Santiago 2018
Il semblerait que certains lecteurs trop pressés n'aient pas compris que les photos postées précédemment du Camino ne dataient pas de 2018 mais de 2017 ! J'avais préparé tous mes articles avant de partir...
Cette fois-ci, je vais vous parler un peu du Camino 2018 et de notre arrivée à Santiago.
Ce sera le sujet de plusieurs articles (j'ai pris environ 500 photos...) mais, comme il faudra aussi que je vous raconte le mariage de Benoît et Léa ainsi que le baptême d'Armand...j'ai du pain sur la planche !
Une fois n'est pas coutume, commençons par la fin...
En ce jeudi de l'Ascension, nous quittons notre hébergement de Lavacolla à 6h. Il fait encore nuit mais c'est un grand jour pour nous, l'aboutissement de 11 RDV de marche annuels...Il nous reste 10 km à parcourir avant d'atteindre notre but final, Santiago. Nous voulons assister au lever du soleil sur la ville, arriver à temps pour la messe et le botafumeiro et profiter aussi de cette seule journée passée à Santiago.
Le jour se lève peu à peu. Quelques 6 kms après le départ nous nous arrêtons dans un café qui ouvre ses portes pour prendre un petit déjeuner. Peu après, sur un grillage interminable, j'aperçois une multitude de croix de bois glissées entre les mailles. On se sent tellement en communion avec tous les pèlerins qui nous ont précédés...
Et voilà que nous parvenons au Monte del Gozo ou Mont de la Joie. Joie du pèlerin qui aperçoit la ville tant désirée du haut de cette colline de 368 mètres! La cathédrale et ses flêches sont bien là, en bas...
Le monument a été créé en 1989 pour la venue du pape Jean-Paul II. 500 000 jeunes se sont retrouvés à ses côtés pour les JMJ.
Nous prenons le temps de nous arrêter pour rendre grâce en chantant à la petite chapelle attenante avant de poursuivre la descente vers la ville.
Le Camino nous fait longer l'immense refuge pèlerins construit à l'occasion des JMJ et pouvant accueillir jusqu'à 2000 personnes !
Et voilà Santiago...1 ère photo des pèlerines toutes excitées dans cette cité inscrite au patrimoine de l'Humanité par l'Unesco ! Il nous faut encore traverser les faubourgs avant de parvenir au centre historique.
2 ème photo prise juste à l'entrée de la ville historique. Au sol, l'inscription ci-dessous...
"L'Europe s'est faite grâce au pèlerinage à Compostelle. "
Et c'est enfin l'arrivée au but...la cathédrale et sa grande place ! Il est encore tôt et il y a relativement peu de monde mais, au fur et à mesure de la journée la place se remplira de pèlerins...et de touristes, incroyablement nombreux pour cette fête de l'Ascension doublée d'une Feria !
Nous nous rendons ensuite dans notre gîte pèlerin que nous avons pris soin de choisir juste à côté de la cathédrale. Ce ne sont pas les gîtes qui manquent dans la ville ! Nous posons nos sacs pour nous diriger vers l'accueil pèlerin y faire valider notre crédentiale et obtenir la Compostella. Il y a foule, déjà...
Certains ont encore leurs chaussures aux pieds tandis que d'autres ont enfilé ce que nous appelons pompeusement entre nous "les chaussures du soir" ! D'autres font prendre l'air à leurs pieds blessés...Nous calculons qu'il nous faudra plus d'une heure pour obtenir notre Compostella et celle de la messe approche...
Il doit être 11 h. Nous filons donc à la cathédrale pour la messe de midi. L'église est déjà pleine ! Nous savons où il faut nous placer (à gauche de la nef) pour apprécier pleinement le Botafumeiro qui va se balancer au-dessus de nos têtes. Nous finissons pas trouver chacune une place, ce qui sera loin d'être le cas pour tout le monde. Il me semble que les pèlerins, munis de leur crédentiale devraient être prioritaires...Les gens s'énervent, un monsieur du service d'ordre fait partir les personnes mal placées, demande le silence, rappel l'interdiction aux portables et photos...La messe commence et nous savourons cet aboutissement de notre pèlerinage. Les textes sont lus en plusieurs langues et la messe est concélébrée par de nombreux prêtres étrangers.
Hélas pour nous, nous attendrons en vain le Botafumeiro...nous apprenons seulement à la fin de la messe que celui-ci est en réfection ! Nous qui avions calculé notre date d'arrivée en fonction de ce jour de fête pour être certaines de voir cet encensoir extraordinaire et tellement lié à la joie d'arriver à Compostelle...notre déception est énorme.
