Billets de Joëlle d'août
Le 1° Août 2019
Les employés municipaux s’activent à découper le prunier abattu par la tempête dans le jardin voisin ; je suis allée leur demander ce qu’ils faisaient ensuite du bois : ils le stockent dans un dépôt municipal. C’est quelquefois l’occasion qui fit le larron, mais pas cette fois-ci. Passage du jardinier qui va, en particulier, transvaser le contenu de mon composteur en cour dans celui en attente. Cela accélère le travail des vers. Je vais donc débuter un nouveau composteur. Première séance de kiné pour Mimi, dans un cabinet qui fait de l’hydrothérapie. A la sortie, il n’est pas mécontent. Je n’avais jamais remarqué combien le pont de L’Iroise est plus joli, vu de la rive nord de l’Elorn. Ainsi va notre train-train quotidien, composé de petits évènements qui alimentent notre vie sociale. Je me souviens d’une réflexion d’un lecteur de « L’histoire d’une vie » de Thérèse de Lisieux, qui était tombé des nues en constatant l’exiguïté des lieux du carmel, tellement Thérèse s’y était ouverte à l’esprit universel. On retrouve cette même faculté dans les romans d’Agatha Christie, au travers des yeux de Miss Marple dans son petit village. La vie est une aventure où que l’on soit, il suffit d’être gourmet plutôt que gourmand ; ce qui advient avec l’âge.
Le 2
Passage éclair de MF pour le déjeuner : nous sommes toujours contents d’avoir de la visite. En soirée, c’est Gwen du SEL qui vient enregistrer son emprunt de grelinette. Prochainement, elle lavera notre couette dans sa grande machine à laver. La nôtre ne fait que 6kg. Nous papotons un moment et nous réjouissons de son nouveau travail dans un domaine qu’elle aime. Elle me redit son amour des gens. Je suis tellement contente pour cette jeune femme délicieuse. Avec Mimi, nous passons la soirée devant l’émission souvenir des Carpentiers : quelle époque sympathique et bon enfant ! Quel couple merveilleux que Maïté et Gilbert !
Le 3
Le temps breton habituel reprend ses droits. En pastichant Du Bellay et La Fontaine, il m’arrive de me dire face à certaines situations, où fleurent les petits conflits d’intérêts : « grenouillages et patouillages sont les deux mamelles des hôtes de ce lieu», ce qui me donne l’occasion de mettre à l’épreuve le désir et l’esprit de paix de St François d’Assise. J’aime cette béatitude des artisans de paix, qui tend à dégonfler les ballons de la discorde et des jugements intempestifs. Bander, à la manière de Robin des bois, l’arc de L’Agapé pour dégonfler les dits ballons est un jeu d’enfant qui me plait bien. J’ai, en effet, horreur des conflits qui sont une perte de temps et d’énergie. Mettre l’accent sur le positif et le but à atteindre est beaucoup plus gratifiant. Et surtout, je vois et j’entends dans ces conflits la souffrance qui les motive et que j’aimerais tellement pouvoir soulager, hélas !…
Le 4
Le « P’tit tour de bourg »qui dynamise l’espace de l’Agora, est toujours un moment délicieux où l’on côtoie ses connaissances, dont Michel sous le barnum des vanniers ; J’ai repéré le prochain tressage que je vais faire en plusieurs exemplaires : une mangeoire pour oiseaux dans lequel on peut mettre des boules l’hiver. Ce genre d’ouvrage peut s’exécuter en une séance. Merci à Alain qui en a eu l’idée. Je croise des brodeuses en ce lieu dont Elisabeth, qui est très intéressée par l’activité, car elle a de l’osier dans sa propriété. Je suis tombée nez à nez avec Paul ; c’est plutôt lui qui m’avait vue en premier: il sera là à nouveau comme sculpteur dimanche prochain. Je fais deux passages dans la matinée : avant la messe et après.
