on ne manque pas non plus de Français au grand cœur, quelles que soient leurs missions. C’est ainsi que ce mercredi 14 février, les taxis nantais étaient en grève, et pour mieux faire entendre leurs revendications contre la concurrence déloyale des VTC, ils ont bloqué l’accès principal à l’aéroport de Nantes. 

Seulement voilà, parmi les usagers privés d’avion faute d’accès, une dominicaine du Saint-Esprit arrivée en train de Lorient selon Le Figaro, qui doit prendre un avion pour Toulouse pour une belle cause : faire des examens dans le but de donner un rein à son frère hospitalisé. Une mission qui touche les chauffeurs de taxis, grévistes mais altruistes, dont Mounir Jouad, père de famille, musulman de 43 ans, qui se propose alors spontanément et gratuitement de conduire la religieuse à bon port. « J’ai pris la route pour Toulouse sans réfléchir parce que son frère était programmé au bloc et il attendait que sa sœur arrive pour qu’elle donne son rein », confie-t-il ainsi à nos confrères de France Bleu

« Un vrai miracle », s’exclame alors la religieuse de Pontcalec, ravie de son trajet avec Mounir, qui va faire l’aller-retour Nantes Toulouse dans la nuit, soutenu par tous ses confrères grévistes qui se cotisent ensemble pour payer la course, qui aurait pu avoisiner les 1600 euros tout de même ! Un bel élan de solidarité et d’humanité qui redore l’image des grévistes et espérons-le, redonnera un rein fonctionnel au frère de la religieuse, grâce à ces taxis du cœur !

Le chauffeur de taxi nantais s'est fait pardonner en amenant la bonne sœur de Nantes à Toulouse en taxi.

Le chauffeur de taxi nantais s'est fait pardonner en amenant la bonne sœur de Nantes à Toulouse en taxi. Mounir Jouad

12 février 2024

Belles histoires

 

A Messein, au sud de Nancy, une poignée d'habitants se sont donnés pour mission de redonner vie à l'église de la commune où les messes sont devenues très rares.

L'église de Messein est rénovée par les habitants de la commune sous la supervision du maire Daniel Lagrange (à droite)
L'église de Messein est rénovée par les habitants de la commune sous la supervision du maire Daniel Lagrange (à droite) © Radio France - Cedric Lieto

Quand des habitants se mettent en tête de rénover l'église de leur commune ! C'est ce qui se passe depuis le début du mois à Messein au sud de Nancy. L'église Saint-Pierre-et-Paul qui date du 18e siècle se refait une beauté. Un patrimoine qui pourrait coûter cher à la commune si la mairie devait elle même réaliser les travaux. C'était sans compter un petit groupe d'habitants qui se sont mis en tête de redonner vie à ce lieu où il n'y a plus d'office depuis des années, en dehors des enterrements et de rares mariages.

Derrière la lourde porte en bois, une petite bande est en train de s'affairer. "Vous voyez Notre-Dame à Paris ? On va refaire pareil", sourit Jean-Louis, qui habite juste à côté et ne supportait plus de voir cette église abandonnée : "j'étais sur un banc de l'église à Neuves-Maisons où je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose. J'en ai parlé à ma femme et on s'est dit que c'était une bonne idée". Les autorisations ont été demandées à la mairie et au diocèse. La municipalité a financé une partie des fournitures. L'idée, c'est de rendre le bâtiment accueillant pour le baptême du premier enfant de Jean-Louis et de son épouse en mars.

L'église de Messein est rénovée par les habitants de la commune
L'église de Messein est rénovée par les habitants de la commune © Radio France - Cedric Lieto

Un petit groupe s'est créé avec l'appui du maire pour redonner un coup de frais à l'édifice. Les fissures ont été rebouchée, les murs ont été repeints et les vitraux nettoyés. D'autres habitants se sont pris au jeu comme Serge, menuisier à la retraite, sollicité par le maire de Messein : "la porte, c'est moi qui l'ai fabriqué alors je voulais la remettre en état et le maire m'emmène à l'intérieur. Et maintenant, je suis dans la galère. Ca me motive un peu parce que je vais faire mes 50 ans de mariage en juin ici et puis c'est pour aider les jeunes parce qu'ils sont bien".

