« La Manif pour tous », sursaut qui étonne d'autres nations

L'altérité féconde, mise en oeuvre

Anita Bourdin

PARIS, 14 janvier 2013 (Zenit.org) - « En Espagne, on ne croyait pas que les Français allaient réagir », me dit Asuncion Serena, que le froid et la pluie n’ont pas découragée de rester là, au Champ de Mars, micro en main, interrogeant les marcheurs de « La Manif pour tous », dimanche 13 janvier. Le sursaut français étonne d’autres nations.

« La Manif pour tous » a rassemblé au bas mot un million de manifestants contre le projet de loi « visant à ouvrir le mariage aux couples de personnes de même sexe » - titre officiel du texte - qui arrive en discussion devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale française demain mardi, 15 janvier.

Mais pourquoi les Français sont-ils donc descendus dans la rue ?  Les pieds dans la boue, la journaliste espagnole est plus étonnée encore par le témoignage des personnes homosexuelles présentes. Et spécialement par ce professeur d’espagnol qui ne manque pas de courage et explique dans la langue de Cervantès son abstinence et sa foi en Jésus, son amour de l’Eglise : Philippe Ariño, dont l’intervention à son micro a été très appréciée, dit-elle.

Un rassemblement unitaire, c’est aussi cela qui la frappe : des « Poissons roses » à Alliance Vita, des « Plus gay sans mariage » de Xavier Bongibault aux responsables religieux – chrétiens, juifs, musulmans – discrets, présents, et aux premiers concernés : les enfants adoptés.

La télévision Coréenne et sa caméra téléscopique ont tout filmé. Visant le podium au moment de la lecture de la lettre au président François Hollande, elle a vite pivoté pour saisir la réaction de la foule.

Lorsque des centaines de milliers de personnes scandent, décidés, mais respectueux, pendant plusieurs minutes, « Hollande, ta loi on n’en veut pas », quelque chose se passe. Quelque chose passe. Les convictions se libèrent et donnent de la voix.

L’animateur tend le micro aux différents représentants du collectif. Et le charisme de Frigide Barjot, dont l’énergie entraînante tiendra jusqu’à la nuit tombée, crée ce lien d’amitié qui fait danser, chanter, se tenir la main. On est contre un projet de loi, mais pas des bonnets de nuit. Et si le ton monte, elle sait amicalement recadrer le propos.

Tous là, en somme, sans slogans de partis, au nom d’une commune humanité, faite d’altérité : homme, femme, croyant pas croyant, jeunes et seniors, en fauteuil ou sur deux pieds, familles, célibataires, élus, et citoyens « normaux ». Ils ont montré, ensemble, que « l’alterité » - les organisateurs l’ont appris de plus en plus au fil du travail ensemble – ce n’est pas facile, mais c’est bon.  C’est bon pour moi que tu sois « un autre ». L’altérité est féconde et éduque. A la vérité sur soi, sur son identité, notamment.

« Nous n'organisons rien 'avec' quelque religion. Mais: laïques ou religieux, venez comme vous êtes, c'est le mot d'ordre ! », avaient dit les organisateurs.

Lorsque j’ai confié à un veuf de 90 ans, qui n’a pas fait la Manif – et n’a aucune appartenance si ce n’est familiale - mais a tout suivi grâce aux media, que j’y étais allée à bicylette pour photographier l’événement, que je chargeais mes photos sur la page de Zenit en français sur facebook mais n’écrirais pas (Le monde, vu de Rome, pas de la Tour Eiffel), il m’a dit : « Si, il faut écrire quelque chose ».

Ce n’est peut-être que cela qu’il faut écrire : ils étaient ensemble, ils ont dit « oui » à l’altérité, à la filiation, et peu importent les chiffres publiés. La guerre des chiffres n’a pas lieu d’être. Parce que ce qui compte c’est que l’on sait très bien combien ils étaient, dans les trois cortèges de la Porte Maillot, de Denfert-Rochereau, de la Place d’Italie. Au point que les derniers arrivaient encore quand les premiers repartaient, vers 19 h. On sait aussi que des cars ont été bloqués dans la circulation.

Les élus et le gouvernement français connaissent les chiffres. C’est l’essentiel. La balle est dans leur camp. Et ceux qui ont marché ne baisseront pas la garde. Eux aussi savent les chiffres. On a des points de référence, des JMJ de 1997 au concert de Johnny. Des photos ont été prises du haut de la Tour Eiffel.

