Les billets de Joëlle de juillet

Le 1° juillet

Le concert de marteaux a repris et la réfection de la toiture avance vite, servie par un temps qui s’est rafraichi, mais sans pluie aux heures de travail, une vraie bénédiction ! Rencontre de Sidonie ce matin sur son parking où je range désormais la voiture durant les travaux car les couvreurs ont mis leur matériel dans l’allée et il y a risque de chute de débris. La chatte de notre voisin semble déboussolée, elle vient crier famine à la porte. Elle n’ose rentrer car Aristo garde son territoire en grognant ; Il n’est pas très accueillant, aussi je mets l’assiette de croquette dehors, laquelle est vidée en un tour de langue…si je puis dire.

Le 2

Je commence à prendre mes marques au secours pop. Hélas, le camion alimentaire arrive la plupart du temps vers midi moins le quart, un peu tard pour que je reste jusqu’à la fin du tri. Cet horaire ne dérange personne d’autre, car les femmes trieuses vivent seules : elles sont veuves, divorcées ou célibataires. La partie la plus longue du toit est terminée. Ils vont attaquer la façade. Un gros camion est venu déposer une benne pour les fausses ardoises enlevées.

Le 3

Comme le week-end s’annonce pluvieux, les couvreurs n’ont pas voulu entreprendre l’enlèvement des ardoises de la façade ; ils sont donc partis faire des « bricoles » ailleurs. La braderie se prépare avec diligence pour demain ; elle aura lieu en deux endroits, faute de place à Kerbrat. Une salle de l’espace Fraisier a donc été aménagée pour les vêtements neufs. Lorsque je vais voir le blog de nos amis composteurs Dominique et Michel, je reste sans voix devant leur ingéniosité, leur esprit d’entreprise : ils essaient tout, comme les sodas pétillants, les confitures de fleurs de sureau et rhubarbe.  Rien n’est jeté dans leur jardin : tout passe en bricolage, paillage. Ils sont d’une inventivité incroyable et réjouissante.

Le 4

« Des embellissements victimes de leur succès » L’article nous explique que les services techniques de Plouguerneau, cette année, ont conçu des silhouettes à partir de tronçons des arbres tombés cet hiver. « C’était mieux que de les réduire en paillage ». Des fleurs aux pétales de bois, des hiboux aux oreilles en jute ou des lapins aux moustaches de raphia, une cinquantaine ont été installés dans les massifs floraux. Mais ces embellissements plaisent trop : deux lapins posés en début de semaine ont déjà été volés ! Lamentable !!....

Le 5

Dimanche pluvieux, mais moins qu’hier samedi, jours de la braderie. Il y a eu beaucoup de monde malgré le mauvais temps. J’ai fait une jolie rencontre : un jeune homme est arrivé en vélo muni de sacoches. Après ses achats, je lui ai signalé qu’à l’Espace Fraisier se tenait la vente de vêtements et objets neufs. Il m’a répondu : « je n’achète qu’en deuxième main ; regardez ce que j’ai sur moi, c’est impeccable. » j’en ai déduit avec plaisir, qu’il s’agissait d’un vrai défenseur de la planète.

Le 6

Les coups de marteaux ont repris sur le toit en façade. A trois ouvriers, les choses avancent vite. Le parterre de capucines est devenu minable. Si le jardinier ne donne pas signe de Vie, je vais les arracher. Je commence à récolter sur la pelouse les éclats d’ardoises, sinon la tondeuse de Jean-Yves risque de souffrir.

Le 7

Outre les couvreurs, le jardinier est passé : le jardin est super. J’ai déjà mis de côté des graines de capucine qui jonchent la pelouse. Passage de Joëlle et d’un ancien patient de 82 ans qui habite le quartier et se disait heureux de pouvoir rencontrer Mimi. Il est donc venu en soirée passer un moment avec nous.