Le maire Daniel Lagrange observe, rameute, finance une partie du matériel, tout heureux de voir ce patrimoine religieux rénové à moindre frais et de voir les habitants s'entraider : "c'est un gouffre financier, ce sont des bâtiments qui sont vieux, pas très entretenus, qui ne servent pas beaucoup donc c'est plus une contrainte qu'autre chose".

L'ambition c'est que des messes soient régulièrement données dans l'édifice dans les prochains mois.

L'église de Messein est rénovée par les habitants de la commune
L'église de Messein est rénovée par les habitants de la commune © Radio France - Cedric Lieto

 

24 décembre 2023

Belle histoire

 

Ce geste rempli d’humanité qui a fait de deux ennemis des frères

FRANZ STIGLER AND CHARLIE BROWN

Public Domain

Charlie Brown et Franz Stigler.

Theresa Civantos Barber - Aline Iaschine - publié le 19/12/23

Les destins d’un pilote allemand et d’un pilote américain se sont entrelacés en décembre 1943. Alors que la vie de Charles Brown était suspendue à un fil, le geste empreint d'humanité de Franz Stigler l’a épargné, lui et ses hommes.

 

C’est l’histoire vraie de Charles Brown et de Franz Stigler, le premier pilote d’un bombardier américain et le second pilote allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Quelques jours avant Noël 1943, Charles Brown, jeune homme de 21 ans, effectuait sa première mission, et rien ne se passait comme prévu. Son avion volait seul au-dessus de l’Allemagne, les tirs ennemis avaient criblé son bombardier et l’avaient quasiment détruit. La moitié de son équipage était grièvement blessé et le soldat mitrailleur gisait mort sur le sol. 

Soudain, Charles Brown aperçut la seule chose susceptible d’aggraver encore la situation : un chasseur Messerchmitt allemand à un mètre de l’aile de son avion. La situation semblait désespérée et sans issue : Brown pensa que c’était la fin.

Un tournant inattendu

À un moment donné, les yeux des deux pilotes se sont croisés, puis le pilote allemand fit un signe de tête à Brown, et contre toute attente il se mit à voler sous l’avion américain pour que les artilleurs anti-aériens allemands, au sol, n’abattent pas le bombardier lent et sans défense. Le pilote allemand escorta le bombardier au-dessus de la mer du Nord, hors de la frontière allemande et loin du danger. Il jetta un dernier regard au pilote américain et retourna en Allemagne.

« Bonne chance, vous êtes entre les mains de Dieu », se dit Franz Stigler, le pilote allemand. Cet homme venait en réalité d’une famille antinazie et avait étudié pour devenir prêtre avant la guerre. Au début, il refusa de rejoindre l’armée et s’inscrit uniquement pour former d’autres pilotes. Cependant, après la mort de son frère August, également pilote pendant la guerre, Stigler accepta finalement d’aller au front, motivé par la colère et la vengeance.  

Il y a des choses pires que la mort, et l’une de ces choses est de perdre complètement son humanité.

Cependant, ce jour-là, quelque chose de plus profond surgit en lui. Lorsqu’il vit les yeux terrifiés du pilote américain et qu’il comprit qu’il ne pouvait pas se défendre, il sut qu’il n’abattrait pas son avion : « Pour moi c’était comme s’ils étaient dans un parachute. Je les ai vus et je n’ai pas pu les abattre », a-t-il expliqué plus tard à propos de cet événement. « Il y a des choses pires que la mort, et l’une de ces choses est de perdre complètement son humanité ».  

