P'tits billets, suite
Petit voyage jusqu’à Bénodet pour voir les enfants. Nous sommes contents de les voir heureux. Cécile m’a offert des livres pour mon anniversaire, avec un peu de retard. Yann passe son cap en « carrosserie » en juin et enchaine, si possible, sur un cap chaudronnerie à Lorient ; ce qu’il voulait faire au départ. Il se trouve encore jeune pour travailler et préfère se former afin d’avoir plusieurs cordes à son arc ; il a bien raison.
Le 20
Je me régale toujours en lisant les pages agriculture et artisanat du journal. C’est enthousiasmant de voir que certains s’investissent pour des causes justes : (ajustées à Dieu qui est la vie). Il faut également sauver les hérissons et les petits oiseaux en voie de disparition car leur habitât se réduit. Tout ceci semble peut-être bien futile au regard de ce qui se passe dans le monde et surtout au moyen orient ; mais il nous faut survivre à l’horreur et la nature m’aide à voir au-delà : le royaume de Dieu est semblable à un homme qui sème…de idées, des actions.., pour que la vie demeure.
Le 21
Arrivée des parisiens sous la pluie !! Voici une perle : une BD vient de sortir sur « La Cité des abeilles ». Rien à voir avec l’écologie, il s’agit de l’initiative des castors après la guerre : Catholiques pratiquants et militants communistes se sont entraidés pour bâtir 100 maisons sur un champ de 70.000 mètres carrés, à 800 mètres sur les hauteurs de Quimper. Fin 1950, 100 familles vivent dans la précarité, sans eau courante ni confort, au cœur de la cité cornouaillaise. Les habitants vont se prendre en mains et bouleverser leur destin. Pendant plus de trois ans, en plus de leurs semaines de 6 jours et de journées à rallonge, ils investissent tout leur temps pour construire leurs maisons. La cité des abeilles est née et elle va essaimer dans de nombreuses villes françaises. C’est cette épopée que raconte : »100 maisons, la cité des abeilles », LeHay-Boé-Horelou, Delcourt.
Le 23
Départ de Vincent et Evguénia pour Paris. Les giboulées débutent de bonne heure cette année, ce qui n’empêche pas Natalia et Sacha d’aller se promener ; ils en profitent pour ramasser du bois ! Génia m’a offert un livre dédicacé de Boris Akounine sur les « Histoires de cimetières » connus de grandes villes : Donskoï de Moscou, Le père Lachaise….Le cimetière étranger de Yokohama….Habituellement cet écrivain ruse, qui réside de plus en plus souvent en France, nous régale d’intrigues policières qui se déroulent en Russie au 18, 19° siècle.
Le 24
Je suis préposée aux leçons de français tous les matins pour Sacha. Je préfère le faire sous des formes distrayantes : ainsi ce matin, j’ai fait écrire à Sacha une lettre pour ces parents contenants les différentes sortes de phrases : Déclarative, interrogative, injonctive et exclamative. Ensuite : révision de piano : il a joué ce qu’il a voulu. Puis petite promenade avec Natalia. J’aimerais lui laisser le temps de souffler un peu, mais Babouchka, qui craint qu’il ne s’ennuie, cherche à l’occuper sans cesse !! Aussi quand il m’a demandé s’il pouvait faire un dessin pour mettre dans sa lettre, je me suis empressée de l’approuver ! Savoir faire semblant de s’ennuyer est une bénédiction : c’est savoir rêver !
Le 25
Jour de pluie et de grande marée, les deux vont souvent ensemble ! Les petits oiseaux se font rare !... Ce sera aussi le jour des retrouvailles pour les cousins, les filles ayant déjà repris la classe. Pour la soirée, le feu est prêt à être allumé dans l’âtre ; J’ai une réserve de lecture prise à la médiathèque hier, Natalia a ses mots croisés et Michel, au rez-de-chaussée, dispose d’une seconde télé pour ses émissions politiques.
Le 26
Marée et jour de pluie pour changer ! C’est Papy Michel qui s’est occupé des devoirs de Sacha aujourd’hui ; moi, de la séance de piano et babouchka de la leçon de russe et de la promenade journalière dans une fenêtre entre deux averses! L’échange est assez délicat car nous ne parlons pas le russe et Natalia est loin de parler le français. Cependant elle comprend assez de mots pour que, globalement, nous nous comprenions.