Le 1° Juin
Nous ne serons que deux pour décorer l’église pour ce week-end. Comme il y a des obsèques à 10h demain et un mariage à 14h, il va falloir s’organiser. Je suis donc allée faire le tour des autels à fleurir. En effet pour la fête du Saint-sacrement, un ancien autel va reprendre du service : le tabernacle va changer de domicile de manière solennelle dimanche. Dédé est venu tondre la pelouse qui en avait grand besoin. Comme il emporte la tonte pour son potager bio, il m’a fait signer un papier comme quoi nous ne traitons pas la pelouse depuis 12 ans. J’ai inscrit 40 ans, mais nous ne l’avons, en fait, jamais traitée. Plus tard, avec Claudie, du conseil paroissial qui se trouvait là, j‘ai commencé le fleurissement du nouvel autel, et préparé le travail pour demain. Répétition de chorale pour dimanche en soirée… J’étais au lit dès 9h30 !
Le 2
Réveil à 5h30. Après avoir cueilli des seringas et des petites roses jaunes-blanches en boutons, je suis allée à 8h les déposer à l’église. Puis j’ai ramené la voiture à Michel pour ses courses et suis retourné au bourg à pied. Avec les fleurs apportées par Claudie et Madeleine, nous avons terminé notre ouvrage à temps pour laisser la place aux obsèques. Je suis rentrée vannée, les pieds en compote à force de piétiner!...Mais contente de constater, une fois de plus, l’entente entre les différents services et combien ils se soutiennent. Notre nouveau sacristain tient son rôle avec beaucoup de sérieux et dévouement. Il est de plus président de l’association pour les bannières. Enfin pour clore ce sujet, il est jeune. Alléluia ! En sortant, j’ai fait une halte à la mairie pour demander si les services compétents pouvaient venir nettoyer les abords de l’église, côté calvaire, envahis par les herbes folles, où se cachent les crottes de chiens, ainsi que les marches, la descente à l’oratoire. La saison touristique approche et cela fait mauvais effet !!... Je suis revenue avec deux sacs de petites bouteilles de bière vides, trouvées abandonnées.
Le 3
Belle messe avec notre curé. Il a changé des chants à la dernière minute : notre chef de chœur, qui est très émotive, va y perdre son latin ! Je me suis endormie ce midi après déjeuner devant la TV, malgré le bruit de la fête du foot sur le terrain voisin!...décidément, je ne tiens plus le coup.
Le 4
Une pluie fine mais tenace tombe sur une terre qui en a bien besoin. Je suis passée ôter un vase de seringas à l’église, car ces fleurs fanent très vite. Dans le jardin, les nigelles de Damas remplacent les myosotis mais nous restons dans les bleus.
Le 5
En traversant ce matin la place de l’église, j’ai vu que notre appel à nettoyage du site a été entendu. Ces messieurs les jardiniers étaient heureusement au travail, car déjà un groupe de touristes écoutaient le guide près du calvaire. Peut-être que la fête des fraises, dimanche prochain, y est aussi pour quelque chose ?... J’ai passé un moment avec Brigitte, qui assurait la garde du presbytère, à parler de notre vie paroissiale : c’est notre église la plus vivante de tout notre nouvel ensemble. Celle où il se passe le plus de choses. Nous en savons quelque chose avec la pression du clergé. Nos prêtres sont épatants mais ils ne veulent pas trop savoir le travail en amont. Notre jeune sacristain dit déjà qu’il va craquer !! Brigitte a carrément dit non à une nouvelle sollicitation : la semaine dernière elle a déjà été sacristine pour 5 célébrations obsèques. Certains services peuvent être très lourds et inattendus. Sa famille a aussi besoin d’elle. Mais les choses vont prendre progressivement leur rythme de croisière. Alléluia ! Le 6
Tous les rosiers sont en fleurs. les roses sont magnifiques mais ne durent guère plus que l’espace de trois matins sous le ciel gris. Le petit bonheur du jour fût le coup de fil prolongé de Janig : nous avons toujours des tas de choses à nous dire en plus des nouvelles familiales.
