Fondée en 750 (!), l'abbaye Saint Ouen est souvent prise pour la cathédrale de Rouen tant elle est grande et majestueuse avec son architecture gothique. Extrêmement réputée , cette abbaye bénédictine fut vidée de ses moines lors de la Révolution puis cédée à la ville qui y installa son hôtel de ville en 1880. Redevenue lieu de culte jusqu'en 1963, elle est depuis lieu d'expositions et il est vrai que ses dimensions exceptionnelles s'y prêtent bien. Toutefois, notre curé n'a pas dit son dernier mot et il compte bien, peu à peu y célébrer de nouveau la messe !

 Ces temps-ci, les métiers d'art y sont mis à l'honneur et ce n'est que justice tant ils sont nécessaires à la réhabilitation de certains monuments. Ici, de jeunes élèves de la prestigieuse école Duperré nous présentent les ouvrages exceptionnels qu'ils sont en train de créer sous nos yeux. 

 Quelle technique maîtrisée pour confectionner de teles vêtements !

 Merveilleux !

 Ici, la reproduction à l'identique du manteau de Napoléon Bonaparte lors de son sacrement en 1804. 

 Idem pour une des robes de Joséphine de Beauharnais. 

 Ici, réalisations de chaussures brodées de perles ou de rubans.

 Des créations récentes époustouflantes elles aussi.

 Tous les styles !

 Quelle adresse !

 Splendide aumônière.

 Admirable coiffe !

 Je vous présnete maintenant des réalisations en porcelaine. Ici, un cabinet de curiosités d'une finesse incroyable.

 Admirez ces oeuvres.

Et encore.

 Pour terminer ou presque, je vous entraîne vers cette dame qui réalise des peintures sur bois et tissu. 

 Panneau japonisant sur de la soie.

 Paysage en sépia sur une toile.

 Pochoir très délicat.

 Exemple de motifs au pochoir pour panneaux mureaux ou planchers.

 Autres motifs...j'adore ! ça me donne très envie de peindre, tout ça...

 Il y avait encore de nombreux stands très très intéressants mais je dois m'arrêter; Une dernière photo vous propose une oeuvre d'art à base de pains...et pourquoi pas ? 

 Ce matin là, nous avons commencé la journée du patrimoine (quelle géniale invention !) en nous rendant au centre ville de Rouen, dans le quartier des antiquaires. Comme dans tout le centre, des maisons à colombages partout. 

 Nous nous sommes inscrits pour visiter l'hôtel d'Aligre et ce fut une belle découverte. Juste avant d'entrer, placardée sur un mur, une affiche représentant Victor Hugo, accompagnée de ces quelques lignes extraite d'un courrier...

 J'aime savoir que je marche dans les pas de ce grand homme, que j'ai levé les yeux vers les mêmes trésors d'architecture.

 Nous voici devant l'hôtel d'Aligre que j'ai retenu parce qu'il est y répertorié comme possédant un jardin intérieur...ceux qui seront nos guides sont en fait les habitants de cette résidence comptant 70 logements bien cachés derrière ce lourd portail...incroyable ! 

 Cet hôtel particulier inscrit en 1958 aux Monuments historiques a été mentionné pour la 1ère fois au XVème siècle . Plusieurs fois remanié, il fut à l'origine un bâtiment où l'on moirait, gauffrait et lustrait les étoffes. Une première cour (réservée aux domestiques) puis une deuxième plus chic dans laquelle nous nous trouvons maintenant. 

 Vestige de cette époque où il fallait protéger les murs des roues des calèches !

 Les guides/locataires qui se sont bien renseignés nous font découvrir les multiples détails de la façade richement décorée. J'aime quand la nature envahit les murs ! La suite de la visite va encore plus nous combler, car derrière ces murs, un superbe jardin à la Française...

Les riches propriétaires se sont succédés au fil des siècle avant que l'hôtel soit cédé en 1943 à la ville de Rouen qui le laissa à l'abandon jusqu'en 1980, date à laquelle il fit l'objet d'une vaste opération immobilière.  Ce sont désormais 70 appartements de toutes tailles qui accueillent autant de familles dans un cadre idyllique.

 Comme il y a plusieurs bâtiments accolés, il y a plusieurs cours et plusieurs jardins. Celui-ci donne sur une impasse et sur l'église St Maclou. Ce sont les habitants volontaires qui entretiennent les lieux...et ils ont du goût !

