Cette après-midi, nous avons enfilé nos chaussures pour partir à la découverte d'un autre village, celui de Chateauneuf de Mazenc. 

 Quelles sont jolies toutes ces façades colorées sans souci d'assortir les teintes ! Et puis, les platanes dont les écorces bigarrées sont négligemment desquamées. ça me manque bien, parfois...

 Surplombant le Jabron, une exquise maison où il doit faire bon se prélasser sur la terrasse.

 A ses pieds, une curieuse crèche où l'on distingue bien les 3 Rois Mages...mais point de Sainte Famille ! Je crois à une erreur mais, sur l'autre façade, derrière la fenêtre, une deuxième crèche, sans Jésus aussi. Mais où se rendent donc ces Rois Mages si ce n'est pas vers l'enfant Jésus qui vient de naître ? Mystère...

 Nous quittons le village pour suivre une boucle au-dessus du village. Encore un petit cimetière protestant. Aucun nom sur les tombes, je trouve ça triste. Et pourtant, quel charme !

 Le soleil brille mais le froid est là malgré tout.

 Belle alliance entre prunelles et cynorrodhons.

 Retour au village à flanc de montagne.

 Que c'est minéral !

 Une jolie petite place bien provençale que l'on imagine aisément écrasée sous un soleil de plomb malgré sa légère protection. 

 La lumière est idéale.

 ça grimpe beaucoup , les ruelles sont tortueuses, étroites et pavées. La petite église est charmante...et ouverte !  Je suis ravie d'y découvrir un beau saint Isidore.

 J'aime aussi beaucoup cette ND de la Salette aux douces teintes fanées.  

 Le charme d'un village est lié à tous ces petits cadeaux nichés aux creux des pierres...

 ou au dessus d'une porte. 

Aujourd'hui je vous emmène en Polynésie ! Ma cousine Isabelle et son mari Jean-Luc y sont depuis mi-novembre car leur fille Lisa est sage-femme aux Marquises depuis au moins 4 ans je crois. Elle y est arrivée après notre départ de Tahiti mais nous l'avions reçue à Papeete une année où elle faisait un remplacement à Raïatea (Îles sous le vent).

Nos voyageurs publient leurs aventures via le site Polarstep où j'ai pioché les photos que je vous propose ci-dessous. Tant de souvenirs de lieux, de personnes...🤩

 Jean-Luc et Isabelle. 

 Avec Lisa.

Après leur mariage, la même année que nous, Isabelle et Jean-Luc ont quitté leur Bretagne pour entamer un tour du monde avec un arrêt de plusieurs mois en Polynésie et principalement aux Marquises où ils ont excercé, lui comme médecin et elle comme infirmière. Ils en ont gardé un souvenir impérissable et y sont retournés avec leurs 4 enfants il y a quelques années. D'ailleurs, chacun de leurs enfants porte en 2ème prénom un prénom tahitien. 

 Isabelle a testé toutes sortes de couronnes de fleurs et de feuillage durant ses périgrinations, d'autant qu'on est toujours accueilli avec dès que l'on pose le pied sur une île, un aéroport, une pension.

 Si belle !

 Lisa et Teiki, son amoureux marquisien et le papa du bébé à naître en février. Teiki signifie: le roi des dieux rêveurs. Photo prise à Bora-Bora. 

 Teiki est pêcheur à Nuku Hiva (Taiohae, la ville principale) et nous l'avions peut- être croisé lors de nos divers séjours sur l'île. 

 Lisa va partir accoucher à Papeete (1 mois avant la date prévue) comme beaucoup de Marquisiennes, même si un service de maternité existe à Nuku Hiva. En cas de problème, c'est quand même moins risqué puisque Nuku Hiva est quand même à 1400 km de Papeete, soit presque 4h de vol. 

 En décembre, s'est tenu le festival des arts et de la culture à Nuku Hiva. Cinq jours de folie dont je vous laisse voir un aperçu dans cette petite vidéo.  C'est Teiki sur l'affiche.

 Des danses, des conférences, des expositions et des cérémonies. 

 Quelle belle allure !

 Impressionnant.

Si jolies... 

 La danse de l'oiseau, tellement gracieuse.

