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14 avril 2016

Rapa Nui 1- Présentation

Au long de quelques jours, je vais essayer de vous retransmettre ce que nous avons ressenti en vivant une semaine sur la terre des moaï...

IMG_3650 Arrivée le mardi midi sur cette terre mythique de l'ïle de Pâques, appelée Rapa Nui par ses habitants polynésiens. Moins de 6000 habitants dont près de la moitié de Chiliens. Rapa Nui est rattachée à la région de Valparaiso (Chili), distante de près de 4000 kms.

IMG_3651L'île habitée la plus proche de Rapa Nui (à 2000 km tout de même) se nomme Pitcaïrn. C'est là que se refugièrent les révoltés du Bounty en 1790. 

Easter_Island_map-frL'île est toute petite: c'est un triangle de 23 km dans sa plus grande dimension. Peu de routes, peu de végétation...Nous avions peur de trouver le temps long mais il n'en a rien été. De là à y passer une vie... 

IMG_3722Rapa Nui fait partie du triangle polynésien formé par la Polynésie française, Hawaï et Rapa Nui. Leurs langues sont très proches et nous avons ainsi pu replacer quelques mots de notre connaissance. Les Rapa Nui aiment beaucoup les Français et encore plus les Tahitiens. Nous avons été très bien accueillis ! Par contre, ils n'apprécient pas les Chiliens qui les ont annexés en 1888 alors qu'ils réclamaient d'être Français. La France a trop attendu ou pas voulu...Les Chiliens qui vivent ici sont les émigrés du Chili fuyant le chômage. Ils occupent tous les emplois défavorisés et sont un peu considérés comme des voyous. 

IMG_3767 Notre pension toute simple (choisie après avis de Tahitiens expérimentés) comprenait 3 chambres. Notre hôte, Steve, est un angevin pur souche ! Il a rencontré Ana, son épouse Rapa Nui lors d'un voyage sur l'île et l'a ramenée à Angers. Coiffeur de son métier (à la Chalouère..incroyable !!!) il en a eu marre et sont revenus à Rapa Nui. Crise du milieu de vie, comme il dit ! Ils ont ouvert ce gîte mais reviendront un jour en France, d'autant plus que leurs enfants ne sont plus là. Steve avait un grand avantage: il parlait français et était marié à une Rapa Nui. Nous avons donc pu profiter des avantages de l'un comme de l'autre.IMG_3692Sur la carte, vous pouvez trouver où était située notre pension à Tahaï, juste au-dessus de Hanga Roa, la capitale. Voici le moaï le plus proche de la pension, à 5 mn à pied !

IMG_3693 Il est accompagné d'autres moaï que vous voyez ci-dessus. Nous ne nous sommes pas lassés de leur rendre visite chaque jour et à toute heure pour bénéficier d'une lumière toujours différente.

IMG_3658Petit tour dans Hanga Roa où vit quasiment l'ensemble de la population. On y trouve un bureau de l'Alliance Française !

IMG_3659 Un groupe scout !

IMG_3678 Des affiches annonçant des exercices de simulation de Tsunami...

IMG_3954 Des carabineros très présents.

IMG_3957 L'Armada est aussi là !

IMG_3955 On y trouve bien sûr du vin chilien et même des vendanges tardives de cépages de Gewürstraminer ! Surprenant.

IMG_3956 Steve nous a parlé de ce cépage, le Carmenere, qui n'existe plus en France, parait-il. Nous avons ramené un peu dans nos valises...

Dans l'avion de Lan Chile, nous avons été surpris par le personnel qui passe et repasse dans les allées en nous proposant à boire du vin chilien. Nous n'avons pas dit non...Bonne façon de faire de la pub pour le vin chilien !

De plus, il est servi directement de la bouteille et il est excellent ! Rien à voir avec celui servi glacé et insipide dans de petites bouteilles individuelles comme sur Air France ou Air Tahiti Nui ! 

Je ne vous raconterai pas tout en une seule fois...à très bientôt !

15 avril 2016

Rapa Nui 2- Visite de Hanga Roa

IMG_4401 Hanga Roa, la capitale de Rapa Nui. De larges rues tracées au cordeau. Voici la rue principale ! Comme commerces, on trouve essentiellement de petites épiceries, des locations de voitures, scooters ou quads, des restaurants et des hôtels... 2 pharmacies. Aucune agence immobilière, pas de feux tricolores et pas non plus d'auto école. On apprend à conduire avec l'aide de qui veut et on vient passer son permis avec sa voiture ! Très très cool...

IMG_4404 Dans la rue, un éleveur propose sa viande à l'arrière de son pick up !

IMG_4074Rencontre improbable dans une rue...L'île est pleine de chevaux en liberté, c'est un spectacle extraordinaire.

IMG_3721 Pas de jolies maisons ou si peu comme ces bungalows colorés pour touristes.

IMG_4045 Assemblage de couleurs entre les différents bleus, le rose des hibiscus et le rouge du chemin. Comme vous pouvez le constater, pas de terre mais de la latérite. Toutes les plantes sont recouvertes de poussière rouge...Je vous laisse imaginer la couleur de nos pieds (à travers chaussettes et baskets) le soir...

IMG_3719 Très peu d'arbres sur l'île alors qu'il y avait des forêts autrefois semble t'il. On ne sait pas trop quand et comment elles auraient disparu. Peut-être à cause des rats qui dévoraient les noix de coco avant qu'elles ne puissent germer...On trouve des bananiers mais tellement fatigués par les vents que leurs palmes sont toutes frangées. Même les cocotiers ont maintenant du mal à pousser à cause du vent et leurs noix sont toutes chétives. D'ailleurs, les Pascuans (mot espagnol tandis que Rapa Nui est le nom polynésien) ne les consomment même pas !

IMG_3708 Joli chemin entre 2 massifs de lantanas, considérés comme une des pestes végétales les plus invasives.

IMG_3717 Un peu partout, on trouve d'agréables aires de jeux pour les enfants. Ils sont toujours situés face à la mer et c'est vraiment sympa !

IMG_3682 Et puis aussi des aires de sport pour les adultes ! Incroyable, non ?

IMG_4044 Les Rapa Nui sont très religieux et des autels mariaux se découvrent un peu partout.

IMG_3724 Le long de la mer, dans la ville, un camping ! Avec le vent qui tempête et le bruit des vagues, je me demande si on parvient à dormir...Les tentes restent à demeure et on loue la tente comme une chambre d'hôte

IMG_4455 Hanga Roa possède 2 petits ports charmants.  La plupart des bateaux portent des noms de saints. Voici le premier et le plus grand des ports, en plein centre ville.

IMG_3965 Et voici le second, juste un peu plus loin. Pas de port en eaux profondes si bien que les gros bateaux doivent jeter l'ancre au large et décharger leur cargaison à l'aide de barges.

IMG_4440 Outre ses ports, Hanga Roa possède en centre ville 3 adorables petites plages à la queue leu leu. Celle-ci propose un bassin à peine fermé sur l'océan par une ceinture de rochers. Les vagues tumultueuses passent allègrement par-dessus, pour le plus grand bonheur des baigneurs. 

IMG_3679 La même plage vue de plus loin et par temps gris.

IMG_3980 Cette deuxième plage ne possède pas de bassin mais elle a un avantage: on y trouve des tortues nageant librement !

IMG_4451 Enfin, cette dernière petite plage aménagée offre elle aussi un bassin. A marée haute, la barrière de rochers disparaît complètement sous l'eau. 

IMG_4452

Au fait, Rapa Nui signifie "Grande Rapa", par opposition à Rapa Iti (Petite Rapa), petite île des Australes (Polynésie française, donc).

27 avril 2016

Bingo à Te Tiare

Il y a 10 jours, nous sommes allés, avec l'Ordre de Malte rendre visite aux patients au centre de rééducation fonctionnelle de Te Tiare. Les visites ont lieu 1 fois/mois mais nous ne pouvons pas toujours y participer.IMG_4651Les patients nous attendent avec impatience ! Beaucoup habitent les îles et n'ont pas souvent de visites...

IMG_4652 Des jeunes bénévoles sont là aussi et jouent à la place de certains ne pouvant se déplacer. Les lots offerts sont souvent des échantillons de soins donnés par des pharmacies mais aussi d'autres lots: bijoux de pacotille, casquettes, t-shirts...et même des pèse-personnes !

IMG_4658 A la fin du loto, on nous demande de rester un peu pour des chants.

IMG_4654 Un couple et leur fille, accompagnés de la tante (et de hukulele hawaïens) vont chanter pour nous ! Quelle simplicité dans leur cadeau ! Je n'imagine même pas quelque chose de ce style en France...C'est très touchant.

IMG_4666 Ils veulent remercier l'équipe médicale et les bénévoles de s'occuper si bien de leur fils soigné à Te Tiare. C'est le monsieur en bleu à la gauche de JF.

IMG_4664 Un autre patient s'improvise joueur de cuillères ! J'admire sa dextérité et son sens du rythme !

J'ai chargé un extrait de leurs chansons mais il ne semble pas encore visionnable sur Daily Motion, hélas...Je vous préviendrai quand il le sera...

Sans Titre

18 avril 2016

Rapa Nui 4- le cimetière

IMG_4003 Je me rends compte que tous les lieux que je vous présente sont situés en bord de mer...Elle est partout ! Voici le joli cimetière du centre ville et, bien sûr, nous l'avons arpenté, rendant hommage à ses habitants, admirant la tendresse se dégageant des tombes. Toujours à cause du vent, le frangipanier reste nain. Pas d'arbres...

IMG_4007 Que c'est beau des tombes face à la mer ! Chacun sa croix selon ses moyens, son esprit créatif.

IMG_3994 Il existe une grande variété d'aménagement des tombes. Ici un moai en tuf coiffé de son chignon en lave.

IMG_3996 Un autre moai, christianisé celui-là.

IMG_4005 Sur cette tombe, un somptueux coq en bois. On aimerait savoir pourquoi...

IMG_3992Ici, sans doute un musicien  americaonophile ? Sur toutes les tombes, des lampes solaires. Les Rapa Nui n'aiment pas les ténèbres. C'est surprenant et magique, à la tombée du jour de voir poindre toutes ces lumières ! Une bonne idée pour nos cimetières français...sans doute souvent fermés la nuit , hélas ! Ici, pas de délinquance dans les cimetières...Comme à Tahiti, on peut marcher, boire, manger, chanter ou dormir sur les tombes. Les morts aiment sentir qu'on leur rend visite !

IMG_4000 La preuve, un banc est installé, permettant à la famille de prendre son temps auprès des morts.

IMG_4006 Petite tombe, jouets enfantins...

IMG_4002 La croix relie la terre au ciel, beau symbole. Les 3 éléments sont présents: l'eau, la terre et le vent.

IMG_4013 Croix de bois...

IMG_4009 Croix de fer !

IMG_3991Voici ma tombe préférée, presque en style art-Déco !

1 juin 2018

Sortie au Havre

 Samedi dernier, nous sommes allés retrouver au Havre des amis connus à Tahiti. Ce qui est extraordinaire avec eux c'est que Pascale soit originaire du Havre (donc près de Rouen) et lui de Pleslin où ils ont une maison, à quelques km de Lannois ! On se retrouve donc régulièrement en Bretagne ou en Normandie. Cette fois-ci, partons à la découverte de cette ville surprenante.

20180526_102509_resized Avant de retrouver nos amis, nous faisons une halte à l'Abbaye de Graville, située sur les heuteurs du Havre. Plus de moines mais un musée que nous ne prendrons pas le temps de visiter.

20180526_102657_resized Une grande Vierge noire (pas si noire que ça mais c'est comme ça qu'elle est dénommée) domine la ville.

20180526_103024_resized A ses pieds, de nombreux bouquets de fleurs et, allez savoir pourquoi, des plaques (sans doute des ex-voto) écrites en vietnamien ! Premier clin d'oeil à mes parents...et ce ne sera pas le seul !

20180526_104410_resized Un charmant cimetière longe les bâtiments de l'Abbaye. A certains endroits, un chemin d'herbe tondu serpente à travers les herbes folles et mène à une tombe plus isolée. 

20180526_104114_resized Je regarde toujours les noms inscrits sur les tombes, à la recherche d'un prénom ou d'une inscription originale. cette fois-ci, ce sont mes 2 filles, Héloïse et Pauline qui reposent côte à côte !20180526_103246_resized C'est la saison des valérianes et elles se plaisent particulièrement entre les pierres. Quel beau spectacle !

20180526_120030_resized Nous poursuivons notre route pour nous rendre aux Jardins suspendus, situés dans une ancien fort (de type Vauban) dans les hauts de Ste Adresse. Cette caserne sera occupée jusqu'en 1979, rachetée par la ville en 2000 et transformée en jardin botanique en 2008.

20180526_113306_resized Autre surprise et nouveau  clin d'oeil à mes parents...une exposition avec Francis Hallé est annoncée dans les lieux ! Ce grand chercheur (le radeau des cîmes)a longtemps travaillé en lien avec Papa, que ce soit en Côte d'Ivoire ou à Montpellier. Autre clin d'oeil, si vous regardez à droite, sur le côté de l'affiche, vous lirez que ce croquis est inspiré de plantes situées  Ua Huka...île des Marquises où nous nous sommes rendus ! Hélas, pas d'expo le jour où nous passons et pas de Francis Hallé...

20180526_122135_resized Puisque nous sommes à Ste Adresse, restons-y. Ste Adresse...un nom qui fait rêver les amateurs d'impressionisme que je suis ! Tant de tableaux ont été peints ici ! Nos amis habitent un appartement situé face à la mer...

20180526_123242_resized_1 Ils ont tout refait à leur retour de Tahiti il y a bientôt 2 ans. Du moderne et beaucoup de souvenirs du Fenua et de l'Île de Pâques: tableaux, coquillages, sculptures...

 20180526_161529_resizedNos amis, amoureux de ce coin de France nous ont emmenés découvrir les richesses de ce patrimoine exceptionnel.  La ville, presque complètement détruite en 1944 sera reconstruite par Auguste Perret qui donnera au béton ses lettres de noblesse. En me promenant, j'avais l'impression de retrouver les bâtiments de le Corbusier à St Etienne. J'ai appris depuis peu ce dernier fut un de ses élèves !

L'an dernier, la ville a fêté les 500 ans de son existence mais nous n'étions pas encore là pour en profiter...

20180526_160311_resized Cette église dédiée à St Joseph a été bâtie à l'emplacement d'autres églises St Joseph plus anciennes. Presque entièrement détruite en 1944 (ahhh, ces Anglais !)la 1ère pierre fut posée en 1951 et l'église rendue au culte en 1959. 

20180526_160433_resized Impressionnante par sa taille, son architecture et sa sobriété (malgré les nombreux vitraux), cette église ne passe pas inaperçu et ne laisse personne indifférent. IMG_73351 Voici un aperçu des constructions Perret. Les rues sont tracées au cordeau, les bâtisses lourdes et de couleur neutre, arborent des coursives la plupart du temps. ca manque de fantaisie mais les matériaux sont de très bonne qualité et ces immeubles ont parfaitement traversé les années. Nous avons visité l'un d'eux et j'ai été surprise par le hall très vaste, les grands et larges escaliers, le côté fonctionnel des appartements. Quasiment TOUT le centre ville est construit de la sorte. Incroyable. 

20180526_152543_resized En plein centre ville, voici le Volcan ! Sorti de terre en 1978, il a été inauguré en 1982. D'abord Maison de la culture, le Volcan est maintenant une des plus grandes salles nationales françaises. A ses pieds, une très chouette médiathèque, des restaurants...20180526_171812_resized Près des nombreux universités, des logements étudiants ont été conçus à l'intérieur de ces containers empilés. Pas moche mais j'imagine qu'il doit y faire bien froid l'hiver et bien chaud l'été...

20180526_175408_resized Nous montons ensuite sur les hauteurs de Ste Adresse avec nos 2 guides passionnés par leur petit coin de paradis. 

20180526_180411_resized Arrêt à la chapelle ND des Flots où nous discutons un peu avec le gardien qui referme les lieux derrière nous. 

20180526_180757_resized Tout à côté, le "pain de sucre", monument édifié par Stéphanie Rollier, épouse du Général-Comte Lefebvre-Desnoêttes (1773-1822), mort dans un naufrage en rentrant des Etats-Unis où il était exilé. Sa veuve se fit enterrer dans ce monument servant aussi aux marins à repérer la côte dangereuse. 20180526_174207_resized Ste Adresse...beaucoup de très belles maisons avec une vue extraordinaire.

20180526_174216_resized Celle-ci a des allures coloniales avec sa varangue. On imagine le jardin caché derrière ces hauts murs...

Un grand MERCI à Pascale et Gilles pour leur accueil et la passionnante visite du Havre et de Ste Adresse !