En touchant le chapelet qu’il gardait dans sa poche, Stigler élabora alors un autre plan, au détriment de ses propres intérêts. Stigler n’était pas n’importe quel pilote de chasse : c’était un pilote d’élite et il ne lui manquait plus qu’une victoire pour obtenir la Croix de Chevalier, la plus haute distinction allemande. De plus, dans l’Allemagne nazie, si quelqu’un l’avait dénoncé, il aurait été exécuté. C’est pourquoi il n’en parla à personne pendant de très nombreuses années.  

À la recherche du pilote allemand

Après la guerre, les deux hommes ont quitté l’armée, se sont mariés et ont fondé une famille. Cependant, cet épisode survenu des années auparavant était resté gravé dans leur mémoire. Charles Brown continuait à en faire des cauchemars et, des décennies plus tard, il décida de chercher cet homme allemand qui lui avait sauvé la vie et celle des membres de son équipage.

Après de longues recherches dans les archives militaires, Brown mit une annonce dans un bulletin d’information allemand destiné aux anciens pilotes de la Luftwaffe, demandant si quelqu’un connaissait le pilote.

Le 18 janvier 1990, Charles Brown reçut finalement une lettre :  

Cher Charles, pendant toutes ces années, je me suis demandé ce qui était arrivé au B-17. Avait-il survécu ou non ?

50 ans après cet événement qui a changé leur vie, Franz Stigler et Charles Brown se sont rencontrés en Floride. 

Comme deux frères

Les deux hommes sont devenus des amis proches : ils se rendaient souvent visite, ils ont fait des voyages ensemble, des sorties à la pêche… Leurs épouses également sont devenues amies. Ils prenaient régulièrement des nouvelles et se parlaient plus d’une fois par semaine. Ils ont même raconté leur histoire dans des écoles et lors de réunions d’anciens combattants. 

Un jour, Charles Brown a voulu montrer à son ami l’étendue de sa gratitude et a organisé une réunion avec ses anciens membres d’équipage survivants, ainsi qu’avec leurs familles élargies, et a convié Stigler comme invité d’honneur. 

Leur profonde amitié a duré 18 ans, jusqu’à leur mort à quelques mois d’intervalle en 2008. Leur histoire s’est largement répandue aux États-Unis. Dans la bibliothèque de Charles Brown, une dédicace de Franz Stigler a été retrouvée dans un livre sur les avions de combat allemands. Il avait écrit :

En 1940, j’ai perdu mon frère unique alors qu’il combattait la nuit. Le 20 décembre, quatre jours avant Noël, j’ai eu la chance de sauver un B-17, un avion si gravement endommagé que c’était étonnant qu’il volât encore.

Le pilote, Charlie Brown, est devenu pour moi aussi précieux que l’était mon frère.

Merci Charlie.

Ton frère, 

Franz.

La Seconde Guerre mondiale a pris le frère de Stigler, mais elle lui a donné un autre frère, cinquante ans plus tard, d’une manière que personne n’aurait pu imaginer.

23 décembre 2023

Belle histoire

 

Un petit miracle chaque jour de l’Avent : sa lettre illumine la vie de son ancienne institutrice

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Joseph Challier - publié le 14/12/23

Pour vous aider, durant cet Avent, à désirer toujours davantage la venue du Sauveur, Aleteia vous raconte chaque jour jusqu’à Noël un petit miracle. Une série d’histoires vraies, où Dieu agit dans le concret des existences.

Paul et Jacques parlaient entre eux des personnes qui avaient compté dans leur vie. Celles qui avait eu la plus grande influence sur leur vie, leur caractère et leur destinée.

Paul dit :

– Je crois que c’est mon institutrice qui a vraiment enrichi ma vie. Je lui dois plus que ce je ne pourrai jamais lui dire.

Les deux amis s’en réjouissent, puis Jacques dit à Paul :

– Dis, lui as-tu déjà exprimé ta gratitude pour son influence, à ton institutrice ?
– Oh non je n’ai jamais pris le temps de lui écrire. J’ai toujours pensé qu’elle doit recevoir des tonnes de lettres, qu’est-ce que tu veux que la mienne lui fasse ?