Le 8

Surprise, surprise !...en enlevant les vieilles ardoises, Antoine s’est aperçu que l’eau remontait plus loin que le bord de celles-ci lors de bonnes pluies à cause de l’orientation et le manque de pente de ce secteur de toit (en dessous des normes de quelques petits degrés!) Il y avait trois solutions : attendre une hypothétique arrivée d’ardoises encore plus grandes, remplacer par du zinc ou une matière nouvelle plus souple. J’ai choisi la dernière solution. Les grandes ardoises ont une taille particulière et peu demandée, ce qui nous faisait encourir le risque de reporter le chantier aux calendes grecques car elles viennent d’Espagne. Le zinc a l’inconvénient de se plier sous l’effet du vent. Ce qui n’est pas le cas de la dernière solution car la matière est plus souple. Affaire à suivre…

Le 9

Je passe une partie de la journée de la journée au tri au secours pop. Une famille syrienne nous donne un coup de main.

Le 10

En fin de matinée, je vais de nouveau trier les légumes et fruits: pour le compost ou les poules. Il y a de plus en plus d’amateurs pour ces déchets. J’apprends qu’un bénévole va construire un poulailler. J’en suis bien contente. Ma venue n’a pas été inutile même s’il est difficile de faire sa place dans des équipes structurées depuis plusieurs années. Changer des habitudes demande du temps, de la persévérance et de la mansuétude car plus l’on vieillit moins on y est enclin…et les équipes sont composées surtout de retraitées au fort caractère.

Le 11

Courses très tôt car il y a moins de monde et laisse du temps d’autres activités : le tri de vêtements avec l’équipe la plus sympa. Je trouve une paire de mules meuves que je m’empresse d’acheter pour 2 euros car mes charentaises sont usées.

 Après-midi culturelle : je regarde avec beaucoup d’intérêt trois reportages sur les mayas, les incas, les aztèques.

La civilisation des premiers s’achève par leur dispersion en petits groupes à cause d’une déforestation intensive ayant entrainé la famine par manque d’eau. En effet, pour produire l’enduit à base de chaux, extrait de la pierre, dont les mayas couvrent leurs monuments, il faut des quantités phénoménales de bois. Bâtir et bâtir encore n’est pas sans danger…

La seconde civilisation a été anéantie par les espagnols. Le système de communication de l’empire était remarquable et aurait pu rivaliser avec celui des romains. Ils pratiquaient déjà la culture trois plantes : une tige de maïs, une plante grimpantes genre pois et au sol un plant de courge. Ce système donnait de bonnes récoltes pour un minimum d’eau dans leur culture en terrasse. Les poteries étaient superbes.

Quant au troisième, bien que sa religion soit sanglante, sa capitale construite sur d’anciens marécages était remarquable, immense pour l’époque et d’une propreté sans équivalence en Europe. Ils avaient découvert l’orpaillage qui permettait de nourrir cette ville lacustre, aux lois sociales très avancées, à la justice sévère et expéditive dès le jugement prononcé ; Bref une ville où il faisait bon vivre en étant honnête. Hélas, bien que les aztèques n’aient pas l’or des incas, Leur roi fût lui aussi exécuté par les portugais, et la population réduite en quasi esclavage.

Le 12

Ce sont des jumeaux hérissons qu’abrite le jardin. Je les ai mis en sécurité près des aloès qui leurs servent de refuge. J’espère que cela ne va pas les faire fuir. 

Le 13

Je n’ai pas revu les hérissons ?...J’en suis fort triste. En principe la toiture doit être terminée cette semaine, dixit Antoine. C’est une bonne nouvelle.

Le 14

Hier, c’était ma fête (La saint Joël est le 13) et elle continue en quelque sorte, car la cafetière vient de tomber en panne. Elle s’est arrêtée au milieu de la fabrication du café: je pense que c’est la résistance qui a lâché. Heureusement, j’ai pu utiliser celle de la kitchenette. J’ai dû remettre ma prothèse du poignet et pouce car la tendinite est revenue sur ce doigt à ressaut. J’ai trouvé très bien la chorégraphie sur la Place de la Concorde.

Le 15

Coup de fil de MF qui s’excuse de ne pouvoir venir samedi : dommage ! Malgré un temps un peu maussade, je réussie à faire sécher la lessive au jardin. Joëlle a trouvé un pantalon très pratique avec ceinture qui se noue, pour Mimi chez Lild : elle n’a plus qu’à raccourcir les jambes. Merci !