J'avais repéré sur un dépliant qu'il était proposé des conférences par l'Haropa port. Que signifie ce sigle barbare ? C'est le grand port fluvio-maritime de l'axe Seine regroupant les ports du Havre, de Rouen et de Paris.

 En cette fin de matinée, j'étais en retard et j'ai du jouer des coudes pour me rendre jusqu'à la tente de l'Haropa où le conférencier, David Toullalan, un pilote de l'Haropa venait de commencer sa prestation. C'est lui le commissaire de l'exposition sur Joseph Conrad et c'est un fan !

Il y a 48 pilotes entre nos 3 villes d'Haropa et ces pilotes sont chargés de la fluidité de le circulation en Seine. Lors de l'Armada, ce sont eux qui assurent le déplacement et l'amarrage des grands et petits voiliers. Une période qu'ils ne manqueraient pour rien au monde !

Quand nous étions à la Réunion, un commandant de Frégate ami (clin d'oeil à Loulou de Toulon, son fils et fidèle lecteur) nous avait proposé, ainsi qu'à d'autres amis de profiter d'un déplacement à l'île Maurice pour faire le voyage sur sa frégate, de passer quelques jours sur place avant de revenir à la Réunion. Je garde un souvenir émerveillé de la chance que nous avions eue ! Je me souviens de l'extrême concentration de Gérald au moment des manoeuvres d'accostement à Port au Prince, manoeuvres qu'il avait menées avec précision, brio et succès...un grand moment !

 Revenons à Joseph Conrad, né en Russie en 1857 est mort en angleterre d'une crise cardiaque en 1924. De nationalité polonaise et anglaise il a appris le métier de marin à Marseille, parlait de nombreuses langues et a voyagé toute sa vie, ce qui a inspiré chacun de ses romans. J'ai appris ce jour là que son célèbre roman "le nègre de Narcisse" venait d'être débaptisé par les bien-pensants et s'appelait maintenant "les enfants de la mer"...Tellement triste et ridicule !

 Le conférencier était accompagné d'une dame qui lisait (très bien) des passages de chacun des livres présentés. J'ai beaucoup aimé et cela m'a donné envie de me plonger dans certains de ces romans autrefois tellement prisés et aujourd'hui un peu laissés de côté malgré la qualité de l'écriture et l'intérêt historique des sujets.  Il faudrait toujours se laisser conter quelques pages d'un livre avant de faire son choix !

 David Toullalan a choisi quant à lui de nous parler assez rapidement de 4 livres:

- Le typhon, paru en 1903, aborde le thème de l'énorme responsabilité d'un commandant de navire durant une tempête, du courage qui se révèle dans l'épreuve.

- Au coeur des ténèbres  (1899) se déroule au Congo et s'inspire de l'expérience incroyable vécue par l'auteur chargé de transporter un énorme bateau en pièces détachées à pied le long du fleuve durant 23 jours jusqu'à Léopoldville où le fleuve devient enfin naviguable.

- Lord Jim. (1900) D'après un évènement tragique survenu durant un pèlerinage à Djeda en 1880 où le commandant d'un navire de pèlerins a abandonné ses passagers lors d'une avarie qu'il croyait fatale. 

- Nostremo publié en 1904. L'histoire d'une république fictive d'Amérique du sud. 

Les livres de Conrad ne sont pas drôles, visiblement mais l'écriture est magnifique et les personnages extrêmement bien décrits. Vous laisserez vous tenter ?

Retour demain pour la suite de l'Armada. 

J'avais lu le livre, il y a quelques années et j'avais beaucoup aimé ! Quelle chance, voici qu'il sort en film...et nous sommes allés le voir. J'aime l'histoire et j'ai beaucoup aimé les acteurs, donc je ne peux que vous conseiller d'aller le voir. ❤️

Si vous voulez regarder la bande annonce, c'est ici.

Cinéma : Harold Fry, un drôle de pèlerin anglais 

© Wild Bunch et Saje Distribution

"L'improbable voyage d'Harold Fry, en salle le 31 mai

Anne-Sophie Retailleau - publié le 31/05/23

Tiré d'un best-seller de Rachel Joyce, “L’improbable voyage d’Harold Fry”, réalisé par Hetti MacDonald, est en salles depuis ce 31 mai. Ce film raconte le périple d’un retraité anglais qui, après avoir reçu une lettre, décide de marcher 800 km pour se rendre au chevet d’une ancienne collègue mourante.

Harold Fry et sa femme Maureen forment un couple de retraités à la vie tranquille. Lecture du journal devant une tasse de thé, aspirateur inlassablement passé et repassé sur une moquette impeccable, rien ne vient perturber ce quotidien empreint de morosité. Jusqu’à la lecture d’une lettre adressée à Harold. Envoyée par une ancienne collègue, Queenie Hennessy, elle informe Harold Fry qu’elle est en soins palliatifs.