Pourtant, quelque temps plus tard, Paul repense à cette conversation et décide alors d’écrire à son ancienne institutrice. Qu’importe ce qu’elle pense, il veut lui écrire ce qu’il lui dit.

Et encore quelque temps plus tard, il reçoit une lettre qui disait : « Je ne puis vous dire ce que votre lettre a signifié pour moi. J’ai plus de 80 ans et je vis seule. Je me sens comme la dernière d’un arbre en automne, je m’accroche à une fragile étincelle de vie. Comme vous le savez, j’ai enseigné pendant 50 ans, et votre lettre est la première et unique note d’appréciation que j’ai reçue à ce jour. Elle est arrivée un matin gros et froid, et elle m’a apporté davantage de réconfort et d’encouragement que rien d’autre dans toute ma vie. »

D’après Alfred Kuen, 366 histoires vraies, Excelsis, 2021.

22 décembre 2023

Belle histoire

 

Un petit miracle chaque jour de l’Avent : deux conversions valent bien une messe

BALANCE

lynea I Shutterstock

Joseph Challier - publié le 11/12/23

Pour vous aider, durant cet Avent, à désirer toujours davantage la venue du Sauveur, Aleteia vous raconte chaque jour jusqu’à Noël un petit miracle. Une série d’histoires vraies, où Dieu agit dans le concret des existences.

Au début du siècle dernier, dans un petit village de campagne, le capitaine des gardes forestiers et le boucher tenaient régulièrement des joutes oratoires chez le commerçant. Alors qu’ils étaient en pleine activité, une vieille dame passe la porte de la boutique. Le boucher lui demande ce dont elle a besoin. Alors très simplement, la vieille dame répond qu’elle aimerait bien un petit peu de viande mais qu’elle n’a malheureusement pas d’argent pour le payer. Et de préciser :

– Je suis bien désolée de ne pas avoir d’argent, mais je vais aller entendre la messe pour vous !

Les deux compères se moquent alors de la bigote. Gentiment mais sûrement. Le boucher finit par dire :

– D’accord, ma bonne dame. Allez donc entendre la messe pour moi, puis revenez : je vous promets de vous donner autant que la valeur de la messe.

La brave croyante va entendre sa messe et prie bien pour son incroyant de boucher. Lorsqu’elle revient en magasin, elle se pose devant le comptoir, écrit sur un petit bout de papier ce texte : « J’ai entendu la messe pour toi. » Puis, elle tend le papier au boucher. Celui-ci place ce papier manuscrit sur un côté de la balance qui lui sert à peser les bouts de viande. D’un air goguenard, il prend un os et le pose de l’autre côté de la balance. Mais le papier est plus lourd ! Il serait alors un euphémisme de dire que boucher et capitaine soient étonnés… ils étaient l’étonnement. Commence alors une cérémonie des plus originales. Le boucher met un morceau de vraie viande. En vain : le petit papier ne pesant pas 20 grammes est plus lourd. Il tente un morceau de viande plus gros. Le papier père encore plus. Le boucher examine alors la balance. Mais rien n’apparaît anormal. Alors le boucher explose :

– Bon ! Ma bonne dame : que voulez-vous, bon sang ? Un gigot de mouton, peut-être ?

Sur ce, il place le-dit gigot sur la balance et s’étrangle : le papier est toujours plus lourd. Replaçant avec un morceau encore plus lourd, la balance, décidément, pèse encore et sans cesse, du côté du petit papier.

Acceptant sa défaite, le boucher fait une promesse à la vieille dame : il lui procurera de la viande chaque jour. Et surtout, il se convertit.

Quant au capitaine, ébranlé de cette scène, il se convertit également, devint un pratiquant quotidien de la messe… et vit deux de ses fils devenir prêtres.

D’après Pierre Lefèvre, Petites histoires, grandes vérités, tome 1, Pierre Téqui, 2006.

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