Les petits billets de Joëlle d'octobre

Le 1

 Le messe était présidé par l’aumônier militaire de la base marine. Le père Sylvain est jeune et porte la soutane. Il ne tourne pas non plus autour du pot dans son homélie que je trouve fort bien. La paroisse a légèrement glissé vers la droite. Depuis notre venue en cette petite ville, qui fût très campagnarde au début avec 7 prêtres,  J’ai vu défiler un échantillonnage de toutes les tendances avec lesquelles je me suis toujours bien entendue, tant est riche notre église. Il m’a été transmis la satisfaction et les  remerciements du mariage pour la déco, (qui hélas ne rends pas grand chose en photos.)  Un mariage très chic, parait-il. Les familles pensent, le plupart du temps, que la décoration fait partie de l’enveloppe financière ! Nous faisons alors de notre mieux avec ce que nous avons sous la main et le beau temps nous laisse encore disposer de la générosité de la nature.

Le 2

Quand on lit l’évangile, on se fait parfois tout un monde des paroles du Christ. Mais en vieillissant, je me rend compte que c’est beaucoup plus simple que nous ne l’imaginons. Le Saint-Esprit simplifie la vie : ainsi, il est facile de court-circuiter l’agressivité des gens par nature un peu ronchons. J’avais repéré dans « l’histoire d’une âme » de la petite Thérèse la manière dont elle était pleine d’attentions pour une vieille sœur quelque peu acariâtre. J’ai donc appliqué sa méthode au SP. C’est facile pour le petit colibri qui ne fait que passer rapidement dans les lieux ; pour d’autres le problème est plus ardu, j’en ai bien conscience. La vie communautaire est difficile si elle n’est pas communion.

Le 3 

Aujourd’hui ont lieu, à l’abbaye de Landévennec, les obsèques du père Jean de la Croix, ancien père abbé, qui a succédé au Père Félix refondateur de L’abbaye après sa démission comme supérieur de la communauté. Il se trouvait trop âgé pour reformer la vie monacale après le concile Vatican II. Le père Jean de la croix vint de l’abbaye de « la pierre qui vire » pour dix ans, car il souhaitait rejoindre ensuite son abbaye première. Hélas, la chose n’a pas pu se faire??? Commença alors pour lui une sorte d’errance. Je présume que sa famille a demandé au père Jean-Michel, l’actuel père abbé, de l’accueillir dans le cimetière des moines. J’aurai bien aimé assister à cette messe; En effet, c’est grâce à lui que le vœu de Michel de faire baptiser Cécile à l’abbaye put être exaucé. Ce ne fût pas si simple car j’ai dû obtenir l’accord de mon curé, puis du vicaire général. De leur côté, les moines durent demander les registres de la paroisse de Landévennec, car l’abbaye n’en a pas évidemment. Ce jour là, Cécile avec  quatre autres petits de mes amis du groupe de prière, fit également sa première communion. 

Le 4

C’est la saint François

Savoir reconnaître également ses torts avec humour : c’est le père Albert qui me l’a appris :  revenant du Conquet en retard, il conduisait à 92 ans sa 2cv , à fond la caisse sur le pont de l’Iroise. Manque de chance la maréchaussée était là ! Quand le gendarme examinant ses papiers lui dit : « mon père vous conduisiez à au moins 90 ! », il lui répliqua du tac au tac : «  Vous avez parfaitement raison, mais c’était sûrement encore plus ! » Sidéré le gendarme l’a laissé repartir en lui disant de faire quant même attention. Le père Albert avait une manière de raconter les choses à faire pleurer de rire. Il avait un don de conteur et une âme d’enfant.

Le 5

Je me suis décidée à  appeler la mairie au sujet du nid de frelons asiatiques. La préposée m’a donné le numéro à appeler ; un jeune monsieur est donc venu en début d’après-midi pour détruire le nid. Je pensais que la hauteur serait un inconvénient, ce qui ne fût pas le cas ; il paraît qu’il y a des nids encore plus hauts perchés. Quand il a percé le nid par en dessous, il y a eu une sortie en masse des frelons. Mais ce n’est pas un problème car ils retournent ensuite dans le nid et y sont empoisonnés. C’était sa quatorzième interventions aujourd’hui, car Il y a eu une recrudescence des nids cette année. En arrosant la véranda, j’ai remarqué par le vitrage que deux hampes florales ont fait leur apparition sur les yuccas. J’espère qu’elles pousseront jusqu’à maturité car elles iront à l’église. 