Harold est profondément bouleversé par cette nouvelle, au grand étonnement de sa femme qui ne comprend pas pourquoi son mari est à ce point touché par le sort d’une collègue. Il parvient difficilement à trouver les mots pour écrire une réponse à Queenie, et se met en marche pour aller poster sa lettre en bas de la rue. 

Un voyage de 800 kilomètres

Arrivé à la boîte aux lettres, Harold ne semble pas décidé à lâcher sa missive, et décide de marcher encore un peu, jusqu’au bureau de poste du centre-ville. Il y fait une halte dans une supérette, où il entreprend de discuter avec la jeune caissière qui lui parle de sa tante malade. « Il n’y a pas que les traitements, il faut avoir la foi », assure la jeune femme. Frappé, Harold prend la décision soudaine de marcher sur le champ jusqu’à Queenie. Seulement, plus de 800 kilomètres les séparent. Harold doit traverser l’Angleterre, du sud-ouest où il se trouve, jusqu’à la ville la plus au nord du pays, Berwick-upon-Tweed, où vit Queenie. Mocassins aux pieds, Harold se met en marche avec enthousiasme.

Armé d’une détermination à toute épreuve, Harold marche en répétant inlassablement, comme pour se donner du courage: « Tu ne mourras pas, non, non, tu ne mourras pas ». Il marche comme si sa vie et celle de Queenie en dépendait, pour fuir une existence marquée par la passivité. « Seul un chirurgien peut sauver un malade du cancer, et tu ne marches jamais », tente de le raisonner sa femme. En vain, Harold est transporté. En l’espace de quelques heures -quelques minutes à l’écran-, le vieil anglais s’est rajeuni. La candeur de ce retraité aux grands yeux bleus et au sourire franc est touchante. 

Saje Distribution

L’espérance à la clé

Et pourtant, une série de flashbacks tout au long du film indique au spectateur que par cette marche, c’est lui-même qu’il cherche à sauver, autant que son amie. Harold apprend à demander et accepter de l’aide, à reconnaître sa faiblesse quand ses pieds blessés le forcent à se reposer. Loin d’être un simple périple en solitaire, chaque rencontre sur le chemin apporte quelque chose au personnage, qui lui-même donne en retour. Le pèlerinage d’Harold, qui passait pour un grand-père excentrique, finit même par toucher des milliers de personnes dans le pays. Son histoire devient célèbre et il est bientôt rejoint par quelques dizaines d’adeptes. 

Et pourtant, c’est d’abord la vie d’un homme que raconte ce périple. Celle d’un mari et d’un père, marquée par de grandes épreuves, et qui pour la première fois, choisit d’espérer. « J’ai passé ma vie à ne rien faire, et pour une fois, j’agis », dit Harold à sa femme. C’est en marchant qu’Harold trouve la force d’affronter et de réparer son passé. 

« L’improbable voyage d’Harold Fry » aborde sans masque la souffrance comme la joie, et offre au spectateur une balade à travers l’Angleterre et ses sublimes paysages. Un long-métrage lumineux et poétique, sur la folie de l’espérance. « C’est peut-être ce qui manque en ce monde », explique une religieuse à Harold, « moins de raison et plus de foi ».

 

 Mon amie Evelyne dont je vous ai parlée mercredi, a une fille, Eve qui est écrivain. 

S'il y a bien un métier qui me subjugue, c'est bien celui-là. Ecrire un livre, n'est-ce pas incroyable, merveilleux ? Laisser un livre en héritage à ses descendants, quel beau cadeau ! 

Je n'ai pas lu les livres d'Eve car je suis peu encline aux histoires fantastiques mais je ne doute pas que, parmi vous certains se laisseront tenter...

PREMIER TOME DE LA DUOLOGIE « LES TRIPLETTES »

"Imaginez un monde dans lequel les humains ne sont pas en haut de la chaîne alimentaire.
Un monde dans lequel, pour survivre, la seule solution que vous ayez est de vous retrancher dans des cités auto-suffisantes. Claquemurés derrière d’immenses murailles censées vous protéger des attaques incessantes de la faune et la flore qui ne veulent qu’une chose : faire de vous leur repas.

Ce monde, c’est celui de Cyprielle. Contrairement à ses sœurs, elle a échoué au test qui aurait dû faire d’elle une éveillée capable d’utiliser la magie et donc de combattre les prédateurs. Alors, elle est devenue débroussailleuse, le métier le plus dangereux de sa planète. Avec son équipe, elle doit sortir tous les jours pour défricher les alentours de la muraille et éviter les incursions des monstres.