 Isabelle et Jean-luc ne sont pas restés aux Marquises. Ils sont retournés faire un tour dans d'autres archipels où ils avaient séjournés autrefois (Gambier, Australes et Îles sous le Vent dont Tahiti et Bora-Bora...).

 Parfois il a plu...

 beaucoup !

 Mais le soleil a beaucoup brillé aussi. 

 Je m'y revois tellement bien...

 Paisible...

 Marche en forêt.

 Ils sont allés aussi passer une nuit sur un motu où ils étaient seuls au monde...

 Joli !!!

 Plaisir de déguster la cuisine polynésienne comme ici avec le ahima'a (four enterré) où l'on cuit ensemble en couches superposées viande et légumes.

 Le poisson cru, le pua'a (cochon), le chao men (nouilles sautées), le pain coco, le poe (dessert à base d'amidon de manioc)...toutes ces spécialités délicieuses  qui nous manquent bien !

 Et les langoustes, fréquentes aux Marquises.

 Les bars à perles que j'ai tant fréquentés...

 A bientôt des nouvelles de la naissance du petit bébé Breton/Marquisien...forcément un beau mélange !

 Ajout de dernière minute, une photo envoyée par nos chers amis, Catherine (infirmière aussi) et Christophe du Pic Vert à Tahiti. Nous leur avions fait rencontrer Lisa lors d'une de ses visites à Tahiti et depuis ils se voient régulièrement, à Papeete ou à Nuku Hiva. Trop chouette !

 Le ventre plein et un peu séchées, mon amie Bénédicte et moi repartons, sans but précis arpenter les rues parisiennes. 

 Seul arrêt programmé, cette minuscule mercerie située au 65 rue Réaumur qui est, parait-il une formidable adresse pour les couturières. Franchement, ça ne paie pas de mine...Bénédicte y trouve son bonheur et nous devisons agréablement avec les 3 vendeurs qui sont, Réunionnais pour l'un, Mauricien pour le deuxième et de Rodrigues pour le dernier. Voici l'Océan Indien bien représenté ! Quant à la caissière, elle est Brésilienne ! 

 Quelle surprise de passer sous cette enseigne !

 Puis devant celle-ci qui me fait forcément penser au fourgon de Xavier et Charlotte du même nom !

 Mi-novembre à Paris et déjà beaucoup d'illuminations. C'est un vrai bonheur, même sous la pluie !

 Avec mon amie Bénédicte, nous continuons d'arpenter la ville après la pause déjeuner. Dans les vitrines des chocolatiers, c'est à celui qui présentera le calendrier de l'Avent le plus joli. 

Ce n'est pas donné...mais ça peut resservir !

 La boutique Lindt brille de 1000 feux...entrons !

 Des chocolats au kilo...

 Belle exposition ! Très sages, nous n'achetons rien et partons découvrir les vitrines du Printemps et des Galeries Lafayette.

 On reste dans les chocolats puisque c'est Ferrero qui sponsorise !

 Cette année, les oiseaux sont mis à l'honneur.  

 C'est beau.

 Comme c'est léger !

 Oiseaux exotiques hauts en couleur.

 Traditionnelle cigogne. 

 Des piles de lettres de voeux.

 En voici de bien jolis.

 L'air de rien, savoir intégrer quelques objets à vendre au milieu des oiseaux...tout un art !

Pour la visite de décembre, je ne serai pas à Paris mais à Strasbourg puis c'est notre semaine de retrouvailles avec mes amies de St Jacques ! 

 La semaine dernière, sortie à Paris pour découvrir le quartier autour de St Pierre du Gros Caillou. 

 Il a plu toute la journée ! Trempée pour me rendre à la gare, trempée durant les 2 heures de visite, trempée le reste de l'après-midi en se baladant dans Paris...dur, dur !

 Nous découvrons la rue St Dominique, le boulevard de la Tour-Maubourg, la rue de Grenelle et, au 147, cette charmante petite église luthérienne dédiée à St Jean. Coincée entre des immeubles, elle a néanmoins conservé un adorable jardin (square Denys Bülher) et quelques maisonnettes dont une à colombages. 

 Ainsi, cette verrière adossée à une des petites maisons envahies de végétation. 