Un passage sous un porche et voilà l'occasion d'un joli décor. Un panier propose même des bouquets de romarin (du jardin). On sent qu'il règne ici une belle entente entre tous les habitants. 

 Nous débouchons sur une autre cour, un autre jardin. Pendant que la visite se poursuit, je discute avec un monsieur charmant, jardinier passionné qui me raconte comment il a réhabilité ce jardin un peu laissé à l'abandon. Passionnant! Ainsi, dans cette cour, peu de terre disponible car nous sommes au-dessus d'un parking. Le monsieur a donc planté quelques stipes qui se sont habilement multipliés. 

 Avouez que ces maisons à colombages ont fière allure !

 Où que l'on se tourne, les façades de bois et de torchis apportent un supplément d'âme. 

 A différents endroits, notre jardinier amateur a installé des tables, des chaises, des bancs achetés dans des brocantes avec l'accord de la propriété qui lui a accordé un budget. Pour les journées du patrimoine, les habitants ont habillé les tables comme si un déjeuner s'y préparait !

 Il paraît que chacun vient s'asseoir pour bouquiner, boire un café et qu'on prend plaisir à venir tailler une bavette avec l'un ou l'autre des voisins...mon rêve !

 Plein de petits recoins, comme j'aime et une végétation opulente.

 Tout est dépareillé...comme j'aime aussi !

 Rien n'est laissé au hasard, tout est beau, rangé, propre.

 En traversant le jardin, on parvient à un second jardin, à la Française, cette fois-ci qui se trouve à l'arrière de la maison principale. Les buis ont été remplacés par du lonicera (chèvrefeuille à feuilles de buis) dont la croissance est rapide et exempte de maladie. 

 L'hôtel d'Aligre dans toute sa splendeur.

 Là aussi, des recoins où poussent allégrement fleurs et légumes. 

 Massif de persicaires roses.

 Et voici des blancs près de sauge et de géraniums vivaces. 

 Douces teintes des hydrangeas associés à un pied de lavande et aux feuilles colorées des houttuynias.

 J'ai quitté les lieux avec peine tant je me sentais bien ici. J'ai eu beaucoup de chance de converser avec l'habitant/jardinier et je me suis dit que, décidémment, ce concept d'habitat partagé me plaisait beaucoup !

La matinée n'était pas encore achevée...alors nous sommes allés découvrir d'autres trésors, dans l'église St Maclou voisine. 

 Encore une île, mais plus proche que celles de Chausey...

 Un jour d'août, nous voici en partance pour l'île de Cézembre, située au large de Dinard et st Malo. Nous y étions déjà allés l'an dernier avec certains mais tout le monde ne connaissait pas. Pique nique sur le quai avant d'embarquer.

 La famille marinière est présente !

 20 mn de traversée et nous débarquons sur la cale de Cézembre. (En fait, la photo a été prise au retour...)

 Le temps était gris, hélas, du moins une bonne partie de la journée. 

 Plus de monde aussi que l'an dernier où, je ne sais pas pourquoi nous étions presque seuls...

 Il y a eu de courageux baigneurs.

 La couleur de l'eau a changé !

 Quels bons souvenirs pour les cousins !

 C'est tellement chouette de jouer entre les rochers, les pieds dans l'eau !

 On s'amuse come des fous.

 Même pas peur.

 Moi, je détesterais !

 Comme toujours, on mitraille.

 Harmonie de bleus.

 L'an dernier le restaurant était fermé pour inventaire...pas de chance. Cette année il est ouvert mais tellement pas accueillant ! On pourrait l'appeler: le restaurant des interdits ! Comment peut-on être aussi désagréable quand on est commerçant ? Un petit mot gentil, svp ?

 Nous empruntons l'unique chemin qui longe les falaises et donc les blockhaus puisque Cézembre protégeait St Malo contre un éventuel débarquement.

 Les enfants raffolent des histoires de guerre ! ici sur les restes d'un canon anti aérien. 

 ça crapahute. Le terrain de jeu est bien sympa!

 Dans la grotte on se fait peur...

 Et c'est déjà le départ, maintenant que le soleil nous éclabousse...

 Retour à Trevarez où, cette fois-ci je vous emmène à l'intérieur du château.

 Original avec sa couleur rose !