Le 6

Le jour de la saint François, Maryvonne, une de mes sœurs franciscaines a appelé toutes ses sœurs pour leur souhaiter une bonne fête. Excellente initiative qui fût source de nouvelles. En particulier, j’ai appris que tous les aumôniers, qui viennent célébrer la messe ici, logent au presbytère de St Marc, celui de son église. Nous avons donc des chances de les revoir.

Le 7

Courses de bonne heure car, bien que ce soit samedi, il n’y a pas foule à cette heure. Pourtant j’y ai croisé notre diacre et son épouse, et marie-Rose, une paroissienne, sur le parking. Comme je faisait un petit signe à cette dernière, J’ai croisé le sourire de William dans ma ligne de mire entre nous deux. Il pensait que c’était à lui que je faisait signe. Trop drôle !  Il fait un temps splendide propice aux lessives : Super. Michel « marmotte » allègrement bien que nous ne soyons qu’en début d’automne ! 

Le 8

Notre curé est aphone ! Il a donc délégué l’homélie à William notre diacre, hier soir ! A la fin de celle-ci bien structurée, ma voisine de banc qui n’aime pas les longueurs m’a glissé à l’oreille : « 7mm2, super ! ». C’est le genre d’anecdote qui a l’heur de me mettre en joie. Les petits détails de la vie sont toujours réjouissants ; en tout cas, personnellement, j’y trouve mon bonheur. 

Le 9

je profite du beau temps pour faire deux lessives qui ont séché rapidement das la véranda. La guerre en Israël me bouleverse. La violence gagne la planète. Comment enrayer cette dérive ? 

Le 10

Chercher les petits bonheurs pour ne pas se laisser abattre par les mauvaises nouvelles. Ce matin, j’ai vu dans le cèdre deux nouvelles variétés de mésanges encore jamais vues : des longues queues et des huppées. Je suis allée vérifier dans mon livre sur les oiseaux. Elles arrivent par groupes picorent des insectes et disparaissent d’un coup. J’ai également lu dans le journal que François, ami de notre ex-choeur, est entré au conseil municipal suite à un démission.  Il a été commissaire de la marine pendant trente ans, puis avocat dans un cabinet généraliste : « Après dix ans, j’ai décidé de prendre ma retraite. Je reste cependant médiateur judiciaire pour le tribunal administratif de Rennes... » . je suis très contente de cette nouvelle pour la commune.

Le 11

Hier, j’ai visité les locaux du SP près de la maison en cours de transformation. Nous allons bientôt réintégrer les lieux rue de Kerbrat à 50m de la maison. J’en suis bien contente. Le jardinier est passé pour une tonte dont le jardin avait bien besoin. Cet après-midi c’est David qui m’a aidée à transférer le contenu des composteurs avant l’arrivée de la pluie en fin de semaine. Le remontage a été laborieux car ceux avaient pris de la gite entraînant une déformation. En rétablissant l’équilibre les composteurs ont repris leur forme initiale.

Le 12

Très tôt ce matin l’infirmier est venu pour une prise de sang en moto ! Je pense qu’il aime ce mode de transport, mais surtout l’économie d’essence. J’ai fait cet après-midi des confitures de prunes.

Le 13

J’ai rapporté du SP des poivrons et des tomates donnés par Saveol en grande quantité. Ce sont des légumes déclassés car trop petits pour la grande distribution. J’ai donc changé mon fusil d’épaule et préparé le menu de dimanche : du poulet basquaise. J’ai prévu pour plus tard  du bœuf aux carottes.

Le 14

Je cuisine à l’avance pour pouvoir aller tranquillement à la messe demain. Cécile s’annonce pour demain à l’heure du goûter : Super !

Le 15

La surprise du jour est la venue de trois amis de mon ancien groupe de prière. C’est Cécile, ma voisine de banc, qui les a aperçus à leur arrivée. Je suis allée les accueillir et les inviter près de nous. Ils sont très âgés et ont fait le voyage en voiture en trois étapes, et c’est Marie qui conduit. Ils nous avaient pourtant prévenus lors de leur passage précédent que c’était leur dernier voyage. Mais l’envie de revenir leur a fait trouver cette manière de voyager. C’est une vraie joie !  Kim nous a parlé de son futur travail à Bordeaux : chef de rang dans un restaurant franco-chinois. Elle va loger en colocation à 5mm à pied de l’établissement.