ajoute : "Pour les frères et soeurs, c'est Noël à la maison !" "Quand notre bébé a poussé son premier cri dans la nuit, raconte Marie, on a entendu notre fille aînée qui s'est réveillée et qui a dit : "Bébé !" Elle a tout de suite pu accueillir sa petite soeur, avec une immense joie, sans être séparée de nous : je suis sûre que ça a beaucoup joué dans le bon établissement de leur relation fraternelle."
Un accouchement plus risqué ?
L'accouchement est toujours un moment délicat, pour la maman comme pour le bébé. La préférence de certains pour l'accouchement à l'hôpital est compréhensible : la médicalisation de l'accouchement leur apparaît comme une garantie de sécurité – mais elle augmente le risque d'un interventionnisme injustifié. Pour Yolaine, c'est surtout symptômatique d'une société du contrôle car "de toute manière, la vie flirte avec la mort, chez soi ou à l'hôpital".
Quoi qu'il en soit, pas question de mettre inutilement en danger la vie de la mère et de son bébé. La démarche est d'ailleurs très encadrée : l'accompagnement de l'accouchement à domicile par une sage-femme n'est autorisé que pour les grossesses non pathologiques et non gémellaires. Qui plus est, on ne peut pas accoucher à plus de trente minutes d'un hôpital, en cas de transfert d'urgence. "En quinze ans d'accouchements à domicile, jamais je n'ai eu à faire de transfert à l'hôpital dans le stress ou l'urgence imminente", témoigne Virginie, sage-femme. L'APAAD publie sur son site (https://www.apaad.fr/) ses données statistiques, qui tendent à montrer que le risque de complications n'est pas supérieur à la maison qu'à l'hôpital – il est même plutôt inférieur. "Je ne comprends pas pourquoi, aujourd'hui, en France, ce choix n'est pas proposé à toutes les femmes dont les grossesses se déroulent bien", affirme Yolaine.
Accoucher à la maison en temps de Covid ? "Raison de plus ! Quand j'ai entendu les récits de femmes qui ont dû accoucher à l'hôpital, dans des conditions parfois vraiment scandaleuses, ça m'a encore plus motivée !" indique Yolaine. "S'il y a bien un endroit où l'on risque d'attraper le virus, c'est l'hôpital..." ajoute Marie, qui a contracté une infection nosocomiale lors de son premier accouchement. "Bien respirer avec un masque..." se demande Pauline.
Quelques repères
Pour bien vivre ce grand moment à la maison, une certaine prudence est tout de même nécessaire, et quelques conseils pratiques sont les bienvenus :
Ne pas prendre sa décision sous pression, intérieure ou extérieure, dans un sens ou dans l'autre. Comme Pauline et Timothée, on peut faire le choix de ne pas en parler à l'entourage. Les sages-femmes le conseillent d'ailleurs, si on ne se sent pas la force de supporter la mise en cause et les discours anxiogènes.
De préférence, prendre sa décision en couple. Pour le troisième accouchement de Pauline, c'est Timothée qui a eu l'idée d'un accouchement à la maison ; Étienne et Yolaine ont pris leur décision en commun, de même qu'Antoine et Marie. Il arrive que le papa se sente moins à l'aise avec ce choix, mais non épaulée de son mari, une femme aura davantage de difficulté à faire confiance et se faire confiance.
"Être à l'écoute de son corps, reliée à son bébé, affirme Pauline, ce qui est vraiment beaucoup plus difficile à l'hôpital où beaucoup de contrôles sont pratiqués." Virginie conseille : "Laisser tomber le mental, être dans sa bulle, dans l'instinct."
"Ne pas croire que c'est pour les wonder-women, ajoute Marie. J'ai lu beaucoup de témoignages d'accouchement sans péridurale sur internet : les récits, souvent très détaillés, semblent héroïques. Rien de tel pour se dire : "C'est trop dur, je n'y arriverai jamais." Maintenant que j'ai accouché chez moi, je sais que c'est faux : pas besoin d'être une sur-femme pour accoucher. Il suffit d'être une femme, tout simplement ; et de se sentir en confiance."
Prévoir un environnement reposant, sans cuisine à faire (Virginie et Julia, sages-femmes, conseillent de stocker des surgelés) et sans ménage ; trouver des aides qui soulagent des enfants et