 Je suis toujours impressionnée par cette multitude de châteaux en France qui ne sont pas plus connus que ça alors qu'ils sont immenses !

 Depuis la terrasse du château, vue sur une partie du jardin avc sa chapelle, sa fontaine...et ses hortensias.

 Les admirables écuries et leur dôme de verre.

Construit entre le XIX eme et le XX eme siècle, le château a fortement souffert des bombardements de la seconde guerre mondiale. Délaissé, il a repris vie quand le Conseil départemental du Finistère le rachète et le rénove en partie pour l'ouvrir au public au début des années 1970. Certaines pièces n'ont pas été rénovées et on peut alors apercevoir les structures métalliques (Gustave Eiffel n'est pas loin !) qui supportaient étages et charpente. 

 Photographie du séjour AVANT les bombardements. 

 Une des magnifiques portes peintes, ou du moins ce qu'il en reste. Luxe dans les moindre détails. 

Le château appartenait à James de Kerjegu, amateur d'art éclairé et réputédans la riche société parisienne. Il se marie en 1883 avec la fille unique d'un banquier, ce qui lui permetde multiplier ses sorties au théâtre mais aussi dans les salles d'exposition...et de faire construire ce château assez incroyable à la déco éclectique, classique et moderne à la fois. 

Imposante cheminée.

 En 1903, James de Kerjegu passe commande pour cette luxueuse chambre auprès d'un artisan allemand. Son montant (30 300 francs) est énorme, quand on sait que le prix moyen pour l'achat d'un pavillon en banlieu parisienne s'élève à 12 000 francs ! Son style Art déco en est à ses débuts et remplace le style Art nouveau. 

 Incroyable salle de bain pour l'époque ! 

 Photo de l'étage avant la guerre. 

 Actuellement. 

 J'aime beaucoup cette peinture et ses teintes douces. 

 Luxe et sobriété. 

Quelle belle découverte nous avons faite ce jour là ! 

 Avat d'aller visiter la Vallée des saints, nous avons fait une halte au domaine de Trevarez dont j'avais entendu parler depuis longtemps car il est célèbre pour ses collections d'hydrangeas, de camélias et de rhododendrons.

 Ce n'était plus la saion des camélias ni des rhododendrons mais celle des hydrangeas battait son plein. 

 Des associations de couleurs fabuleuses...

 Des hauteurs incroyables...

 Emergeant derrière les hortensias, la petite chapelle du domaine. 

 Au pied du chateau, une charmante fontaine.

 En nous éloignant un peu, le jardin est aussi agréablement aménagé. De l'eau serpente de multiples façons. 

 Un majestueux double escalier remonte vers le château. 

 La lumière était parfaite. 

 Un étroit canal nous conduit jusqu'au château. 

 Improbable bassin dont les dimensions sont surprenantes. 

 Si je trouve le temps, je vous parlerai du château, mais aujourd'hui, les hortensias ont la vedette. 

 Admirez ces nuances, ces détails (ici le minuscule coeur bleu).

 Petite leçon de chose. On ne peut donc appeler hortensia que les hydrangeas de type macrophylla, c'est à dire ceux de forme "grosse boule" que je vous montre ici. 

Incroyable histoire que celle de la Vallée des saints située en Côtes d'Armor !

 La folle idée lancée par Philippe Abjean, prof de philo, catholique et admirateur du Palais du Facteur Cheval prend tournure en 2008 quand il lance, avec 2 compères (un juriste et un employe de banque) l'association de la Vallée des saints, en référence avec la Vallée des rois. On dit aussi que ce lieu est la nouvelle Île de Pâques puisqu'on y trouve des statues géantes et vénérables! Le projet a pris chair sur la petite commune de Carnoët, en centre Bretagne. Pour en savoir plus, c'est ici. 

 Nous avons choisi de visiter avec un guide qui était vraiment passionnant. A l'entrée de la Vallée, un énorme pied de granit symbolise l'intrépide zèle évangélisateur des multiples saints fondateurs des évêchés de Bretagne, venus principalement d'Angleterre au VI ème siècle. Cette évangélisation s'est accomplie paisiblement et a pris peu à peu la place du pouvoir des druides. 