La Manif a dépassé le million de mobilisation, malgré la frousse – le plan Vigipirate à peine mis en place par peur des rétorsions après les attaques au Mali et en Somalie -, malgré le ciel plombé, le froid, la pluie, l’hiver en somme. Qui n'ont pas fait fléchir les déterminations. Une force de conviction supplémentaire par rapport aux « manifs » de printemps et en temps de paix !

Que dire d’autre ? Que le premier calicot que j’ai vu défiler place d’Iéna, sous la statue équestre de Georges Washington, était brandie par des lycéens, et qu’il portait en lettres capitales : « Mariageophile pas homophobe ». Le « pas », souligné.

La première pancarte que j’aie aperçue au Champ de Mars disait, au pied « du » repère par excellence à Paris – la Tour Eiffel - : « Stop à la destruction des repères ». « Papa + Maman », « le » repère pour l’enfant, c’est ce que le président de « Plus gay sans le mariage » n’a cessé de redire : « J’ai de la chance d’avoir eu un papa et une maman ».

Tous affirmaient en somme, à Paris, et à Rome, devant le Palais Farnèse, et là où, sur la carte du monde, d’autres « France » se sont manifestées, que cette valeur-là, sur laquelle les sociétés reposent, n’est pas « négociable ». Ce serait, de la part de la société, comme l’on dit à Rome, dans le jargon des matchs de football: « un auto-goal ». Un but contre son propre camp.

Et aujourd’hui, le site de « La Manif » dit seulement : « Nous étions 1 million ! Merci ! ». A suivre.

Envoyées par Dorothée, voici 2 photos de Rémi perché sur un réverbère alors qu'il nous cherchait dans la foule!

Ecoutez aussi cette video poignante d'un marginal, enregistrée lors de la manif (de Civitas)!

Et encore ce blog de la paroisse st Pothin de Lyon où le curé s'insurge contre le gouvernement qui cherche à museler l'Eglise.  

Y'en a marre de se taire!

Et la preuve par l'image envoyée par Marie: y'a pas photo!

   Video prise sur le lion de Denfert-Rochereau à 13h30: impresssionnant!

Et une autre prise à 17h du haut de la Tour Eiffel alors que les manifestants arriveront encore pendant plus de 2 heures!

340 000 paricipants? Faut être fou pour annoncer des chiffres pareils...

J'oubliais de vous signaler le salon beige et ses articles percutants.

"AVIS DE RECHERCHE 

Nous avons perdu 1 000 000 de manifestants avant hier à Paris !

Et ce, sous les yeux des forces de l'ordre qui les comptabilisaient. 

Si vous trouvez trace de ceux-ci, merci de prévenir la gendarmerie ! 

Si vous avez un ami dans les médias, demandez-lui de lancer cet avis de recherche ! 

Toutes leurs équipes, courageuses devant leurs responsabilités d'information, semblent en déplacement sur d'autres sujets !

Toute autre piste de communication et d'information sera la bienvenue."  

 Et MERCI à Marie-Pierre qui me transmets le site officiel de demande de referendum! C'est ici. Allez-y et faites passer!

Et puis aussi MERCI à Thierry qui m'a fait connaître ce site: Boulevard Voltaire. J'y ai pioché les articles et les photos ci-dessous.

"Il faut se méfier de la France bien élevée et de son côté « diesel » : un peu longue à chauffer, mais lorsqu’elle est lancée, son moteur est increvable.

Et là, c’est le gouvernement qui risque bien d’en baver un peu."

"La belle France existe aujourd’hui. Elle a défilé dans les rues de Paris, le 13 janvier. Des visages souriants. Et pour cause : cette France-là manifestait pour quelque chose, pas contre qui que ce soit. Une ambiance de fête, sans doute due au bonheur d’être ensemble et de se voir si nombreux. C’était gai (merci de l’écrire sans y). C’était beau.

Et même très souvent joli. Des centaines de jeunes filles brandissaient des pancartes où l’on pouvait lire : « On veut du sexe, pas du genre. » Si elles sont les grenouilles de bénitier d’aujourd’hui, alors je veux bien devenir batracien." Benoit Rayski, le 14 janvier 2013

Vous m'excuserez mais je n'ai pas eu le temps d'écrire mon message dimanche soir en rentrant de la manif...

J'ai bien pensé à tous ceux qui rentraient bien plus tard que nous...c'est super ce que vous avez fait!

Bravo aussi aux nombreuses personnes d'un âge certain qui étaient là, bravant le froid, la fatigue et la foule...Bravo aux jeunes familles avec des enfants, et Dieu sait qu'il y en avait!

Bravo à tous ceux qui priaient pendant que d'autres marchaient.