29 mai 2018

Ouahhh !

IMG-20180224-WA0025 Suite à sa visite à l'orphelinat de Kinshasa, Rémi a monté un clip sur une chanson de Maître Gim's. C'est extra et c'est  ici. 

Encore plus fort, il a contacté "Gens de confiance" pour qu'ils passent la video et une annonce dans l'espoir que Maître Gims en personne prenne contact avec Rémi ou l'orphelinat ! Originaire de Kinshasa, si Maître Gims envoyait un message à l'orphelinat,  ou mieux leur rendait visite un jour prochain, vous imaginez la joie de ces gosses ? 

Bravo mon Loulou !

 

3 juin 2018

Fleurs de printemps sur le Camino

 Premier article sur notre Camino, version 2018 à travers les fleurs de printemps qui ont sublimé nos routes pour ma plus grande joie.

IMG_1960 Beaucoup de vergers de pommiers. IMG_1976 Une abeille prise en flagrant déli de butinage.

IMG_1975 Je ne m'en suis pas lassée...

IMG_1973 Une corête du Japon le long d'un escalier de village.

 IMG_2211 ça aussi, difficile de s'en lasser.IMG_2165 Des tapis de pervenches. IMG_0040 Le bleu n'est pas le même...est-ce la variété qui différe ou l'ensoleillement ?

IMG_2097 Autre bleu, celui des gentianes...oui, nous avons marché en montagne.

IMG_2096 La douce violette.

IMG_2069 Encore des primevères en ce début du mois de mai.

IMG_1996 Mais aussi des fleurs estivales avec ces magnifiques soucis !

IMG_0024 Retour au verger avec ce beau cognassier. IMG_0025 Délicatesse des fleurs...

 

IMG_0123 Autre surprise, marcher le long de prairies colonisées d'asphodèles ! 

IMG_0039 La Galice...pays des chênes remarquables. Nous en avons cotoyés des forêts entières. Sans feuilles début mai en montagne, ils se sont peu à peu couvert de jeunes pousses au fur et à mesure que nous redscendions dans la plaine.

IMG_2215 Incroyable specimen au tronc torturé. Lorsque nous marchions dans des chemins creux et sombres bordés de ces chênes biscornus, nous imaginions fort bien les arbres maléfiques, agitant leurs branches dans les nuits des terrifiants contes pour enfants !

IMG_2104 Autre chêne aux allures impensables. 

Quel bonheur de marcher dans cette belle région en ce doux printemps ! Comme vous pouvez le constater sur les photos, nous avons eu du soleil, du soleil et du soleil ! Il fut gentiment voilé le jour où nous avons marché 30 km...délicatesse du Bon Dieu !

10 juin 2018

Le jour suivant

 Exit le brouillard...le soleil a vite refait son apparition.

IMG_0021 L'eau n'est jamais loin et c'est un ravissement de marcher à ses côtés. On imagine le même chemin un jour de grandes pluies...

IMG_0036 Vous voyez, nous ne sommes pas seules sur le chemin. Incroyables, ces chemins pavés en pleine campagne !

IMG_0037 Halte bénie auprès d'un "donativo". Sur le bord du chemin à l'entrée d'un hameau, cette charmante dame sous son parasol nous propose de quoi nous sustenter. Tout est "fait maison" et il s'avère que la dame est une très bonne pâtissière! Le principe du donativo: c'est gratuit et on donne ce qu'on veut. IMG_0038 Nous trouverons là ce qui fera notre pique nique et nos en-cas: fruits, gâteau au citron, gâteau au fromage blanc, pâte de coing, beignets, fromage "genre mozzarella", pain...Un vrai festin !

IMG_0045 Peu après, encore une halte (comme tant d'autres pèlerins) pour immortaliser le lieu à travers une photo. Nous passons devant la borne indiquant qu'il ne reste plus que 100 km avant Compostelle ! 

IMG_0056 Pour le déjeuner, nous nous installons dans un carré d'herbe bien attirante appartenant à un restaurant. Le restaurateur nous regarde d'un oeil suspicieux et nous nous attendons à ce qu'il nous enjoigne de quitte les lieux...mais il n'en fait rien...ouf ! Nous pouvons profiter sereinement de notre pique nique "donativo. 

IMG_0058 Et, pour remercier le restaurateur (et nous faire plaisir!) nous nous payons une glace et un bout de tarte de Santiago !

IMG_0029 L'après-midi sera chaude, très chaude.  Nous admirons au passage les oreos de Galice, différents de ceux rencontrés dans les autres régions traversées. Pour rappel, les horéos sont des greniers à maïs toujours surélevés. Celui-ci est orné d'une croix.

IMG_0028 Épis de faîtages pour ceux-ci.

IMG_0027

 IMG_0108

IMG_0034 Encore et toujours des fontaines pour rafraîchir le pèlerin. 

IMG_0050 Elles sont toutes charmantes et fort appréciées.

IMG_0051 ça et là, des messages d'encouragements et d'accueil. 

IMG_0048 Que quelqu'un prenne le temps d'écrire un message sur une ardoise pour nous souhaiter un bon chemin, moi je trouve ça merveilleux ! Il y a ceux qui marchent avec un sac, ceux qui marchent sans sac parce que c'est trop lourd pour leur dos, ceux qui prient pour ceux qui marchent, ceux qui prient en marchant, ceux qui tiennent un donativo ou un accueil pèlerins...et ceux qui offrent un petit mot doux sur un bout de pierre. Qu'ils soient bénis !

29 juin 2018

Balade au Tréport

 Vive les beaux jours qui nous permettent de découvrir cette magnifique région !  Ce dimanche là, nous sommes repartis dans le nord du département, là où il fait frontière avec la Picardie. Direction Eu. Oui, vous avez bien lu, c'est Eu ! Drôle de nom pour une ville...Il s'agit pourtant d'un lieu qui fut célèbre pour diverses raisons. 

IMG_1395 Tout d'abord, Jeanne d'Arc y fut emprisonnée en 1430 avant d'être conduite à Rouen pour y être brûlée, comme chacun sait le 30 mai 1431...

IMG_1375 Ensuite, Eu est célèbre car son château fut une résidence royale puisque, après les ducs de Guise, ce fut la Grande Madermoiselle (Anne Marie Louise d'Orléans)qui y vécut et enfin, le roi Louis-Philippe ! IMG_1374 J'ai bien pensé à mon amie Gene qui aime tant les histoires de princesses et de couronnes royales !

IMG_1377 Le château appartient maintenant à la ville (la mairie y est installée) et au département qui en a fait un musée que nous avons visité. 

IMG_1388 Côté parc, de beaux massifs "à la française" et une surprise nous attendait...

IMG_1389 Décidément, JM de Pas nous poursuit ! Nous découvrons le buste de la Comtesse d'Orléans qu'il a réalisé.

IMG_1393 La Comtesse est morte à Paris en 2003. 

IMG_1392 C'est tellement beau que vous avez droit à l'admirer de tous côtés.

IMG_1391 Quelle grâce ! 

Puis nous partons poursuivre notre balade.

IMG_1404 A quelques kilomètres d'Eu se trouve la ville du Tréport, au pied d'une falaise. Un funiculaire gratuit permet de rejoindre le haut du village.

IMG_1405 De là, la vue est fabuleuse. La Bresle, petit fleuve de 70 km de long se jette dans la mer ici et sépare le Tréport de la ville de Mers les Bains sur son autre rive. 

IMG_1396 Mers les Bains, charmante petite ville balnéaire aux maisons colorées. 

IMG_1410 Au Tréport, une partie de la ville a été détruite durant la guerre et remplacée par des barres d'imeubles face à la mer...

IMG_1409 Au pied de la falaise de craie, le vieux quartier des Cordiers a conservé tout son charme. Les toits sont blancs de déjections d'oiseaux de mer. IMG_1411 Une fresque habille joliment un mur uniforme.

IMG_1400 Sur la plage de galets, un bel alignement de cabanes blanches. 

IMG_1399 Pour permettre aux poussettes, fauteuils roulants de s'avancer, des chemins de caillebotis ont été installés. C'est plus facile aussi que de marcher sur les galets...

IMG_1413 La visite est finie. Il nous faut repartir.

20180623_094748_resized Sur la route, de grande étendues attirent mon attention...Saviez vous que la Seine Maritime est la région de production du lin ? La floraison ne dure que quelques jours et l'on voit déjà poindre le bleu si particulier de ses fleurs. Nous en reparlerons sans doute puisque, samedi prochain nous nous rendons chez un producteur de lin...

26 août 2023

Remise en selle

MAMAN ÉPUISÉE

Remise en selle – Épisode 1 

femme qui panse un cheval
Agathe Portail 20 août 2023
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Le chemin des écoliers

Depuis combien de temps cette étrange sensation de flottement l’accompagnait-elle ?

Quelques jours, quelques semaines… Rachel ne savait pas exactement. Il lui arrivait de plus en plus souvent de remplir son caddie en mode automatique : peser ses légumes sans y penser, ne rien garder de la sensation de l’orange à la peau grumeleuse, du kiwi duveteux ni de la rêche patate douce. Elle arrivait parfois à la caisse tout étonnée d’avoir pensé aux bananes et au papier toilette, aux couches et aux lames de rasoir, aux pâtes alphabet et à l’après-rasage. Elle ne se revoyait pas pousser son caddie dans les allées, choisir, comparer les prix, cocher sa liste, et pourtant elle était là, devant le tapis déroulant, à déposer des articles qu’elle ne se souvenait pas avoir pris.

C’était un mardi.

À la sortie du supermarché, quelqu’un l’approcha suffisamment pour qu’elle ait un mouvement de recul. 

– Salut la petite dame, ça vous dit, un tour de manège ?

De manège ? Bien sûr que non, elle avait passé l’âge ! Ce petit homme aux jambes arquées ne le voyait-il pas ? Comme s’il avait compris son incrédulité, le type agita sous son nez une liasse de prospectus : 

– Baptême de poney, cours d’équitation, chevaux en pension, ça vous intéresse ? On ouvre un centre équestre à la sortie de la ville, route des marronniers. Faut faire venir du monde !

Elle agita la tête, non merci et que ferait-elle des jumelles ?

Elle était censée les laisser brouter l’herbe des paddocks, entre les jambes des poneys ? L’idée ne la fit même pas sourire. Elle se servit de son caddie comme d’un bouclier et força l’importun à reculer. Il s’attaqua aussitôt à d’autres proies en leur bloquant le passage. 

La soirée se déroula dans une sorte de brouillard mental dont elle avait de plus en plus de mal à sortir. Donner la becquée aux filles, une bouchée pour Juliette, une bouchée pour Sofia, une bouchée pour Juliette, une bouchée pour Sofia. Caresser leurs petits corps chauds et doux à la sortie du bain lui gonfla le cœur d’un amour fou. Elle posa ses lèvres dans le pli du cou de l’une et embrassa les orteils de l’autre. Puis elle les coucha dans leur lit, remonta le mécanisme de la boîte à musique qui projeta au plafond son décor mouvant d’étoiles et de planètes et elle sortit dans le couloir. Eric n’était pas encore arrivé. Elle attendait la lumière des phares dans l’allée. Elle attendait. À vingt heures trente, lorsque son compagnon entra dans la maison, elle aurait pu pleurer, elle s’était sentie si seule, mais elle tendit la bouche à son baiser et ravala les sanglots qui auraient pu passer pour des reproches. À vingt et une heures, elle piquait du nez au-dessus de son assiette. Un quart d’heure plus tard, Eric lui suggérait d’abréger son martyre et d’aller se coucher. En sombrant dans le sommeil, le bras jeté en travers du lit à la recherche d’un corps qui n’était pas là, elle se dit qu’elle avait passé trois quarts d’heure avec lui.

Moins d’une heure de conversation avec un adulte.

Le lendemain et les jours suivants s’enchaînèrent, tous identiques ou presque, à la manière de perles de rocaille qu’elle enfilait sur du fil de pêche lorsqu’elle avait treize ans. Le flyer « Cours d’équitation débutants » gisait au fond du vide-poche de la voiture et Rachel l’oublia vite. Jusqu’à ce 28 mars. 

Elle conduisait comme chaque mardi les deux filles jusqu’à la crèche parentale où elle avait trouvé un créneau d’une journée. Eric les lui avait presque imposées, ces quelques heures, afin qu’elle s’aère, qu’elle fasse quelque chose pour elle, qu’elle voie une copine, prenne un café, fasse les boutiques.

Elle s’y tenait, mardi après mardi.

La vérité, c’est qu’elle avait le cœur serré en confiant Juliette et Sofia aux bras rebondis de la puéricultrice qui s’occupait d’elles. Elle était presque mortifiée de voir que ni l’une ni l’autre ne pleurait, ne s’accrochait à son châle, ne balbutiait « mama, mama » avec les yeux agrandis par le désespoir. Et tout ce temps libre, étiré devant elle comme le ruban désert d’une route de campagne… Qu’en faire ? Elle n’avait pas envie de s’acheter des robes deux tailles au-dessus de son lointain 38. Elle n’avait pas non plus envie de prendre un café. Pour parler de quoi ? Et avec qui ? Toutes ses amies travaillaient à plein temps et le terme congé parental leur arrachait des grimaces de compassion.

C’était parce qu’elles savaient, elles, quel piège c’était.

Et elles ne lui avaient rien dit quand, les joues roses d’excitation, à douze semaines d’aménorrhée pile, elle leur avait annoncé sa grossesse gémellaire et sa décision de prendre trois ans de congé parental« Pour avoir le temps de savourer, tu comprends ». Oui, elles avaient tellement bien compris qu’elles ne l’avaient pas mise en garde : un congé parental, c’est un vrai projet, et ça se prépare. Personne ne lui avait dit qu’elle allait tâtonner dans un quotidien sans horaire, fragmenté, où elle n’aurait le temps de rien entreprendre sans être interrompue pour cause de régurgitation. Bref, elle se sentait victime d’une sorte de complot planétaire dont ses amies seraient complices.

Rompre son congé parental pour reprendre le boulot ?

Impossible : comment raisonnablement penser qu’elle pouvait concilier ce quotidien dévorant de maman et une activité professionnelle ? 

Perdue dans ses pensées, elle ne comprend pas tout de suite pourquoi la voiture ne répond plus à la pédale d’accélération. Puis le véhicule se met à hoqueter et s’immobilise enfin sur le bas-côté.

Panne d’essence. Faut-il rire ou pleurer ?

Rachel garde quelques secondes le volant dans les mains, le regard perdu par delà les champs bordés de bois qui s’étendent à sa droite. Puis la vision d’un chevreuil en lisière la sort de son apathie, et elle ouvre sa portière. L’odeur fraîche du fossé s’engouffre dans la voiture. La situation lui paraît tout à coup tellement peu dramatique qu’un sourire se dessine sur ses lèvres. Oui, elle va devoir rentrer à pied. Non, cela n’a rien de grave, parce qu’elle sait où est rangé le bidon de gasoil réservé en principe à la tondeuse à gazon. Il lui suffira de demander un petit coup de main à son voisin. En attendant, elle va marcher. Et à travers champs, s’il vous plaît. 

Un pas après l’autre, Rachel retrouve des sensations égarées.

Son pied qui s’imprime dans le sol pointe d’abord, talon ensuite. L’odeur des herbes froissées sous ses pas, mélange de menthe aquatique et de ciboulette. La danse pétillante des pâquerettes et des fiquères dans les prés lui chatouille le regard. Au hasard des chemins de traverse, Rachel finit par se heurter à une clôture. Des piquets tous les vingt mètres, un fil dont le tic tic tic laisse penser qu’il conduit du courant. Elle est arrivée devant le fameux centre équestre dont le flyer froissé dort encore dans son vide-poche !

La suite demain !

 

27 août 2023

Remise en selle -suite et fin

MAMAN ÉPUISÉE

Remise en selle — Épisode 2 

femme à cheval
Agathe Portail 20 août 2023
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Retour au corps

Sans trop savoir pourquoi, elle passe sous la clôture et traverse le champ. Les taupinières surgissent entre les bouquets d’herbe dure, elle doit lever haut les pieds pour ne pas trébucher. Trois chevaux paissent au fond du champ. Un noir, un bai, un gris pommelé. De vieux souvenirs de poney club remontent à la surface. Le gris lève la tête, probablement alertée par le soupir des herbes qu’elle couche sous ses pas. Il approche au petit trot. Elle ne bouge pas. C’est quand même sacrément grand, vu de près, un cheval. Le nez velouté du cheval la frôle. Un souffle chaud lui soulève les cheveux, elle sourit et se laisse flairer, confiante. Enhardi, le cheval baisse la tête vers sa poche et la pousse deux ou trois fois. Elle ne comprend pas.

Une voix de femme traverse le pâturage :

– Il croit que vous avez des friandises dans la poche ! Montrez-lui qu’il n’y a rien, il vous laissera tranquille.