 Le lieu a été inauguré en 2009 avec l'implantion de St Yves et des 7 saints évangélisateurs de la Bretagne, à savoir: St Malo (ou st Maclou, à st Malo),  st Brieuc (à St Brieuc), st Samson (ou st Samzun, à Dol), st Tugdual (à Tréguier), st Paul-Aurélien (à st Pol de Léon) , st Patern (à Vannes) et enfin st Corentin (à Quimper). Chaque statut mesure entre 3,50 et 7 mètres de haut et pèse entre 6 et 12 tonnes. 

 Actuellement, environ 180 statues sont dressées sur le site entourant une ancienne motte féodale.  Il est prévu d'en installer 1000 ! 

 Peu à peu, la Vallée des saints s'étend sur les terrains alentours. 

 Près des bâtiments, un saint (lequel ?) est en cours de finition. Tous les styles sont acceptés et une trentaine d'artisans participent à l'élaboration des oeuvres. Chaque année, 15 sculptures s'ajoutent aux précédentes. Chaque mois de juin, juillet et août 5 sculpteurs interviennent pour sculpter sur place le granit issu de carrières de Bretagne.

Au bout d'un mois, le saint doit être terminé pour laisser la place aux 5 suivants. Voici le chantier de juin. Chaque sculpture revient à 20 000 euros. Nous en reparlerons. 

 Petite appartée avec ces 3 bancs de granit; c'est du solide !

 Autour de la motte féodale, quelques uns des 7 saints à la tête des 7 évêchés. Ici saint Brieuc,

 St Paul-Aurélien, st Pol ou Paol.

 Au pied de chaque saint une fiche indique la date et son ordre de création, le nom de son sculpteur et la qualité du granit employé. 

 Saint Malo,

 Saint Samson,

 Saint Corentin. 

 Chacun son style, vous disais-je et celui-ci, st Denniel est sobre et lumineux. 

 St Leg sur son rocher.

 St Jakez.

 St Roch et son chien. Parfois je me demande si tous ces saints sont vraiments celtes...ainsi, j'ai découvert st Charbel qui est pourtant libanais. Quel lien avec la Bretagne ? je n'ai pas tout saisi !

 St ?. Interessant par sa forme "galet". 

 St ?. Tout en délicatesse. 

 St Alan. 

 Saint ? sur sa baleine.

 St Tangi (Tanguy). 

 St Melen avec son incroyable sourire et ses hautes pommettes.  

 St Kolman, alias st Colomban.

 Je vous ai présenté quelques réalisations que j'aimais bien, mais il y en a d'autres que j'aime beaucoup moins. Ainsi, celle-ci dont je n'ai pas retenu le nom, 

 et surtout celle-là qui se veut ressembler au Petit Prince de St Exupéry...

 Beaucoup plus récente, voici ste Jeanne Jugand, native des environs de Cancale en 1792 et fondatrice des Petites soeurs des pauvres. D'autres saints plus récents sont prévus d'êre installés: le père René Mulot (qui n'est pas saint, me semble t'il), la bienheureuse Thérèse Fantou, Marie Martin (soeur de Ste Thérèse de Lisieux, je ne pense pas qu'elle soit encore sainte...), st Louis-Marie Grignon de Montfort, ste Marie de ste Natahlie, Pierre-René Rogue, st Pierre de Keriolet, le vénérable Alain de Boismenu, etc. Je suis ravie de constater que le bienheureux Marcel Callo, jeune scout de Rennes mort durant la seconde guerre mondiale aura prochainement sa statue !

D'ailleurs, je ne peux que vous encourager à participer au financement de la statue de votre choix en vous rendant sur le site ici.  Des mécènes d'entreprises financent parfois à eux seuls les 20 000 euros pour un saint, mais aussi des familles, des couples. On peut bien sûr aussi ne donner qu'une partie modeste de la commande. On a la possibilité, bien sûr de choisir le saint que l'on souhaite financer. 

Quelle belle initiative !!!

 Connaissez-vous Thiron-Gardais ? C'est un village situé en Eure et loir, à 25 mn de chez Pauline et Tim. Il y a longtemps que nous souhaitions nous y rendre car...c'est là que vit Stéphane Bern, dans un magnifique lieu qu'il a fait restaurer !

Le village est sacrément charmant et il doit y faire  bon vivre pour ses 983 habitants, entre jardins, abbaye et rivière (la Thironne). Ici, l'ancienne abbaye, en cours de restauration.