 Nous sommes à 2 pas de la Tour Eiffel que nous apercevons, auréolée de nuages gris. Le quartier est encadré par les Invalides et le Champ de Mars. Ce fut longtemps un quartier où vivaient les ouvriers occupés à la construction de l'Hôtel des Invalides, du Palais Bourbon, de l'école militaire...On y trouvait aussi une des plus grandes usines de Paris, la Manufacture de tabac, fermée en 1902. 

Dans la 2ème partie du XIXème, les immeubles haussmanniens poussent comme des champignons dans ce quartier qui devient de plus en plus huppé. Parfois, les constructions sont surprenantes, comme ici, au square Rapp. 

 Juste en face, de l'autre côté du square, l'immeuble construit par l'achitecte Jules Lavirotte et où il s'était installé. Quelle recherche !

 Derrière l'immeuble de Jules Lavirotte, donnant sur l'avenue Rapp, cette réalisation du même architecte pour laquelle il a remporté le 1er prix de concours de façades en 1901. Un incroyable immeuble Art Nouveau avec ses sculptures, l'utilisation de grès flammé, ses riches balcons, sa porte aux volutes de bois...Admirez tous les détails ! On appelle ça aussi "le style nouille", ce qui n'est pas très flatteur mais tellement imagé ! Il est caratérisé par ses courbes, ses motifs floraux, ses arabesques...

 Alliance de la pierre et du métal. 

 Pourquoi des chevaux? Il y avait forcément une raison.

 Autre exemple d'un immeuble richement travaillé. J'ai appris qu'un immeuble haussmannien devait obligatoirement comporter 6 étages. 

 Derrière de lourdes portes cochères...qui accueillaient donc des voitures et des cochers, ce qui explique la taille des passages, Delphine, notre guide nous fait découvrir de jolies cours. Très souvent, la concierge surgissait pour nous enjoindre de déguerpir, ce qui n'effrayait pas Delphine, habituée à ce genre d'accueil. D'ailleurs, je constate que bon nombre de concierges sont encore portuguaises.

 Nous poursuivons la visite en empruntant quelques superbes passages couverts construits à la même époque pour y abriter des commerces. Que c'est beau !

 La visite s'achève à l'église de St Pierre du Gros Caillou. Autant l'extérieur est incroyablement massif, de style néo-classique, autant l'intérieur est clair et spacieux. Elle ne date que de 1822 car la précédente n'avait pas encore été achevée qu'elle fut détruite à la Révolution...

Savez-vous pourquoi il est question de "Gros caillou " ? Parce qu'avant tous les travaux du XVIIème et surtout du XIX ème, on trouvait ici uniquement des champs cultivés et qu'une grosse pierre (un menhir) délimitait différentes seigneuries. Comme elle gênait, elle fut enlevée et perdue ou détruite...

Nous n'en pouvons plus de cette humidité qui nous transperce et partons nous rechauffer autour d'un revigorant pot-au-feu dans un petit restaurant du quartier. 

 Les activités de mon groupe de visites de Rouen ont repris mais aussi celles de mon groupe de visites de Paris ! Pour cette première sortie de l'année, nous avions RDV dans le quartier du Faubourg St Honoré.

 Durant plus de 2 heures nous avons juste arpenté quelques rues tant il y avait à voir ici . Il suffit parfois d'oser passer sous un porche et de faire de belles découvertes, comme ce couvent des dominicains coincé entre des immeubles, au 222 rue du Faubourg St Honoré. 

 L'église est majestueuse dans sa sobriété.

 Une mosaïque comme je les aime. Grandiose !

 Sous le Christ en Majesté, des niches dont les décors peints sont des plantes...original !

 Jouxtant l'église, un bâtiment tout neuf et immaculé. On y trouve une salle d'exposition temporaire de peintures mais je n'aimais pas, donc pas de photos. Par contre, au centre du bâtiment, ce cloître innatendu et reposant. 

 Nous passons devant la salle Pleyel située au 252 de la même rue. Celle-ci date de 1927 (style Art Déco) mais il y en a eu plusieurs autres avant à d'autres endroits de Paris. 