Docile, Rachel ouvre sa poche largement et laisse le cheval y fourrer les naseaux. Il est déçu

Comme elle se fait surprendre en pleine violation de propriété privée, Rachel se sent obligée d’aller à la rencontre de cette voix, juste pour s’excuser. On n’entre pas comme ça chez les gens, elle le sait bien.

La femme l’attend, adossée contre l’arrête du mur des écuries.

Elle a le teint bruni par les travaux d’extérieur, les cheveux décolorés retenus en queue de cheval et ses bottes en caoutchouc ont connu des jours meilleurs. Sourire contrit en bandoulière, Rachel passe sous la clôture et se présente entre deux excuses.

– Pas de mal, ma belle, l’interrompt l’autre d’une voix rauque de fumeuse. Moi c’est Béné. Je ne te demande pas d’excuse. Tu peux t’installer au Club House. Y a des bottes, sers-toi. Tu dois avoir les pieds trempés. Et quand t’as envie, tu peux me rejoindre, je cure les boxes toute la matinée.

Tout est étrange. Cette femme qui ne lui demande rien. Cet endroit où l’on s’occupe de ses pieds mouillés. La chaleur sèche du Club House qui sent le foin, le café recuit et les sacs de granulés pour chevaux. Sans l’avoir vraiment voulu, Rachel s’endort dans le canapé de velours usé, bercée par le raclement des sabots sur les cailloux de la cour. 

La porte du Club House s’ouvre en grinçant.

Entre ses paupières Rachel voit Béné retirer ses bottes en caoutchouc et enfiler une paire de bottes d’équitation. Elle se redresse et ravale les excuses qui allaient sortir toutes seules.

– T’as un peu séché ? lui demande Béné. Allez, viens, je t’emmène faire un tour. Ça va te requinquer. 

Rachel aimerait demander des précisions, dire qu’elle doit aller chercher son bidon de gasoil, mais rien ne sort, elle est encore un peu dans les brumes de son sommeil. C’est plus simple de suivre Béné qui l’équipe en marmonnant : bombe, bottes, gilet qui sent l’écurie.

– T’as déjà monté ? demande-t-elle enfin.

– Il y a longtemps, murmure Rachel.

– Ça s’oublie pas. Allez, en piste !

C’est le cheval gris pommelé qui l’attend, sellé, attaché à un anneau fiché dans le mur des écuries.

– Je te l’ai préparé, mais c’est toi qui le bouchonneras après notre petite escapade, annonce Béné, ça fait partie du contrat.

Rachel hoche la tête. Elle ne s’oppose à rien, elle a juste le sentiment d’être en roue libre, menée par une force extérieure. En grimaçant, elle se hisse sur la selle. Ses abducteurs protestent, elle se sent lourde comme un parpaing. Béné retire le licol et passe le filet. Le bruit du mors que le cheval mâchonne fait surgir un flot de souvenirs en Rachel. Le poney qu’elle préférait s’appelait Biscotte. Son poil lustré après chaque passage de brosse, la courbe parfaite de sa croupe, l’odeur de l’avoine, le poids du seau d’eau qu’elle lui apportait à la fin de la reprise lui reviennent en vrac.

Pourquoi a-t-elle arrêté de monter au juste ? Elle ne se souvient pas.

La sensation des muscles de ses cuisses qui se réchauffent en accompagnant le balancement du pas lui semble merveilleuse. Elle sent le bas de son dos s’arrondir pour épouser sa selle, ses mains trouvent leur juste place, l’avant-bras posé en travers de ses genoux, les doigts qui retiennent les rênes, tout en souplesse. Elle accompagne le mouvement de l’encolure qui se ploie, observe l’orientation des oreilles duveteuses. Son corps fusionne, tout simplement, avec celui de sa monture. 

– Voilà qui fait plaisir, s’exclame Béné, les poings sur les hanches. Tu fais mieux que tenir en selle ! J’ai une heure avant le début des cours, on va prendre l’air, toi et moi. 

Cinq minutes plus tard, le soleil chauffe le dos de Rachel.

Les branches basses des arbres lui font se coucher parfois sur l’encolure de son cheval, mais elle ne perd jamais de vue Béné, qui marche quelques mètres devant elle. Elle qui ne savait pas quoi faire de son après-midi. Elle est tellement bien. Au point qu’elle se fiche de la logique tortueuse qui l’a menée ici, sur le dos d’un hongre de bonne composition qui ne s’arrête pas brouter tous les trois pas et semble caler son pas sur le rythme de sa respiration à elle. Le parfum de chlorophylle qui monte des hautes herbes lui tourne un peu la tête. Elle se remplit le regard des jeux de lumière créés par l’apparition du soleil derrière la ramure des chênes.

Un poids qu’elle n’avait jamais identifié est en train de la quitter :

il coule le long de son cou, descend dans ses bras, son buste, ses jambes, et s’échappe par les pieds. Rachel s’allège. Ses muscles lui répondent, le craquement des branches sous le sabot de son cheval pétille à ses oreilles. Pas après pas, elle revient habiter son corps pleinement, intensément. Parce qu’elle s’est laissée surprendre, bouleverser et qu’elle n’a pas refusé la proposition de Béné, elle respire à nouveau et elle a hâte, tellement hâte, de raconter sa journée à Eric et aux filles. 

FIN

 

16 septembre 2023

Du plaisir de débattre

 

Le plaisir de débattre

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Shutterstock I frantic00

Benoist de Sinety - publié le 11/09/23

"Que ces instants d’humanité sont beaux, qui permettent de se reconnaître un peu plus capables de s’entretenir de sujets importants !" Le père Benoist de Sinety, curé de la paroisse St-Eubert de Lille, raconte ces rencontres impromptues où des inconnus découvrent le plaisir de débattre.

Nous sommes assis. Nous sommes serrés. Dans ce wagon du Ouigo lancé à pleine vitesse, les paysages défilent sans qu’on n’y prête vraiment attention. La lumière écrase l’horizon que nous regardons quand même dans notre petite boîte climatisée. Il y a les habitués qui s’organisent et prennent avec eux tout ce qu’il faut pour que les trois ou quatre heures se passent au mieux, nourritures, boissons, petit oreiller même. Il y a ceux qui tombent un peu des nues en découvrant que l’enveloppe d’un TGV peut contenir des aménagements bien différents et qui ne reconnaissent pas dans ces trois fauteuils collés les uns aux autres à chaque rangée, leurs décors habituels. Encore n’ont-ils pas appris l’absence de bar.

Débattre et se mettre à la hauteur de son voisin

Difficile de sortir un ordinateur pour travailler si l’on n’a pas de tablette. Difficile de regarder un film sur son téléphone si l’on ne peut le brancher pour le recharger, faute de prises électriques. Après des premières minutes pour se jauger et s’apprivoiser, voici que les langues se délient. Chacun laisse tomber ses appareils devenus inutilisables. L’inconfort, relatif, ramène chacun à la hauteur de son voisin. Des enfants font leurs premiers pas dans un couloir exigu : tous les regardent avec émotion et des mains se tendent au long de leurs chemins pour les soutenir, les guider, les encourager…

Des voisins qui ne se connaissaient pas se mettent à discuter : une jeune femme avocate qui part en week-end débat avec un couple de retraités du réchauffement climatique et des derniers avis du GIEC qui mettent en cause le système économique comme cause principale des désordres climatiques actuels, plutôt que des facteurs démographiques. Elle trouve qu’il faudrait quand même que nos responsables commencent à reconnaître tout ce qu’une économie débridée par la finance provoque comme drames et que ce n’est pas en faisant moins d’enfants que cela changera quoi que ce soit. Un homme, assis dans la rangée de derrière s’engouffre dans la discussion : « L’autre jour j’ai entendu Sarkozy dire que ce n’était pas vrai et qu’il était en désaccord avec le GIEC. »

Une sorte d’agora

Sa voisine lève les yeux de son livre et dit : « Qu’est-ce qu’il y connaît lui à tout ça ? Tous ces gars qui profitent du système ils sont devenus incapables de se remettre en cause. » La jeune avocate poursuit : « C’est ça qui est tragique avec un grand nombre de politiques : ils croient des choses sur des sujets qu’ils ne comprennent pas, faute d’avoir les connaissances nécessaires. Et comme ils sont doués d’une grande capacité de conviction, ils nous emmènent dans le décor. » « Oui, dit le retraité, on a trop de croyants en pilotage alors qu’il nous faudrait plus de sachants intègres. » On est loin du café du commerce, mais plutôt d’une sorte d’agora où chacun, assis, entre en dialogue sans arrogance ni vocifération. On parle, on cause, on partage. Pendant que les petits s’essayent à avancer dans le roulis des rails. Pendant que certains aussi tentent d’empiler des valises dans des espaces bien trop étroits dont elles s’écroulent à la moindre accélération du bolide.

Que ces instants d’humanité sont beaux, qui permettent aux uns et aux autres de se reconnaître un peu plus capables de s’entretenir de sujets importants.

Quelques instants après, un peu plus loin, le voisin du lecteur d’un journal sourit et commente à son ami le titre relatant le désir du président de la République de ne pas autoriser le drapeau russe aux prochains JO : « Ben alors ! il va falloir qu’il en supprime des drapeaux : le chinois, le saoudien et combien d’autres ? Parce que niveau horreur, au Yémen ce n’est pas la fête, et les Ouïghours non plus… » Le lecteur pose son journal et voici que s’engage une discussion sur les droits de l’homme entre des gens qui, tout en s’avérant politiquement plutôt en désaccord, découvrent le plaisir de débattre.

Réfléchir aux causes

Les tout petits marcheurs, fatigués, dégustent maintenant une compote, becquée donnée avec tant d’amour. Les enfants plus grands mordent dans des sandwichs, ravis de ce menu de fête. Mon Dieu ! que ces instants d’humanité sont beaux, qui permettent aux uns et aux autres de se reconnaître un peu plus capables de s’entretenir de sujets importants. S’arrêter de commenter ce sur quoi on n’a aucune prise pour réfléchir ensemble aux causes profondes des blessures qui frappent notre humanité. 

Peu de temps avant que ne sonne l’heure de la descente, ma voisine me regarde et me sourit : « Vous irez à Marseille, voir le Pape, vous ? » Je lui dis que « oui bien sûr ». Elle répond doucement : « C’est bien qu’il y ait des hommes comme lui qui ont ce courage et cette foi. Ça me console d’en avoir si peu… » Il faut que je descende, vraiment. Les mots manquent et le temps aussi. Je bafouille un peu : « La foi, c’est un chemin vous savez, pas tellement linéaire, on y avance comme un âne. » Je ne suis pas certain qu’elle saisisse l’allusion à l’expression d’un ancien évêque de la cité phocéenne mais elle me dit en conclusion : « C’est sympa un âne. » Oui, c’est sympa un âne…


 

5 mai 2023

3 douceurs de maman

 

DANS MA TÊTE

Trois douceurs de maman

illustration d'une maman et ses enfants
Cécile Guittier 24 avril 2023
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Le quotidien avec des enfants peut être aussi rude qu’exaltant. Il est facile de perdre pied, de se sentir débordée par des émotions contradictoires. Toi aussi, chère Fabuleuse, tu connais ce quotidien de maman où la gaité fait place sans prévenir à l’irritabilité. Je vais partager avec toi trois moments de douceur dans ma vie de maman qui m’aident à m’ancrer dans le positif, à remplir mon verre de patience et à me rappeler que ce qui compte, c’est l’amour.

1ʳᵉ douceur : écouter ma voix de maman

Chaque soir, depuis quelques mois, je chante une berceuse à mes garçons avant de fermer la porte de leur chambre pour la nuit. Je puise dans mes souvenirs d’enfance pour trouver de jolies chansons que j’ai aimées : San Francisco de Maxime Le Forestier, Une Chanson Douce d’Henri Salvador, ou encore J’entends siffler le train de Richard Anthony. J’adore voir mes garçons écouter de tout leur être, si réceptifs aux vibrations de ma voix, bercés par la poésie des paroles qu’ils connaissent par cœur. Je ne suis pourtant pas une chanteuse née (loin de là !), et chanter me fait franchement sortir de ma zone de confort. Mais le moment est si doux, si tendre, que le jeu en vaut la chandelle. J’écoute ma voix de maman, et finalement, je réalise que chanter juste ou faux n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est l’amour, et toute l’intentionnalité que je mets dans l’accompagnement de mes enfants vers un début de nuit serein.

2ᵉ douceur : allumer une bougie au repas

J’ai toujours aimé les bougies, mais je n’avais jamais réalisé leur pouvoir hypnotique sur les enfants. Depuis début décembre, pas un seul de nos repas n’aura été pris sans avoir une ou deux bougies chauffe-plats allumées sur notre table. Dès lors que la bougie est allumée, les enfants savent que c’est l’heure de venir à table. Ils focalisent leur attention sur la flamme lorsqu’il faut patienter pour prendre la parole au lieu de couper l’autre. La douce lueur les tranquillise, si bien que j’ai même tenté (avec un succès étonnant !) le dîner à la seule lueur des bougies. Ô temps, suspends ton vol… Ce fut magique. Enfants calmes, assiettes terminées, pas de drame : je recommande chaudement de tenter l’expérience ! Le pouvoir apaisant et fédérateur du feu m’étonnera toujours. À la fin du repas, la condition pour souffler la bougie est d’avoir débarrassé son assiette et lavé ses mains. Je vous jure que ça marche. Allumer une bougie aux repas, c’est vraiment s’offrir une parenthèse de quiétude et de sérénité.

3ᵉ douceur : renifler l’odeur de mes enfants

Je suis encore au bureau lorsque je les entends entrer avec fracas. La tête dans le guidon, pas tout à fait déconnectée, pas tout à fait prête à accueillir la tornade. Et pourtant, eux bondissent d’impatience de me retrouver, que je sois toute à leurs jeux et leurs anecdotes de la journée. Alors mon moment de douceur, peu importe le contexte, est de les serrer fort contre moi et de respirer leur odeur. Là, au creux de l’oreille, où ça sent la sueur d’enfant, où mes cellules réceptrices olfactives me rappellent à mon animalité. J’inspire profondément, j’enfouis ma tête dans leur petit cou tout doux. Parfois ça dure une minute, parfois une seconde. Je me reconnecte à eux et je ressens un tsunami d’amour qui balaye stress et obligations. Ce moment-là ne durera qu’un temps, mais je m’en saisis avec avidité.

Écouter, observer, sentir. La connexion avec mon corps et mes sens est la clef de ces douceurs.

Je ressens de la gratitude pour ces instants d’éternité, ces rituels de tendresse dans le tourbillon du quotidien. Et toi, chère Fabuleuse, quelles sont tes douceurs de maman ?



16 juillet 2023

Fin de vie- témoignage

 

« Cela fait quatre ans que je suis éligible à l’euthanasie »

Mme-de-CourregesUNE.jpg

Avec l'autorisation d'Elisabeth de Courrèges

Myriam de Courrèges

Myriam de Courrèges ✝ - publié le 27/06/23

Myriam de Courrèges est décédée le 10 mai dernier à l’âge de 70 ans d’un cancer. Mariée, mère et grand-mère, médecin, elle livre un témoignage poignant sur la fin de vie. Un temps dont elle ne nie pas les souffrances et les misères, mais qu’elle a rempli de vie, de joie et d’espérance.

Notre chroniqueuse Élisabeth de Courrèges a perdu sa mère le 10 mai 2023, après quatre ans de combat contre un cancer. Elle s’appelait Myriam de Courrèges, était mariée, mère de sept enfants et grand-mère de nombreux petits-enfants, médecin dans un centre de lésés-cérébraux, très engagée dans sa paroisse… Avant de mourir, elle a écrit un texte qu’elle a intitulé Cela fait quatre ans que je suis éligible à l’euthanasie, expliquant pourquoi il aurait été dommage de la demander. « N’était-ce pas beau à vivre tout cela ? », interroge-t-elle après avoir décrit ses joies familiales, sa gratitude pour les grâces reçues et son cheminement vers Dieu. « Donnez plutôt une aide active à vivre », implore-t-elle. Un témoignage de poids à l’heure où les contours du projet de loi sur la fin de vie, évoquant notamment « le droit de bénéficier d’une aide active à mourir », se précisent. 

Myriam de Courrèges a transmis son témoignage à sa fille Élisabeth dans l’espoir qu’il soit relayé, afin de partager cette joie et cette espérance avec ceux qui n’osent plus y croire. Élisabeth l’a confié à Aleteia qui le reproduit ici dans son intégralité.

***

Le jour où j’ai reçu l’annonce du diagnostic, avec la future loi de la fin de vie, j’ai compris que je serai éligible à l’euthanasie ou au suicide assisté. Depuis, quatre ans sont passés, bien remplis, et il aurait été dommage de ne pas témoigner de la présence de Dieu, le Christ et de l’Esprit-Saint. 

