Le 2
Le virus de la grippe rodait dans les alentours à travers la famille et mes relations et il s’est invité lundi. De mon lit, Je n’ai pas vu la couleur du jour !Le 3
Les jours se suivent et se ressemblent, sauf que j’ai aperçu de mon lit par la fenêtre quelques flocons de neige, les premiers de l’hiver.Le 4
C’est la sainte véronique : fête de nos deux filleules. Que le Seigneur les bénisse. J’émerge de la brume un peu faible. Je n’ai pas pu manger pendant deux jours. La sieste n’est pas superflue. J’ai pu lire les nouvelles ce matin ; aussi la vie va doucement reprendre son cours. En soirée j’ai terminé la lecture de : « Le Cardinal et le philosophe » écrit à deux mains par Luc Ferry et le cardinal Gianfranco Ravasi, que Michel m‘avait acheté il y a quelque temps. Il faut un peu s’accrocher, très intéressant mais un peu ardu pour les non-initiés.
Le 5
Bien que j’aie émigré dans une autre chambre pour épargner Michel, le virus grippal sévit à nouveau, il vient de prendre le relai !...La couleur du temps est en harmonie, il est gris. Pourtant il me faut aller ce soir garder le presbytère et remettre le nez dehors pour ne pas donner corps à la « ballade des trois éclopés ». Le minou fait de brèves sorties et ne me quitte pas d’une semelle : il veille sur ses maitres. Les camélias et le mimosa fleurissent déjà les jardins que je vois de la fenêtre.
Le 6
Ciel ensoleillé. Hélas l’état grippal ne nous lâche pas…l’avantage, quand le nez coule de surcroit, est de ne pas avoir à repasser les mouchoirs : dès qu’ils sont secs, ils resservent aussitôt. Pourquoi ne pas utiliser de mouchoirs en papier, me direz-vous ? Parce ce qu’à l’usage, ils irritent plus le nez et que je ne suis pas maso. Ma sortie jusqu’au presbytère m’a fait prendre l’air, un peu frais sans doute, mais j’avais revêtu un imperméable doublé de fourrure (fausse), bien confortable, acheté neuf pour 5 euros à la braderie d’été du secours populaire voisin. Je suis bien aise de cet achat. Pendant que j’écris, le vent nous déroule les nuages à grande vitesse, c’est impressionnant et imprenable, hélas, en photo!... Le 9
Entre hier et aujourd’hui nous avons eu tous nos frères et sœurs au téléphone et grâce aux nouvelles croisées, nous sommes au courant de tout plein de petites choses qui font le goût de la vie. Ainsi j’ai appris que l’on peut nettoyer son argenterie avec de la cendre : « c’est Pépé qui m’a dit cela il y a très longtemps. Depuis j’utilise cette méthode » m’a dit Jannig. Elle fabrique une sorte de pâte faite de cendre et d’eau. Après utilisation, elle lave avec un produit vaisselle.
Le 10
L’âge venant et la santé faisant parfois bande à part avant de revenir, je me rends compte que les petits riens sont vraiment le sel de la vie. Ils se révèlent comme tels avec de plus en plus d’acuité et J’en suis d’ailleurs fort aise. Il suffit d’un jeu de mots, d’une expression qui rappelle une comptine, un souvenir, d’une image fugace, pour nous faire rêver. Apprendre une petite chose par jour nous enchante jusqu’au lendemain. Ce sont les petits cailloux colorés d’un calme ruisseau qui s’écoule doucement, celui de notre vie, par ce jour au ciel laiteux.
Le 11
J’ai visionné le petit film de Rémi au Québec : cela m’a remémoré nos vacances au cercle polaire en Finlande : mêmes activités plus promenades en traineau à rennes. Michel n’est plus motivé pour un « remake », il y fait trop froid ! De plus nous avions sauna collectif (les femmes et les hommes cependant séparés) tous les soirs, parfois accompagnés de nos hôtes : super!
(photos prises à Lannois. Février 2010)