Le 5
J’ai fait une récolte de prunes tombées dans notre jardin de la « Bambinerie ». Cet après-midi je me suis donc remise aux confitures : trois pots et demi. Cette année nous n’allons pas être en manque de cette sucrerie. Hier, j’ai aussi revu André, l’initiateur et ancien président des vergers conservatoires. Maintenant il s’intéresse à la biodiversité et la protection de la nature. Il m’a assuré que les fraises d’ici sont écolo, sans pesticides ; pour le reste des cultures, il ne s’avance pas. Le 6
Les grains ne m’encouragent pas à faire une lessive… je dois, tôt le matin, mettre le journal, que je dépose à la porte de notre voisin en vis-à-vis, sous plastique, sinon il est trempé : voilà un détail qui ne m’avait pas effleuré durant la canicule. J’ai récolté 4kg de prunes que je prépare pour en faire demain des confitures. Je commence à ne plus savoir où ranger les pots !
Le 7
Après-midi au secours pop. J’ai trouvé pour cet hiver deux pantalons en velours taille haute : super ! Je commence à mettre en sac ce que je ne mets plus pour le donner + un sac chiffon pour la récupération. J’ai également visité le composteur qui a bien diminué donc travaillé ; j’ai dû remettre de la pelouse sèche pour équilibrer le futur compost. Coup de fil de mon cousin Yves-Marie qui installe son fils étudiant à Brest. La petite famille passe demain en coup vent avant de se rendre dans le Sud-Finistère chez son frère Tanguy pour déjeuner, lequel vient d’acheter une maison près de Quimper. Nous sommes contents de ces passages.
Le 8
Il pleut depuis ce matin… c’est parti pour toute la journée. Nous avons donc le temps de papoter avec Y-M et son épouse, dont je ne me souviens plus du prénom, du reste de la famille. Mais nous aurons l’occasion de les revoir, surtout si Jocelyn persévère dans son projet. Ils ont eu un mal fou à trouver notre actuel numéro de téléphone en passant par Guirrec puis Pierre-Jean. Nous avons peu fréquenté mes cousins durant notre vie professionnelle. Nos rencontres étaient souvent les enterrements, les mariages remontant aux calendes. Ce sont les occasions qui font maintenant les retrouvailles. J’avais et j’ai toujours une grande affection pour ma tante Louisette et mon oncle Jean-Claude. Ma tante, cinquième de la fratrie de maman qui était l’ainée, n’avait que 12 ans de plus que ma sœur Soizig.
Le 9
J’ai récolté 4kg de prunes pour Joëlle ; la nature est généreuse !...mais en pluie aussi en ce moment, ainsi que de vent. Je suis effarée devant les vols en tout genre : la récolte de foin d’un agriculteur disparue en une nuit ! En regardant les années disco, pendant lesquelles le fait de danser seul s’est installé, j’ai pensé que peut-être cela a engendré l’individualisme actuel, puis pour certains des comportements d’incivilité et de violence qui minent notre société ? Mais ce ne sont sans doute que des élucubrations de vieille dame.
Le 10
Avec, Monique nous nous rendons aux obsèques de la belle-mère de notre chef de chœur à l’église St Thomas de Landerneau. Avec La fête du bruit, je craignais de ne pas trouver de place de stationnement. Je me gare donc avant le pont sur l’Elorn et nous faisons le reste à pied. Chemin faisant, nous tombons sur le chef de chœur de l’église, qui fût de notre paroisse il y a quelques temps. Il se plait beaucoup dans sa nouvelle ville. Si la chorale de notre église n’existe plus à la rentrée, il est prêt à nous accueillir dans la sienne. Encore des prunes au sens propre pour occuper une partie de l’après-midi ; et Il n’y a plus de pots vides à confiture à la Biocop !