La fin de vie :

Un Temps pour cheminer avec Jésus
Un temps pour découvrir les délicatesses du Seigneur
En fait un chemin de vie, qui a sa fécondité
Un chemin de sainteté

Mariée, mère de sept beaux enfants enrichis de gendres et belle fille, une progression exponentielle de petits enfants chaque année, j’étais une grand-mère active. Médecin dans un centre de lésés-cérébraux dans lequel j’ai appris ce qu’est la dignité de la personne, entourée d’amies qui mettent du baume au cœur et à l’âme, engagée dans ma paroisse, j’étais gâtée, j’étais heureuse.

Ce lundi de février 2019 je suis en train d’examiner un patient. Mon téléphone vibre dans ma poche. Revenue à mon bureau je vois afficher « laboratoire ». Le résultat d’une prise de sang faite deux jours plus tôt peut laisser craindre une prise en charge urgente. A l’heure de la coupe je pose ma blouse et mon stéthoscope sur mon bureau et je pars aux urgences sans me douter que je ne reprendrai plus jamais ces instruments et que je devrais abandonner ma fonction médicale. Le soir même, en croisant les informations, je comprends que j’ai un cancer. Un médecin malade raisonne… 

Celui-ci m’est confirmé dix jours plus tard. Le chirurgien vient me voir avec des mouchoirs, car il m’annonce la vigueur de la tumeur et donc qu’ »il faut vous préparer et vous abandonner… » (vers la fin, rapide…) J’ai reçu une nouvelle grâce immédiate de paix et d’Espérance de mon Seigneur et mon Dieu… Une rencontre inattendue avec une amie aumônière me remplit de force.

J’étais donc déjà éligible à  ce que la loi sur la fin de vie en cours de procédure propose : la fin active, l’euthanasie si ce n’est le suicide assisté… Et si tel eut été, que n’aurai-je pas vécu ? 

Mon médecin a fait le choix de six mois d’un premier traitement qui semblait satisfaire dans un premier temps. Jusqu’à alors, depuis l’annonce du diagnostic, je considérais que mon « boulot » d’épouse et de maman n’était pas fini… et je croyais à l’Amour et la Puissance de guérison de Dieu. J’aime la vie, les autres, tout autre, les projets… Je continuais à m’impliquer, avec ma fatigue mais avec joie. Je continuais la formation paroissiale et apprenais à découvrir l’action de l’Esprit Saint dans ma vie.

En paroisse, entourée de certains des miens, le sacrement des malades m’est donné une première fois. Lors d’un temps d’adoration, je reçus l’image de la Vierge Marie écrasant la tête d’un monstre ou serpent. La tumeur est dite maligne (procédant du Malin)  parce que son développement physiologique procède d’une tromperie, (elle se fait prendre pour une cellule de défense)… De plus, ce cancer se développe face aux excès de notre vie moderne… Je recevais donc une grâce de confiance vis-à-vis de la protection de la Vierge Marie et sa capacité à  m’en protéger. Nous avons marié une fille cet été là, j’étais toujours là, amaigrie certes, mais nous étions tous très heureux de l’événement. Notre paroisse nous demande de la représenter à un pèlerinage: nous y recevons la grâce d’une piste pour un nouveau traitement. 

En janvier 2020, renouvellement du sacrement des malades en paroisse… Ce fut une démarche d’humilité et de vérité face à toute l’assemblée. Je vivais une vie presque normale même si une fatigue de fond la ralentissait et les projets furent au point mort. J’essayais de me concentrer sur le service et la vie spirituelle.

En mars 2020, parce que fiévreuse, les thérapies furent mises à demi-dose. Avant la fin de ces deux ans de thérapies apparaissent des métastases.

Ne le sachant pas encore, l’été 2021 fut un temps familial très heureux. La nouvelle m’est donnée en septembre, je fus convoquée pour une suite en janvier 2022. Je reçois à nouveau le sacrement des malades au cours d’une veillée de prière. Je reçus ce soir-là la certitude de vivre tout cela comme « amie de Jésus « . 

Je prenais du temps, coincée chez moi par la grande fatigue, de jouir des visites, d’écouter, de rejoindre, de porter, de prier pour mes frères et sœurs, enfants, amis… C’était encore une vie remplie. J’avais du mal à prier et me sentais loin du Seigneur… Mon conseiller spirituel m’a dit que ce n’est pas grave. « Vous êtes sur la Croix, objectivement au plus près du cœur de Jésus ».

Les chimio sont efficaces sur la tumeur mais elles ont une toxicité majeure sur d’autres cellules. Le cancérologue suspend les chimio pour l’été 2022, ce qui me permet de reprendre des forces et d’accueillir tous nos enfants dans la maison familiale : été merveilleux dans l’ambiance, les activités, mon anniversaire, louange et prière d’intercession, messages de familles et d’amis, mariage dans ma belle-famille. 

En septembre le bilan est catastrophique. En l’absence de thérapie nouvelle, la décision désolante d’arrêter tout traitement est prise, alors que je sens en moi encore une force et une passion de vie. 

Quel choc, quelle tristesse
Le profil de la Fin de vie est une autre étape…

Nouveau sacrement des malades au cours d’une veillée paroissiale pour appréhender dans la paix cette nouvelle étape dite palliative, débutée par un court séjour en service de soins palliatifs où l’aumônerie m’aidera merveilleusement à rester branchée sur la Parole de Dieu et à rester en paix.

J’ai vécu aussi cette étape où me sentant si peu interpellée par l’au-delà je me suis demandée si je n’avais pas reçu la Foi comme une fabrique rassurante, superficielle et sans amour. Et puis cette nuit de la foi où je me sentais abandonnée. Mais j’avais reçu une effusion de l’Esprit avant cette dernière et en me retournant je vois qu’il a été présent et fécondant à chaque instant.

La fin ? Comme un écran noir, que j’avais sous mes yeux dans ce service, écran  à  traverser, avec toute l’inconnu de ce qu’il y a derrière? J’implore l’Esprit Saint de donner à ce temps « d’attente » encore une fécondité… Une parole de grâce me fut donnée : il n’y a pas de « fin » mais une transformation de vie, qui prend ma vie d’aujourd’hui avec ce que j’en fais et qui sera transfigurée de la grâce divine. Et donc considérer l’aujourd’hui en le vivant le plus généreusement possible, le plus vivant possible, au plus proche du cœur de Dieu : dans ma vie de couple et de famille, avec la prière personnelle ou partagée, avec le sacrement du pardon et une direction spirituelle chaque mois comme avant dans la fréquentation de la parole de Dieu avec mon groupe de lectio, dans l’eucharistie, et dans une Espérance en croissance. 

Je continue autant que faire se peut à servir, soutenir, écouter, faire du lien, rassembler.

Mais il faut consentir : c’est dur de ne « plus pouvoir » inaugurer ou  accompagner les projets familiaux entre autre ; il faut de l’humilité pour n’être plus moteur et devenir dépendant progressivement… Le plus dur, dans la « fin de vie », c’est l’apparente séparation qui s’entrevoit, source de chagrin de mon côté et de celui des miens, époux, enfants et petits-enfants… Il y a encore à accompagner les plus jeunes, aider les ménages, assurer le quotidien de son époux… Et il faudra faire sans, en apparence.

Ce temps de perte progressive stimule en moi le besoin d’exprimer tant de gratitudes vis-à-vis du Seigneur qui nous a gâtés de sa Présence, de mon mari, des enfants, des petits-enfants, de ma famille et belle-famille présente aussi, des amis, des frères et des sœurs de la paroisse, et même de tant d’inconnus croisés pour un sourire un renseignement. J’aimais ces interventions gratuites, gratitude pour mon travail et pour l’ambiance de travail… Tant de richesses reçues. 

Mme-de-CourregesTXT.jpgMyriam de Courrèges en train de rédiger son témoignage sur la fin de vie.

Phase palliative avec ses misères, le début des douleurs, la perte de force, la grande difficulté à respirer au moindre effort, la difficulté à marcher, les mauvaises nuits, les positions douloureuses… Le mercredi des Cendres, premier jour du Carême, je subis la  survenue d’une complication médicale amplifiant considérablement les misères. Me voilà sept jours hospitalisée et coincée dans mon fauteuil, reliée à l’aspiration censée remettre le poumon en place (en vain)…

Pour ne pas subir ce temps mort, j’en fais quelque chose : je fais retraite, priant davantage et regardant des enseignements. J’écris un mot à chacun de mes enfants, à mon mari, et ce petit feuillet sur la fin de vie.

La souffrance s’insinue doucement mais sûrement. Mon conseiller spirituel m’invite à me mettre au pied de la Croix avec Marie qui a gardé l’Espérance, à méditer l’épiclèse : rejoindre le sacrifice du Christ « pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde, de tous ». Ouvrir généreusement mes offrandes et intentions de prières. 

Nouveau sacrement des malades qui fut un pur cadeau… Je ne l’avais pas demandé au cours de la veillée pour les malades. Le père vient vers moi : « Voulez-vous le sacrement des malades? », je réponds que je ne l’ai pas demandé. « Je vous le donne au nom de Jésus » !! Merci Jésus.

L’évolution se faisant plus rapide. Mon confesseur m’invite aussi à  méditer les  dernières paroles du Christ :

« Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » ;
« Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » ;
« Ce soir tu seras avec moi dans le Paradis » ;
« Femme, voici ton fils » ;
« Fils, voici ta mère  » ;
« J’ai soif » ;
« Tout est accompli » ;
« Entre tes mains je remets mon esprit ».

Je demande une mort douce à la Vierge Marie dont le chapelet est maintenant quotidien. Car j’ai peur, je ne suis pas brave. Et je ne veux pas marquer au fer rouge les miens.

Chemin de fin de vie… Un temps inutile ? Qu’en pensez-vous ? N’était-ce pas beau à vivre tout cela ?
Donnez plutôt une AIDE active à VIVRE.

Il faut du temps pour dire merci, exprimer, écrire notre gratitude.

Il faut du temps pour recevoir la croissance de l’Espérance qui permet d’envisager l’au-delà lumineux et toujours impliquant auprès de ceux que l’on continuera à aimer.

Il faut du temps pour les assurer que je resterai sur leur chemin, attentive à leur besoin, en intercédant pour eux sans cesse.

Il faut du temps, lorsque l’on est plutôt sec dans son âme (la nuit de l’Esprit) pour désirer la sainteté et supplier d’aller au plus près du Cœur de Jésus, pour jouir pleinement de son Amour toujours…

Il faut du temps pour apprendre à s’offrir sur notre croix, en s’accrochant à La Croix du Christ…

Il faut du temps pour apprendre à le faire POUR la Gloire de Dieu et le salut de TOUS.

L’euthanasie, le suicide assisté ?
réduction de vie… amputation de vie… indifférence aux siens ?…

Tel un bûcheron qui coupe un arbre vivant, vous coupez la vie dont la sève va s’écouler ET devenir inutile… Je prie pour ceux qui s’y donnent et pour leur bourreau.

Choisis donc la vie, même bouleversée et pénible, mais elle n’est pas sans fruit, elle n’est pas sans joie… Laisser du temps pour transfigurer le pénible présent en une Source Vive…

***


 

15 octobre 2023

Toute vie est utile

 

Toute vie porte en elle-même une utilité

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Aline Morcillo / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Hôpital Saint Camille, Bry sur Marne.

Elisabeth de Courrèges - publié le 09/10/23

Notre chroniqueuse Élisabeth de Courrèges a perdu sa mère, Myriam de Courrèges, le 10 mai 2023, après quatre ans de combat contre un cancer. Elle est récemment retournée dans les lieux où sa mère a vécu ses derniers instants sur Terre, l’unité de soins palliatifs de l'hôpital Saint-Laurent.

Je suis récemment retournée voir cet hôpital d’où elle était partie. J’avais besoin de voir ce lieu où j’ai accompagné ma mère pour la dernière fois. Même si j’ai surtout vu qu’elle n’y était plus. Avais-je gardé l’impossible espoir de la ressentir, ou de l’apercevoir?

Dans le couloir les visages que je croise ont changé : le personnel a tourné, il y a de nouveaux embauchés, toujours aussi courtois et dévoués, et de nouvelles familles accompagnées.  On aperçoit même un chat désormais.

J’arpente ce couloir que je me souviens avoir traversé de long en large : quand j’attendais derrière la porte que le précédent visiteur sorte, quand il y avait des soins ou une consultation du médecin. Ou encore le temps que les soignants accomplissent si soigneusement cette dernière toilette, ce dernier matin… Je me remémore particulièrement ces fréquents allers-retours dans le couloir afin de lui réchauffer cette tasse blanche et noire qu’elle s’était achetée et dans laquelle on lui servait du café. Comme elle le buvait tard, j’emportais la tasse vers le four micro-onde pour la lui réchauffer. C’était pour elle un dernier plaisir, et pour moi une dernière utilité.  Et cela nous faisait rire.

Le temps ne devait pas s’arrêter sous prétexte que, dans ma mémoire et dans mon cafard, il s’était figé.

Dans les chambres attenantes à « la sienne », ce ne sont plus les mêmes voisins. Évidemment. Le temps ne devait pas s’arrêter sous prétexte que, dans ma mémoire et dans mon cafard, il s’était figé.

Je passe devant le poste de soins. Elle voulait en rester à proximité. D’abord pour sa sécurité, également parce qu’elle se sentait entourée. Mais aussi, je crois, parce que la vie d’une équipe médicale continuait d’intéresser le médecin qu’elle était. Trouvait-elle dans cette observation une forme d’utilité ? 

J’évite quelques recoins du service encore trop chargés de douloureux souvenirs et me dirige vers le salon des familles qui m’est un peu plus familier.

Je reconnais la pièce pleinement ensoleillée, les couleurs chaleureuses et vives que ma mère aimait, les deux fauteuils et le canapé, les journaux périmés, la Vierge Marie posée sur l’étagère et la maquette de voilier.

Les souvenirs peuvent revenir. Je décide de rester, comme si j’avais besoin de les assimiler après avoir tout vécu en accéléré.

 Ici, rien n’a trop changé. Les souvenirs peuvent revenir. Je décide de rester, comme si j’avais besoin de les assimiler après avoir tout vécu en accéléré. Cette fois, pas de train à attraper, pas de nouveau visiteur qui venait prendre le relais. Une personne vient interrompre ma pensée. Il me salue, s’approche de l’évier et presse l’interrupteur de la machine à café. J’aperçois un bracelet d’hospitalisation à son poignet.  

Spontanément, l’homme se met à me parler de la température et du temps qu’il fait. Surprise mais disponible, je me prends à la conversation. La sonnette de la cafetière, bien vite, l’interrompt.  Le patient reprend alors la direction de la kitchenette mise à notre disposition, ouvre un placard, saisit une tasse et verse sa boisson. Ce n’est que quand il retourne s’asseoir à table qu’il me semble bien apercevoir une jolie tasse blanche et noire qui retient toute mon attention. C’est bien celle que ma maman utilisait en ses derniers instants. Et qu’elle avait laissée, manifestement. 

Et j’ai souri. Souri de savoir qu’elle aurait ri mais aussi souri de savoir que Ma mère était encore utile sur cette terre, et encore utile ici. Par tout ce qu’elle a laissé comme affections, œuvres et fruits…et par des petits détails aussi. 

Même diminuée ou altérée, mesurons bien que toute vie porte en elle-même une utilité. Pour le présent, et pour après. 

4 juin 2023

La belle histoire du docteur Brescia

 

Hommage au docteur Brescia, l’un des pères des soins palliatifs

Calvary Hospital's Dr. Michael Brescia

Courtesy of Calvary Hospital

Sr. Margaret Mary Hope S.V. - publié le 30/05/23

Décédé le 17 avril dernier à l’âge de 90 ans, le docteur Michael Brescia est une “légende” dans le domaine médical. Il a notamment été un « véritable apôtre des mourants » au Calvary Hospital de New York et est considéré comme un des “père” des soins palliatifs.

Médecin pendant 60 ans aux États-Unis, le docteur Michael Brescia a contribué de manière importante à l’avancée de la médecine en inventant, en 1966, la « fistule artérioveineuse », dénommée aussi « Brescia-Cimino ». Avec cette technique révolutionnaire, il est devenu pionnier de la dialyse rénale qui a permis de sauver des millions de vies dans le monde entier. Le docteur Brescia a également été un visionnaire et un pionnier dans le domaine des soins palliatifs au Calvary Hospital, dans le Bronx, à New York, un établissement où il a travaillé de 1962 à 2019 et qu’il a transformé en véritable leader mondial des soins palliatifs. 