Nous étions 1, 3 million d'après les RG mais seulement 350 000 d'après le gouvernement...Quelle malhonnêteté! C'était interminable et les manifestants marchaient encore en rangs serrés alors que les organisateurs rangeaient leurs écrans et pliaient bagage parce qu'il était 18h30 et que l'autorisation de manifester s'achevait. Je peux en témoigner, je faisais partie de ceux-là...

Une ambiance super, très familiale et joyeuse...mais qu'est-ce-qu'on a piétiné! Les premiers étaient arrivés depuis longtemps quand les derniers n'étaient pas encore partis.

Des slogans tous plus chouettes les uns que les autres!

J'aime beaucoup celui-ci.

Celui-là n'est pas mal non plus!

On a vu aussi: "y'a pas d'ouvules dans les testicules!"

" Nos ventres ne sont pas des caddies!".

" Zéro papa, ça l'fait pas!"

J'ai pu découvrir l'Université de Dauphine où Arthur fait ses études...On est même resté un certain temps devant sans presque bouger...Des chars nous motivaient avec des chorégraphies, des chants et des slogans.

Sur les balcons, des banderoles accrochées et des familles nous encourageant, lançant des confettis...Concert d'applaudissements pour les saluer!

Vers 18h il s'est mis à tomber de la neige fondue...et nous marchions encore!

Superbe spectacle que celui de la Tour Eiffel éclairée alors que l'on approchait enfin, du Champs de Mars...

Une organisation extraordinaire!

Nous avons réussi à retrouver nos bus (pas si évident que ça quand on est responsable d'un bus, que chacun est dispersé et que le lieu de stationnement a changé!). On a revu plein de monde (famille, amis...) et chaque voisin de marche est devenu un ami! On se parlait comme si on se connaissait depuis toujours! Une vraie fraternité.

Pour entrer et sortir de Paris, nous avons eu la chance d'être convoyés par des motards de la gendarmerie ce qui nous a permis d'éviter tous les embouteillages! Il y avait quand même 900 bus de toute la France...Impressionnant tous ces convois! Et les parisiens qui nous saluaient lors de notre passage!

Il parait que tout ça ne suffit pas pour faire changer d'avis le gouvernement! Il va falloir remettre ça...

En attendant, allez vite répondre au sondage pour demander un referendum ici. C'est à droite de l'article. N'hésitez pas à signer plusieurs fois!

Et puis, allez voir ce petit reportage de TF1 où l'on peut voir et entendre Charles, mon neveu. Il porte sur ses épaules sa petite dernière, Jeanne, habillée d'une jolie combinaison à pois!

C'est ici.

Et puis ceci, pour rire ou pour pleurer:

"ça y est, j'ai compris : tout ce qui dépasse le million est d'ores et déjà taxé à 75%...
1.400.000-75% = 350.000
ça se tient.."

(photo internet)

Qu'on ne me fasse pas croire que l'on n'était que 350 000 alors que le Champ de Mars peut contenir plus de 700 000 personnes!

 Réouverture d'Emmaüs mercredi après 15 jours de fermeture pour cause de vacances...Jamais vu autant de monde! Michel, le caissier, m'a dit qu'ils attendaient au moins 500 personnes...C'était un peu la bousculade. J'ai peur que la notoriété de ce "magasin" soit un peu trop grandissante! 

Cela ne pas empêchée de faire quelques trouvailles dans le rayon "vaisselle". Ces 3 pots en verre qui ressemblent à d'anciens pots à confiture, non? Si c'est bien cela, j'ai fait une affaire car je les ai eus pour 1,50 € (les 3) alors que j'en avais déjà trouvés chez des brocanteurs à 15 €/pièce! Ils ne sont pas immenses mais ça ira très bien malgré tout. Depuis le temps que j'en cherchais de cette forme à un prix modique...

3 petits ramequins très fins.

2 tasses à thé très fines, comme je les aime. Elles n'avaient pas de sous-tasses mais j'ai trouvé quelque chose qui irait bien avec.

3 tasses à café, elles aussi très fines. Vous avez remarqué la transparence?

Pour rassurer Claire et Bertille ( et les autres?) qui se demandent où je peux bien ranger tout ça...je ne fais que remplacer ce que j'avais dans mes 3 maisons (2 à Lannois et 1 ici) par des choses plus jolies! C'est surtout vrai pour la petite maison que nous louons et qui recueillait avant tout ce qu'on avait récupéré gratuitement pour qu'elle soit habitable.

PS pour Claire: j'en ai profité pour déposer toutes les affaires que tu m'avais données à donner et celles d'une copine...

Il y a 25 ans naissait une petite crevette à Mende!