 Rue Daru, s'élève la cathédrale orthodoxe Saint-Alexandre-Nevsky. Elle fut consacrée en 1821 et recevra la visite du Tsar de Russie lors d'un voyage en France en 1896. Hélas, nous n'aurons pas le droit de prendre des photos de l'intérieur, d'une beauté incroyable. Des icônes, des dorures partout...fou ! Mais hélas, pas d'explications, ce qui aurait pu être passionnant. Ceux qui préfèrent suivre un office en langue française, se rende dans la crypte. Je ne sais pas lequel des 2 lieux accueille le plus de croyants...

 Nous nous promènerons aussi au pied des jardins de l'hôtel Salomon de Rothschild, rue Berryer, dont hélas nous ne verrons rien car il ne se visite pas. Honoré de Balzac y vécut un temps et une imposante statue a été élevée tout près de là, avenue de Friedland. 

 Une partie des jardins de l'hôtel Rothschild a été rachetée par la ville et, sur le coup de midi, tous les bancs étaient occupés par des mangeurs de sandwichs savorant la douceur de l'automne. 

 Toujours avenue de Friedland, notre guide nous fait remarquer cet escalier s'enfonçant dans les antres de Paris. Il s'agit de la cantine des balayeurs ! Vu comme ça, ce n'est gère engageant...

 Et ceci, savez-vous ce que c'est ? Je crois qu'il n'en reste que 3 exemplaires dans la ville. C'était autrefois un réservoir à sable, que nos bacs à sel ont maintenant remplacé les jours de verglas. Peut de parisiens doivent le savoir...Le bac à sable sert maintenant de gaine de ventilation pour la cantine des balayeurs...

 Après le déjeuner, je suis allée me promener à Montmatre avec mon amie Bénédicte.  

 Malgré le monde circulant autour de la nef, le silence et le recueillement sont palpables dans la belle basilique. On ne peut qu'être sensible à ce lieu si riche de toutes les prières qui y ont été déposées depuis son élévation en 1885.

 Je suis séduite par les nombreuses mosaïques ornant les différentes chapelles. Ici Ste Marguerite-Marie Alacoque découvrant le Sacré coeur de Jésus. 

 Là, St Louis recevant de Terre Sainte la couronne d'épines du Christ. 

 Le même Louis IX rendant la justice sous un chêne. 

 Sainte Jeanne d'Arc portant fièrement l'étendard du Roi. 

 Où que le regard se porte, on est émerveillé. 

 Quartier de Montmarte avec ses escaliers interminables. A Blois on parlait de degrés. 

 L'éternelle et charmante Place du Tertre.

 Assis en terrasse, les clients savourent le spectacle et la douceur de vivre. 

 Il nous faut repartir vers la gare et nous choisissons de faire le chemin à pied et le nez en l'air, histoire d'en profiter jusqu'au bout. La glycine est vraie mais les fleurs de glycine sont fausses...J'irais bien jeter un oeil dans la verrière tout là-haut !

 Le décor de ce charmant bistrot-restaurant que j'ai initialement pris pour de la mosaïque se relève être des taches de peinture multicolores !

Hâte de découvrir un nouveau quartier le mois prochain !

 Avant de partir pour Lannois, j'ai retrouvé mon groupe de visites de Rouen dans un des plus vieux quartier de la ville, au-dessus de la basilique St Ouen. 

 Ciel bleu, maisons à colombage...nous sommes à Rouen !

 Je ne m'en lasse pas. 

 Quel charme ! 

 Parfois, quand il n'y a pas eu de restauration, les maisons semblent carrément insalubres. 

 Nous avons rendez-vous devant l'église St Nicaise (joli prénom original!). Chapelle fondée par St Ouen en 640, transformée en église au XIV ème, pillée par les calvinistes en 1560...un incendie la ravagea en 1934, ne laissant debout que le choeur gothique. Il fut choisi de rebâtir nef et clocher en béton armé (style Art Déco) de 1934 à 1937, ce qui donne un ensemble surprenant. Hélas, la technique de béton armé encore a ses débuts a mal vielli ce qui entraîne la fermeture de l'église en 2002 et sa désacralisation en 2012. 