À partir de 1994, il fut directeur médical de l’hôpital et supervisa la mise en œuvre d’une méthodologie pour soutenir la vie des patients en phase terminale. Il leur offrait une présence fidèle des soignants, un soulagement dans la douleur et un accompagnement spirituel et émotionnel. 

Décédé le 19 avril 2023, à l’âge de 90 ans, le docteur Brescia a été décrit comme un fervent partisan de la dignité de la vie humaine. Pour Mgr Timothy Dolan, cardinal de New York, il a été un « véritable apôtre des mourants ». Afin de rendre hommage à cet homme qui a su accompagner les derniers jours de milliers de personnes avec dignité, amour et compassion, Aleteia propose une interview que le Dr Brescia avait accordé au magazine américain Sister of Life Imprint en 2017.

Comment avez-vous commencé à travailler dans le domaine des soins palliatifs ?
Dr Brescia : Je n’avais pas l’intention de travailler dans le domaine des soins palliatifs. J’ai participé aux premiers travaux sur la transplantation d’organes et sur la dialyse. Avant 1966, les personnes souffrant d’insuffisance rénale ne pouvaient vivre qu’entre trois semaines et trois mois. Tout le monde essayait de trouver la méthode qui nous permettrait de continuer les dialyses à long terme jusqu’à ce qu’un rein compatible soit disponible.

Mais vous avez changé la donne…
J’ai rejoint le VA Hospital du Bronx parce qu’il y avait beaucoup de soldats qui revenaient du Vietnam et qui mouraient de maladies rénales. Un jour, j’étais vraiment désespéré. J’avais une dizaine d’hommes dans mon service. Ils étaient tous jeunes, mais ils allaient tous mourir. 

J’étais assis au restaurant avec mon collègue et je réfléchissais au problème. Deux frites étaient alignées côte à côte dans mon assiette. J’ai pris une bouchée de mon hamburger et une goutte de ketchup est tombée parfaitement entre les deux frites. C’est comme si [l’Archange] Gabriel me chuchotait à l’oreille. « Ne les bouge pas ! Ne les bouge pas ! Pas encore ! Voilà la réponse. »

J’ai regardé mon assiette et je me suis dit : « C’est comme une veine et une artère dans le poignet. Je me demande… si je relie cette veine et cette artère par une fistule, est-ce que cette veine et toutes les autres veines se transformeront en artères ? Nous n’aurions alors plus une seule artère, mais 200 artères ! Nous pourrions alors continuer à mettre les gens sur la machine à purifier le sang indéfiniment ! J’ai couru à l’étage et j’ai dit : « Nous allons faire une fistule ». Et vous pouvez le croire, ça a marché ! C’était il y a 50 ans, et ils utilisent toujours cette technique. 

Avez-vous breveté l’invention ?
Une société pharmaceutique était très intéressée. Elle m’a offert 50 dollars pour chaque dialyse effectuée dans le monde. Je me suis dit : « Je vais être riche ! » Mais j’en ai parlé à mon père. Il m’a dit : « Je suis très fier de toi, mon fils. Combien de personnes dans le monde seront sauvées chaque année grâce à ton invention ? » J’ai répondu : « 50.000 rien qu’en Amérique, et encore plus dans le monde entier ». Mon père m’a dit : « Alors, dépêche-toi, ne perds pas un jour ! » 

Le laboratoire pharmaceutique m’avait dit que je devais garder le secret pendant un an afin de préparer l’ouverture de centres de dialyse dans le monde entier au même moment. Mais mon père m’a dit :

« Non, non ! Si tu fais cela, quand tu te raseras le matin, ton visage disparaîtra dans le miroir et les visages de tous les enfants dont tu aurais pu sauver les parents apparaîtront les uns après l’autre. Quand tu t’assiéras à table, tu devras laisser une chaise vide pour toutes les personnes qui sont mortes cette année-là à cause de ton silence. Ne pense pas à ce monde : pour des bateaux, des voitures, des maisons, tu laisseras mourir 50 000 personnes ? Non, renonce à ce brevet ! »

J’étais en colère contre lui, mais je savais qu’il avait raison. Je suis parti et j’ai publié cette méthode immédiatement. Récemment, on m’a dit que la valeur de l’invention s’élevait aujourd’hui à environ 60 milliards de dollars. 

Comment vous êtes-vous impliqué dans l’hôpital Calvary ?
Dieu m’a envoyé. Deux collègues m’ont demandé : « Michael, pourrais-tu nous aider ? Il y a des religieuses dans le sud du Bronx qui ont besoin d’un médecin pour visiter leurs patients demain. » J’ai répondu : « D’accord, je vais vous rendre service ». Les religieuses m’ont offert du thé et des biscuits. À la fin de la journée, elles m’ont dit : « Dr Brescia, vous avez été d’une grande aide pour nos patients. Pourriez-vous revenir demain ? » J’étais en route pour l’université de Pennsylvanie où je devais mettre en place un programme de dialyse et de transplantation. Mais j’ai accepté de revenir au Calvary un jour de plus. 

Comment le Calvary est-il devenu un hôpital ?
Malheureusement, l’établissement allait fermer parce qu’il n’y avait pas assez d’argent. Le Calvary n’était pas encore classé comme hôpital, alors j’ai dit : « Voyons si nous pouvons être approuvés ». La Commission mixte est venue, le Dr Kruger a examiné l’établissement et m’a dit : « Vous ne passerez jamais. Vous avez trop d’insuffisances graves ». Mais alors que je lui faisais visiter les lieux, il m’a dit : « Dr Brescia, vous avez un homonyme très célèbre dans le domaine des reins. Connaissez-vous ce médecin ? » J’ai répondu : « Oui… c’est moi ! » Il m’a dit : « Ne racontez pas de bêtises ! Vous n’êtes pas le célèbre docteur Brescia. Il est en Pennsylvanie ! » J’ai répondu : « Non, il est censé être en Pennsylvanie, mais il est ici, dans le sud du Bronx ».  

À la fin, le Dr Kruger m’a dit : « Vous avez six mois pour régler ces problèmes ». Entre-temps, nous sommes passés de 12 dollars par jour et par patient à 300 dollars, et le Calvary a été sauvé. Dieu m’a gardé ici et a envoyé le Dr Kruger. L’argent est arrivé et nous avons pu nous développer. Puis le cardinal Cooke est venu et a dit : « Si vous restez, si vous vous impliquez totalement, j’ai cinq hectares dans le nord du Bronx que je vous donnerai pour construire un nouveau Calvary« .

Notre doctrine est le secours, la compassion, l’amour, la douceur. Je ne dirai jamais à quelqu’un qu’il doit souffrir. Je m’efforcerai de soulager sa douleur. 

En 1970, j’étais à plein temps au Calvary. En 1978, le nouveau bâtiment de l’hôpital était construit et nous avons déménagé ici.Ce n’était pas vraiment moi qui contrôlait cela, il y avait quelque chose d’autre à l’œuvre. Ce n’était pas moi. Nous devions sauver le Calvary. Aujourd’hui, nous sommes le seul hôpital de ce genre dans le monde. 

Qu’est-ce qui rend le Calvary Hospital si unique ?
Nous sommes différents. Nous sommes conduits par une mission, guidés par l’Évangile. Au Calvary, nous n’avons jamais, jamais, jamais, en aucune façon, hâté la mort à dessein. Nous dirons : « Nous vous aimons assez pour ne jamais vous tuer ». Nous rencontrons un symptôme insupportable et nous le traitons jusqu’à ce qu’il soit soulagé. Notre doctrine est le secours, la compassion, l’amour, la douceur. Je ne dirai jamais à quelqu’un qu’il doit souffrir. Je m’efforcerai de soulager sa douleur. 

Pourquoi pensez-vous que les gens demandent le suicide médicalement assisté ?
C’est à cause de la souffrance, de la dépression, de la solitude, des symptômes physiques et de la distorsion de l’image personnelle. Parfois, les gens commencent à se sentir coupables. Ils se disent : « Pourquoi les autres devraient-ils s’occuper de moi ? Ne vaut-il pas mieux que je sois mort ? » C’est ainsi que commence la réflexion. Il est difficile de dépendre des autres pour des choses très élémentaires. 

En tant qu’êtres humains, nous souffrons de trois manières principales : spirituellement, mentalement et émotionnellement. La souffrance spirituelle est liée au fait que la personne dans le lit dit : « Pourquoi m’as-tu fait ça, Dieu ? Je ne veux pas être ici ». Il y a aussi la peur : « Y a-t-il un Dieu ? Sait-Il ce qui m’arrive ? Se soucie-t-il de moi ? » La dépression est l’un des aspects de la souffrance mentale. Il existe de merveilleux médicaments pour traiter la dépression. Mais c’est surtout sur le plan émotionnel que nous souffrons – le sentiment d’abandon, l’absence d’amour. La souffrance émotionnelle ne peut être traitée que par l’amour. 

Comment aidez-vous ceux qui souffrent émotionnellement ?
Il y a quatre façons de procéder. La première consiste à être présent. Ces patients ne peuvent pas être seuls. Il faut essayer autant que possible de leur donner un contact, une présence. Le deuxième moyen est le toucher. Quand on touche quelqu’un, on n’est plus le même, il y a un lien. Le bébé dans le ventre de sa mère touche la paroi utérine. Nous devons toucher nos patients. C’est ainsi que l’on peut aimer quelqu’un. La troisième façon est de tenir, d’embrasser quelqu’un pour qu’il sache qu’il n’est pas seul.

Lorsque j’entre dans la chambre d’un patient, je m’arrête toujours sur le seuil de la porte et je prie : « Mon Seigneur, mon amour pour Toi m’amène ici pour Ta plus grande gloire ».

La quatrième façon est de dire : « Je t’aime. Je promets de ne jamais t’abandonner ». Je l’ai dit mille fois par jour. Il faut être présent, toucher, prendre dans ses bras et le dire. Les familles ont besoin des mêmes soins que les patients. Nous passons environ 80% de notre journée avec les familles. Soyez présents, donnez des informations, prenez-les dans vos bras et dites-leur qu’ils sont un cadeau pour vous. Leurs proches sont un cadeau pour eux. 

Comment avez-vous constaté le succès de cette approche ?
Au Calvaire, nous traitons 6.000 patients par an, et aucun d’entre eux, après avoir passé 24 heures ici, ne demande le suicide assisté. Personne. Quel que soit le problème. Et nous avons vu des cas terribles. Pas quand on leur tend les bras avec amour. Lorsque j’entre dans la chambre d’un patient, je m’arrête toujours sur le seuil de la porte et je prie : « Mon Seigneur, mon amour pour Toi m’amène ici pour Ta plus grande gloire ». Ce n’est alors plus la chambre d’un patient, c’est un sanctuaire. Lorsque vous demandez à Dieu de venir, Il vient. Je sais qu’Il est là. Je le sens. Et quand quelqu’un est en train de mourir, vous pensez que cette chambre fait partie de cette terre ? Non ! Vous n’êtes pas dans ce monde. Vous êtes entré dans le vestibule du ciel. 

Pouvez-vous nous parler d’un moment où vous avez fait cette expérience ?
Un jour que je partais pour Washington, j’ai reçu un appel du Metropolitan Hospital. Ils avaient trouvé une femme sous l’autoroute. Pouvaient-ils l’envoyer directement au Calvary ? Elle n’avait pas de famille, elle ne parlait pas, elle était sale. Elle s’appelait Angela. J’ai donc dit : « D’accord, nous la prenons ». Et comme je partais, Angela est arrivée. Elle avait une grosse tumeur. Elle avait des cheveux roux coupés, pas de dents. Elle avait le sida, l’hépatite. Bien entendu, nos cancérologues étaient impatients de s’occuper d’elle. J’ai passé une journée à Washington, où je me suis battu pour obtenir des fonds. À mon retour, je suis monté la voir et je n’arrivais pas à croire ce qu’ils avaient fait. Ils l’avaient nettoyée, coiffée, lui avaient fait les ongles. 

Elle n’avait pas l’air de comprendre quoi que ce soit, mais je lui ai dit : « Je vais te promettre, Angela, de venir te voir trois fois par jour ». Je me suis dit : « Trois fois par jour, je vais venir te toucher et dire à Dieu : “Je viens ici par amour pour Toi« . Six semaines plus tard, je reviens de Washington, découragé. Je me dis : « Je n’irai pas la voir ce soir, je la verrai demain ». Puis je me dis : « Non, je ferais mieux d’y aller. Je me sentirai malheureux ce soir si je n’y vais pas ». 

Je monte à l’étage, et Angela est en train de mourir. J’enlève mon manteau, je prends sa main, je la pose sur ma joue et je dis : « Angela, je reste ». Exactement 90 minutes plus tard, j’entends : « Dr Michael. Dr Michael ». Je n’en croyais pas mes oreilles. Je me suis levé d’un bond, je l’ai serrée aussi fort que possible, et j’ai dit : « Angela ? » Elle m’a dit : « Dr Michael, ce soir, dans quelques heures, je dirai votre nom à Dieu ». Elle n’a plus jamais prononcé un autre mot. Elle a fermé les yeux et a quitté cette terre. 

Ayant été témoin de tant de décès, vous devez avoir une certaine idée de l’expérience du deuil ?
Le deuil est la dernière façon de souffrir. J’ai été marié pendant 53 ans. Une belle et merveilleuse épouse, une partenaire parfaite, six enfants. Nous allions à un dîner spécial, elle et moi, et j’allais lui dire que je l’aimais. J’attends dans la salle à manger : « Viens Monica, on y va ». Elle sort de la salle de bain et tombe par terre. Rupture d’anévrisme au cerveau. La façon dont elle s’est effondrée, je le savais. Je le savais. J’ai dit : « Monica, ne pars pas. Prends-moi avec toi. S’il te plaît, ne me laisse pas ici. Ne pars pas ». Elle est partie. Elle est partie en 10 secondes. Ça, c’est un deuil. 

Le deuil est brutal. Le deuil reste. Il se modifie, mais il ne disparaît pas. Entre le moment où ç’est arrivé et maintenant, c’est différent. Mais à chaque fois qu’il se produit quelque chose dans notre famille, j’entends frapper à la porte. C’est un homme en costume noir qui me dit : « Bonjour, je suis le deuil. J’étais dans le quartier. Je vous ai vu rire, sourire avec vos enfants. Je voulais juste vous faire savoir que je suis dans les parages ».

Nous avons tous traversé une période terrible. Mais il faut savoir faire la part des choses. « Je suis la Résurrection et la Vie ». C’est tout. On l’accepte ou on ne l’accepte pas. Je sais que Monica est au paradis. Je le sais. Un jour, le rideau s’ouvrira, elle sera là avec certains de mes patients préférés et elle dira : « C’est l’heure ». J’ai dit à Monica : « Je n’oublierai jamais un cheveu de ta tête ». Et je ne l’ai pas oublié.

Qu’est-ce qui aide selon vous les gens à faire leur deuil ?
La même chose : l’amour. Il faut être là. Ils ne peuvent pas être seuls. Il faut les toucher, les prendre dans nos bras. C’est la profondeur de ce qui est nécessaire. C’est ainsi que nous montrons de l’amour. C’est aussi ainsi que nous traitons le suicide assisté. La souffrance émotionnelle n’exige ni sympathie, ni empathie, mais de l’amour. 

Que pensez-vous de l’acceptation actuelle du suicide assisté ? 
Je ne pense pas qu’en tant que société, en tant que nation, nous puissions survivre à toutes ces tueries. Vous parlez de la culture de la mort. Le suicide assisté est une pente glissante où il devient de plus en plus facile de tuer. Il existe de nombreux exemples où nous pouvons guérir des personnes souffrant de maladies qui étaient autrefois mortelles. Il y a quelques années, nous avons découvert que l’utilisation combinée de cinq médicaments pouvait complètement guérir les victimes du sida. On peut être au bord de la mort un jour et, une semaine plus tard, être sur le point de recevoir un traitement.

Avez-vous déjà rencontré des souffrances que vous ne pouviez pas soulager ?
Au Calvary, nous avons constaté qu’absolument toutes les douleurs et tous les symptômes peuvent être soulagés. Il ne m’est jamais arrivé de me dire : « Je dois rentrer chez moi et laisser cette personne souffrir parce que je ne sais pas quoi faire ». Je ne pouvais pas rentrer chez moi. Je devais rester jusqu’à ce que la douleur disparaisse. On ne peut pas laisser quelqu’un agoniser. 

Il ne m’est jamais arrivé de me dire : « Je dois rentrer chez moi et laisser cette personne souffrir parce que je ne sais pas quoi faire ».

