Le 1° novembre
C’est la Toussaint, notre fête à tous !... je pars avant la fin de la messe pour aller, avec Michel, chercher Guillaume à l’aéroport de Guipavas. Il arrive bien fatigué de Bamako. Aussi après déjeuner, il s’adonne à la sieste ainsi que Michel avant l’arrivée d’Astrid et des enfants en soirée en voiture. Une soupe et un hachis Parmentier, glaces pour les enfants, les restaure avant le coucher. N’ayant plus le sens des proportions, j’ai vu très grand…Il reste la moitié du plat ! Avec les plus jeunes, nous avions cherché la doucette au jardin pour la salade.
Le 2
Réveil en douceur pas trop tôt. Lorsque les enfants sont prêts, nous partons à pied jusqu’à la chapelle de Fontaine Blanche distante d’1 km 200. Même Augustin marche tout du long. Nous avons rapporté des châtaignes que je mangerais en me souvenant de cette promenade. Toujours en forme les enfants, guidés par leur papa vont faire un petit tour au parc Bobby Sand. Une raclette a conclu cette matinée, réjouie tout le monde et satisfait les appétits. L’après-midi, pour les jeunes, se passe à Brest pour faire des courses pour Guillaume (un très joli caban) et une paire de chaussures pour Clémence ou Aliénor, je ne sais plus. La semelle d’une des chaussures s’étant décollée…sans espoir de pouvoir la faire réparer. La même mésaventure m’est arrivée à Bruxelles quand Vincent y étudiait. Dernière soirée autour d’un potage et de pâtes à la bolognaise+ œufs durs
Le 3
Départ de la famille Pilon, tôt le matin, pour Landeda où a lieu le mariage civil du frère d’Astrid. Comme le temps le permet je fais deux lessives et fait un peu de rangement. David vient me rendre les sacs vides où était l’herbe tondue. Il arrange la porte du garage qui bloquait ayant besoin d’un réglage. Il emporte les trois boutures de rosiers que je lui ai préparées au printemps, pour l’entrée de son jardin de permaculture. Joëlle vient faire de la peinture avec Michel : ils ne sont pas satisfaits de leur travail !...
Le 4
Je fais aujourd’hui le fleurissement de l’église avec Isabelle. C’est toujours pour nous un moment jubilatoire, car nous aimons toutes les deux cette activité florale. Deus choristes faisant partie de l’équipe liturgique viennent répéter la liturgie de demain avec l’organiste. Depuis l’instauration de la nouvelle paroisse, je trouve que les chants datent un peu, ce que je dis à Annie, qui n’osera pas le dire, bien qu’elle en convienne. Aussi je vais en parler à Claudie : l’an passé le diocèse nous a fourni un cahier de messe que nous avons étudié avec Mark. Pourquoi ne pas nous en servir ?
Le 5
Notre tondeur de pelouse, David, est également un lanceur d’alertes local. Il vient de mettre sur son blog, ainsi que dans le journal, un article sur la destruction des prairies et des jardins par les sangliers ; les dégâts sont très onéreux pour les propriétaires des parcelles endommagées. Il suggère que la mairie prenne une décision en concertation avec la société de chasse pour une battue.
Le 6
« L’archéologie rend sa voix à « l’abbaye des Anges » qui résonna au xvi siècle du chant des moines capucins». Le nouveau chantier entreprend la mise en place de nouveaux pots acoustiques et la remise en état de ceux qui peuvent l’être. C’est l’association de sauvetage du patrimoine qui est chargée de prélever de la terre à Lanveur, près de Lannilis, l’ancien site de prélèvement de l’argile pour les potiers. Pour l’artisan potier Michel Le gentil, c’est un chantier original et passionnant, car expérimental à la découverte d’un savoir-faire oublié. Jean-Christophe Valière et Bénédicte Palezzo ont officié dans les mêmes conditions que les anciens, à l’oreille, pour placer les pots. Après les mesures acoustiques, seuls deux pots n’étaient pas à leur place. Les pots sont scellés dans le mur avec un mortier fait de la terre de Lanveur. Comme le mariage civil du frère d’Astrid avait lieu précisément à Landeda, je leur avais parlé de ce site à visiter éventuellement, car tout à fait exceptionnel.
Le 7
A la vue de ce qui se fait, s’entreprend un peu partout en France, l’agriculture de demain sera locale, circulaire et en petites structures. Cela va se faire lentement mais sûrement, je l’espère. Une autre nouvelle qui m’a réjouie car ici, sur la presqu’ile, beaucoup de bois sont laissés en friche. A Pleslin-Trigavou dans les Côtes- d’Armor, deux jeunes ont voulu mettre en valeurs les petits gisements de bois : haies bocagères, bosquets…pour en faire du bois d’énergie et alimenter un réseau de chaleur. Deux chaufferies étaient alimentées au départ. Dix ans plus tard, l’entreprise a 8 salariés et 104 sociétaires que la Scic fait travailler en sous-traitance. En 2016, elle a coupé, broyé, séché et livré 3000 tonnes de bois, moitié paillage pour les espaces verts et l’autre moitié pour alimenter 10 chaufferies. Une énergie à 4 centimes d’euro le kilowatt heure alors que le gaz est à 8 centimes. La ressource locale est encore loin d’être exploitée. Donc tous les espoirs sont permis pour un avenir plus écologique.