 La mairie a souhaité que l'édifice retrouve vie à travers un projet audacieux (et respectueux des lieux). Ce fut la brasserie Ragnar ( souvenir de l'épopée viking ) qui fut choisie face à un projet d'installer un hôtel dans les lieux. Une première brasserie ouverte par les 2 jeunes était déjà installée à Oissel près de Rouen. Cette fois-ci, les 2 amis (tous les deux anciens profs d'histoire) souhaitaient créer une brasserie-église ! Pas banal...

 Celui qui nous a servi de guide (un des 2 brasseurs) nous a admirablement bien vendu son projet. Il faut dire qu'il était passionné, qu'il s'y connaissait en art religieux et qu'il avait, de toute évidence un grand respect et amour pour les vieilles et spirituelles pierres. Dans le choeur (partie gothique), seront installées les cuves de bière. Elles serviront uniquement à la consommation sur place et seront visibles des consommateurs.  Dans la nef, des tables pour consommer. Sur la tribune (voir photo précédente), l'orgue monumental sera déposé et rejoindra l'église parisienne du St Esprit. A sa place, c'est un (petit) restaurant qui sera installé. Les vitraux ne bougeront pas et vont être restaurés. 

 La plupart des statues et le crucifix vont être récupérés par le diocèse, de même que les reliques de martyrs et de St Nicaise se trouvant encore actuellement sur des piliers à l'entrée du choeur. Notre aimable brasseur a obtenu d'importantes aides de l'Etat, de la ville et de l'Europe qui vont permettre de restaurer l'église en piteux état. Sans cela, elle s'effondrait. 

 Sur les murs, beaucoup d'ex-votos correspondant à divers saints. La plupart des messages datent de la 1944 et 1945, après les bombardements qui ont détruit tout une partie de la ville. J'ai particulièrement aimé ceux pour St Antoine, dont celui-ci: de décembre 1945 "Merci St Antoine: j'ai retrouvé ce que j'avais de plus précieux. " J'imagine aussitôt l'épouse dont le mari était prisonnier en  Allemagne, comme mon grand-père paternel qui fut absent 5 ans de son foyer...

 Dans le jardin, cela fait 2 étés déjà que l'église-brasserie accueille des clients durant l'été et l'ambiance y est (parait-il) très jeune! L'ancien presbytère en voie d'écroulement va être rasé et un nouveau jardin le remplacera.

 Visite passionnante et découverte d'un projet très intéressant présenté par un jeune plein d'audace. Je ne peux m'empêcher de me demander malgré tout ce qui se passera le jour où la brasserie mettra la clef sous la porte...mais ceci est une autre histoire.

 La saison des fêtes des plantes va bientôt s'achever...profitons en jusqu'au bout ! 

 Dimanche, direction le Havre et plus exactement le château de l'Orcher que nous ne connaissons pas encore et pourtant, Dieu sait que nous en avons visités souvent depuis 6 ans ! Admirez la belle affiche...

 Le beau temps est de la partie...quel bonheur ! J'imagine la déception des pépiniéristes et des visiteurs s'il pleuvait...

 Beaucoup d'espace, ce qui est bien agréable. Herbe bien grasse, ciel bleu, jolis étals...tout va bien.

 Nous parlons paillis et mulching dans le joli stand tenu par la ville du Havre. Intéressant. 

 Nous ne résistons pas à l'envie de nous faire prendre en photo sous cette arche automnale.

Sur le coup de midi, pause repas dans le restaurant aménagé par le châtelain. Ce sont des bénévoles qui prennent les commandes et servent, accompagnés par des guides SUF du Havre, très efficaces et souriantes.  

 Il fait carrément trop chaud ! Musique crooner pour accompagner notre déjeuner...le bonheur. 

 Nous ne visiterons pas l'intérieur du château et je le regrette. Vue sur la salle à manger. Par la fenêtre du fond, peut-être apercevez-vous la vue ? C'est le port du Havre avec ses usines, ses silots, ses citernes et se fumées. Dommage !

 Avant de quitter les lieux nous assistons à une passionnante conférence sur la taille des pommiers et poiriers. On ne peut imaginer combien c'est complexe ! Notre homme y connait vraiment un rayon et nous le suivons ensuite dans le verger où il nous montre, excercie à l'appui comment s'y prendre. Quand on possède un ou deux fruitiers, c'est facile...mais quand ils sont très nombreux comme à Lannois, ça fait peur !

