La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry
J'avais lu le livre, il y a quelques années et j'avais beaucoup aimé ! Quelle chance, voici qu'il sort en film...et nous sommes allés le voir. J'aime l'histoire et j'ai beaucoup aimé les acteurs, donc je ne peux que vous conseiller d'aller le voir. ❤️
Si vous voulez regarder la bande annonce, c'est ici.
© Wild Bunch et Saje Distribution
"L'improbable voyage d'Harold Fry, en salle le 31 mai
Anne-Sophie Retailleau - publié le 31/05/23
Tiré d'un best-seller de Rachel Joyce, “L’improbable voyage d’Harold Fry”, réalisé par Hetti MacDonald, est en salles depuis ce 31 mai. Ce film raconte le périple d’un retraité anglais qui, après avoir reçu une lettre, décide de marcher 800 km pour se rendre au chevet d’une ancienne collègue mourante.
Harold Fry et sa femme Maureen forment un couple de retraités à la vie tranquille. Lecture du journal devant une tasse de thé, aspirateur inlassablement passé et repassé sur une moquette impeccable, rien ne vient perturber ce quotidien empreint de morosité. Jusqu’à la lecture d’une lettre adressée à Harold. Envoyée par une ancienne collègue, Queenie Hennessy, elle informe Harold Fry qu’elle est en soins palliatifs.
Arrivé à la boîte aux lettres, Harold ne semble pas décidé à lâcher sa missive, et décide de marcher encore un peu, jusqu’au bureau de poste du centre-ville. Il y fait une halte dans une supérette, où il entreprend de discuter avec la jeune caissière qui lui parle de sa tante malade. « Il n’y a pas que les traitements, il faut avoir la foi », assure la jeune femme. Frappé, Harold prend la décision soudaine de marcher sur le champ jusqu’à Queenie. Seulement, plus de 800 kilomètres les séparent. Harold doit traverser l’Angleterre, du sud-ouest où il se trouve, jusqu’à la ville la plus au nord du pays, Berwick-upon-Tweed, où vit Queenie. Mocassins aux pieds, Harold se met en marche avec enthousiasme.
Armé d’une détermination à toute épreuve, Harold marche en répétant inlassablement, comme pour se donner du courage: « Tu ne mourras pas, non, non, tu ne mourras pas ». Il marche comme si sa vie et celle de Queenie en dépendait, pour fuir une existence marquée par la passivité. « Seul un chirurgien peut sauver un malade du cancer, et tu ne marches jamais », tente de le raisonner sa femme. En vain, Harold est transporté. En l’espace de quelques heures -quelques minutes à l’écran-, le vieil anglais s’est rajeuni. La candeur de ce retraité aux grands yeux bleus et au sourire franc est touchante.
Et pourtant, une série de flashbacks tout au long du film indique au spectateur que par cette marche, c’est lui-même qu’il cherche à sauver, autant que son amie. Harold apprend à demander et accepter de l’aide, à reconnaître sa faiblesse quand ses pieds blessés le forcent à se reposer. Loin d’être un simple périple en solitaire, chaque rencontre sur le chemin apporte quelque chose au personnage, qui lui-même donne en retour. Le pèlerinage d’Harold, qui passait pour un grand-père excentrique, finit même par toucher des milliers de personnes dans le pays. Son histoire devient célèbre et il est bientôt rejoint par quelques dizaines d’adeptes.
« L’improbable voyage d’Harold Fry » aborde sans masque la souffrance comme la joie, et offre au spectateur une balade à travers l’Angleterre et ses sublimes paysages. Un long-métrage lumineux et poétique, sur la folie de l’espérance. « C’est peut-être ce qui manque en ce monde », explique une religieuse à Harold, « moins de raison et plus de foi ».