A Paris
Ce mois de janvier, la visite mensuelle d'un coin de Paris nous a conduites Place des Vosges, au musée Victor Hugo.
Notre guide habituelle en savait un rayon sur le sujet et c'est plus agréable et enrichissant que de se contenter de lire les panneaux explicatifs !
Dans l'entrée, un buste magnifique réalisé par David d'Angers.
Selon l'angle de vue, Victor Hugo ne semble pas le même homme.
C'est tellement beau !
Victor Hugo a vécu ici de 1832 à 1848, en compagnie de sa femme Adèle Foucher et de leurs 4 enfants. Il avait donc entre 30 et 46 ans. Puis, suite au coup d'état du 02/12/1851, ce fut l'exil en Belgique (1851-1852), à Jersey (1852-1855) puis Guernesey (1855-1870), soit presque 20 ans...
L'appartement de la Place des Vosges (anciennement Place Royale) a été acquis par la ville de Paris en 1902, à l'occasion de centenaire de la naissance d'Hugo et aménagé en musée en 1903, grâce aux nombreux dons de l'ami de l'écrivain, Paul Meurice.
Les pièces ont été meublées et décorées avec des meubles et des objets ayant appartenu au poète au fil de ses déménagements. Ainsi, les décors de cette pièce appelée le salon chinois proviennent de la demeure à Guernesey de la maîtresse de Victor Hugo, Juliette Drouet. Tout a été conçu et réalisé par Hugo lui-même, démonté et remonté ici !
J'ai ainsi appris que Victor Hugo peignait sur bois des encadrements de cheminée, de petits tableaux humoristiques, qu'il pyrogravait (cf ci-dessus) des décors pour Juliette. Ce trumeau lui a été offert en 1857 pour aménager sa 1ère maison à Guernesey. Le style japonais était alors en vogue et la pièce est, comme à l'époque (1863-1864) terriblement chargée, du sol au plafond.
Autres exemples des peintures sur bois réalisées par le poète. Incroyable, non ?
Il est surprenant de découvrir un tableau peint par Edmond de Palézieux en 1863 de l'intérieur de la maison de Juliette (qui avait rejoint son amant à Guernesey) avec les mêmes décors !
Victor Hugo peignait sur bois mais aussi à l'aquarelle ou à l'encre sur papier. Ici le fameux phare d'Eddystone daté de 1866.
J'apprends aussi ce jour là que notre grand homme écrivait, non pas assis mais debout. Quand on imagine tout ce qu'il a écrit...
A Guernesey, Victor Hugo disposait d'une pièce vitrée tout en haut de la maison. Baptisée "look out", c'est là qu'il écrivait, debout, en regardant la mer.
Je vous disais que l'écrivain décorait, peignait, pyrogravait...son épouse Adèle, dessinait quant à elle. Leurs 4 enfants, Léopoldine (1824) , Charles (1826), Adèle (1830) et François-Victor (1828). Oeuvre réalisée en 1833.
Très beau tableau de " Léopoldine au livre d'heures" peint en 1835 par Auguste de Chatillon.
Et voici Adèle dont le portrait a été réalisé par David d'Angers.
Le lit de Victor Hugo où il mourut en 1885.
Si beau, ce portrait réalisé par Léon Bonnat !
Adèle Foucher, qui resta officiellement l'épouse d'Hugo est morte en 1868 tandis que Juliette Drouet est morte, elle en 1883, 2 ans avant son grand amour. A partir de ce jour, Victor Hugo posa sa plume pour toujours. Qu'elle était belle, même dans sa vieillesse ! Tableau peint en 1863, l'année de sa mort par Jules Bastien-Lepage.
Je termine cet article par deux autres tableaux qui me touchent comme celui des 2 seuls petits-enfants de l'écrivain, Georges (né en 1868) et Jeanne (née en 1869), enfants de Charles. Tableau peint en 1879 par Charles Voillemot. C'est au contact de ses petits-enfants que Hugo écrira "L'art d'être grand-père" en 1877. Son fils Charles décédant en 1871, c'est l'écrivain qui s'occupera de Georges et de Jeanne.
Je vous quitte avec cette dernière huile réalisée par Albert Fourié vers 1888 pour illustrer "l'art d'être grand-père" et intitulée "Jeanne endormie".