Les petits billets de Joëlle de mars

 

Le 1° Mars

Déjà !...Il faisait beau, je suis donc aller régler l’électricien à pied pour faire un peu de sport, et en rentrant, j’ai fait la connaissance des nouveaux voisins, la maman et sa petite fille Astrid, du numéro 1 de la rue : J’ai ainsi appris que Sparo est souvent chez elles : dans un trou d’un vieil arbre lorsqu’il pleut, ou sous la réserve à bois. La famille a également un vieux chat qui ne sort plus de la maison. Ce ne sont pas des « étrangers » car le monsieur est plougastell, et a l’âge des garçons ; ses parents habitent le bourg. Il est dans la marine et regagne la région après un séjours de 7 ans à Toulon. 

Le 2

Pas beaucoup de légumes ce matin au SP, à part des petits oignons et des bananes. Mais cela ne suffit pas à nourrir un homme….Il y a bien sûr les plats surgelés, mais rien ne vaut le frais. 

Le 3

Ce n’est guère plus brillant ce matin pour le tri de légumes. Il y en a encore moins que la semaine dernière...Nous terminons plus tôt, c’est la seule chose positive.

Le 4

Fleurs à l’église : j’ai rappelé à l’équipe la sobriété du carême, mais elle est malgré tout arrivée avec des brassées de camélias que nous avons installés aux autels latéraux, à l’entrée ; Jeter des fleurs me fait mal au coeur. 

Le 5

Dès l’aurore, je prépare le déjeuner de manière à n’avoir qu’à allumer le four en rentrant de la messe. Sébastien nous fait la joie de venir tous les dimanches. Il a commencé son travail d’homme de ménage en posant ses conditions, ce que son employeur a de suite accepté. Trouver de la main d’oeuvre est un parcours du combattant pour les entreprises. Pour Sébastien c’est une occupation. Lorsqu’il était jeune, c’était son domaine à la maison pendant l’année où nous avons eu les trois enfants en quête de travail. Vincent s’exerçait en cuisine et Cécile s’occupait du linge. Trop bien ! 

Le 6

C’est grève, la grève….pas de journal évidemment, mais l’EJP.  J’avais prévu la chose, aussi ce midi ce sera boudins antillais aux pommes ; C’est vite fait. La pluie montre ses gouttes qui sont assez discrètes pour l’instant. Le quartier relativement calme à l’ordinaire l’est encore plus : on entendrait une mouche voler s’il y en avait ; mais par ce froid elles ont déserté les lieux. Je consacre ce temps particulier à la lecture des œuvres de Ste Thérèse d’Avila, que j’ai déjà lu il y a un certain temps ; et aux mots croisés, sudokus…devant la télé. Pour Michel, c’est une énigme que je puisse faire les deux ensemble ; mais il suffit de passer rapidement de l’un à l’autre.

Le 8

Passage rapide de Joëlle. Il pleut bien ; merci pour la terre qui en a tant besoin. Il y a peu de terrains disponibles pour construire des maisons et immeubles au centre. Une maison doit être détruite à l’angle de la rue François Guivarc’h et celle de Kerguelen, et  un immeuble de 35 logements doit se construire à la place. Le quartier est en ébullition car c’est tout l’ensemble de cette entrée vers le centre bourg qui va être changé : il n’y a que des maisons particulières avec jardins dans cette rue principale, hormis la maison de retraite qui se trouve en retrait dans un vaste terrain. L’ensoleillement et l’intimité des propriétés avoisinantes vont être abolis ! Je comprends la grogne qui monte...Mais le maire veut de nouvelles familles …

Le 9

Bien que Le quartier ne soit pas d’accord, il  a peu de chance de voir sa pétition agrée. Je me suis donc précipitée pour prévenir mon ami Paul de cette nouvelle chance de récupérer du granit. La ramasse de légumes et fruits est de plus en plus restreinte. Les serristes ont été contactés pour faire des dons, car ce sont presque des tonnes de légumes qui partent au fumier parce qu’ils ne répondent pas aux critères de la grande distribution. Pour le caritatif, cela est sans importance. Attendons la suite avec confiance. La pluie est enfin venue et les agriculteurs vont mieux respirer.

Le 10

Journée bien occupée pour des retraités : Tri de légumes le matin, venue de Monique, notre ménagère, qui nous partage le plan de sa future cuisine aménagée ; puis passage de David pour surveiller ses semis, et visite de Joëlle et Alain pour voir si un combiné frigo+congélateur est possible dans la cuisine, en lieu et place des deux individuels actuels ;  à première vue oui. C’est Vincent qui a suggéré cette option. Affaire à suivre...courses en fin d’après midi. Ouf ! Je peux me mettre les pieds en éventail et ce n’est pas du luxe pour des  orteils arthrosès. Merci à l’inventeur de fauteuils qui s’allongent !

Le 11

Je musarde à mes activités dans la maison et je relie des passages du « château intérieur » et « chemin de la perfection » de Thérèse D’Avila. Très instructif. Sans oublier les Slams TV pour la mémoire.

Le 12

Notre curé continue l’éducation de ses ouailles  dans ses homélies. Il veut relancer la pratique de la confession individuelle dans une population habituée à l’absolution collective. Celle-ci avait pris coutume lors des pèlerinages où la confession individuelle était devenue impossible  pour cause de « bousculade  au portillon » des confessionnaux. Mais avec une injonction : aller se confesser dans les jours qui suivaient. C’était ainsi devenu une solution de facilité en oubliant au fil des années la condition du pardon. Notre pasteur a un grand sens de la pédagogie et un enthousiasme qui m’est réjouissant, car son sang n’a fait qu’un tour lorsqu’il entendu une mamie lui dire :  « c’est dommage que la confession n’existe plus ! » Alléluia !

Le 13

Le lundi, le supermarché n’est pas très fréquenté ; il est plus aisé de s’y déplacer et de musarder pour se repérer entre les rayons qui changent souvent d’aspect. David, n’est pas ravi de l’article paru dans le journal sur l’inauguration de la route de Kervenal. Je n’efforce donc de lui dire que tous ses efforts n’ont pas été vains : il a été tenu compte de la biodiversité, les talus trop pentus vont s’équilibrer d’eux mêmes. Les motivations, soient disant cachées, de cet élargissement de route  seront vite connues de la population devant la fréquentation des camions et pas seulement des voitures qui ne passeront plus par le centre bourg. Ceci dit, pour rentrer du Leclerc, cette nouvelle route sera peut être plus rapide pour moi. 

Le 14

Le ciel nous gratifie de la pluie. Qui eut cru qu’un jour nous aspirerions à la venue de cette dernière en Bretagne. Pourtant les réserves en vue l’été sont loin d’être à jour, hélas !  Merci Seigneur pour les plantes, fleurs et légumes et les arbres.

Le 15

Passage du père Sébastien, qui rentre d’une dernière session de formation sur l’enseignement de St Ignace de Loyola. Quelle grâce d’avoir de tels prêtres !