La Bible dit : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance ». Es-Tu en train de dire, Dieu, Seigneur de l’Univers, que je te ressemble ? Oui ! Ce n’est pas une illusion. Lorsque vous entrez dans la chambre d’un patient, vous trouvez une image du Christ. Je dis à mon personnel d’être des rédempteurs. « Vous voulez enlever Jésus de la croix ? C’est l’occasion. Enlevez-le. » C’est pourquoi je ne suis jamais épuisé. Je crois que nous sommes tous des rédempteurs. Nous faisons partie de la mission rédemptrice du Christ. Nous réparons la misère du monde. Chaque fois que j’entre dans une pièce et que j’en ressort, je suis différent. J’ai fait une différence dans ce monde, pour cette personne.

29 octobre 2023

Belle histoire

 

L’incroyable histoire du calice du père Vincent 

CALICE-Vincent-Charmet

Vincent Charmet

Après la messe du 7 juillet 2023, le jeune prêtre reçoit officiellement la calice retrouvé, lors d’un apéritif avec les paroissiens du village.

Bérengère de Portzamparc - publié le 25/10/23

Le père Vincent Charmet, 30 ans, a été ordonné en juin 2023 pour le diocèse de Lyon. Originaire d’un village de 800 âmes dans le Beaujolais, sa toute première messe dans la petite église où il a été baptisé lui a réservé une surprise de taille. Le dernier curé du village, mort en 1968, avait laissé un message prémonitoire, plein d’espérance et de foi.

Il est des coïncidences dans lesquelles il est difficile de ne pas voir un clin d’œil de la Providence. Ordonné le 25 juin 2023 à la cathédrale saint-Jean de Lyon, Vincent Charmet, 30 ans, est aujourd’hui vicaire à la paroisse Saint-Augustin en Beaujolais, à Belleville. Né en 1993 dans une famille de vignerons des Pierres Dorées, c’est après l’expérience de Dieu vécue dans une abbaye, puis les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Cracovie en 2016, qu’il entre au séminaire à Lyon à l’issue d’études de management et de philosophie. 

Ses quatre grands-parents étaient vignerons, son père l’est également, et tous sont originaires de la vallée d’Azergues, plus spécifiquement du joli village de pierres dorées du Breuil où se trouve une petite église du XVe siècle, Saint-Laurent d’Oingt, dans laquelle Vincent a été baptisé bébé, comme tant d’autres. Le dernier curé à avoir vécu sur place, le père Claude Clavel, est mort en 1968. Depuis, comme de nombreux villages de France, la petite église n’est ouverte que ponctuellement, selon les occasions. 

Et la grande et belle dernière occasion en date a eu lieu le 7 juillet 2023, lorsque Vincent, ordonné depuis quinze jours à peine, est venu y dire sa première messe pour la famille et les voisins, en action de grâce et en souvenir de son baptême le 1er août 1993. C’est alors que l’adjoint au maire a fait part aux paroissiens de l’étonnante découverte, quelques mois auparavant, dans un placard de la sacristie. 

MOT-Vincent-CharmetLe message retrouvé dans le calice, sur lequel la secrétaire paroissiale a indiqué les volontés du dernier curé de la paroisse, le 26 juin 1968.

Le calice est destiné à Vincent

Courant janvier 2023, en rangeant la sacristie, quelques paroissiens dont un oncle et le père de Vincent, ont découvert dans un placard une belle boîte qui contenait un calice et dans lequel se trouvait un papier. En le dépliant, on peut y lire un message étonnant, écrit des mains de la secrétaire paroissiale et daté du 24 juin 1968:

Ce Calice appartenait à monsieur l’Abbé Claude Clavel qui le destinait à un enfant de la Famille Dupeuple s’il arrive à la prêtrise, ou à tout autre enfant de la Paroisse qui deviendrait prêtre”, signé “l’assistante paroissiale après accord de Mr l’Abbé Domez et Mr le Chanoine Devay”. 

L’étonnement est à son comble, la famille Dupeuple citée dans le message, une famille très pratiquante et très proche du curé de l’époque, n’est autre que la famille de la grand-mère paternelle de Vincent ! Ce message daté du 24 juin 1968 a donc été rédigé 55 ans pile (plus un jour) avant l’ordination de Vincent le 25 juin 2023. 

CELEBRATION-MESSE-Vincent-CharmetMesse du 7 juillet 2023 dans l’église de Saint Laurent d’Oingt, avec sur l’autel le calice du père Clavel, dernier prêtre de la paroisse, qui n’avait pas servi depuis plus de 55 ans.

Parce qu’il ne fait aucun doute que ce calice lui est destiné, l’adjoint au maire l’a remis au père Vincent quelques minutes avant la messe afin que celui-ci célèbre avec. Un symbole providentiel ! Après cette première messe, tous les participants ont ainsi été invités à un apéritif, au beaujolais bien sûr, pour une remise officielle, avec discours et applaudissements, et nombreux sont les participants à avouer alors être marqués par ce message de foi et d’espérance prophétique. 

« Il faut dire que le père Clavel avait laissé un très bon souvenir dans le village. Il était très aimé et avait marqué de son vivant les habitants avec sa forte personnalité et sa foi profonde », raconte ainsi le père Vincent. « L’histoire raconte même que chaque année, lors de la semaine sainte, il allait dans les vignes voir les ouvriers pour leur dire qu’il comptait bien les voir à la messe de Pâques, et tous lui obéissaient ! »

La tradition relancée

Très ému par cette belle et mystérieuse transmission, le père Vincent confie encore son étonnement. « Je n’avais jamais entendu parler de cette histoire de calice, c’est étonnant que dans ma famille, personne n’en ai parlé avant. Si cela ne m’a pas confirmé dans le choix de mon sacerdoce, car j’étais déjà bien engagé, il est certain que cela lui apporte un nouvel éclairage, m’ancrant dans une histoire, dans un passage de relais qui me dépasse un peu ». Vincent confie ainsi que ce calice l’accompagne désormais partout et qu’il l’utilise au quotidien. « S’il n’est ni rare ni précieux et n’a pas de valeur pécuniaire particulière, il est évident qu’il a une valeur exceptionnelle à mes yeux et qu’à chaque messe, je pense à mon prédécesseur au ciel ». 

Fin de l’histoire ? Pas tout à fait. Car dès que Vincent a reçu le calice des mains des paroissiens, il l’a affirmé haut et fort : il le remet « en jeu ». « Que ce soit de mon vivant ou pas, dans cinq ans ou dans cinquante, si un enfant de la paroisse est un jour ordonné prêtre, je le lui donnerai immédiatement ! » La tradition est donc lancée. 

12 novembre 2023

Petits billets d'octobre-suite

 Se faire des amis après 60 ans : les astuces et conseilsLe 16

Venue de nos amis Alsaciens pour le goûter et les nouvelles. Comme ici, la santé s’est dégradée...Pour la suite, il reste le téléphone. Leur venue a fait bouger Mimi qui a tenu à les raccompagner jusqu’à leur voiture. Ce qui lui manque chaque jour, c’est une motivation pour se remuer.

Le 17

David est venu me donner un coup de main pour contacter mon assurance voiture sur internet., car c’est impossible de les avoir au téléphone. Comme nous le disions avec nos amis hier, il y a une fracture numérique avec une partie de la population âgée : une vraie pauvreté que notre société ignore allégrement. 

Le 18

J’ai eu des problèmes d’ordinateur et Jean-Marie, mon technicien est venu arranger les choses. En regardant vers notre clocher hier, j’ai eu la surprise de voir que l’immense grue avait disparue. Il y a tellement de retard dans les travaux que les désistements d’achat d’appartements se multiplient. 

Le 19

Nous trions cette semaine les fruits et légumes pour la dernière fois dans le local actuel. Le déménagement va commencer ce week-end pour se poursuivre en début de semaine prochaine : super ! Je serai tout près de la maison comme auparavant. Le soleil a montré le bout de son nez, mais la suite des jours sera très pluvieuse. Demain j’irai cueillir des fleurs dans la serre des sœurs à la maison de retraite.

Pourquoi avoir une bibliothèque dans son salon ? – Concept UsineLe 20

Monique pense à sa future bibliothèque, idée prise en regardant la nôtre. Il y a beaucoup de livres à vendre au SP et un certain nombre donné. Lorsqu’il y en trop, les responsables vont en déposer dans la bibliothèque de rue. J’ai donc parlé à la responsable et pour une petite somme, que Monique réglera, je peux prendre ce que je veux pour elle. Super ! Quand j’étais jeune, je lisais beaucoup en puisant dans la bibliothèque municipale, sise à la faculté des lettres de Rennes. Je dois ce goût à mon professeur de Français-latin lorsque j’étais en 4°. 

Le 21

Il pleut : la cueillette de feuillages n’est pas des plus aisée, mais le plaisir futur de la confection des bouquets pour la messe de demain est une belle motivation.  Un autre plaisir s’est ajouté en fin de matinée : Le compagnon d’Isa est venu nous dire un petit coucou, et annoncé à Isa qu’il avait acheté des moules au marché, les dernières de la saison ! Il m’a proposé d’aller m’en acheter : pourquoi pas ! J’ai ainsi changer de menu pour midi : des moules-frites, ce qui a ravi Mimi ! 

Le 22

C’est l’aumônier des étudiants qui officie avec des homélies vigoureuses !  Super ! À la sortie, j’ai félicité François pour sa nouvelle venue dans le conseil municipal ; il trouve que l’équipe est sympa et soudée. Ce n’est pas lui qui mettra la zizanie dans ce groupe, bien au contraire. Maintenant en retraite, il est heureux de faire quelque chose pour sa commune. Que le Saint-Esprit guide leurs décisions. Pour le déjeuner, j’ai prévu une raclette, mais également des légumes, outre les pommes de terre,  pour les amateurs : poêlée de poivrons, chou-fleur, chou. Les filles commencent à apprécier les légumes.

Quels fruits et légumes consommer en hiver ?

Le 23

Il pleut !…Et il fait sombre. Les jours ont raccourcis brusquement.  Le chauffage s’est mis en route. L’automne s’est installé et cependant les hampes florales des yuccas continuent de s’épanouir pour égayer le jardin qui se vide de ses fleurs.

Le 24

Courses : je me sers abondamment dans le rayon zéro gâchis qui regorge de propositions. Ce qui me fait changer de menu pour dimanche prochain.

Le 25

Le 26

Livraison de vin pour Noël par chrono-post à 9h, puis venue de notre amie coiffeuse à 10h, ce qui me permet d’aller au tri alimentaire comme à l’ordinaire avec cependant un peu de retard. Chacun fait ce qu’il peut. Absence d’Yvette, notre collègue de 82 ans pour un problème de santé assez grave semble-t’il ??... C’est la journée des mauvaises nouvelles : le mari de notre amie doit se faire opérer d’urgence. Marcel a travaillé à l’arsenal où l’amiante continue de faire des dégâts chez les retraités.

le 27

Au tri et en fin de distribution dans la soirée, je récupère ce qu’il me faut pour proposer au enfants dimanche des grosses saucisses légumes. Comme le déménagement se fait la semaine prochaine il faut que tous les fruits et légumes dégagent dans les caddies et divers sacs. Ceux qui viennent récupérer les cageots-poules profitent aussi de l’aubaine. Ce qui peut se conserver un peu plus longtemps sera descendu au local restructuré de Kerbrat. 

Le 28

j’ai pris RV chez le vétérinaire pour les vaccinations annuelles de notre minette. D’après la secrétaire, il y a bousculade au portillon. La visite n’aura donc lieu que le 7 novembre : du jamais vu jusqu’à présent. Il fait un temps déplorable !

Le 29

Une éclaircie est la bienvenue pour me rendre à la messe, dite par le Père Joseph. La paroisse des étudiants lui laisse apparemment du temps libre, d’autant que le père Sylvain serait en mer d’après les nouvelles qui courent de bouches à oreilles. Ses homélies sont épatantes : Merci Seigneur !. Je suis contente de voir que nos petites filles commencent à apprécier les légumes. En plus des pommes de terre et du chou, j’avais préparé pour les appétits féroces une grosse poêlée de poivrons. En entrée, il y a avait des radis et des tomates ; fromage puis clémentines de Corse, pommes, ou et salade de fruits : Bref de quoi satisfaire les jeunes qui n’ont quasiment rien laissé. 

Le 30

La pluie sévit sous formes de rafales violentes qui créent des torrents d’eau qui dévalent la rue et les trottoirs et la pente du garage. J’ai découvert une nouvelle fuite d’eau à la verrière.

Orage. 55 mm de pluie en une heure | Le Télégramme

24 novembre 2023

Produits de peinture

 

Peinture Relook MEUBLE MAISON DECO effet bois naturel mat 375 ml - 1

J'ai découvert virtuellement ce produit dernièrement. Je trouve ça assez incroyable que l'on puisse reproduire les veines du bois avec une peinture opaque !  

Du coup, j'ai regardé ce qui avait été réalisé avec et je vous partage quelques photos. Peinture à effets pour meubles mate Maison Deco Renew, effet bois de hêtre, 375 ml-2 

Cette cuisine, par exemple. 

Peinture à effets pour meubles mate Maison Deco Renew, effet bois de hêtre, 375 ml-4 

Cette commode.

 Peinture à effets pour meubles mate Maison Deco Renew, effet bois de hêtre, 375 ml 

Table basse.MAISONDECO - Peinture relook - Effet Bois Flotté - Satin - 75ml - large Porte.

Relook Meubles Effet Bois FLOTTE - Peintures/Peintures à effets - AU CARROUSEL DORE Avant et après. Il est possible de peindre sur le mélaminé car le produit se passe en 2 parties: une base accrochante puis la peinture.

Peinture  Relook bois MAISON DECO, bois flotte satiné, 0.75 l - 3 Il existe plusieurs teintes.

Petite vidéo pour vous présenter la technique d'application ici

Autre produit :  ce badigeon pour meubles ou poutres qui permet d'éclaircir même du bois foncé, en 1 ou 2 couches, parait-il. Le produit bloque les tanins et laisse apparaître légèrement la teinte initiale, au contraire d'une peinture opacifiante. Tout dépend du style que l'on veut obtenir. 

MAISONDECO - Peinture relook - Effet Bois Flotté - Satin - 75ml - large Exemple ici.

 Et puis encore ici. Un badigeon est une peinture très diluée...mais anti-gouttes !

Il existe plusieurs teintes entre le blanc et le beige. Je vais peut-être le laisser tenter car j'en ai marre des poutres foncées dans ma chambre...dans les autres pièces de la maison, nous avons peint les poutres avec de la peinture opacifiante. ça changerait !

  

 

 

19 décembre 2023

Belle histoire

 

Axelle Huber, veuve à 39 ans : « Je te promets que je vais continuer à être heureuse »

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axelle-huber

Avec l'autorisation d'Axelle Huber.

Marie Lucas - publié le 13/12/23

À 49 ans, Axelle Huber vient de fêter le dixième anniversaire du retour à Dieu de son mari mort prématurément de la maladie de Charcot. Sur son lit de mort, elle lui avait promis de continuer à être heureuse. Dans les larmes, elle a tenu parole.

Août 2002, Léonard et Axelle se rencontrent. Elle a 29 ans, lui 31 et, fous amoureux, ils se marient l’été suivant. Comme une évidence, quatre enfants naissent de leur amour… Le bonheur n’attend pas ! Le rythme est dense, une expatriation au Gabon permet à Axelle de reprendre souffle. Et puis c’est le retour en région parisienne, avec un nouveau déménagement et la vie de famille ordinaire. Parents de Mayalène, Gaétane, Clémence et Calixte, les amoureux savourent leur quotidien. Et puis, le 1er juillet 2010, c’est le coup de tonnerre dans ce ciel bleu : Leonard est atteint d’une SLA –  sclérose latérale amyotrophique, maladie neurodégénérative grave. Insolence de la jeunesse et de l’amour, Leonard et sa femme choisissent le déni, refusent de consulter internet et évitent de prononcer le mot fatidique de « maladie de Charcot ». « Heureusement, se souvient Axelle… Cela nous a protégés. Le voile s’est levé petit à petit sur la maladie de mon mari, c’était plus doux ».

Il n’empêche, petit à petit la maladie fait son œuvre. Léonard est jeune, la maladie progresse, inexorablement. Une première perte – symbolique – sera celle des mains de Léo, qui doit renoncer à jouer du violoncelle… « J’aimais tant l’entendre jouer », murmure-t-elle. Chutes à répétition, perte progressive de la mobilité, de la parole,… jusqu’à se retrouver en chaise roulante… Durant ces trois années de maladie, le deuil est déjà au rendez-vous. « J’ai commencé à perdre mon mari pendant la maladie de Léonard », explique la veuve. C’est ce qui s’appelle le « deuil blanc » : si la personne est toujours présente, elle n’a plus les mêmes capacités, et l’aidante à ses côtés fait petit à petit le deuil de chacune des pertes qu’elle vit. 