 L'abbaye a été fondée en 1114 par St Bernard de Ponthieu dont la vie religieuse fut particulièrement mouvementée. C'est la règle de St Benoit qui est appliquée ici et l'abbaye rayonne et essaime très rapidement au delà des frontières. La guerre de 100 ans, les guerres de religion mais aussi le relâchement de la règle entraineront son déclin au XVIIème. L'abbaye sera alors confiée aux bénédictines des moines de St Maur, réputées pour leur rigueur morale et leur érudition. Elle devient alors collège royal et militaire, jusqu'à la Révolution où ses bâtiments sont pillés. Napoléon, pas encore empereur avait été admis dans cette école prestigieuse mais son père lui préféra un autre collège.

 Les bâtiments du collège sont rachetés par la famille Guillaumin qui y réalise un jardin où poussent toutes sortes d'espèces exotiques. Les héritiers souhaitant protéger ce patrimoine le cède au Conseil Départemental en 2005 qui le revend en 2012 à Stéphane Bern qui en est tombé amoureux. Il se propose de restaurer l'abbaye et ses jardins avant de les ouvrir au public en 2016. Pour parvenir à ses fins, il embauchera 50 artisans, compagnons et ouvriers d'art, sous la responsabilioté d'un architecte du patrimoine afin que la restauration soit le plus traditionnelle possible.

 Stéphane Bern vit ici et, hélas, nous ne pouvons pas visiter sa maison. Nous nous contenterons de son jardin à la française que j'imaginais plus grand. 

 On y trouve un petit potager sans grand intérêt, une partie boisée de charmes plantés au XIX ème(appelée labyrinthe), un verger, des allées de buis...

 et une magnifique orangerie ! Elle accueille maintenant en partie une boutique et un salon de thé.

 Tout est nickel, merveilleusement bien restauré. 

 Nous sommes venus avec Zénaïde et Azélie, ravie de sortir avec leurs grands-parents. Au passage, appréciez la robe à pois de Zénaïde qui appartenait à sa mère au même âge, de même que son chapeau !

 On trouve aussi ici un lavoir-vivier dont le plancher est ajustable par un système de poulies. 

 Le jardin à la française et, en arrière plan le labyrinthe d'arbres, ce qui n'est pas banal...mais pas vraiment un labyrinthe non plus ! 

 A mon goût, il manque un peu de fleurs...mais c'est vrai qu'il faisait très chaud et que les roses en ont souffert.

 On peut se poser et flâner avec délice, les pieds dans l'herbe fraîche.

 Avant de parvenir au jardin, nous sommes passés par le musée, admirablement installé dans l'ancien collège rénové. Un film que les filles ont écouté religieusement (elles n'ont pas la TV et ne regardent pas de dessins animés...) nous narre l'histoire passionnante de la restauration des bâtiments. Plusieurs salles proposent aussi de revivre le temps où le collège royal était aussi école militaire. Les enfants reçoivent un cahier avec des questions, des objets à chercher et nos 2 cocottes ont obtenu leur diplôme et une couronne en carton de très bonne qualité. Elles étaient fières et heureuses !

 Pour fêter ça, Zénaïde a choisi entre 2 salons de thé celui où elle voulait aller manger une glace. Il faisait une chaleur assez incroyable ce dimanche et nous avons apprécié la halte !

 Assez rapidement ensuite, (il faisait si chaud et nous étions un peu fatigués) nous avons fait un tour du parc du village. Quelle chance ont les habitants de Thiron-Gardais ! Une dame avec qui nous discutions nous a dit qu'elle venait d'acheter une maison ici pour sa retraite et qu' un pass lui permettait de venir chaque jour promener son chien dans le jardin de Stéphane Bern !

 Après Liliane et son jardin de curé, rendons-nous chez Bernadette  pour d'autres découvertes !

 Liliane nous avait dit que nous trouverions ici un jardin de roses, ce qui était plutôt tentant, vous pensez bien ! C'en était un, certes, mais sans vraiment beaucoup de charme. Des rosiers alignés...comme dans un jardin de vieux ! Je ne vous en parlerai donc guère et retiendrai plutôt d'autres éléments intéressants...comme ce superbe hydrangea planté au pignon de la maison. 