Nous allons reprendre des forces en choisissant un bistrot au soleil car il ne fait pas chaud malgré le soleil.
Et puis c'est reparti pour l'accueil pèlerins où il y a au moins autant de monde que le matin. La queue serpente entre les couloirs et ressort dans le jardin.
Pas de souci, nous sommes détendues et patientes...le Camino est derrière nous ! L'ambiance est sympa, ça parle en toutes les langues, on s'interroge sur le chemin parcouru, on se congratule. Certains s'asseoient par terre à tour de rôle pour soulager pieds mais aussi jambes et dos, pendant que d'autres restent dans la queue...et les 4 camelias en fleurs de la cour nous offrent un spectacle éblouissant de pétales blanches et roses !
Au bout d'une heure 30, ça y est, nous l'avons ! Nul besoin de parcourir les quelques 1500 kms nous séparant du Puy pour l'obtenir...il suffit de marcher sur les 100 derniers kilomètres (tampons sur la crédentiale pour preuve) pour y avoir droit. C'est pourquoi on trouve beaucoup plus de pèlerins juste avant d'arriver à Compostelle. Quoi qu'il en soit, nous sommes fières de nous car elle n'est pas volée, cette victoire là ! Elle est le rappel de tant de pas, de sueur, d'ampoules, de douleurs diverses, d'envies d'abandonner parce que c'est difficile à organiser chaque année...
Compostella en poche, nous repartons visiter un peu la ville...
Achat de souvenirs, de cartes postales, de commandes précises des enfants de Sophie ayant déjà fait le chemin et connaissant la ville...
La ville historique est vraiment jolie.
Du grandiose et de petits coins charmants comme cet hôtel ouvrant sur un jardin verdoyant et fleuri...
et cette autre jardin, public cette fois-ci.
Surprise, près de notre gîte...cet imprévisible moaï de l'Île de Pâques !
La Feria ne ressemble pas à celle de chez nous, pour notre plus grand soulagement. Nous n'avions pas envie de bruit ni de soûleries...Ici, les danses traditionnelles ont à l'honneur et sur chaque place des groupes magnifiquement costumés dansent et chantent. C'est juste ce qu'il nous fallait !
Retour à la cathédrale que nous n'avons pas eu le temps de visiter le matin. Elle est baignée de lumière en cette fin d'après-midi. Des confessionnaux accueillent en plusieurs langues. Nous prions devant les reliques de St Jacques et confions les intentions de tous ceux pour qui nous avons marché toutes ces années.
Bien fatiguées (qu'elles paraissent sages, mes soeurs pèlerines !), nous nous posons enfin au gîte, le temps d'avaler des empanadas, quelques légumes surgelés et des pâtisseries de St Jacques.
Durant toute notre marche en Galicie ( foulée cette année) nous ferons une grande consommation de tartes au fromage blanc et de tartes de Compostelle (celles avec la croix de Compostelle et qui sont à base d'amandes). Il ne faut rater aucune occasion de se cultiver !
Nous quittons nos pénates pour profiter au maximum de la ville car demain, il nous faut repartir...Beaucoup de monde en ville pour la Feria. L'ambiance est très joyeuse et le temps idyllique.
Au détour des places, les danseurs sont là.
Jolies Galiciennes avec leur pain sur la tête !
Et les messieurs ne sont pas en reste.
La place de la cathédrale est presque vide...
Nous découvrons le quartier des restaurants où là, c'est vraiment bondé !
Jouons maintenant à "Où est Charly Pascale " !
Nous sommes dans la région du poulpe et il y en a partout, sous toutes les formes !!! Curieusement, les pâtisseries nous ont plus attirées...
Dernière photo de ce long article, la cathédrale, surmontée de St Jacques sous le soleil vespéral. Quelle journées, mes amis ! Tout a passé si vite et il nous faut déjà repartir...
Le retour sera long, sur 2 jours. Le vendredi matin, 4 heures de bus pour rejoindre la voiture d'Anne laissée près de Villafranca. Puis encore 4 heures pour passer la nuit à Laredo (côte espagnole). Le samedi, 4 heures de voiture pour parvenir à Bordeaux puis...la SNCF étant capricieuse en ce moment...des heures et des heures de train (tour à tour annulé, en retard, sans correspondance...) pour rentrer chez nous: Saintes (le plus près pour Sophie), Montpellier (Pascale) , Rouen ( moi) et Strasbourg pour Geneviève qui n'arrivera que le lendemain ! Quand à Anne, il lui a fallu plus de 5 heures de route pour atteindre, avec sa voiture Clermont-Ferrand. Quelle aventure ! Vous comprenez, pourquoi nous avons décidé maintenant de ne marcher qu'en France ?