Le 7
A cause de mes réveils très matinaux, j’ai tendance à piquer du nez dans la journée si je lis ou fait des mots croisés. Aussi j’essaie de me trouver des petites activités qui me font marcher : je suis allée proposer des revues au cabinet médical voisin : la secrétaire était ravie de pouvoir renouveler le stock de lecture. Je sais maintenant où porter les « Match » et autres hebdomadaires pour le plaisir de tous. Super !
Le 8
Séance de dentiste d’une heure et demie pour préparer un bridge. Ceci ne m’a pas empêché d’aller chanter le soir. Je file à la médiathèque où je croise Isabelle, une brodeuse. Elle lit en ce moment une série que je connais. J’aime bien retrouver des collègues dans d’autres endroits que nos lieux d’activité spécifiques. Au passage je m’arrête à l’église où Claudie termine seule la décoration. Son aide ne semble pas vraiment s’accrocher au service. Seules les nouvelles recrues qui ont un sens artistique restent. Ce soir, je chante.
Le 9
Pluie torrentielle ce matin, heureusement en plusieurs épisodes ce qui a évité l’inondation du garage.
Le 10
C’est la fête des fraises par un temps couvert mais sans pluie. En sortant de la messe, je suis hélée par Joëlle (encore une autre !) amie de ma sœur ainée et ex-voisine de notre maison familiale de Cancale. Elle est avec sa famille sur l’agora pour regarder la prestation du cercle Bleuniou-civi et le bagad. Je fais la connaissance de sa belle-fille qui habite tout près de l’école St Pierre. J’allais acheter trois pots de confiture de fraises et apporter des petits sacs, avec anses en cordage, pour les têtes de linottes dont je faisais partie l’an passé : Je m’étais en effet retrouvée avec mes baguettes et mes pots de confiture dans des bras surchargés. Ce fût un quasi miracle de n’avoir rien cassé en rentrant à la maison. Je suis très heureuse de bavarder un peu avec ces dames. Je leur ai souhaité, à Joëlle et Christian, de bonnes vacances, car ils doivent se retrouver dans quelques jours avec Soizig et Gérard, pour un petit séjour dans la région d’Arcachon. Le monde est vraiment petit !... Dès 13h30 nous sommes avec nos petites filles au rond-point pour voir le défilé, comme d’habitude : que de costumes ! Certains même très vieux aux couleurs quelque peu passées. Mais l’appel à sortir les costumes des fonds de placards avait été lancé….
Le 11
Je suis sortie de ma léthargie matinale par un coup de fil d’une amie m’annonçant le suicide de la sœur de sa belle-fille par pendaison, une jeune femme de 35 ans qui laisse trois enfants. C’est l’ainé de 12 ans qui a trouvé sa maman. Que dire pour consoler dans un cas semblable ?? Rien ou presque rien. Ecouter la souffrance de l’autre qui cherche le pourquoi ?…, prier intérieurement. En allant chercher le pain, je passe par l’église pour prier un peu et là, je tombe sur une autre femme qui vient allumer un cierge à la vierge. Comme elle n’arrive pas à allumer sa bougie avec ses allumettes, quelqu’un lui prête un briquet. J’en profite pour rallumer tous les cierges que nous éteignions le soir par crainte des incendies. Cette dame me raconte alors la raison de sa visite à la vierge, sa vie défile, et finalement elle me pose une multitude de questions. Heureusement que j’ai fait de la théologie. Ceci me permet de rectifier beaucoup de superstitions, d’expliquer et surtout de lui conseiller d’aller voir le prêtre lors de sa permanence. Le fera-t-elle ??...je le souhaite de tout mon cœur. Notre rencontre n’est pas un hasard, me dit-elle. Je ne le pense pas non plus : « Consolez, consolez mon peuple,… » (Isaïe : livre de la consolation) c’est une parole que j’ai reçu il y a bien longtemps. J’aime beaucoup cette réponse de Bernadette de Lourdes devant l’étonnement d’une personne sur sa vie de religieuse cachée: Elle compare le Seigneur à une ménagère : « Quand la ménagère n’a plus besoin du balai, elle le remise derrière la porte ». Tout chrétien est appelé un jour à jouer le rôle de balai : Cela s’appelle l’exercice des charismes. Le dernier enseignement de notre évêque au Renouveau.