 Autre merveille: le terrain jouxte l'Eure...incroyable ! A cette époque où la maison a été construite (années 80), on pouvait donc encore bâtir en bordure de rivière. Pas de mur, juste un muret pour profiter au maximum de ce paysage idyllique. Nos hôtes (75 ou 80 ans ?) nous disaient que leurs enfants et petits-enfants n'étaient jamais tombés de l'autre côté...moi, j'aurais eu peur. 

 Le propriétaire a même construit un lavoir qui permet l'accostage de bateaux. Joli ! Les enfants se baignent ici l'été. Moi, je n'aime pas trop l'idée de nager dans les algues...mais quel paysage !!!

 Enfin, un superbe rosier d'une trentaine d'années qui menace de s'écrouler s'il n'est pas mieux soutenu. Bernadette était charmante et passionnée malgré son grand âge. Elle portait un délicieux chapeau, une peau de bébé et de doux yeux bleu délavé. Nous l'avons quittée, emportant un pied de monarde (ce sera la monarde de Bernadette) et une vieille bassine en zinc percée qu'elle s'apprêtait à jeter. "Revenez à l'automne, je vous redonnerai d'autres plantes", nous a-t'elle joyeusement dit ! Encore une belle rencontre !

Nos pas nous ayant conduits dans l'Eure, nous ne sommes pas loins de l'Eure et Loir...et nous débarquons par surprise chez Pauline et Tim, vers 19h !

 Passée la surprise (heureuse ?), ils nous entraînent aussitôt à la Recyclerie près de chez eux pour une soirée festive. Les 3 aînés sont gardés par la baby-sitter. Dans ce grand local régulièrement fréquenté par Pauline, un dîner/concert est proposé, non pas pour récolter des sous mais juste pour la joie de se retrouver.  On installe des tables, des planches, des chaises brinquebalantes, on se serre un peu au milieu du bric à brac des objets et meubles à vendre, on papote avec des inconnus...Sympa !

 Un super groupe de 3 hommes jouant toutes sortes d'instruments chantent des chants irlandais, de marins, de tradition. Un régal ! 

 Un repas est proposé pour la modique somme de...3€ ! Une crêpe salée, une sucrée, un verre de cidre et un café. Génial ! Les crêpes sont froides mais qu'importe...l'ambiance est là !

 Un peu avant 23h, nous quittons la recyclerie pour rejoindre le terrain où est construit le feu de la St Jean, en forme de tipie. Oui, je sais, le 24 juin c'était il y a déjà longtemps mais j'ai un peu de retard dans la publication de mes messages ! Bal musette, grillades...vive la France des terroirs ! Le feu a du mal à prendre mais ce panache de fumée est du plus bel effet dans le ciel clair.

 A minuit nous reprenons le chemin de la maison en rendant grâce pour cette belle soirée innatendue ! 

 Courant juin, dazns le 76 et le 27 se tiennent les journées de l'association "les mains vertes du coeur." Chaque année, nous pouvons ainsi exceptionnellement visiter des jardins de particuliers. L'argent récolté permet d'aider à l'achat de matériel très pointu pour le CHU de Rouen. Comme nous avons déjà visité la plupart des jardins du 76, nous sommes allés voir plus loin, dans le département d'à côté , l'Eure !

 Une charmante damer, Liliane nous a accueillis dans son petit jardin de Louviers. Un vrai jardin de curé comme je les aime ! 

 Des recoins, des arbres qui flanchent, une multitude de plantes variées, de petites allées herbeuse ou pavées...un charme fou !

 On sent que Liliane s'amuse à bichonner son jardin.

 Ici, une chaise éventrée habille un massif. 

 Une merveilleuse glycine repose sur un support en bois. A ses pieds, une mare alimentée par les eaux de pluie .

 Un tuyau se jette directement du toit et une bache noire est installée au fond du trou creusé. Cela fait plusieurs années que le bassin est installé et n'a pas bougé. Des poissons rouges et des nénuphars ont été ajoutés. ça me tente bien pour Lannois ! Ma question: que se passe-t'il s'il pleut trop et que le bassin déborde ? Hélas, j'y ai pensé alors que nous étions déjà partis...

 Dans une jare, un rosier répand négligemment ses guirlandes de fleurs.

 Joie de retrouver le rosier Mutabilis que j'apprécie tant. 

Après avoir discuter un moment avec Liliane, refait un tour de son petit havre de paix, nous sommes partis plus loin, dans un autre village et un autre jardin !

