Les p'tits billets de décembre-suite

 Le 19

Une journée sans rien de spécial…sinon le loisir de contempler le paysage, de lire et de rêver : « mon »  érable est complètement dénudé : l’hiver est proche. Récolte de houx et petites branches avec des boules rouges chez les voisines ; il faut penser à la décoration de demain. Joëlle a fait bouillir un vieux pull pour me fabriquer du feutre afin que je puisse continuer à broder des boules de Noël : voilà une vraie copine!

Le 24

Réveillon de Noël en famille. Michel et moi regagnons nos pénates dès 10h30 : le premier parce ce qu’il est fatigué, quant à moi, je chante demain dès l’aurore.

Le 25

Debout aux aurores pour la messe de Noël où je chante et où j’ai porté le pull offert par Génia et Vincent. Mark est content de notre prestation, après s’être fait du souci après la dernière répétition, où je n’étais pas, d’après Martine, qui m’a dépannée pour une partition. Pour nous féliciter et nous encourager, il lève discrètement les pouces en fin de chant, car ce n’est jamais gagné d’avance ! C’est un fin pédagogue, doublé d’un excellent chef de chœur .Il a coutume de dire : « regardez-moi et il n’y aura aucun problème ». Belle homélie de notre bien-aimé curé, qui a rappelé les paroles du Pape François. Le temps clément nous a permis de sortir ramasser du bois à la grève et prendre l’air, pendant que Mimi et Vincent s’octroyaient une petite sieste. Départ des Défossé dans la soirée.

Le 27

Jour de fête à Montpellier pour le mariage de Pauline et Timothée, auxquels nous pensons très fort. Que le Seigneur les bénisse dans leur engagement. Vive la famille !! Hier matin avec Vincent, nous avons planté un de mes cadeau de Noël : Une copine du chœur qui déménage son jardin m’a offert après la messe de Noël un pied de rhubarbe dont j’avais envie depuis longtemps : je goûte déjà en pensée les futures confitures, compotes et autres tartes de l’an prochain.

Tous les enfants sont partis, après un ultime déjeuner avec les « Plabennec ». La maison me semble bien silencieuse et vide, d’autant que les deux Mimi font une sieste bien méritée.

Le 28

La « sainte famille » (dans l’Esprit-Saint) réunie à Montpellier doit être bien fatiguée ce matin en ce jour de fête. Le temps est aussi à l’unisson : beau et frais. Nous nous associons à leur bonheur par le cœur et la prière.

 Noël nous rappelle avec bonheur à l’essentiel, en ces jours de dépenses excessives parfois. Beaucoup confonde le luxe avec la beauté. Le luxe vient du mot latin « luxus », qui découle du mot lux : éclairement d’une surface lumineuse. Une luminosité  qui éclaire mais peut aussi éblouir, nous induire en erreur. St Ignace n’a pas échappé à cette étape de la vie spirituelle lors de visions de plus en plus éblouissantes jusqu’à provoquer un certain malaise : « l’ennemi se transforme en ange de lumière ». Dieu n’est pas dans le clinquant, le « bling-bling », le bruit, le désir de briller, paraître…afin d’être reconnu. Nous sommes « connus » de Dieu depuis toujours. Le savoir est une joie sans pareille ! La luxure : ce mot a une connotation restreinte à la sexualité de nos jours, mais il s’agit de l’excès du plaisir des sens en général et surtout de sa recherche. Nos sociétés vivent dans la luxuriance, la surabondance…et Noël nous enseigne le contraire : la voie pour passer du « paraitre » à « l’être ». Que vive Noël en nous et l’exemple de la Sainte Famille ! » Pensais-je pendant la messe que j’aurai du mieux suivre…

Le 29

La beauté vient d’une lumière intérieure. Ne parle-t-on pas « d’êtres lumineux », comme St François qui était plutôt laid d’après les chroniqueurs. D’ailleurs je trouve que le Seigneur choisit ses saints, souvent, plutôt moches. Comme tous les enfants ils devaient être « mignons », comme on dit ici, dans leur enfance, mais dans leur vieillesse, ils ont le charme de la lumière intérieure. La sainteté nous rend beau. Je pense à Charles de Foucault, Séraphim de Sarov, mère Teresa, sœur Emmanuelle, Padre Pio, entre autres.

Il va geler cette nuit, j’ai essayé de protéger certaines plantations. Nous avons rentré tout ce que nous avons pu dans la véranda. Comme la batterie du camping-car s’épuisait, nous sommes allés faire un petit tour jusqu’à Châteaulin : la route en cette saison est jolie. Elle a un autre charme…