Le 12
Enfin le soleil et le vent : vive la lessive au grand air ! J’ai bien aimé l’article de Paul Houé, prêtre, sociologue et ancien maire de St Gilles du Méné(22) dans le journal sur « la mondialisation par les fourmis ». Il explique : « Ne négligeons jamais l’imagination fertile du petit peuple, capable de l’impossible quand son existence est menacée » le Mené s’honore d’accueillir cette semaine le « réseau international » pour une économie humaine, une vingtaine de fourmis venant de 4 continents. Ce réseau s’enracine dans la vie et l’œuvre du Père Louis-Joseph Lebret, dominicain qui a voulu intégrer la dimension humaine dans l’économie et qui a incarné l’engagement de l’Eglise catholique dans la lutte contre ce que l’on appelait alors le sous-développement. Les fourmis rejoignent aussi l’enseignement de Ste Thérèse de Lisieux : « ramasser une épingle avec amour est plus important que faire de grandes choses sans amour » C’est ce que réalise, je pense, ceux qui font des petites choses dans leur petits coins : ils inventent des solutions simples pour mieux vivre. Ce sont eux qui sauveront le monde. Que le Seigneur Les bénisse.
Le 13
Les bacs à marées, dont j’ai déjà parlé, vont bientôt faire florès. L’idée s’enrichit au fil du temps : pourquoi ne pas s’associer avec des ateliers de réinsertion. C’est ce qu’a fait Kaelig Haon à Plougasnou en sollicitant l’association Don bosco pour la fabrication de ces bacs en bois recyclé. Il y a longtemps que j’ai remarqué cet instinct grégaire chez les bretons, qui peut être négatif mais aussi positif : imiter le bien est un signe d’intelligence et d’humilité. Vive les fourmis !...aujourd’hui je vais à la vente de composteurs à la mairie, en tant que guide, comme chaque année.
Le 14
Hier journée marathon : Notre copain Dédé est venu déjeuner. A 14h j’étais à la mairie pour la vente des composteurs avec Caroline, notre responsable du réseau des composteurs –pailleurs. Notre ami Paul était des nôtres. Avec Jean-Luc, le préposé de BMO, depuis des années, et une petite nouvelle en stage à « Vert-le jardin ». Pas une minute de répit pendant 2h30, mais quelle joie de retrouver des amis d’assez longue date, même et surtout si nos rencontres se raréfient. Bonne nouvelle : Jacqueline va prendre sa retraite cette année, elle sera donc plus disponible pour s’activer dans le réseau. Le temps de soulager mes pieds, j’étais repartie pour la prière charismatique : quelle merveilleuse assemblée ! Donc : « Comment ne pas te louer, Seigneur….. » ( Ceci pour ceux qui connaissent et savent chanter)
Le 15
Le patrimoine nous tient à cœur, et il est ici, souvent petit et très religieux. A Landéda, c’est l’association « Patrimoine des abers » qui œuvre à la restauration de la chapelle St Laurent, du prénom de notre évêque ; seul vestige du manoir fortifié du xv° siècle de Tromenec. Sa particularité est la présence de deux gisants. Les historiens se sont penchés sur l’histoire de ce lieu. « C’est ici que prennent source nos recherches afin de comprendre et analyser le mécanisme qui condamne et accuse le sieur de Troménec d’avoir tué en duel François de Carman lors de la guerre des ligues dans le Léon et en Bretagne » explique le spécialiste. L’identité du second protagoniste fût contrariée par l’absence d’armoiries de la famille de Carman. Il s’agit en réalité d’un « juveigneur », mercenaire au service de monseigneur de Neuville, évêque de Saint-Pol-de-Léon et fervent ligueur, qui était un proche de cette famille. Que serait notre région sans le bénévolat ?