11
Le « p’tit tour de bourg » sur la grand place bat son plein. J’y retrouve Paul au stand des tailleurs de pierre, ainsi que Marie-Claire son épouse qui expose ses superbes broderies. Elle a fait ses classes chez Jaouen à Quimper. Je m’arrête au stand des artistes du crochet, que j’ai félicité pour le décor des rues et places. Elles déplorent des vols chaque semaine et elles ont fini par porter plainte !…Elles ont déjà des projets pour l’an prochain. Je les quitte assez rapidement, car à la fin de la messe Hélène nous a invités, Michel et moi, à un apéro avant leur départ pour un climat breton plus nordique. Michel ayant décliné l’invitation, je m’y rends seule munie de deux pots de confiture ; je retrouve là une brochette de paroissiens tous connus. Pendant ce charment temps, Michel et Sébastien ont déjeuné et notre cher fils était déjà reparti faire sa sieste lorsque je suis revenue. Je vais faire comme lui, car j’ai mal dormis cette nuit.
Le 12
Début de semaine sous une pluie torrentielle, qui heureusement n’a pas duré. Je suis donc partie à la pharmacie toute proche, mais en chemin j’ai croisé madame Le Gall qui s’active au musée section costume ; j’en profite pour lui parler des jupons que nous portions avec nos costumes petites filles : de la lingerie maison d’après-guerre faite par les femmes de la famille ; bref, des quasi pièces de musée. Elle me présente une jeune femme qu’elle vient de revêtir de sa propre robe de mariée en parfait état, avec une coiffe et un foulard en broderie d’une couleur éclatante. Las, un oiseau irrévérencieux s’est alors soulagé sur la jambe de mon pantalon ! J’ai béni le ciel d’avoir épargné le costume et Madame Le Gall de rajouter : « et que les vaches n’aient pas des ailes » selon l’expression de la tradition juive. Arrivée à la pharmacie, l’employée a essuyé mon épaule qui avait également pris des embruns !... au retour et au passage, j’ai demandé à Hélène et Michel leurs nouveaux coordonnés, le camion de déménagement étant déjà là. Ils étaient ravis de la petite rencontre d’hier et nous de même. C’est toujours un peu triste les départs…
Le 13
Le mauvais temps persévère. J’essaie encore et toujours de faire du rangement, d’évacuer le superflu ; ce n’est pas facile. Le camion de déménagement revient chez Hélène et Michel, pour embarquer cette fois ce qui va aller au garde meubles, en attendant que les travaux d’aménagement de leur nouveau logis soient faits. J’ai un petit pincement au cœur : on sait ce que l’on perd, mais on ne sait pas ce qui nous attend comme futur voisinage. Mimi a apprécié son passage en piscine, mais fatigué il s’est couché de bonne heure. Le sport n’est plus vraiment sa tasse de thé, il préfère le transat !
Le 14
C’est encore la boucaille ce matin et ce temps semble bien parti pour la journée. Vincent qui arrive ce soir ne va pas être déçu ! Petit tour pour voir comment se comporte le composteur du secours pop : il travaille bien. J’ai rajouté du broyat de pelouse sèche. J’ai encore récolté des prunes ! Les poiriers croulent sous les fruits et je crains pour les branches qui ploient jusqu’au sol : je pense que la chaleur puis la pluie actuelle leur conviennent bien. Le vent a pourtant fait choir une partie des poires et des pommes. Gwen du SEL vient chercher notre couette pour la laver dans sa grande machine.
Le 15
Le temps étant incertain, avec Monique nous sommes allées en voiture à la chapelle de la Fontaine Blanche pour célébrer l’assomption et la fête des « Marie ». La procession n’a pas pris le chemin habituel des bois, mais la route, à cause de la gadoue. Heureusement, la pluie a épargné la cérémonie en plein air. J’ai acheté au stand du Secours Catholique un gâteau aux pommes, en faveur de ses bonnes œuvres, comme il le propose tous les ans. Mais raisonnable, je me suis contentée d’un jus d’orange à la buvette du pot offert par la paroisse, car je conduisais. Les quelques choristes restants ont chanté de tout leur cœur pour animer la messe, qui sera peut-être la dernière, l’avenir du choeur étant problématique. Pour l’instant c’est encore les vacances.