 Nous sommes repartis avec un bouleau de l'Himalaya de 2 m de haut dont la belle écorce sera toute blanche en grandissant. 

 Point d'architecture aujourd'hui mais une immersion dans un jardin ouvrant exceptionnellement ce jour là...nous ne voulions pas rater ça, l'hiver va arriver si vite ! 

 Areleaune, petit village situé dans les boucles de la Seine. Soit on fait un grand détour, soit on choisit de prendre le bac ( gratuit et toutes les 5 mn) et c'est ce que nous avons fait. A chaque fois que je prends le bac, je pense à Léopoldine et Charles Hugo/Vacquerie qui se sont noyés dans ces eaux qui semblent si tranquilles pourtant. Mais c'est vrai, Léopoldine ne savait pas nager, était encombrée par ses jupons et paniquée...Charles n'a pas réussi à la sauver et a préféré mourir avec elle. Mais je m'égare !

 C'est un couple qui ouvre son jardin gracieusement et les dons libres que l'on peut faire servent à financer des appareils de santé très honéreux pour le CHR de Rouen. Nous connaissons un peu nos hôtes car nous les avons déjà rencontrés lors d'autres manifestations autour des jardins, vide-jardins, trocs de plantes etc. 

 Une petite allée de paillis nous conduit sous une voute ombragée d'arbres légers jusqu'au jardin lui même. A droite, un coin pépinière fermé par un petit portail. Sur les montants du portail, une tête en fonte. Devinez-vous son origine ? Je vous en reparle un peu plus loin. Les tuteurs sont chapeautés de petits pots de terre, pour ne pas se blesser mais aussi sans doute pour un aspect esthétique.

 A la suite de la pépinière, un grand cabanon de jardin. Derrière, un bâtiment de ferme.

 Sympa comme compagnie ! Une vache, des ganivelles, des dalhias cactus...jolie scène pastorale. 

 La porte du cabanon a été habillée d'un grand miroir et c'est une belle idée. 

 Si vous vous tournez complètement, vous vous trouverez face à la maison et à la serre. C'est un modèle assez récent mais qui rend vraiment bien. 

 La pluie s'invite...dommage. C'est surtout pour nos hôtes que nous sommes embêtés car ils auront sans doute moins de visites. Admirez la teinte des hortensias.

 Au pied de la serre, j'aperçois des boutures encapuchonnées pour favoriser la formation des racines. Danielle et Didier multiplient régulièrement leurs plantes pour des échanges, des ventes...et nous en profitons !

 A l'opposé de la maison, côté champs, on peut admirer le potager où, bien que je cherche, je n'aperçois aucune mauvaise herbe ! Là encore, la barrière de petites ganivelles ajoute du charme, tout comme le parterre de géraniums vivaces à ses pieds.  

 Quelques cloches en verre pour les salades mais là, je pense que leur utilité est plutôt décorative. Dommage que l'arrosoir soit en plastique...

 Suive la flèche !  Chaque plate-bande est étudiée pour que plantes et objets se côtoient en harmonie. C'est la pleine saison des sedums pourpres et ça me donne envie d'en planter encore plus à Lannois. 

 Mon oeil est sans cesse attiré par une plante, un décor.

 Que de travail pour veiller à ce que certaines plantes ne prennent pas le dessus et que les hauteurs s'équilibrent...

 Presque dissimulée par la végétation, une marre envahie de nénuphars où un appelant canard a trouvé sa place au milieu des poissons rouges. 

   J'apprécie l'outil permettant d'attraper poisson ou plante aquatique négligemment posé là. 

 Idée à retenir: le treillis de fer à béton pour maintenir les hautes tiges des iris, des crocosmias ou des glaïeuls.

 Quelques plantes aquatiques semblent se plaire dans une bassine remplie d'eau. 

 Délicieuses cafetières posées sur un muret. 

 Revoilà une tête en bronze piquée sur un fer à béton. Danielle a eu une riche idée en récupérant de vieux chenets âbimés sur lesquels elle a démonté la tête pour en faire un objet de décoration. J'aime beaucoup l'idée et je vais faire la même chose à Lannois. D'aileurs, j'ai déjà trouvé les chenets dans une brocante !

 Autre trouvaille charmante avec cette tête en fonte d'où émergent des cheveux de succulentes !