La grâce du quotidien

Léonard est un homme de foi, Axelle est profondément enracinée en Dieu. Alors une solution s’impose à eux : ils avanceront dans la maladie « step by step », avec l’acte d’espérance comme arme lumineuse. « Mon Dieu, je crois fermement que vous me donnerez votre grâce en ce monde… » « Oui, cette grâce d’état, elle est réelle. L’Esprit saint envoie sa grâce pour porter la croix, mais il faut ouvrir les mains pour l’accueillir et rentrer dans le consentement à la perte ». Un jour, alors que son mari va de plus en plus mal, Axelle lui fait une incroyable promesse : « Je te promets que, après ta mort, je continuerai d’être heureuse ». Ces paroles, qui viennent du plus profond de son cœur, la dépassent, mais les aident à tenir bon. Pour l’aider à traverser la maladie de son mari, Axelle dispose enfin d’une autre ressource : une capacité à s’émerveiller hors du commun. « J’ai reçu cette grâce de l’émerveillement, d’attention aux 1.001 petits riens du quotidien qui m’a beaucoup portée », confie encore Axelle. 

Tu peux t’en aller en paix, ça va aller, je vais continuer à être heureuse.

Le chemin de croix des époux est rude, mais aussi rempli de fiorettis, autant de petits cailloux blancs qui rappellent à Axelle que Dieu veille… Ainsi le nom du pneumologue de l’hôpital – Jesus – qui accompagne le couple dans leur décision de pratiquer ou non une trachéotomie… Et quelques jours avant la mort de son mari, Axelle, le cœur déchiré, se souvient avoir redit à son Léonard, si inquiet pour sa famille qu’il laissait : « Tu peux t’en aller en paix, ça va aller, je vais continuer à être heureuse ». Dans son chemin de croix, l’épouse de Léonard expérimente que, si son cœur saigne, une immense paix l’enveloppe. La croix et la joie s’embrassent… Témoin d’une réalité qui la dépasse, Axelle se laisse traverser par ce mystère. 

Naissance au ciel

Après trois jours d’agonie et de veille, Léonard entre enfin dans la gloire de Dieu, entouré de sa mère et de sa femme. Axelle vit cette mort comme un accouchement : la naissance au ciel de son bien-aimé. « C’est un grand mystère … quand tu donnes la vie, tu souffres, et tu ressens une joie profonde. Tu touches à quelque chose qui te dépasse, qui te rapproche du Créateur… Assister à la naissance au ciel, c’est la même chose, ça rapproche de Dieu. » Et quand les proches entrent dans la chambre d’hôpital où Léonard vient de rendre son dernier souffle, ils entendent son épouse entonner l’Alléluia… Et le soir même, elle dira à ses enfants ces paroles qu’ils n’oublieront pas : « Nous allons continuer d’être heureux. Nous allons continuer d’être une famille. Papa sera toujours là pour nous aimer et nous protéger, il est et sera toujours fier de nous, même si nous ne pouvons plus le voir. Nous allons continuer et c’est aussi ce que Papa veut. »

Si pour Léonard, le voile s’est déchiré, pour Axelle, le temps du « vrai » deuil commence. L’absence physique est cruelle. Comment continuer à vivre sans lui ? Impossible, et absurde. Dans le livre qu’elle vient de publier L’odyssée du deuil, Axelle explique les différentes étapes émotionnelles du deuil et du retour vers la vie. Déni, colère, tristesse, dépression… Ces émotions se manifestent différemment, selon les moments, les saisons. Axelle se souvient avoir sonné parfois chez des proches pour aller pleurer sans être jugée… « Ou bien je m’enfermais dans la voiture, j’écoutais du violoncelle, et ainsi je retrouvais Léo. J’étais bien avec lui ». Le premier anniversaire de la mort de Léonard est particulièrement difficile à vivre alors qu’elle est au creux du creux de la vague, que les uns et les autres considèrent que le temps du deuil est révolu, et que la société la somme d’aller mieux… Cette impression du tunnel noir et du « ça ne finira jamais » est éprouvante. « L’Esprit saint m’a bien aidée… mais si j’avais eu quelques billes sur le deuil, cela m’aurait bien aidée » avoue-t-elle aussi. C’est pourquoi, aujourd’hui, elle anime des formations sur, entre autres, ces différentes étapes émotionnelles à traverser. « Je suis heureuse d’en parler, car parler du deuil, c’est parler de la vie », lance-t-elle avec un sourire ému. 

Parler de lui

Et les enfants dans tout ça ? Sans le savoir, les enfants ont aussi commencé à faire le deuil de leur papa avant sa mort, par exemple, quand la lecture le soir n’était plus possible : « On comprend rien quand c’est Papa qui nous lit l’histoire », lançaient-ils avec un naturel déconcertant. Et puis, une fois Léonard parti, Axelle comprend que c’est à elle de faire vivre la mémoire du père de ses enfants. « J’ai vite réalisé qu’on avait besoin de parler de Léo, et que cela nous rendait heureux. Avec des phrases comme « Tu sais, papa aurait fait telle blague… » ou même en lui parlant directement… », témoigne-t-elle. D’ailleurs, pendant longtemps, les enfants du couple diront bonsoir à leur papa dans le couloir, tapissé de photos de Léonard avec chacun d’eux ! … Un poster qui a finalement disparu au dernier déménagement. « Et puis, nous avons beaucoup été au cimetière : j’aime beaucoup ce lieu, je ne le trouve pas triste, mais c’est un lieu qui peut faire venir les larmes. Et tant mieux ! », sourit encore la veuve.  

Axelle, elle, continue d’avancer « step by step » dans son chemin de deuil car la grâce continue de se donner dans l’aujourd’hui. Elle découvre l’écriture, qui lui permet de vivre des retrouvailles intenses avec Léonard, et de dire à ses enfants quel homme a été leur papa. Elle se surprend également à peindre et s’offre de partir une journée en Allemagne à la rencontre d’une artiste autrichienne qui, comme elle, aime la vie en couleurs. Alors, inspirée par Veronica Von Degenfeld, elle peint trois magnifiques tableaux… « Et surtout, dans cette grande traversée du deuil, le plus salutaire a été de me laisser aider, et aimer », lance-t-elle avec force.

Une prise de conscience qu’elle a fait du vivant de Léonard et qui leur a permis de lancer des appels à l’aide : « Car les gens ne savent pas, ne devinent pas, ou n’osent pas aller vers vous quand vous souffrez ». Et, après la mort de son mari, la jeune veuve continuera d’expérimenter la générosité des uns et des autres, notamment celle de ces deux grands-mères qui porteront encore des « petits plats » à la toute jeune veuve avec ses quatre petits… Enfin, Axelle s’agrippe à la main de la petite fille Espérance de Péguy qui lui donne force, joie et lumière. « Même si ça ne va pas mieux aujourd’hui, ça ira mieux. C’est sûr ». Elle s’appuie sur la longue expérience de retour à la vie des autres. Et, avec les yeux de la foi, elle peut dire avec assurance : « J’en suis sûre, je reverrai Léonard avec son corps glorieux ». 

Créée pour le bonheur

Ultimement, Axelle se sait la bien-aimée de son Dieu, c’est la Source ultime de son bonheur, et cela change tout. Pour cela, il faut revenir en arrière. « Ce fameux été, juste avant ma rencontre avec Léo, je me suis sentie comme prise sous l’ombre de Dieu, expérimentant que jamais Il ne s’éloignerait de moi ». Et un peu plus tard, en 2011, alors que son mari est très malade, Axelle raconte : « J’étais avec une amie, place des Vosges à Paris, et tout à coup, je la regarde et je lui dis : « Je sais que je vais être veuve, que mon amoureux va mourir bientôt, et pourtant, je sais que je vais continuer à être heureuse » ». Une certitude intérieure bien mystérieuse concède-t-elle… et pourtant bien réelle. Axelle est faite pour être heureuse. Elle le clame haut et fort. Car Dieu nous a créés pour le bonheur, et non pour le malheur. 

Si je ne peux plus marcher, eh bien je courrai ! Si je ne peux plus parler, eh bien je chanterai !

« Aujourd’hui je donnerais tout pour vivre à nouveau avec Léo en bonne santé, mais je préfère largement la femme que je suis aujourd’hui ». Car le deuil, en débarrassant le cœur de ses scories, l’a fait accéder à une identité nouvelle. Axelle et ses enfants ont, chacun à leur manière, intégré l’héritage simple et fort de Léonard : « Si je ne peux plus marcher, eh bien je courrai ! Si je ne peux plus parler, eh bien je chanterai ! Si je guéris, eh bien on continue ! Si je ne guéris pas, eh bien on continue aussi ! » Et professionnellement, Axelle a choisi d’accompagner les aidants ou les personnes dont le deuil est difficile à faire. « J’aime tant aider les personnes à retrouver leur élan vital, à se libérer de leur passé pour avancer…  » Axelle n’a jamais été aussi reliée à la Vie, en Dieu. Normal avec un prénom comme le sien : Axelle, celle qui est axée en Dieu (El signifie Dieu en hébreu). 

Pratique

Retrouvez le témoignage de Axelle Huber dans ses ouvrages « Si je ne peux plus marcher, je courrai » et « L’odyssée du deuil » parus chez Mame. Axelle propose également des accompagnements (aidant, deuil), des formations (école, entreprise…) et des conférences : axellehuber.fr
18 décembre 2023

Ecologie intérieure

Plusieurs articles aujourd'hui...trop de chose à vous dire !
VIE DE FAMILLE

Renouer avec la magie de Noël

magie de noel
Une Fabuleuse Maman 13 décembre 2023

Les fêtes de fin d’année approchent… au pas de course(s) !

Si, enfant, cette période était absolument magique, en grandissant, c’est plutôt le cauchemar : stress des courses, des cadeaux à trouver, des retrouvailles familiales à organiser. Trop de bouffe, trop de cadeaux, trop de choses à faire… Bref, trop de tout ! 

Si, comme moi, tu as une sensibilité écologique — ou tu aspires tout simplement à faire autrement — suis-moi : je te propose de découvrir quelques pistes pour revivre la magie de Noël… autrement ✨

La magie de Noël, c’est quoi ?

On a tous des souvenirs très précis des Noëls de notre enfance.

Personnellement, je me souviens de fêtes passées chez mes grands-parents, en Charente-Maritime. La maison était froide et humide ; ma grand-mère mettait une brique dans le four et la passait ensuite dans le lit, pour le réchauffer. Véridique !

Ma sœur et moi partagions un lit. Le 24 au soir, une fois sous des draps bien lourds et épais comme on les tissait à l’époque, nous étions incapables de nous endormir et nous racontions d’interminables histoires en attendant l’arrivée du Père Noël !

Ce souvenir est profondément ancré. En grandissant, il y en a eu d’autres, associés à cette période : des odeurs (clémentine, cannelle, clou de girofle, sapin), des activités manuelles (décoration de maisons en pain d’épices, ateliers nœuds et papier cadeau avec la mère de ma correspondante allemande) et évidemment, certains cadeaux : à 14 ans, ouste les draps et les couvertures, j’ai enfin reçu une couette !

Quand on y pense, on ne se souvient pas tant des aspects matériels, mets dégustés ou cadeaux reçus, mais plutôt des émotions qui ont été partagées : bien-être, plaisir, amour, joie…

La magie de Noël, c’est ça ! Un état de joie profond et authentique que nous avons beaucoup de peine à retrouver une fois adulte.

Année après année, nous faisons tout pour recréer la magie de Noël de notre enfance en oubliant que ce qui provoque cette magie, c’est souvent les choses les plus simples !

Souvenirs d’enfance

Et toi, quels sont les souvenirs de cette période de fêtes qui t’ont le plus marquée ? 

Se reconnecter à ces moments pour réactiver les émotions associées est la première chose à faire si l’on essaie de renouer avec la magie de Noël.

Parmi les souvenirs les plus fréquemment plébiscités : 

  • Décorer le sapin, la maison
  • Faire des jeux de société en famille
  • S’amuser avec les cousins
  • Cuisiner à plusieurs
  • Se coucher plus tard
  • Regarder des dessins animés et (télé) films de Noël
  • Un cadeau en particulier
  • Manger, boire, rire !

As-tu remarqué ? Ce qui reste le plus nettement gravé dans nos mémoires, ce sont les moments de convivialité partagés avec nos proches. Bonne nouvelle (en cette période d’inflation) c’est aussi ce qui coûte le moins cher ! 

Qu’est-ce qui est réellement important ?

Pour réduire ce sentiment d’obligation et ne pas finir l’année épuisée, je t’invite à te demander :

  • Qu’ai-je envie de vivre en 2023 durant cette période de fêtes ? 
  • Qu’ai-je vraiment envie de retrouver, de partager ? Et pourquoi ?
  • Qu’est-ce qui, finalement, est moins important et dont je me passerai bien ?

Partir de ce qui est réellement important pour toi permet de placer ton énergie au bon endroit. C’est aussi une bonne base de discussion pour échanger avec tes proches et voir comment faire différemment cette année.

Alléger la charge mentale 

C’est décidé ! Mon credo cette année pour organiser les fêtes : simple, efficace et FUN !

Alors oui, dans chaque famille, il y a des impératifs auxquels on ne peut pas échapper. Mais chaque fois que tu sens le stress ou la fatigue grimper, commence juste par te demander :

  • Suis-je vraiment obligée de faire ça ? VRAIMENT ?!
  • Comment puis-je faire différemment ?

Parfois, tu n’auras pas le choix — et c’est OK ! — mais avec un peu de chance, le fait de prendre ce petit moment d’introspection avant de foncer tête baissée te permettra d’alléger ta to do list de Noël. Et une obligation en moins, c’est toujours bon à prendre !

Qui dit Noël, dit (déluge de) cadeaux

Quand on fait la liste de toutes les personnes à qui il va falloir faire un cadeau, il y a de quoi avoir le tournis. Même moi qui ai une toute petite famille, ça grimpe vite… en nombre, en euros et en stress !

Sans oublier la sempiternelle question : est-ce que ce cadeau va lui plaire ?

Réponse : euh…

Selon une étude annuelle IPSOS pour Rakuten France, 55 % des Français ont déjà revendu un présent ou seraient prêts à le faire. Ce pourcentage grimpe même à 70 % chez les personnes âgées de 25 à 34 ans.

Bref, c’est sans aucun état d’âme que mon neveu va revendre mon cadeau sur une plateforme en ligne… le 25 décembre à 11 h ! Gloups.

Galère de trouver + pollution + placards encombrés + coût = cette année, je fais autrement !

Mon 1er conseil : offrir des cadeaux à plusieurs.

Alors oui, mon neveu risque de râler parce qu’il y aura moins de cadeaux au pied du sapin. En revanche, on va peut-être enfin entendre un cri de joie : 

Yeeeeesss ! C’est LE truc que je voulais VRAIMENT !

En se mettant à plusieurs, c’est plus facile d’offrir un cadeau plus onéreux — à budget égal (ou inférieur). Plus besoin non plus de se creuser la tête pour trouver plein d’idées, ni de courir les boutiques ou les points relais puisqu’il y a moins de cadeaux à offrir.

2e piste : « Xmas santa », ou le Père Noël secret

Là aussi, l’idée est d’offrir moins, mais mieux. Chacun pioche en amont et au hasard le nom de quelqu’un dans sa famille : c’est la personne à qui il/elle fera un cadeau cette année.

Un (beau) cadeau par personne plutôt qu’une multitude de babioles : ça le fait !

3idée : Les absents ont toujours tort 😉

Tu les visualises, là, ces queues d’attente interminables pour envoyer un colis ou en récupérer un autre ? Et si on décidait, cette année, d’échanger des cadeaux seulement entre personnes réunies ? Pour les autres, tu peux envoyer une jolie carte (avec ou sans étrennes) pour montrer qu’ils n’ont pas été oubliés. Entre 2 factures et 3 prospectus, ta carte fera très certainement plaisir !

Déco & ambiance

Flashback il y a un an :

Moi : Zut… Où sont donc toutes nos décorations de Noël ?

Mon mari : Quelque part dans un carton de déménagement.

Après quelques heures de brouhaha parmi les cartons pas encore ouverts : 

Moi : Tu les as retrouvées ?

Lui : Impossible !

Moi : OK, pas de problème. Je te préviens, ça va être le boxon à la maison !

En effet, pas question de tout racheter. Je sors ciseaux, colle, coton, cartons, papiers journaux, rouleaux de PQ, peinture, paillettes, stylos et c’est parti !

Perso, me mettre dans l’ambiance des fêtes est vraiment ce que je préfère. C’est l’occasion privilégiée de partager des moments de complicité en famille, quels qu’ils soient. 

Créer ses propres décorations, faire ses papiers cadeaux, cuisiner des biscuits, siroter des choco-chauds-chamallows et terminer le dimanche après-midi tous lovés dans le canapé à regarder un film de Noël… c’est magique !