 Suite de notre journée de balades avec la découverte du clos-masure du manoir de Catel. 

 Qu'est-ce qu'un clos-masure ? Le clos-masure est une prairie plantée d'arbres fruitiers, entourée d'un talus planté d'arbres de haute taille abritant une ferme en habitats dispersés dans le pays de Caux. Ici, il s'agit même d'une ferme fortifiée bâtie sous saint Louis (!), ce qui fait d'elle le plus ancien manoir seigneurial de Normandie. 

 Son propriétaire, un parisien passionné et passionnant a vendu sa société pour acheter cette ruine du Moyen Âge en l'an 2000, pour ses 40 ans.  Il nous en a compté l'histoire avec fougue et nous buvions ses paroles. Quel courage et quelle folie de se lancer dans une telle aventure ! Le manoir était autrefois entouré de douves profondes et remplies d'eau, douves qui se sont peu à peu comblées naturellement. Le propriétaire a eu le droit d'en creuser de nouveau mais pas aussi profondes pour ne pas risquer un affaissement des murs. 

 Voici le manoir du Catel lors de l'acquisition. 3 de ses tours avaient disparu, la quatrième menaçait de s'effondrer et une maison avait été ajoutée sur la façade. Peu après l'acquisition, Frédéric Toussaint s'est aperçu que les bâtiments étaient envahis par la mérule en 7 endroits différents...

 Et voici ce que notre guide en a fait ! Fou, fou, fou ! Les Monuments historiques lui ont accordé l'autorisation de reconstruire la tour manquant sur le devant à la condition que l'on puisse la distinguer de celle d'époque (Charte de Venise). En effet, il ne faut pas faire croire que ce qui est nouveau est ancien ! Les artisans ont donc posé un jointement des pierres différent à gauche de la droite. Les 2 tours de derrière n'ont pas été reconstruites.

 Face à l'entrée de la maison forte, une belle allée bordée de topiaires conduisant à l'église du village, comme c'était à l'origine.

 Dans la cour. Là aussi, ce fut compliqué avec les Monuments historiques pour le réfection des fenêtres, des chiens-assis, l'aménagement de l'intérieur... le propriétaire envisageait initialement de louer des chambres afin de gagner un peu d'argent mais on l'obligeait alors construire un escalier de secours sur la façade...ce qu'il a refusé, heureusement !

 Jolie perspective ! Autrefois, un pont levis fermait l'accès. Le pont levis du XIIIème a d'ailleurs été retrouvé, intact à 50 cm sous terre ! Avant de l'extraire et de risquer de l'abîmer, il faut réfléchir à tout un protocole d'extraction ET de conservation car il se trouve actuellement en anaérobie dans un sous-sol argileux.

 La cour. Je pense que le propriétaire manque un peu d'imagination pour son aménagement, même s'il a judicieusement planté poiriers et pommiers en palmettes sur un des murs. 

 Les travaux sont réalisés par des artisans d'exception, comme ici avec les volets intérieurs. Cette ferme fortifiée appartenant initialement aux abbés de la grande abbaye de Fécamp servait de lieu de justice et reçu en ses murs, nombre de pauvres ères en attente de jugement. 

 Sur les murs de craie, on découvre des gravures incroyablement bien conservées, réalisées par les prisonniers. Il y en aurait plus de 3000 ! Ici un bateau.

 Une église.

 Un calvaire. 

 La cathédrale de Rouen.

 Une scène macabre (il y en a plusieurs de ce style) avec des pendus. En y regardant de plus près, on aperçoit le sexe en érection mais aussi le bourreau monté sur les épaules du pendu pour accélérer la pendaison...horrible ! Plusieurs historiens de renom se sont penchés durant des années sur l'histoire de ce manoir et sur ces dessins, les ressituant dans leur contexte du Moyen Âge. 

Notre visite a débuté par un film passionnant de 22 mn que je vous propose ici.  Frédéric Toussaint y expose toute l'histoire des rénovations pour lesquelles il a reçu d'ailleurs le trophée 2013 de la plus belle restauration. Heureusement que le monde est plein de gens passionnés et courageux qui, chacun dans leur domaine rendent le monde plus beau !

 Avec mes 2 amies, Armelle et Bénédicte.

Quelle belle journée nous avons eue là, entre camemberts et 5 frères, clos-masure et Histoire ! ❤️