Sa vie bascule le jour où ses triplettes se font réquisitionner par le conglomérat, laissant la cité sans défense au moment où elle est le plus vulnérable."

"Par le biais d'histoires courtes, découvrez les humeurs qui se jouent des émotions de nos personnages jusqu'à les mettre dans des situations loufoques, déstabilisantes ou perturbantes."

Bravo à tous ceux qui osent quitter leur zone de confort pour oser l'inconnu ! 👏👏👏

Le voilà de retour, le printemps du cinéma ! Toutes les séances à 5 euros du dimanche 19 (demain) au mardi 21 compris. Youpiiii !

Je ne sais pas ce qui va passer chez vous mais moi, plein de films me tentent. En voici 4 :

-Les petites victoires. Bande annonce ici.

- Sur les chemins noirs, d'après le livre de Sylavain Tesson. Par contre, pas de chance, il ne sort que le 22... Bande annonce ici. 

Et puis aussi,

- La chambre des merveilles, d'après le livre (que j'ai lu ) de Julien Sandrel. Bande annonce ici. Mêmes producteurs que pour la Famille Bélier.

Et encore ça: Emily. La vie d'Emily Brontë. Pour la bande-annonce, c'est ici.

Et vous, qu'est-ce qui vous tente ?

J'avais d'abord lu ce best-seller, publié en 2005 et j'étais tombée sous le charme de l'histoire romancée de cette île où furent internés des centaines de lépreux grecs et crétois entre 1904 et 1957. A une moindre échelle, je n'ai pu m'empêcher de repenser à l'île aux lépreux en face de St Laurent du Maroni (Guyane) où nous nous rendions parfois, d'un coup de pirogue...Y furent internés les bagnards lépreux jusqu'à la fermeture définitive du bagne en 1953. 

Et puis, ma soeur Pascale m'a prêté cet autre livre, lourd de plus de 500 pages dans lequel j'ai mis un peu de temps à me plonger. Il fallait bien finir par le lui rendre...je me suis dit que cette lecture pouvait bien devenir un effort de carême.  Je dois le reconnaître, l'effort n'a pas duré plus de quelques pages et je me suis vite prise au jeu en dévorant le livre ! Merci Seigneur !

Ce livre n'est pas un roman mais le recueil du récit d'Epiminondas Remoundakis. Celui-ci, né en 1914, est déclaré lépreux à l'âge de 12 ans. En quittant son village, il parvient, durant de longues années à cacher son mal et nous raconte les nombreuses péripéties qui ont marqué sa jeunesse pour échapper à l'internement sur Spinalonga. En le lisant, j'avais l'impression de revivre l'angoisse des Juifs fuyant les arrestations durant la guerre...

Plus loin, l'auteur nous plonge dans les 20 annnées passées sur l'île puis dans les 20 suivantes, jusqu'à sa mort en 1978. 

Le récit a été recueilli et retransmis par Maurice Born, éthnologue qui critique de façon virulente le roman de Victoria Hislop. Je n'ai pas compris pourquoi, car il m'a semblé que le roman était très proche du témoignage de Remoundakis. Une querelle d'auteurs ? En effet, Maurice Born qui a recueilli en 1972 le témoignage de Remoundakis( aveugle et aux mains rongées par la maladie)  a mis plus de 30 ans à le publier ( 41 ans, puisque je crois que la 1ère édition date de 2013?). Entre temps, Victoria Hislop a elle-même publié son roman...ceci expliquerait-il cela ? La première édition de Maurice Born , en 2013 porte d'ailleurs cette mention (qui disparaît sur l'édition de 2015 de Pascale): "la véritable histoire de l'île des oubliés".  

Photo de l'île actuelle, séparée du continent par 800 mètres de mer.  Ces couleurs, ces pierres...qui se douterait de la souffrance qui a habité ces lieux ? 

  Il est possible maintenant de visiter l'île qui a la réputation même d'être envahie de touristes... Avant d'être une colonie de lépreux, l'île fut vénitienne (XVIème siècle) puis ottomane (XVIIIème et XIX ème siècles) et comporte, de ce fait de nombreux vestiges.Si un jour mes pas me portent vers la Crête, je ne manquerai pas de m'y rendre, le coeur plein d'émotion. 

Comme ça, une envie de replonger, le temps de quelques citations dans ce film (qui fut d'abord un livre) que j'avais tant aimé.

"Donc, évitez d’utiliser le mot « très » parce que c'est paresseux.