Déplacements et repas de fêtes

Le 24 chez tes parents et le 25 chez les miens ? — ou comment traverser toute la France en 24 h.

Et pour le 31 ? Rebelote, on recommence !

Si, bien sûr, on a envie de faire plaisir à tout le monde, amis compris, force est de constater que c’est É-PUI-SANT !

Certes, les fêtes de fin d’année sont des rituels familiaux et/ou amicaux. En revanche, est-on réellement obligé de TOUS se retrouver sur une seule et même semaine… alors qu’il y en a 51 autres dans l’année ?

Pareil pour les repas : est-on réellement obligé de servir à table tout ce qu’il y a de plus festif ? Saumon, foie gras, huîtres, volaille, fromages, bûches, marrons… et quelques citrates pour arroser tout ça !

Et si, cette année, on faisait un choix ?

Choisir : ou comment faire cohabiter plusieurs envies (ou besoins)

Le problème de choisir, c’est qu’on a souvent l’impression d’être dans le [ceci] OU [cela]. On ne ressent plus que la douleur d’avoir dû renoncer à une option.

Or, faire un choix, quel qu’il soit, a des inconvénients ET des avantages !

Par exemple :

Quand je me dis : Cette année, il va falloir passer le 24 décembre avec ma belle-famille à Nantes, le 25 chez ma mère à Paris et retrouver des amis le 31 chez à Toulouse…

Je me sens partagée entre :

  • Un sentiment d’obligation, car j’ai besoin de savoir que personne ne passera les fêtes tout seul.
  • Un sentiment de fatigue et un besoin de me reposer durant cette semaine de congés.

Ma stratégie est : de privilégier ma belle-famille cette année et de laisser tomber le reste.

Le bénéfice qui en découle : mes enfants pourront profiter de leurs grands-parents et leurs cousins plus longtemps et ce sera beaucoup plus reposant pour moi.

En résumé : pour le moment et par priorité, je choisis ma belle-famille. Les grands-parents vieillissants, je privilégie les liens qu’ils développeront avec mes enfants. Sachant que ma mère sera en compagnie de ma sœur pour les fêtes, que je pourrai venir la voir lors de prochaines vacances scolaires. Idem pour mes amis : nous pourrons aussi organiser des retrouvailles plus tard dans l’année.

L’art de choisir… puis de communiquer !

Si tu es toujours en train de me lire, peut-être transpires-tu à grosses gouttes :

Ouh la la, mais comment vais-je aborder tout ça avec mes proches ? Elle est bien drôle Pauline, mais dans ma famille, c’est IM-POS-SIBLE ! Pas envie de me faire atomiser !

Je te comprends ! 

Après tout, Noël est une fête collective qui se partage avec toute la famille, chacun doit trouver son équilibre.

L’idée n’est pas de tout imposer d’un coup ! Mais de voir comment, petit à petit, tu peux faire autrement afin de nourrir les valeurs hautes que tu associes à cette période de fête — et pas de céder à tous les diktats, notamment consuméristes, sous prétexte « qu’il faut que… »

Ensuite, il s’agit de trouver le bon créneau (cf. pas entre 2 coups de fil rapides), pour exprimer :

  • Ce que tu ressens (calmement), 
  • Ce dont tu as besoin (en ce moment précis)
  • Et ce que tu proposes (cette année-ci). 

En gros, l’exercice d’avant !

Voici donc quelques pistes pour vivre une fin d’année 2023 la plus sereine et épanouie possible

— sachant que l’écologie de soi est aussi une manière de prendre soin de notre chère planète. Bonnes fêtes !

Ce texte nous a été transmis par Pauline Dumont, une fabuleuse maman de 2 jeunes garçons. Pauline est coach en écologie intérieure. Elle accompagne les mamans dépassées, notamment par la crise écologique, à redéfinir un projet de vie source de sens, de liberté et de joie. Tu peux la retrouver sur son site : https://beebadabloom.fr/

 

22 décembre 2023

Belle histoire

 

Un petit miracle chaque jour de l’Avent : deux conversions valent bien une messe

BALANCE

lynea I Shutterstock

Joseph Challier - publié le 11/12/23

Pour vous aider, durant cet Avent, à désirer toujours davantage la venue du Sauveur, Aleteia vous raconte chaque jour jusqu’à Noël un petit miracle. Une série d’histoires vraies, où Dieu agit dans le concret des existences.

Au début du siècle dernier, dans un petit village de campagne, le capitaine des gardes forestiers et le boucher tenaient régulièrement des joutes oratoires chez le commerçant. Alors qu’ils étaient en pleine activité, une vieille dame passe la porte de la boutique. Le boucher lui demande ce dont elle a besoin. Alors très simplement, la vieille dame répond qu’elle aimerait bien un petit peu de viande mais qu’elle n’a malheureusement pas d’argent pour le payer. Et de préciser :

– Je suis bien désolée de ne pas avoir d’argent, mais je vais aller entendre la messe pour vous !

Les deux compères se moquent alors de la bigote. Gentiment mais sûrement. Le boucher finit par dire :

– D’accord, ma bonne dame. Allez donc entendre la messe pour moi, puis revenez : je vous promets de vous donner autant que la valeur de la messe.

La brave croyante va entendre sa messe et prie bien pour son incroyant de boucher. Lorsqu’elle revient en magasin, elle se pose devant le comptoir, écrit sur un petit bout de papier ce texte : « J’ai entendu la messe pour toi. » Puis, elle tend le papier au boucher. Celui-ci place ce papier manuscrit sur un côté de la balance qui lui sert à peser les bouts de viande. D’un air goguenard, il prend un os et le pose de l’autre côté de la balance. Mais le papier est plus lourd ! Il serait alors un euphémisme de dire que boucher et capitaine soient étonnés… ils étaient l’étonnement. Commence alors une cérémonie des plus originales. Le boucher met un morceau de vraie viande. En vain : le petit papier ne pesant pas 20 grammes est plus lourd. Il tente un morceau de viande plus gros. Le papier père encore plus. Le boucher examine alors la balance. Mais rien n’apparaît anormal. Alors le boucher explose :

– Bon ! Ma bonne dame : que voulez-vous, bon sang ? Un gigot de mouton, peut-être ?

Sur ce, il place le-dit gigot sur la balance et s’étrangle : le papier est toujours plus lourd. Replaçant avec un morceau encore plus lourd, la balance, décidément, pèse encore et sans cesse, du côté du petit papier.

Acceptant sa défaite, le boucher fait une promesse à la vieille dame : il lui procurera de la viande chaque jour. Et surtout, il se convertit.

Quant au capitaine, ébranlé de cette scène, il se convertit également, devint un pratiquant quotidien de la messe… et vit deux de ses fils devenir prêtres.

D’après Pierre Lefèvre, Petites histoires, grandes vérités, tome 1, Pierre Téqui, 2006.

23 décembre 2023

Belle histoire

 

Un petit miracle chaque jour de l’Avent : sa lettre illumine la vie de son ancienne institutrice

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Alphavector I Shutterstock

Joseph Challier - publié le 14/12/23

Pour vous aider, durant cet Avent, à désirer toujours davantage la venue du Sauveur, Aleteia vous raconte chaque jour jusqu’à Noël un petit miracle. Une série d’histoires vraies, où Dieu agit dans le concret des existences.

Paul et Jacques parlaient entre eux des personnes qui avaient compté dans leur vie. Celles qui avait eu la plus grande influence sur leur vie, leur caractère et leur destinée.

Paul dit :

– Je crois que c’est mon institutrice qui a vraiment enrichi ma vie. Je lui dois plus que ce je ne pourrai jamais lui dire.

Les deux amis s’en réjouissent, puis Jacques dit à Paul :

– Dis, lui as-tu déjà exprimé ta gratitude pour son influence, à ton institutrice ?
– Oh non je n’ai jamais pris le temps de lui écrire. J’ai toujours pensé qu’elle doit recevoir des tonnes de lettres, qu’est-ce que tu veux que la mienne lui fasse ?

Pourtant, quelque temps plus tard, Paul repense à cette conversation et décide alors d’écrire à son ancienne institutrice. Qu’importe ce qu’elle pense, il veut lui écrire ce qu’il lui dit.

Et encore quelque temps plus tard, il reçoit une lettre qui disait : « Je ne puis vous dire ce que votre lettre a signifié pour moi. J’ai plus de 80 ans et je vis seule. Je me sens comme la dernière d’un arbre en automne, je m’accroche à une fragile étincelle de vie. Comme vous le savez, j’ai enseigné pendant 50 ans, et votre lettre est la première et unique note d’appréciation que j’ai reçue à ce jour. Elle est arrivée un matin gros et froid, et elle m’a apporté davantage de réconfort et d’encouragement que rien d’autre dans toute ma vie. »

D’après Alfred Kuen, 366 histoires vraies, Excelsis, 2021.

24 décembre 2023

Belle histoire

 

Ce geste rempli d’humanité qui a fait de deux ennemis des frères

FRANZ STIGLER AND CHARLIE BROWN

Public Domain

Charlie Brown et Franz Stigler.

Theresa Civantos Barber - Aline Iaschine - publié le 19/12/23

Les destins d’un pilote allemand et d’un pilote américain se sont entrelacés en décembre 1943. Alors que la vie de Charles Brown était suspendue à un fil, le geste empreint d'humanité de Franz Stigler l’a épargné, lui et ses hommes.

 

C’est l’histoire vraie de Charles Brown et de Franz Stigler, le premier pilote d’un bombardier américain et le second pilote allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Quelques jours avant Noël 1943, Charles Brown, jeune homme de 21 ans, effectuait sa première mission, et rien ne se passait comme prévu. Son avion volait seul au-dessus de l’Allemagne, les tirs ennemis avaient criblé son bombardier et l’avaient quasiment détruit. La moitié de son équipage était grièvement blessé et le soldat mitrailleur gisait mort sur le sol. 

Soudain, Charles Brown aperçut la seule chose susceptible d’aggraver encore la situation : un chasseur Messerchmitt allemand à un mètre de l’aile de son avion. La situation semblait désespérée et sans issue : Brown pensa que c’était la fin.

Un tournant inattendu

À un moment donné, les yeux des deux pilotes se sont croisés, puis le pilote allemand fit un signe de tête à Brown, et contre toute attente il se mit à voler sous l’avion américain pour que les artilleurs anti-aériens allemands, au sol, n’abattent pas le bombardier lent et sans défense. Le pilote allemand escorta le bombardier au-dessus de la mer du Nord, hors de la frontière allemande et loin du danger. Il jetta un dernier regard au pilote américain et retourna en Allemagne.

« Bonne chance, vous êtes entre les mains de Dieu », se dit Franz Stigler, le pilote allemand. Cet homme venait en réalité d’une famille antinazie et avait étudié pour devenir prêtre avant la guerre. Au début, il refusa de rejoindre l’armée et s’inscrit uniquement pour former d’autres pilotes. Cependant, après la mort de son frère August, également pilote pendant la guerre, Stigler accepta finalement d’aller au front, motivé par la colère et la vengeance.  

Il y a des choses pires que la mort, et l’une de ces choses est de perdre complètement son humanité.

Cependant, ce jour-là, quelque chose de plus profond surgit en lui. Lorsqu’il vit les yeux terrifiés du pilote américain et qu’il comprit qu’il ne pouvait pas se défendre, il sut qu’il n’abattrait pas son avion : « Pour moi c’était comme s’ils étaient dans un parachute. Je les ai vus et je n’ai pas pu les abattre », a-t-il expliqué plus tard à propos de cet événement. « Il y a des choses pires que la mort, et l’une de ces choses est de perdre complètement son humanité ».  

En touchant le chapelet qu’il gardait dans sa poche, Stigler élabora alors un autre plan, au détriment de ses propres intérêts. Stigler n’était pas n’importe quel pilote de chasse : c’était un pilote d’élite et il ne lui manquait plus qu’une victoire pour obtenir la Croix de Chevalier, la plus haute distinction allemande. De plus, dans l’Allemagne nazie, si quelqu’un l’avait dénoncé, il aurait été exécuté. C’est pourquoi il n’en parla à personne pendant de très nombreuses années.  

À la recherche du pilote allemand

Après la guerre, les deux hommes ont quitté l’armée, se sont mariés et ont fondé une famille. Cependant, cet épisode survenu des années auparavant était resté gravé dans leur mémoire. Charles Brown continuait à en faire des cauchemars et, des décennies plus tard, il décida de chercher cet homme allemand qui lui avait sauvé la vie et celle des membres de son équipage.

Après de longues recherches dans les archives militaires, Brown mit une annonce dans un bulletin d’information allemand destiné aux anciens pilotes de la Luftwaffe, demandant si quelqu’un connaissait le pilote.

Le 18 janvier 1990, Charles Brown reçut finalement une lettre :  

Cher Charles, pendant toutes ces années, je me suis demandé ce qui était arrivé au B-17. Avait-il survécu ou non ?

50 ans après cet événement qui a changé leur vie, Franz Stigler et Charles Brown se sont rencontrés en Floride. 

Comme deux frères

Les deux hommes sont devenus des amis proches : ils se rendaient souvent visite, ils ont fait des voyages ensemble, des sorties à la pêche… Leurs épouses également sont devenues amies. Ils prenaient régulièrement des nouvelles et se parlaient plus d’une fois par semaine. Ils ont même raconté leur histoire dans des écoles et lors de réunions d’anciens combattants. 

Un jour, Charles Brown a voulu montrer à son ami l’étendue de sa gratitude et a organisé une réunion avec ses anciens membres d’équipage survivants, ainsi qu’avec leurs familles élargies, et a convié Stigler comme invité d’honneur. 

Leur profonde amitié a duré 18 ans, jusqu’à leur mort à quelques mois d’intervalle en 2008. Leur histoire s’est largement répandue aux États-Unis. Dans la bibliothèque de Charles Brown, une dédicace de Franz Stigler a été retrouvée dans un livre sur les avions de combat allemands. Il avait écrit :

En 1940, j’ai perdu mon frère unique alors qu’il combattait la nuit. Le 20 décembre, quatre jours avant Noël, j’ai eu la chance de sauver un B-17, un avion si gravement endommagé que c’était étonnant qu’il volât encore.

Le pilote, Charlie Brown, est devenu pour moi aussi précieux que l’était mon frère.

Merci Charlie.

Ton frère, 

Franz.

La Seconde Guerre mondiale a pris le frère de Stigler, mais elle lui a donné un autre frère, cinquante ans plus tard, d’une manière que personne n’aurait pu imaginer.

19 novembre 2023

La face cachée des saints

 En ces temps où l'on pense beaucoup à nos morts aimés mais aussi aux nombreux saints qui nous précèdent au Paradis, voici quelques réflexions piochées par-ci, par-là pour nourrir notre foi et nous faire réfléchir...

 Mais au fait, combien y a-t-il de saints ?

 « Je voudrais qu’on dise les défauts des saints et ce qu’ils ont fait pour se corriger; cela nous servirait bien plus que leurs miracles et leurs extases. » Bernadette Soubirous

 Saints Martyrs : sacrifier sa vie au nom de Dieu

 

"Thérèse d’Avila se rend un jour à la chapelle et dit à Jésus « Je ne veux pas rester ici. Je n’ai pas envie de prier, je ne désire rien te dire, je veux m’en aller. » Elle se met à compter les dalles sur le sol. Quelques jours plus tard, elle demande à Jésus quelle était, parmi toutes ses prières et actions, celle qu’il préférait. Jésus: « Souviens-toi du jour où, à la chapelle, tu t’es mise à compter les dalles. Voilà la prière qui m’a fait le plus tomber amoureux de toi ! Car tu pouvais très bien t’en aller, mais tu es restée, tu m’as choisi, même si tu ne faisais que compter les dalles."

Odile Haumonté (Vivre avec les saints)

 

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« Il y a en ce moment, dans le monde, au fond de quelque église perdue, ou même dans une maison quelconque, ou encore au tournant d’un chemin désert, tel pauvre homme qui joint les mains et du fond de sa misère, sans bien savoir ce qu’il dit, ou sans rien dire, remercie le bon Dieu de l’avoir fait libre, de l’avoir fait capable d’aimer ». Georges Bernanos (Les Prédestinés, la sainteté est une aventure).

 

Pourquoi fête-t-on un saint chaque jour ? - Quora
"Le saint est celui qui ne s'arrête pas en chemin. " Père François-Marie Lethel
Fête de tous les saints - Puiser à la Source
" Tout n'est pas saint dans les saints. " Pape François
The Communion of Saints: A link that binds heaven and earth
" Plutôt que dans l'impossible perfection morale, le véritable héroïsme consiste à continuer d'avancer vers Dieu malgré la conscience déchirante de sa propre imperfection. Clotilde Hamon
Comment développer l'amitié avec votre saint patron ?
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