Jésus, ayant pris du pain… le rompit et le donna aux disciples

Évangile selon saint Matthieu, chapitre 26, verset 26

Ami pèlerin, tu entames en ce jour ta marche du carême par un jour de jeûne. Si tu ne veux pas dépérir en chemin, remplis ta besace. Ton corps aura besoin de pain pour la route. Tu rompras jour après jour ce pain, pour toi, avec d’autres, pour d’autres. Ce geste Jésus l’a accompli pour ses disciples plusieurs fois au cours de sa vie. Ce geste de la fraction du pain, nous le reprenons à chacune de nos eucharisties. 
Autrefois, on rompait le pain en trois parcelles. L’une était mise dans la coupe, l’autre servait pour la communion du prêtre et des fidèles et la dernière était conservée pour la communion des malades et des agonisants. Un pain unique, rompu et partagé en trois pour signifier trois réalités. 
La première de ces parts, celle mise dans la coupe, manifeste le corps de Jésus formé dans le corps d’une jeune femme de Nazareth ; un corps comme le tien, comme le mien. Notre corps capable de toucher, de sentir, de voir, de goûter et d’entendre.

Corps sensible, corps vulnérable. Corps en mouvement. Un corps qui a besoin d’être nourri, vêtu, reconnu. Un corps qui permet la rencontre. Un corps qui peut être exclu, tué. Un corps qui peut ressusciter. La deuxième est le Corps du Christ reçu en nourriture. Un pain qui nous rassasie déjà de vie éternelle. 
Un pain qui nous rassemble autour d’une même table, comme un seul corps. Et enfin, la dernière part, celle que nous conservons dans nos églises, renvoie au corps souffrant du Christ, au corps de ces hommes et femmes malades, blessés, mourants, parfois exclus de nos communautés et auxquels nous prêtons trop peu d’attention. Ces corps, Jésus, lui, prend le temps de les rencontrer, de les regarder et de les aimer. Trois parts qui, ensemble, sont l’unique corps du Christ. Trois parts à mettre dans ta besace. Trois parts qui te font vivre.

Méditation enregistrée dans les studios de Radio RCF Lyon

Remplis ta besace