Le 8
Cela fait toujours plaisir de se retrouver en fraternité : nous étions toutes présentes, soit 7, le nombre parfait parait-il ?...le beau temps facilite les déplacements des anciens. Les dernières roses du jardin fanent et les merles de plus en plus nombreux commencent à manger les baies des arbustes. J’ai récupéré les deux poules réservées lors de la fête de la pomme pour faire de la poule au riz et du couscous. Hélas il n’y avait pas œufs, les poules s’obstinant à ne plus pondre. Lundi, la broderie à l’école a redémarrée. Nous avons retrouvé certains élèves de l’an passé, ce qui facilite un peu les choses. Ceux qui ont choisi de faire du point de croix sont plus dégourdis que ceux qui ont privilégié la broderie sur toile : l’apprentissage du point de chainette semble ardu mais il y a un manque de concentration manifeste ; cependant avec de la patience nous y arriverons comme chaque année.
Le 9
Temps maussade agrémenté de crachin. La nature s’endort doucement et nous aussi. Il faut se secouer pour sortir, ce que j’ai fait pour aller à la pharmacie chercher les vaccins pour la grippe que nous nous sommes administré mutuellement, avec accord préalable du médecin pour Michel. Les médecins sont débordés, aussi les anciens du corps médical les soulagent en se débrouillant tous seuls. Nous avons regardés avec plaisir l’émission « des racines et des ailes » sur le massif central et les reportages des expériences des nouveaux ruraux qui créent leurs entreprises. Je suis toujours agréablement épatée par la reconversion des gens qui choisissent le retour dans les petits villages.
Le 10
Hier, en rentrant du presbytère dans la nuit naissante, j’ai rencontré un monsieur d’un certain âge appuyé contre une maison. Je me suis enquise de sa santé et lui ai proposé de le raccompagner chez lui. Devant ses incertaines explications, je me suis rendue compte qu’il avait un peu abusé de la dive bouteille. Mais la température baissant, j’ai craint pour sa santé. Il a fini par accepter que je fasse avec lui un peu de chemin vers son gite. Arrivée au rond-point, après qu’il n’eut répété plusieurs fois, comme un leitmotiv, sa surprise de ma « gentillesse » et que je m’intéresse à lui, je lui souhaitais un bonsoir et l’assurais de ma prière. « Oh !....j’ai été baptisé…Mais….J’habite plus loin ». Il m’attrape le bras et je comprends alors que je vais savoir où il habite. Je n’ai pu m’empêcher de lui dire : « c’est cela la providence ! ». Notre chemin commun va nous mener près de chez mon amie Monique. Je l’embrasse pour lui souhaiter une bonne nuit et je regagne mes pénates où Michel m’attend. J’ai appelé Monique pour lui demander si elle connaissait ce monsieur. Elle a été stupéfaite que je n’ai pas eu peur. Des alcooliques, j’en ai soigné plus d’un comme infirmière et je n’ai jamais eu peur, car ne connaissant pas la vie des gens, je n’ai pas d’à priori. Je sais aussi qu’ils sont malades. Curieusement, ils ont toujours été déférents à mon égard. Je suis rentrée le cœur léger. Bonsoir.
Le 11
Journée télé, lecture, scrabble : il pleut…J’en profite pour éplucher les châtaignes et les faire cuire. Je me régale d’un bol de lait-châtaignes ce soir.
Le 12
Pluie, vent et soleil : l’automne est bien là avec son humidité. Le positif est la reconstitution des réserves d’eau après la sécheresse.
Le 13
Sous le soleil les couleurs d’automne sont splendides. Je ne peux dire la même chose des carreaux !...Ici la vie s’écoule en silence, un privilège dans notre monde si bruyant en ville : une voiture passe de temps en temps, les oiseaux eux-mêmes sont respectueux de la qualité de vie environnementale, sauf en ville où des nuées d’étourneaux déversent, à Brest la nuit, de quoi décaper la peinture des voitures. Vive la campagne ! Aller à pied à l’école, saluer au passage un jardinier en admirant les magnifiques taupières, entendre les outils des bricoleurs ; musarder vers un après-midi de broderie avec les enfants, un vrai bonheur…de même que le scrabble vespéral. J’ai aimé l’émission de Thalassa sur l’élevage écolo des crevettes vers Oléron et à Madagascar.
Le 14
Plein soleil ce matin : donc une lessive de draps en perspective. En attendant de pouvoir l’étendre, j’entreprends de dégager un endroit entre deux fruitiers pour ranger du bois sur un dallage de vieilles ardoises recouvertes d’une planche déjà bien abimée mais suffisante pour faire une isolation du sol. Au bout d’une heure le travail terminé, je suis lessivée, en nage ! Mais je remarque au passage qu’il y aura assez d’hortensias pour le prochain fleurissement et j’ai trouvé une poignée de mâche pour demain. Merci généreuse nature.
Le 15
Hier, j’ai préparé un pot-au-feu car il restait un morceau de bœuf au congélateur. J’ai expérimenté seule, car Michel reste très classique en matière culinaire, une nouvelle soupe du soir : bouillon + carottes+ navets+ châtaignes+ pain dur : un cale estomac bon et efficace. Les poireaux, je les mangerai avec une béchamel. Donc ce midi ce sera repas pot-au-feu classique. Petit tour à la médiathèque qui est toujours aussi attrayante.