La petite crevette est devenue une belle jeune fille et nous lui souhaitons tout le bonheur du monde!

Envoyée par mon amie Geneviève (vous savez, la même qui marche avec moi vers Santiago, qui est la marraine d'Arthur et qui me supporte depuis au moins 35 ans!), voici une vidéo réalisée par son fils Samuel en cours d'Arts plastiques! C'est super! De mon temps, on ne faisait pas ça en Arts plastiques...

Pour la voir, cliquez ici. Bravo Sam!

(photo internet)

On reste dans les vidéos avec celle-ci sur Anatole qui se demande comment on fait des bébés! A écouter avant d'aller manifester... Je n'avais pas pensé à vous la montrer...Vous pouvez dire "merci Pauline!"

PS: je ne sais pas si vous avez remarqué mais depuis hier vous avez 2 messages par jour! ça ne va pas durer...

 Aujourd'hui je vous partage les voeux reçus de mon ancien curé de St Etienne. Puissent-ils toucher votre coeur et vous aider en cette année 2013 à voir la beauté au travers des rencontres que vous ferez...

(photo Internet)

"Salut" rime avec "saluer", mais aussi avec "sauver" ;        
Sauver ce jour : Bon-Jour !

Un mot, un sourire de toi l'a déjà rendu meilleur, ce jour…

Dans l'année écoulée, des rencontres m'ont profondément touché, qui m'ouvrent au bonheur qui vient… Rencontres et témoignages qui demandent souvent discrétion, réserve et respect chaste d'une confiance qui s'offre, mais qu'on accueille comme à distance et sans se l'approprier…

J'ose cependant évoquer pour vous deux personnes, parce qu'elles ont passé la mort, et que le témoignage de leur vie a été donné publiquement au cours de l'adieu célébré à l'Église. Elles sont devenues en peu de temps pour moi des Amies. Quelques-uns d'entre vous les reconnaîtront.

Isabelle, quand je t'ai rencontrée une seule fois, seuls ta bouche et tes yeux bougeaient ; Une malheureuse intervention t'avait rendue paraplégique ; Même tes poumons ne fonctionnaient plus, comme pour signifier que ton souffle vital venait d'ailleurs. Pendant deux heures, tu ne m'as parlé que de bonheur ; Sans cette épreuve, tu n'aurais pas – disais-tu – découvert l'essentiel, le bonheur dans l'amour que te donnaient tes filles, ton mari, et notre Dieu. Tu ne vivais que du souffle de l'Autre. Pourquoi est-ce que j'en parle au passé ? Car tu m'as fait respirer ce Souffle Vivant qui ne peut pas avoir de pannes comme la machine qui soufflait dans tes bronches… Je parle de toi comme pour offrir de goûter à cette respiration que tu as stimulée en moi.

Raymonde, je ne te connais que par tes proches. Ils ont dit qu'il faisait bon avec toi. Ils ont témoigné que tu avais été heureuse toute ta vie, alors que tu as vécu la guerre privée de ton mari pendant cinq années, alors que tu ne pouvais avoir d'enfant, et qu'après – enfin ! – une première grossesse, tu frôles la mort et que vous perdez votre fille à l'âge de deux jours, alors que tu accompagneras amoureusement ton mari malade d'alzheimer cinq années… C'était bien normal que tu l'accompagnes jusqu'au bout, tant vous vous aimiez ! et au cœur de ce tourment mystérieux, il s'apaisait quand, auprès de lui, tu priais…

Raymonde et Isabelle, le secret de votre bonheur n'est pas caché, mais il semble que le monde ne puisse pas le connaître ; il semble qu'on ne l'expérimente qu'au-delà, ou au cœur de l'épreuve, la sienne propre ou celle de notre prochain.

Amis, compagnons de ce pèlerinage du Bonheur où nous sommes encore en chemin, je goûte en vous le partageant ce cadeau magnifique. C'est vous aussi qui me le faites goûter au détour de mille rencontres, tellement humbles que vous ignorez peut-être vous-mêmes la lumière qui vous traverse et dont vous nous irradiez…

Que dire alors de ce monde aux apparences tristes, sinon que je me réjouis, non de la détresse qu'on y trouve, mais du chemin de joie qu'il stimule déjà, dont j'ai confiance que chacun(e) y marche, de mille manières, mais aussi grâce à nous, et avec la grâce de Dieu !

Alors, que 2013 soit pour vous quotidiennement "SALUT" et "BON-JOUR" dans le souffle venu d'ailleurs, celui de l'amitié et de l'amour en sa source pure…

Christian