 Je retiens aussi ces pieds de béton probablement coulés à la base dans des bottes servant de moules !

Nous repartons avec quelques plantes achetées ou offertes en attendant de retrouver nos généreux jardiniers lors d'une foire aux plantes, toujours dans ce coin le 15 octobre !

 Dernière des 4 visites de cette belle journée de samedi du patrimoine...l'église st Jean-Eudes située sur les hauteurs de Rouen, non loin du cimetière monumental. 

 Construite en 1926 dans le quartier ouvrier des Sapins, elle fut dédiée à St Jean-Eudes, nouveau canonisé de l'année précédente, normand et patron des familles nombreuses. Il était lui même l'ainé de 7 enfants. De style proche du byzantin, son intérieur a beaucoup d'intérêt. Sa coupole était autrefois recouverte de tessons de verre coloré, ce qui devait être magnifique et lumineux. Hélas, la technique n'était pas encore très au point et de constantes infiltrations ont obligé à recouvrir le dôme d'une couverture en feuilles de cuivre 35 ans plus tard. 

 A sa construction, chacun pouvait participer en finançant selon ses moyens: 1 tessère de la mosaïque absidiale (25frs), 1 pavet de céramique (40frs), 1 station du chemin de croix (1000 frs)...n'oublions pas que nous sommes dans un quartier ouvrier et que chacun, selon l'état de sa bourse doit pouvoir s'investir dans cette église paroissiale. J'aime bien l'idée.

 On distingue encore l'emplacement des tessons de verre dans la coupole.

 De style Art déco, l'église a fait la part belle aux mosaïques, oeuvres de Marcel Imbs et je suis fan. 

 Voyez comme c'est beau, lumineux et joyeux ! 

 Suite à la suppression du verre sur le dôme, il a fallu créer de nouvelles ouvertures afin de ne pas perdre trop de lumière. En 1960, c'est le maître verrier Bernard Legrand qui est à l'origine de nouveaux vitraux, beaucoup moins colorés que les anciens mais magnifiques dans leur sobriété. 

 Grâce à la guide (une paroissienne amoureuse de son église), je prends conscience de ces statues (si belles!) encadrées de mosaïques dorées puis de symboles liés au saint lui même. Ainsi, le lys pour la Vierge, 

 les feuilles de chêne pour Joseph le charpentier, 

 les roses pour ste Thérèse de Lisieux, 

 et les oliviers pour St Jean-Eudes, cet homme si soucieux de l'éducation des "filles perdues" et des jeunes, qui poussent comme des oliviers !

 Notre guide nous propose de grimper dans le clocher (32,50 m de hauteur)et ce fut assez impressionnant pour moi qui ait le vertige ! Le nombre de marches (que j'ai oublié) était phénoménal. J'ai malgré tout réussi à prendre quelques photos en pensant à mon article...c'est motivant !

 Un peu avant le sommet, une petite chapelle permet de se recueillir et de célébrer la messe. 

 L'église a failli disparaître dans les années 1990 tant elle était en mauvais état et devenait dangereuse. Le diocèse n'avait pas les moyens de la restaurer mais, grâce à la mobilisation des défenseurs du patrimoine elle fut classée comme monument historique en 1998 puis restaurée jusqu'en 2003. 

Saint Jean-Eudes (1601-1680) était plein de dévotion pour le Coeur Sacré de Jésus et précurseur de Sainte Marie Alacoque ( 1647-1690). Je vous laisse découvrir à travers ce vitrail les mains qui se tendent vers le Coeur sacré. 

Que Dieu bénisse Jack Lang à l'origine de ces journées du patrimoine. Que de merveilles sont, grâce à lui mises à notre disposition et admiration ! Et merci à tous les bénévoles qui se forment pour pouvoir nous faire découvrir les lieux chers à leur coeur !

Le lendemain dimanche, nous avon choisi de faire un autre genre de visite...

 Les journées du patrimoine remontent déjà à plus de 15 jours et je ne vous ai toujours pas tout raconter...

 Après avoir visité l'hôtel d'Aligre et l'abbaye de St Ouen, nous avons pris de la hauteur pour rejoindre le cimetière monumental où je vous ai déjà emmenés plusieurs fois car je l'aime beaucoup. JF n'ayant jamais suivi de visite guidée, nous nous sommes joints au groupe. 