Le Cercle des poètes disparus

Cette devise du Cercle des poètes disparus, à l’origine, est le titre d’un poème de Walt Whitman pour rendre hommage à Lincoln après son assassinat en 1865 :

« Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Notre effroyable voyage est terminé.
Le vaisseau a franchi tous les caps, la récompense recherchée est gagnée.
Le port est proche, j’entends les cloches, la foule qui exulte,
Pendant que les yeux suivent la quille franche, le vaisseau lugubre et audacieux.
Mais ô cœur ! cœur ! cœur !
Ô les gouttes rouges qui saignent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Étendu, froid et sans vie. ».

 Durant mon séjour à Lannois, j'ai lu quelques livres dont ces 2 là dont je vais vous parler aujourd'hui. 

 J'ai toujours été attirée par les romans se déroulant dans les pays du Nord ainsi que par les écrivains scandinaves. Là, ce n'est pas le cas puisque l'auteur, Emma Hooper est canadienne...masi c'est quand même un peu le Nord, non ? 

 Le style est sobre, les mots comptés et précis. J'ai suivi le périple d'Etta et de ses comparses avec plaisir à travers de nombreux et passionnants retours en arrière nous permettant de découvrir une certaine vie au Canada dans la 1ère moitié du XXème siècle. 

 Autre roman "coup de coeur" de la médiathèque de Plouër. C'est le 1er roman de Marie Mangez (née en 1992) et le sujet est assez surprenant puisqu'on cotoie des cadavres en cours d'embaumement à chaque page. 

 J'y ai beaucoup appris sur la préparation des corps après la mort et le personnage de Sylvain est passionnant dans sa relation si respectueuse, si exigente avec les morts dont il s'occupe. Je ne vous révèlerai pas l'intrigue, mais les passages où l'auteur sent les morts pour mieux les connaître et ainsi mieux les préparer m'ont touchée. Je vous propose un extrait ci-dessous. 

 Vous laisserez-vous tenter par ce bouquin étonnant ?

 Mais pourquoi n'en n'avais-je pas entendu parler ? Ce livre de Joseph Kessel, paru en 1960 est une merveille ! 

C'est l'histoire absolument incroyable mais vraie de Felix Kersten (Hollandais/Finlandais, 1898-1960), formé par un moine thibétain au massage thérapeutique, qui a soigné Heinrich Himmler atteint de terribles douleurs intestinales avant et pendant la guerre. Seul à pouvoir le soulager, il s'est servi de ses pouvoirs et de la confiance d'Himmler pour négocier la libération de plusieurs milliers de prisonniers des camps de concentration. Inouï et passionnant !

Le livre a été réédité en 2013 chez Folio...foncez !

Le livre ci-dessous est écrit par Alexis, mon neveu (époux de Blandine) qui est psychologue spécialisé en addictologies. Après avoir ouvert avec Blandine un cabinet à Angers il s'est expatrié à Strasbourg depuis 2 ou 3 ans). Il a fondé GAE conseil. 

Alexis passe régulièrement sur les écrans. Vous pouvez l'écouter ici mais aussi ici. 

"Bientôt 10 mois après la sollicitation des Éditions Mardaga et 2 reports pour la livraison de mon manuscrit  le challenge est maintenant réussi pour partir en vacances tranquille !!

Sortie en librairie le 20/10 et déjà en précommande à la Fnac, Gibert, Amazon…"

https://livre.fnac.com/.../Alexis-Peschard-Tous-accros...

Un p'tit tour du côté des livres pour vous présenter celui-ci, cadeau de ma petite soeur. 

 Parlons d'abord de l'auteur, Caroline Elliachef. Née en 1947, d'origine russe et juive par son père Anatole Elliacheff (producteur de cinéma), c'est la fille de Françoise Giroud (écrivain, femme politique). Elle épousa à 15 ans l'acteur Robert Hussein (!) dont elle divorça peu après et dont elle eu un fils,  aujourd'hui rabin. Caroline Elliacheff a eu 2 enfants d'un autre mariage avec Marin Karmitz (spécialiste du cinéma indépendant). Elle même est pédopsychiatre et psychanaliste, ce qui explique en partie son intérêt pour la Comtesse de Ségur, pionnière en éducation pour son époque. 

Dans cet ouvrage, l'auteur fait le lien entre la vie de la Comtesse de Ségur (1799-1846, d'origine russe et juive, elle aussi) et sa propre vie et les métodes éducatives du temps de la comtesse et de celui de Françoise Dolto. 

Je vous propose une interview de l'auteur qui dure un peu plus de 9mn,  c'est ici. 

Merci, Pascale pour ce livre (dédicacé de l'auteur...) qui m'a replongée en enfance mais pas que puisque l'intérêt historique et éducatif est bien présent aussi.