La coutume et les symboles Kanaks

Elle régit l’ensemble des règles et des rituels respectés par des clans regroupées autour de l’autorité dans une chefferie très hiérarchisée. Faire la coutume consiste à accomplir un ensemble d’actes indispensables pour entrer dans le monde kanak. C’est aussi s’engager dans une relation précise avec un individu ou un groupe d’individus à un moment et dans un lieu donné. C’est se connaitre et reconnaitre l’un et l’autre.

Tout évènement important – naissance, deuil, mariage, célébration des ignames nouvelles – donne lieu à de grands rassemblements pouvant regrouper plusieurs centaines de personnes. A cette occasion, les responsables coutumiers prononcent de longs discours, récitent les généalogies et leurs histoires. Le sens du mot coutume s’est progressivement élargi. Outre les pratiques et les rituels anciens, il évoque désormais l’art de vivre mélanésien dans son ensemble, c’est-à-dire un système de relations sociales dans lequel le respect des forces naturelles, le pouvoir de la parole et le geste de l’échange sont des valeurs primordiales.

Les échanges s’appuient sur des dons. Les plus importants sont la monnaie Kanak (différent avec la perception du monde occidental, valeur symbolique et non marchande) et l’igname (tubercule sacré, symbole de virilité et d’honneur).

Comment « faire » la coutume ?

•   Préparez un petit présent : pas d’objet coûteux, le geste est symbolique. Si vous vous trouvez en Nouvelle- Calédonie, procurez-vous un « manou » ou paréo (coupon d’étoffe), qui pourra être accompagné d’un paquet de tabac (anciennement tabac « bâton », un paquet de cigarettes commercialisé reste acceptable) et d’un billet de 500 XPF ou 1 000 XPF.

•   Face au responsable coutumier suivant le lieu où vous vous trouvez : Posez votre présent sur la table ou sur une natte préalablement déposée au sol pour l’occasion. Prononcez quelques paroles simples et humbles concernant votre venue en demandant à être accueilli au sein de la tribu (ou le lieu où s’effectue votre geste). Faites référence à votre don en signe de respect. Si votre interlocuteur baisse les yeux durant votre discours, ne vous offusquez pas. C’est une manière d’être à votre écoute et de vous témoigner du respect.

•   Le responsable coutumier s’adresse alors à son tour. Bien être attentif à ne pas couper votre interlocuteur. A partir du moment où votre geste sera récupéré au sol, on peut considérer que vous êtes accueilli sur le lieu. A l’instar, la coutume accompagne également le peuple autochtone lors de ses déplacements à l’international