 C'est notre "Père Lachaise" normand, d'ailleurs en 1ère position après lui en terme d'intérêt. C'est pas moi qui le dit mais j'adhère. Je viens d'apprendre que ce cimetière est appelé monumental, non pas à cause de sa taille impressionnante mais parce qu'avant son installation, les cimetières de la ville (et de France ?)ne comportaient pas de monuments ni de caveaux et que les corps étaient appelés à être regroupés, faute de place puisqu'ils se trouvaient autour des églises. C'est Napoléon qui autorisa la construction de ce nouveau genre de cimetières et celui-ci "ouvrit ses portes" en 1828, bien après celui du Père Lachaise en 1804.

 Pas d'ordre précis pour ces photos, tant pis. Ici, une tombe commune pour des soldats prussiens égarés ici et dont les corps n'ont pas été réclamés. 

 Tous les styles dans ce cimetière ! Ici de l'Art Nouveau, surprenant dans sa couleur bleue.

 Style Empire...Napoléon n'est pas loin !

 Se faire enterrer ici était une bonne façon de montrer à la population rouennaise l'étendu de sa fortune. La modestie n'est pas de mise...mais c'est bien beau !

 C'est à celui qui affichera le plus grand monument. 

 Carrément ici la couronne de laurier en cuivre. Nous apprenons à l'occasion que beaucoup de décors en cuivre sont volés pour être revendus ! Quelle tristesse...

 Ici, c'est même une statue qui a disparu...fou ! Ne restent que les coulures vert de gris.

 Délicat travail du cuivre pour ce pavot, symbole du repos, du sommeil.

 La plupart du temps, les morts sont enterrés dans des chapelles plus ou moins volumineuses. 

 Dans celle-ci, j'aperçois même un escalier qui mène dans une salle où sont enterrés les membres de la famille? 

 Chacun essaie de se démarquer du voisin et cela demande une grande créativité. 

 Il existe des quartiers au sein du cimetière. Ainsi, on peut trouver le carré des protestants mais aussi celui des juifs.

Certaines tombes sont très modestes et d'autres ont adopté le style "monumental". Souvent les inscriptions sont en hébreux et en français. 

 Celle là est étonnante, non ? Quelle est son histoire ? 

 Parfois, l'art est invité, comme ici sur cette grille particulièrement ouvragée et ornée de fleurs de chrysanthèmes...j'adore !

 De plus près. Que c'est beau !

 Je n'ai pu résister au désir de photographier ce médaillon au moment où le soleil caressait le visage de cette illustre et souriante célébrité rouennaise. 

D'après moi, le charme si particulier de ce cimetière provient aussi de ces tombes couvertes de mousse et brinquebalantes. Il est question, paraît-il de les supprimer si les descendants ne se manifestent pas...comme ce serait dommage !

 Bientôt, cette chapelle va disparaître, avalée par un lierre vorace.

 Cette fois-ci c'est un géranium vivace et des bergénias qui ont colonisé l'espace. Que ce doit être joli quand ils fleurissent !

 Terrible lierre qui efface tout sur son passage. 

 Porte en bois défoncée, lierre acrobatique, vitrail détruit...mais on aperçoit un étai !

 Des restes de couronnes mortuaires encore suspendues à une espèce de fourche. De quand datent-elles ? 

 Dans cette chapelle vandalisée, le vitrail a été cassé et les autres décors aussi. Quel gâchis...

 Je suis surprise par cette tombe où le neuf cotoît l'ancien. Sur une nouvelle plaque, sont inscrits les anciens et les plus récents morts. Pourquoi pas ? 

 Certains morts ont droit à une épitaphe pour le moins dithyrambique !

 Regardez le détail...un ami des abeilles, visiblement. 

 Certains vitraux sont encore impeccables...pourquoi eux et pas d'autres ? 

 Je vous quitte avec ce vitrail bien émouvant et très détaillé qui s'est sans doute inspiré des traits du mort et de sa veuve éplorée. 

Figurez-vous que nous n'en sommes pas restés là et que nous sommes partis visiter un autre monument de Rouen...affaire à suivre !